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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

Dans le cadre d’une deuxième recension d’études publiées, Barbour (1990) indique que <strong>les</strong> chercheurs<br />

ont observé une diminution marquée tant <strong>du</strong> côté de la fréquence de consommation d’alcool que de la<br />

quantité d’alcool consommée par <strong>les</strong> femmes enceintes. Par contre, <strong>les</strong> femmes ayant commencé à boire<br />

avant d’être enceintes – leur consommation d’alcool étant devenue une habitude ancrée – ont plutôt<br />

tendance à continuer à consommer de l’alcool pendant leur grossesse. Les facteurs associés à la<br />

consommation d’alcool pendant la grossesse que Barbour a relevés comprenaient l’usage <strong>du</strong> tabac, <strong>les</strong><br />

pressions socia<strong>les</strong> et le statut professionnel, le fait d’être célibataire, divorcée ou séparée, d’avoir un<br />

conjoint alcoolique ou que le père de l’enfant à naître était alcoolique. Tel qu’indiqué précédemment, le<br />

fait d’être Autochtone a aussi été relevé comme facteur de risque (Asante, 1981; Aase, 1981; Godel,<br />

Pabst et coll., 1992).<br />

Étant donné le large éventail des caractéristiques attribuées aux femmes enceintes à risque de donner<br />

naissance à un enfant affecté <strong>du</strong> SAF ou des EAF, <strong>les</strong> chercheurs au début des années 1990 n’ont pas<br />

établi clairement quels facteurs s’appliquaient spécifiquement aux femmes enceintes qui consommaient<br />

de l’alcool pendant leur grossesse, par opposition aux femmes qui n’en prenaient pas, ni quel<strong>les</strong> femmes<br />

étaient à risque plus élevé de donner naissance à un enfant affecté par des effets liés à l’alcool (Barbour,<br />

1990). La suite de cette étude documentaire permettra d’analyser <strong>les</strong> écrits publiés pendant la dernière<br />

décennie tout en accordant une attention particulière à la façon dont la notion de « comportement à<br />

risque » <strong>chez</strong> la femme enceinte a évolué au cours de cette période.<br />

Facteurs permissifs et déclencheurs<br />

[TRADUCTION] Sans une explication de la façon dont <strong>les</strong> facteurs permissifs<br />

contribuent à créer un milieu biologique qui augmente ou diminue la susceptibilité aux<br />

effets de l’alcool, l’identification de ce type de facteurs se bornerait simplement à<br />

reconnaître que la buveuse excessive ne vit pas en vase clos. En décrivant ces conditions<br />

personnel<strong>les</strong> et cel<strong>les</strong> <strong>du</strong> milieu en fonction de leurs conséquences biologiques, un modèle<br />

comme celui qui est proposé présente une explication heuristique de la façon dont ces<br />

facteurs engendrent <strong>les</strong> conditions suffisantes qui agissent en corrélation avec l’alcool<br />

pour donner naissance à un enfant atteint <strong>du</strong> SAF (Abel, 1998a : 159).<br />

Abel (1998a) soutient que le taux d’occurrence assez bas <strong>du</strong> SAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> buveuses excessives indique<br />

que la consommation d’alcool est une cause in<strong>du</strong>bitable, mais non suffisante, <strong>du</strong> SAF. Pour mieux<br />

comprendre, il a élaboré un modèle qui identifie des facteurs comportementaux, sociaux et<br />

environnementaux prédisposants appelés « conditions permissives » qui provoquent une réaction<br />

différentielle ou distinctive à l’alcool à qui on attribue l’occurrence ou la non-occurrence <strong>du</strong> SAF/ou des<br />

EAF. À la différence de la plupart des autres chercheurs, Abel pousse son analyse plus loin, en essayant<br />

de mieux saisir de quelle façon ces conditions permissives engendrent ou « provoquent » <strong>les</strong> changements<br />

physiologiques nécessaires à l’accroissement de la vulnérabilité aux effets toxiques de l’alcool. Il écrit :<br />

[TRADUCTION] Les études épidémiologiques se concentrent généralement sur<br />

l’identification des facteurs permissifs associés à une condition particulière. Plus souvent<br />

qu’autrement, ces études épidémiologiques « à boîte noire » n’expliquent pas la façon<br />

dont ces conditions se rapportent au problème analysé. A moins que <strong>les</strong> conditions en<br />

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