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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

un « risque » en fait de niveau de consommation d’alcool pour la femme enceinte continue de nos jours<br />

à faire l’objet d’un débat dans <strong>les</strong> milieux scientifiques; c’est pourquoi <strong>les</strong> messages de santé publique en<br />

Amérique <strong>du</strong> Nord ont essentiellement adopté la position suivant laquelle « il n’y a aucun niveau de<br />

consommation d’alcool sans risque » pour le foetus en cours de développement (Tait, 2003). Dans <strong>les</strong><br />

premières publications sur le sujet, beaucoup d’autres facteurs de risque associés aux femmes enceintes<br />

ont été identifiés, notamment le recours antérieur aux services sociaux ou à un service psychiatrique,<br />

l’âge, le tabagisme, la polytoxicomanie, le statut socio-économique, <strong>les</strong> antécédents familiaux en matière<br />

de consommation d’alcool et le fait d’avoir déjà donné naissance à un enfant affecté par des anomalies<br />

liées à l’alcool. Même si ces facteurs ont été identifiés, ils n’ont pas été analysés en tant que facteurs<br />

contributifs à une issue de grossesse défavorable. Dans le cadre d’études subséquentes, cette question a<br />

revêtu une importance particulière pour <strong>les</strong> efforts d’élaboration de stratégies axées sur la prévention et<br />

l’intervention.<br />

Études préliminaires sur la consommation d’alcool et la grossesse <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations<br />

<strong>autochtones</strong> en Amérique <strong>du</strong> Nord<br />

[TRADUCTION] Dans <strong>les</strong> études menées auprès des Indiens <strong>du</strong> Sud-ouest, toutes <strong>les</strong><br />

mères des enfants affectés <strong>du</strong> SAF ou des EAF sont décédées de causes liées à l’alcool,<br />

allant de la cirrhose à des traumatismes. Le petit nombre de ces mères encore vivantes<br />

ayant consommé de l’alcool ont vécu dans la société générale, isolées de leur culture, de<br />

leur communauté ou de leur famille; la plupart d’entre el<strong>les</strong> se sont mêlées à des groupes<br />

de pairs alcooliques invétérés, étant dans une situation précaire, ostracisées par des amis<br />

ou des parents sobres (May, 1991 : 243).<br />

Au Canada et, dans une perspective plus générale, en Amérique <strong>du</strong> Nord, il y a un grand débat sur la<br />

question de savoir si <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> sont plus susceptib<strong>les</strong> que leurs pairs non <strong>autochtones</strong><br />

d’avoir des enfants affectés par des anomalies congénita<strong>les</strong> liées à l’alcool. Dans une évaluation de<br />

l’épidémiologie <strong>du</strong> SAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones <strong>du</strong> Canada effectuée en 1989, Bray et Anderson (1989)<br />

ont indiqué qu’en dépit <strong>du</strong> fait que <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> et leurs enfants sont surreprésentés dans <strong>les</strong><br />

études épidémiologiques au Canada, la recherche n’a pas encore établi si la population autochtone est<br />

un groupe à risque élevé pour le SAF. Ils ont fait remarquer que <strong>les</strong> Autochtones au Canada représentent<br />

une population très diversifiée tant <strong>du</strong> côté de leurs coutumes sur le plan social que de leurs habitudes<br />

de consommation d’alcool; en raison de cette situation, il faut donc procéder avec circonspection dans<br />

le cadre de ce débat sur le taux de fréquence <strong>du</strong> SAF <strong>chez</strong> la population autochtone en général. Bray et<br />

Anderson écrivent :<br />

[TRADUCTION] Les Autochtones ne devraient pas être stigmatisés par un syndrome,<br />

notamment le SAF, dont le diagnostic est difficile à établir comme factuel; ces allégations<br />

peuvent avoir des répercussions négatives sur la collectivité autochtone. Il faut procéder<br />

avec circonspection avant de conclure que le taux de prévalence <strong>du</strong> SAF est en général<br />

plus élevé <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones (1989 : 44).<br />

Depuis la publication en 1989 de l’article de Bray et Anderson, aucune étude épidémiologique démontrant<br />

que le SAF est plus fréquent <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones au Canada que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> non Autochtones n’a été<br />

publiée. Par ailleurs, on a fait converger beaucoup plus l’attention vers <strong>les</strong> collectivités <strong>autochtones</strong>,<br />

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