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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

pas été faite dans le cas d’autres groupes ethniques. Ces allégations évoquent l’idée que le risque ne se<br />

situe pas uniquement dans <strong>les</strong> habitudes de la femme, ni dans son niveau de consommation abusive<br />

d’alcool, mais également qu’il tient de la « structure génotypique » d’un groupe « racial » dans son<br />

ensemble.<br />

Ces allégations, bien que non étayées par <strong>les</strong> auteurs, ont été associées aux explications « liées à la<br />

culture » dans le but de renforcer la croyance grandissante que <strong>les</strong> groupes <strong>autochtones</strong> sont plus<br />

susceptib<strong>les</strong> d’être affectés <strong>du</strong> SAF ou aux EAF et que leur taux de prévalence est plus élevé que celui de<br />

la population générale (Tait, 2003). Comme il sera démontré dans la présentation d’études plus généra<strong>les</strong>,<br />

on n’a pas eu recours à des explications émanant <strong>du</strong> domaine « culturel » et « génétique » pour donner<br />

<strong>les</strong> raisons <strong>du</strong> taux de prévalence <strong>chez</strong> d’autres groupes ethniques, même si ce taux pouvait être une<br />

indication que l’identité ethnique constituait une variable importante.<br />

Études préliminaires sur la consommation d’alcool et la grossesse<br />

C’est en 1973 que Jones et Smith (1973) ont publié leur article fondamental présentant le syndrome<br />

d’alcoolisation <strong>foetale</strong> (SAF) comme diagnostic. Dans le cadre de cette étude, ils examinaient <strong>les</strong> cas<br />

d’un petit nombre de nouveaux-nés dont <strong>les</strong> mères avaient des problèmes graves de dépendance à<br />

l’alcool. Par suite de la publication de ce premier article sur le SAF, <strong>les</strong> chercheurs ont tenté de mieux<br />

comprendre la relation entre la consommation d’alcool pendant la grossesse et <strong>les</strong> effets de l’alcoolisation<br />

<strong>foetale</strong>, plus particulièrement le cas des femmes à risque de donner naissance à un enfant affecté. En<br />

1978, Clarren et Smith rapportent que presque tous <strong>les</strong> patients considérés comme ayant <strong>les</strong> manifestations<br />

<strong>du</strong> phénotype <strong>du</strong> syndrome d’alcoolisation <strong>foetale</strong> complet étaient nés de femmes consommatrices<br />

abusives d’alcool sur une base quotidienne. Ils indiquaient qu’une consommation chronique de 89 ml<br />

d’alcool absolu ou plus par jour – l’équivalent d’environ six verres – représentait pour le foetus un risque<br />

grave. Dans <strong>les</strong> premières études de recherche sur le SAF, l’attention portait sur la consommation excessive<br />

d’alcool intermittante, tout comme sur des variab<strong>les</strong> confusionnel<strong>les</strong>, notamment le tabagisme, la caféine,<br />

d’autres types de consommation de substances psychoactives (drogues) licites et illicites, ainsi que la<br />

condition socio-économique et le statut ethnique (Jones et coll., 1973; Clarren et Smith, 1978). Par<br />

contre, en général, ces variab<strong>les</strong> n’ont pas été explorées suffisamment à fond dans <strong>les</strong> premières études.<br />

On y traitait aussi de probabilités d’un nombre accru d’avortements spontanés, d’accouchements d’un<br />

bébé mort-né et de mortalité infantile <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants nés d’une mère alcoolique (Jones et Smith, 1973;<br />

Jones et coll., 1974).<br />

Hanson et ses collaborateurs (1978) sont d’avis que le lien le plus manifestement établi entre la<br />

consommation d’alcool de la mère et le fait de donner naissance à un enfant affecté, c’est la consommation<br />

d’alcool qui s’est pro<strong>du</strong>ite au cours <strong>du</strong> mois précédant le moment où l’état de grossesse a été confirmé.<br />

En effet, dans le cas des onze enfants ayant été diagnostiqués <strong>du</strong> SAF au cours de leur étude (n = 163<br />

enfants), <strong>les</strong> mères de neuf d’entre eux avaient consommé 1, 0 once ou plus d’alcool absolu par jour<br />

avant de savoir qu’el<strong>les</strong> étaient enceintes, tandis que <strong>les</strong> deux autres enfants affectés étaient nés de mères<br />

ayant consommé 0, 1 once ou moins par jour, indiquant ainsi une relation significative. Dans le cas où<br />

on a considéré la consommation d’alcool de la mère pendant <strong>les</strong> cinq premiers mois de la grossesse, trois<br />

des onze bébés étaient nés d’une mère ayant consommé 1, 0 once ou plus d’alcool absolu par jour, alors<br />

qu’il y avait quatre enfants de mères qui avaient respectivement consommé entre 0, 11 - 0, 9 once<br />

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