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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

consommation d’autres substances illicites. Par ailleurs, comme <strong>les</strong> recherches médica<strong>les</strong> et <strong>les</strong> messages<br />

de santé publique deviennent plus précis, indiquant clairement que l’alcool est une substance<br />

particulièrement nocive pour le foetus en cours de développement, cette perception semble être en train<br />

de changer (Tait, 2003).<br />

Dans le cadre d’une enquête effectuée en décembre 1990 et en janvier 1991 en Saskatchewan auprès de<br />

273 pédiatres et omnipraticiens, Nanson et ses collaborateurs (1995) ont relevé que la partialité des<br />

médecins dans le dépistage <strong>du</strong> SAF a pu avoir influé sur le taux élevé de la prévalence <strong>du</strong> SAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

groupes <strong>autochtones</strong>. Ils ont constaté que 27, 5 % (75 médecins sur 273) des médecins participant à<br />

l’étude avaient répon<strong>du</strong> qu’à leur avis, l’occurrence <strong>du</strong> SAF se manifestait principalement dans <strong>les</strong> famil<strong>les</strong><br />

de la minorité ethnique.<br />

Cette constatation, comme Nanson et ses collaborateurs (1995) l’indiquent, peut simplement<br />

correspondre à la réalité des observations faites auprès de la clientèle particulière de ces médecins, et ne<br />

pas résulter nécessairement d’un dépistage où la partialité a joué un rôle. Burd et Moffatt (1994), qui<br />

tentent de déterminer dans leurs études sur la partialité des médecins la fréquence à laquelle chacun<br />

d’eux pose un diagnostic <strong>du</strong> SAF, ont fait une recommandation qui devrait apporter un meilleur éclairage<br />

sur la constatation de Nanson et ses collaborateurs (1995). A titre d’exemple, ces derniers ont constaté<br />

que 48 % des médecins ayant participé à cette enquête avaient rapporté avoir diagnostiqué au moins un<br />

cas <strong>du</strong> SAF. Cela laisse supposer que dans certaines régions ou zones de la province (pouvant être<br />

réparties selon des profils ethniques et socio-économiques), il existe une situation de sous diagnostics.<br />

Le Pregnancy Outreach Program (POP) [trad. Programme de soins ambulatoires prénataux] en Colombie-<br />

Britannique s’efforce d’améliorer la santé prénatale des femmes à risque de donner naissance à un enfant<br />

affecté par des effets liés à l’alcool, en ré<strong>du</strong>isant <strong>les</strong> comportements à risque et en renseignant <strong>les</strong><br />

professionnels de la santé sur la relation entre la consommation d’alcool et de drogue et la grossesse.<br />

Pour mettre en oeuvre le programme POP, une conférence d’une journée a été tenue dans chacune des<br />

huit collectivités visées. Cela a permis de constater que certaines des préoccupations dont <strong>les</strong> membres<br />

de la communauté et <strong>les</strong> médecins ont fait part étaient liées à la réticence des médecins à reconnaître la<br />

consommation d’alcool de la mère et la présence <strong>du</strong> SAF et des EAF, ainsi qu’aux limites des ressources<br />

disponib<strong>les</strong> en matière d’intervention (Asante et Robinson, 1990).<br />

Le British Columbia Fetal Alcohol <strong>Syndrome</strong> Resource Group [trad. groupe clé de la Colombie-Britannique<br />

pour le syndrome d’alcoolisation <strong>foetale</strong>], mandaté pour dispenser le volet <strong>du</strong> programme consacré à<br />

l’information en matière de consommation d’alcool et de drogue, a recommandé que <strong>les</strong> efforts soient<br />

axés sur la formation des professionnels et des spécialistes de la localité, particulièrement en ce qui a trait<br />

à la détermination <strong>du</strong> niveau de consommation d’alcool de la mère, à l’importance de l’intervention à<br />

tous <strong>les</strong> stades de la grossesse et à l’importance de diagnostiquer le SAF et <strong>les</strong> EAF (Asante et Robinson,<br />

1990).<br />

De la part des professionnels de la santé, un manque de compréhension des différences entre <strong>les</strong> classes<br />

socia<strong>les</strong> peut aussi représenter un obstacle sur le plan de l’identification et <strong>du</strong> traitement des problèmes<br />

dans le cas des femmes pauvres. Handwerker (1994) a constaté que, même si <strong>les</strong> professionnels de la<br />

santé sont en général informés au sujet des différences entre <strong>les</strong> classes, cela ne se tra<strong>du</strong>it pas dans leur<br />

pratique par une meilleure compréhension des conditions de vie diffici<strong>les</strong> auxquel<strong>les</strong> <strong>les</strong> patientes<br />

appartenant à des groupes socio-économiquement défavorisés doivent faire face. Dans le cadre de son<br />

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