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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

Tait (2000a) a constaté que <strong>les</strong> perceptions <strong>du</strong> risque attribué à l’exposition in utero à l’alcool variaient<br />

<strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes <strong>du</strong> Manitoba qui déclaraient avoir pris de l’alcool pendant une grossesse (ou plus); ces<br />

perceptions divergeaient aussi <strong>chez</strong> <strong>les</strong> prestataires des services de la province qui dispensent des services<br />

de première ligne auprès de ces femmes, notamment <strong>du</strong> counselling axé sur la grossesse et l’abus de<br />

substances psychoactives. Tait a attribué ces différences à l’absence de message normalisé en matière de<br />

santé publique faisant l’unanimité auprès des prestataires de services de la province ainsi qu’à l’expérience<br />

contradictoire des femmes ayant eu une issue de grossesse non conforme aux messages de santé publique<br />

qui leur ont été communiqués (p. ex. la plupart des femmes ayant bu de l’alcool, y compris certaines<br />

femmes alcooliques, n’ont pas donné naissance à des enfants affectés).<br />

A titre d’exemple, <strong>les</strong> femmes en général ont déclaré avoir l’impression que le message de santé publique<br />

traitait principalement de la consommation d’alcool, plutôt que de l’abus d’alcool, et qu’il préconisait<br />

uniquement l’abstinence. Par conséquent, qu’une personne prenne un peu d’alcool ou beaucoup ne<br />

semblait pas avoir de l’importance. Ce qui importait vraiment, c’était qu’une femme enceinte ne devait<br />

pas boire d’alcool. Malgré que l’abstinence, selon bon nombre de femmes, soit aussi préconisée par la<br />

plupart des prestataires de services, rester sobre, s’abstenir complètement, ne paraissait tout simplement<br />

pas une option réaliste pour la majorité de ces femmes en raison de la gravité de leur problème de<br />

dépendance (Tait, 2000a).<br />

Des études ont permis d’observer que <strong>les</strong> femmes avaient reçu des messages divergents concernant le<br />

risque lié à la consommation de substances psychoactives pendant la grossesse, particulièrement au sujet<br />

de la période la plus critique où le foetus est susceptible d’être affecté. D’autres rapportent que des<br />

femmes changent leur consommation de « boissons fortes » pour adopter le vin ou la bière pensant que<br />

cela sera moins dommageable pour le foetus (Barbour, 1990). Les femmes ont rétorqué qu’el<strong>les</strong> avaient<br />

des membres de leur famille ou des amies qui avaient pris de l’alcool tout au long de leur grossesse et qui<br />

avaient donné naissance à un enfant parfaitement normal (Barbour, 1990; Tait, 2003), ou qu’el<strong>les</strong><br />

avaient eu el<strong>les</strong>-mêmes un enfant auparavant dont l’état de santé est normal en dépit <strong>du</strong> fait qu’el<strong>les</strong><br />

avaient consommé de l’alcool pendant la grossesse. Certaines femmes ont fait référence à leur état de<br />

santé personnel comme d’une indication laissant présager que le risque est minimal, leur propre mère<br />

ayant consommé de l’alcool pendant sa grossesse (Tait, 2000a).<br />

Dans le cadre d’une étude comparative portant sur <strong>les</strong> perceptions <strong>du</strong> grand public norvégien, et<br />

particulièrement <strong>les</strong> perceptions des femmes enceintes, à l’égard de la consommation d’alcool pendant<br />

la grossesse, Ihlen et ses collaborateurs (1993) ont constaté qu’au cours d’une période de cinq ans, <strong>les</strong><br />

attitudes ont changé significativement dans <strong>les</strong> deux groupes, et que le niveau de consommation d’alcool<br />

des femmes enceintes a diminué de plus de 50 %. Ils attribuent ce résultat à l’information dispensée au<br />

personnel des soins de santé sur <strong>les</strong> risques de consommation de substances psychoactives pendant la<br />

grossesse, information que ce personnel a transmise par la suite aux femmes enceintes. Ils l’attribuent<br />

aussi à une vaste campagne médiatique qui visait surtout <strong>les</strong> femmes enceintes (1993). Ihlen et ses<br />

collaborateurs ont aussi fait ressortir que la consommation d’alcool des femmes enceintes ayant un<br />

niveau de consommation très élevé n’avait cependant pas diminué de façon significative; par conséquent,<br />

il faudrait offrir à ce sous-groupe d’autres services d’intervention (1993; Blume, 1996).<br />

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