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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

femmes ayant un niveau de consommation léger ou modéré. Le risque relatif était de 5, 4 dans le cas des<br />

femmes alcooliques comparativement à celui des femmes dont le niveau de consommation était léger<br />

ou modéré (intervalle de confiance de 95 % : 2-5 à 12-0) et de 2, 9 dans le cas des buveuses excessives<br />

(intervalle de confiance de 95 % : 1-1 à 7-8). Par contre, cette estimation <strong>du</strong> risque relatif appliquée à<br />

l’issue de la grossesse en général est sujette à caution puisqu’elle reposait sur un petit nombre de nouveauxnés<br />

ayant des traits indicateurs des EAF (7 bébés nés de femmes ayant un niveau de consommation léger<br />

ou modéré, 19 bébés nés de buveuses excessives et 36 bébés nés de femmes alcooliques).<br />

Ernhart et ses collaborateurs (1989) ont dépisté 7764 femmes s’étant inscrites à des cliniques de soins<br />

prénataux dans un hôpital de Cleveland pendant une période de trois ans. Trois cent cinquante neuf<br />

dyades mère-enfant de l’ensemble de la cohorte ont été sélectionnées pour être inclues dans une cohorte<br />

prospective sur le développement de l’enfant, dans le but d’étudier l’exposition à l’alcool au début de la<br />

grossesse. On a utilisé pour cette étude trois indices relevés dans <strong>les</strong> autodéclarations des femmes, et on<br />

a établi des corrélations entre ces indices, pour évaluer avec un degré raisonnable d’exactitude l’exposition<br />

à l’alcool. Ernhart et ses collaborateurs en sont arrivés à une valeur-seuil conservatrice d’alcool absolu<br />

(AA/par jour) = 1, 5 ou à une moyenne d’à peu près trois verres par jour pendant la période antérieure<br />

au moment où la grossesse est confirmée.<br />

Par ailleurs, Ernhart et ses collaborateurs (1989) font remarquer que, dans le cas de bon nombre de<br />

buveuses excessives, cette moyenne a été établie à partir de la consommation d’alcool à la fin de la<br />

semaine. Par conséquent, de nombreux foetus dont la mère boit en moyenne trois verres par jour sont<br />

susceptib<strong>les</strong> d’être exposés à un niveau de consommation beaucoup plus élevé. Ernhart et ses collaborateurs<br />

ont constaté que <strong>les</strong> enfants de femmes consommant de petites quantités d’alcool au début de leur<br />

grossesse et <strong>les</strong> enfants des femmes s’abstenant complètement de l’alcool ne présentent aucune différence<br />

en ce qui a trait aux anomalies néonata<strong>les</strong> liées au SAF. Par conséquent, leurs résultats confirment<br />

l’inférence d’un niveau-seuil entraînant des effets significatifs liés à la consommation excessive.<br />

Perception <strong>du</strong> risque<br />

Les perceptions des membres de certaines sous-populations à l’égard <strong>du</strong> risque ont fait l’objet de plusieurs<br />

recherches dans le but de mieux saisir <strong>les</strong> raisons incitant des femmes à abuser de l’alcool pendant leur<br />

grossesse. Ces études ont généralement visé des personnes de la communauté, en particulier des femmes<br />

en âge de procréer. Au sein de la communauté des chercheurs, <strong>les</strong> opinions diffèrent quant aux éléments<br />

constituant « un comportement à risque » lié à l’abus de substances psychoactives et à la grossesse. A<br />

titre d’exemple, Williams et Gloster (1999), dans le cadre d’une étude portant sur <strong>les</strong> perceptions <strong>du</strong><br />

risque associé à la consommation d’alcool et à la grossesse <strong>chez</strong> un groupe d’Autochtones résidant dans<br />

le nord <strong>du</strong> Manitoba, ont constaté que 61 % des femmes (n = 242) et des hommes (n = 224) participant<br />

à l’étude pensaient qu’une quantité d’alcool pouvait être consommée sans risque pendant la grossesse;<br />

28 % d’entre el<strong>les</strong> pensaient que, si le père faisait une consommation excessive d’alcool, il pouvait porter<br />

atteinte biologiquement à l’enfant à naître au moment de la conception en raison de sa consommation<br />

d’alcool.<br />

Williams et Gloster (1999) indiquent qu’en répondant affirmativement à l’énoncé une quantité d’alcool<br />

peut être consommée sans risque pendant la grossesse et aussi à l’énoncé la consommation d’alcool <strong>du</strong><br />

père peut porter atteinte biologiquement au bébé à naître, <strong>les</strong> participantes et leur conjoint témoignaient<br />

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