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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

Portée à son extrême – déclarent Ernhart et ses collaborateurs – « l’incertitude relative au niveau-seuil<br />

susceptible de provoquer <strong>les</strong> effets de l’alcoolisation <strong>foetale</strong>, pourrait influencer la décision concernant<br />

l’avortement thérapeutique dans le cas de femmes alcooliques » (1988 : 510). Ernhart et ses collaborateurs<br />

ont présenté plusieurs outils méthodologiques visant à limiter la sous-déclaration; par ailleurs, ils émettent<br />

des réserves vu que, pour <strong>les</strong> chercheurs, il s’agit d’un problème très difficile à résoudre sur le plan<br />

méthodologique.<br />

Occurrence de la consommation d’alcool et développement <strong>du</strong> foetus<br />

Pour <strong>les</strong> chercheurs, évaluer le risque en tenant compte de la consommation d’alcool et des divers stades<br />

<strong>du</strong> développement <strong>du</strong> foetus a posé de nombreux problèmes; ils se sont appuyés en grande partie sur des<br />

études expérimenta<strong>les</strong> sur des animaux pour tenter d’établir exactement <strong>les</strong> périodes à risque (Streissguth,<br />

1997; Schenker, Becker et coll., 1990). Seule une poignée d’études seulement, ont tenté d’évaluer le<br />

risque encouru par <strong>les</strong> femmes abusant de l’alcool pendant différents trimestres de la grossesse et qui ont<br />

donné naissance à un enfant affecté. Une étude a été menée aux États-Unis en 1986 auprès d’un<br />

échantillon aléatoire de femmes ayant été traitées dans une clinique de soins ambulatoires (Day,<br />

Richardson et coll., 1990). A partir de l’échantillon de l’étude (soit 461 dyades mère-enfant) et à différents<br />

moments (à chaque trimestre de la grossesse et au moment où le bébé a atteint l’âge de 8 mois), on a<br />

recueilli de l’information sur la consommation d’alcool, ainsi que sur <strong>les</strong> problèmes médicaux.<br />

Aucun bébé n’a été diagnostiqué à la naissance comme atteint <strong>du</strong> SAF. Par contre, on a diagnostiqué <strong>les</strong><br />

EAF <strong>chez</strong> certains bébés (la prévalence n’a pas été estimée). Sur <strong>les</strong> bébés de 8 mois, on a fait deux<br />

constatations : des anomalies physiques mineures, (deux malformations physiques ou plus, par opposition<br />

à aucune anomalie), et <strong>les</strong> EAF (deux caractéristiques ou plus, par opposition à aucun effet). Le quotient<br />

des risques relatifs concernant <strong>les</strong> anomalies physiques mineures représentait 1, 42, 1, 41 et 2, 21 au<br />

cours <strong>du</strong> premier, <strong>du</strong> deuxième et <strong>du</strong> troisième trimestre, tandis que celui des effets d’alcoolisation<br />

<strong>foetale</strong> (EAF) était de 1, 22, 1, 67 et 2, 82; chacune de ces données était significative, ayant un niveau<br />

de signification de 0, 05. Toutefois, <strong>les</strong> chercheurs n’ont fourni dans leur analyse logistique aucune<br />

information sur <strong>les</strong> catégories et <strong>les</strong> types d’exposition, ce qui rend difficile de situer ces risques dans le<br />

contexte. Le fait que la plupart des femmes de l’échantillon venaient de la classe socio-économique<br />

défavorisée (ayant un revenu médian de 400 $ et de 499 $ par mois) est un autre facteur ayant pu avoir<br />

influé sur la validité des estimations. Dans le cadre d’une analyse subséquente, on a fait appel à la même<br />

cohorte pour évaluer <strong>les</strong> effets de la consommation d’alcool prénatale sur la croissance et la morphologie<br />

des enfants âgés de 3 ans. Il n’y a eu aucun diagnostic établissant des cas <strong>du</strong> SAF et des EAF, mais <strong>les</strong><br />

traits indicateurs ou caractéristiques de cette issue de la naissance ont été pris en considération. On a<br />

constaté que le poids et le périmètre crânien étaient révélateurs, et inversement, qu’ils étaient associés à<br />

la consommation d’alcool pendant le deuxième et le troisième trimestres, tandis que la taille était de<br />

façon significative associée à la consommation d’alcool pendant le troisième trimestre seulement (Day,<br />

Richardson et coll., 1991).<br />

Rostand et ses collaborateurs (1990) ont analysé la consommation d’alcool pendant le premier trimestre<br />

de la grossesse. Ils ont constaté que la proportion d’enfants ayant des traits indicateurs des EAF était<br />

significativement plus élevée dans le cas des femmes alcooliques et dans celui des femmes ayant déclaré<br />

une consommation excessive (trois verres ou plus par jour) au début de leur grossesse que dans le cas des<br />

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