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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 8<br />

À moins que quelqu’un prenne le temps d’analyser minutieusement la documentation clinique, il ne<br />

pourra peut-être pas se rendre compte qu’en se basant sur un nombre « moyen » de verres consommés<br />

par jour, il peut englober des femmes qui ont des habitudes de consommation tout à fait différentes.<br />

Ernest Abel (1998a) propose un principe unificateur qui puisse définir de façon opérationnelle <strong>les</strong><br />

termes employés pour caractériser <strong>les</strong> niveaux minimaux de consommation que certains chercheurs<br />

considèrent comme déclencheurs <strong>du</strong> SAF et des EAF. Dans le cadre d’un examen des publications sur le<br />

sujet, Abel fait également ressortir <strong>les</strong> divergences à propos de termes comme consommation modérée et<br />

excessive (1998a; Wheeler, 1993). Il écrit :<br />

[TRADUCTION] Certains définissent notamment une consommation modérée comme<br />

le fait de boire quotidiennement, en moyenne un verre et demi d’alcool par jour (Little,<br />

Asker, Sampson, et Renwick, 1986) à trois verres par jour (Kaminski, Franc, Lebovier,<br />

Du Mazubrun et Rumeau-Roquette, 1981). On estime qu’un verre correspond à 12<br />

onces de bière, 5 onces de vin, ou 1, 5 once de spiritueux distillé à teneur en alcool de<br />

80 %. Même si une consommation excessive suppose un niveau de consommation plus<br />

élevé que le fait de boire modérément (Abel et Kruger, 1995), dans beaucoup de cas, la<br />

définition opérationnelle de consommation excessive représente un niveau moindre ou<br />

inférieur à ce que d’autres désignent comme consommation modérée. A titre d’exemple,<br />

le seuil en ce qui a trait à la consommation excessive a été défini dans des études comme<br />

une moyenne de 0, 89 verre par jour (Day, Jasperse, Richardson, Rob<strong>les</strong>, Sambamoorthi<br />

et coll., 1989), 1 verre par jour (Shiono, Klebanoff et Rhoads, 1986) ou 2 verres par<br />

jour (Virji, 1991) ... Le fait de bien souligner que <strong>les</strong> effets de l’alcoolisation <strong>foetale</strong> sont<br />

causée par l’abus d’alcool ne contribue pas seulement à faire mieux comprendre <strong>les</strong><br />

niveaux de consommation d’alcool en question, il nous permet aussi d’analyser d’un<br />

point de vue plus critique des études publiées antérieurement (1998a : 13-14).<br />

La plupart des chercheurs pensent que la consommation excessive irrégulière – consommation de grandes<br />

quantités d’alcool pendant de courtes périodes de temps – particulièrement si elle est chronique, comporte<br />

plus de risques pour le foetus en cours de développement que la consommation d’une même quantité<br />

d’alcool sur une période prolongée (Abel, 1998a; Stratton, Howe et coll., 1996). La consommation<br />

excessive irrégulière chronique prolonge la période de toxicité de l’alcool pendant une <strong>du</strong>rée plus longue<br />

de la grossesse et par le fait même, l’exposition risque fort de se pro<strong>du</strong>ire pendant <strong>les</strong> périodes crucia<strong>les</strong><br />

<strong>du</strong> développement foetal (Abel, 1998a). Ernest Abel convient que, la potentiel d’endommagement <strong>du</strong><br />

foetus étant lié à la consommation excessive, il n’y a donc pas lieu de décrire la consommation d’alcool<br />

en termes de « nombre de verres consommés en moyenne par jour »; ces données statistiques ne fournissent<br />

pas véritablement d’information sur <strong>les</strong> habitudes-types de consommation excessive irrégulière et par<br />

conséquent, el<strong>les</strong> procurent peu d’information sur le risque. Pour renforcer son point de vue, Abel<br />

ajoute que s’ils veulent que leur données biologiques soient pertinentes, « <strong>les</strong> chercheurs feraient mieux<br />

d’abandonner le calcul <strong>du</strong> nombre de verres consommés en moyenne par jour et d’adopter plutôt une<br />

méthode d’évaluation indiquant le niveau de consommation maximal par occurrence à l’occasion et la<br />

fréquence de ce type de consommation » (1998a : 161).<br />

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