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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

Le deuxième rapport, publié en 1995, a analysé 29 études prospectives (Abel, 1995). Abel a estimé le taux<br />

de fréquence <strong>du</strong> SAF dans le monde à 0, 97 cas par 1000 naissances d’enfant vivant (95 cas sur 97 576<br />

naissances). Par contre, Abel a relevé une estimation <strong>du</strong> taux de fréquence moins élevé, soit de 0, 50 cas<br />

par 1000 naissances, si, au lieu de déterminer le taux global par 1000 naissances (en additionnant tous <strong>les</strong><br />

cas <strong>du</strong> SAF et en <strong>les</strong> divisant par le nombre total de naissances d’enfant vivant), il calculait la moyenne <strong>du</strong><br />

taux de fréquence de chaque étude.<br />

Suivant cette analyse, Abel a établi que le taux médian par étude était zéro cas <strong>du</strong> SAF par 1000 naissances,<br />

ce qui était également le mode ou la valeur dominante. Il a fait remarquer que cette divergence entre le<br />

taux moyen et le taux médian est une indication que le SAF n’a pas été dépisté uniformément dans ces<br />

études; par conséquent, le SAF semble se manifester beaucoup plus souvent (ou moins souvent) à<br />

certains endroits par rapport à d’autres. Le taux de SAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> buveuses excessives représentait 43, 1<br />

cas par 1000 naissances. Abel a conclu que le facteur le plus déterminant de la présence <strong>du</strong> SAF était le<br />

pays au sein <strong>du</strong>quel l’étude avait été menée. Dans l’étude d’Abel, le taux <strong>du</strong> SAF aux États-Unis indiquait<br />

1, 95 cas par 1000 naissances (91 cas pour 46 497 enfants) comparativement à 0, 08 cas par 1000<br />

naissances (4 cas pour 51 079 enfants) dans d’autres pays.<br />

Selon Abel, le « paradoxe américain » (1998b) fait état d’une part d’un taux élevé <strong>du</strong> SAF aux États-Unis<br />

et d’autre part, d’un niveau relativement bas de consommation d’alcool par habitant. Abel a observé<br />

que cette singularité est similaire à celle de la relation entre l’avortement spontané et la consommation<br />

d’alcool. Des études épidémiologiques rapportant une fréquence accrue d’avortements spontanés liée à<br />

des niveaux de consommation d’alcool très bas pendant la grossesse ont été menées en grande majorité<br />

aux États-Unis ou au Canada. Les études qui n’ont pas établi de relation significative entre ces deux<br />

variab<strong>les</strong> avaient été plutôt effectuées en Europe ou en Australie. Abel a fait l’estimation de la<br />

consommation d’alcool par habitant dans 13 différents pays, de même que la synthèse de données sur<br />

la fréquence <strong>du</strong> SAF obtenues à partir d’études prospectives épidémiologiques (ré<strong>du</strong>isant le biais de<br />

sélection pouvant affecter l’estimation). Les États-Unis détenaient le taux de fréquence <strong>du</strong> SAF le plus<br />

élevé au monde (1, 95 cas par 1000 enfants), mais le niveau de consommation d’alcool par habitant<br />

était relativement bas (7, 31 d’alcool absolu). Le Royaume-Uni, dont le niveau de consommation d’alcool<br />

annuel par habitant est très similaire à celui des États-Unis, avait 0 cas de SAF par 1000 naissances. La<br />

France, dont le niveau de consommation d’alcool par habitant est le plus élevé (13, 0 d’alcool absolu),<br />

avait une fréquence évaluée à 1, 3 cas par 1000 naissances. Ces différences ne s’expliquent pas par le fait<br />

de différences dans <strong>les</strong> pourcentages de femmes en âge de procréer consommant de l’alcool avant ou<br />

pendant leur grossesse dans chacun de ces pays. Autrement dit, le taux de fréquence <strong>du</strong> SAF n’est pas<br />

plus élevé aux États-Unis parce qu’un plus grand nombre de femmes américaines boivent pendant leur<br />

grossesse en comparaison aux femmes d’ailleurs.<br />

La disparité entre <strong>les</strong> taux de fréquence <strong>du</strong> SAF rapportés par <strong>les</strong> pays peut relever des médecins qui<br />

posent le diagnostic (notamment la partialité <strong>du</strong> médecin, la connaissance des critères diagnostiques <strong>du</strong><br />

SAF, la compétence) ou des populations diagnostiquées. A titre d’exemple, le taux de fréquence peut<br />

être plus élevé aux États-Unis en raison des cliniciens américains qui sont plus portés que <strong>les</strong> médecins<br />

d’ailleurs à caractériser <strong>les</strong> anomalies et à <strong>les</strong> considérer comme des manifestations <strong>du</strong> SAF (Abel, 1998b).<br />

Des traits <strong>du</strong> visage (faciès particulier) associés au SAF peuvent également représenter des variab<strong>les</strong><br />

norma<strong>les</strong> <strong>chez</strong> des Amérindiens et des populations afro-américaines; comme ces populations sont surreprésentées<br />

dans <strong>les</strong> études épidémiologiques sur le SAF aux États-Unis, la considération de ces<br />

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