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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

Deux études faisant l’estimation de l’incidence ou de la prévalence <strong>du</strong> SAF ont été menées en France. La<br />

première visait des femmes enceintes se présentant à un hôpital, public soins de maternité, entre 1985<br />

et 1986. On a diagnostiqué le SAF <strong>chez</strong> deux enfants (un enfant né d’une femme alcoolique et l’autre<br />

né d’une femme considérée comme une consommatrice d’alcool très modérée), parmi <strong>les</strong> 202 bébés<br />

évalués (une prévalence de 9, 8 cas par 1000 enfants). On pense toutefois qu’il s’agissait d’une<br />

surestimation, étant donné que l’hôpital d’où <strong>les</strong> participantes ont été sélectionnées était situé dans une<br />

région connue pour le niveau de consommation d’alcool plus élevé que la moyenne – 12 % étaient des<br />

alcooliques, 13 % des buveuses excessives, 28 % des consommatrices d’alcool modérées et 47 % avaient<br />

un niveau de consommation léger (Rostand, Kaminski et coll., 1990). La deuxième étude a été menée<br />

par Maillard et ses collaborateurs (1999) à la Réunion, une île française de l’océan Indien. Au cours de<br />

l’année 1996, 2778 bébés sont nés dans une unité de soins obstétriques; <strong>les</strong> chercheurs en ont tenu<br />

compte dans le cadre de leur étude. La fréquence <strong>du</strong> SAF pour l’ensemble des cas a été de 1, 8 cas par<br />

1000 naissances, tandis que celle <strong>du</strong> SAF total et <strong>du</strong> SAF partiel s’est avérée de 4, 3 cas par 1000<br />

naissances (Maillard, Lamblin et coll., 1999).<br />

Olegard et ses collaborateurs (1979) ont relevé approximativement dans le cadre d’une étude rétrospective<br />

7600 accouchements dans la ville de Göteborg, en Suède, entre le mois de mai 1977 et le mois de<br />

novembre 1978. L’étude a révélé un taux de fréquence minimal de 1 cas <strong>du</strong> SAF ou des EAF sur 300, et<br />

de 1 cas sur 600 uniquement pour le SAF. Dans une étude subséquente, en 1983, Olegard (1992) a<br />

indiqué que l’incidence <strong>du</strong> SAF en Suède était de 0, 42 par 1000 cas (1 cas sur 2400). Il a émis l’avis que<br />

cette diminution <strong>du</strong> taux de fréquence <strong>du</strong> SAF pouvait être liée à une sensibilisation accrue <strong>du</strong> public en<br />

matière de santé publique, <strong>du</strong> soutien apporté aux cliniques de soins prénataux et à l’attention accordée<br />

par <strong>les</strong> médias aux questions liées au SAF depuis la fin des années 1970.<br />

Des questionnaires autoadministrés ont été envoyés en 1993 en Nouvelle-Zélande à tous <strong>les</strong> pédiatres<br />

autorisés de ce pays, dans le but d’évaluer la prévalence <strong>du</strong> SAF (Leversha et Marks, 1995). On a<br />

demandé aux pédiatres de signaler le nombre d’enfants de moins de 10 ans affectés <strong>du</strong> SAF qu’ils<br />

soignaient au moment de l’enquête. Quatre-vingt quatre pour cent des questionnaires envoyés ont été<br />

analysés; on a relevé 63 cas <strong>du</strong> SAF (traités par 36 pédiatres). Le taux de prévalence n’a pas été déterminé<br />

en raison de problèmes méthodologiques; par ailleurs, <strong>les</strong> chercheurs ont eu l’impression que, dans la<br />

plupart des pratiques cliniques, le SAF était en général sous-diagnostiqué.<br />

Leversha et ses collaborateurs (1995) ont constaté que la majorité des pédiatres traitant des enfants<br />

diagnostiqués comme des enfants affectés <strong>du</strong> SAF ou des EAF semblaient être portés davantage à établir<br />

le diagnostic s’ils évaluaient des enfants manifestant certaines particularités cliniques – <strong>les</strong> plus fréquentes<br />

étant des enfants d’une mère à risque élevé et ceux présentant des caractéristiques dysmorphiques. Nulle<br />

part dans le rapport il n’est question de la situation socio-économique ou de l’ethnicité, pas plus que<br />

d’indication sur ce qu’ils définissent comme « mère à risque élevé ».<br />

En effet, la définition de « mère à risque élevé » est plutôt basée sur la définition personnelle de « cas à<br />

risque élevé » de chaque médecin (Leversha et Marks, 1995). Glasgow (1996) souligne que l’étude<br />

rétrospective indirecte menée par Leversha et ses collaborateurs ne fournit aucune raison ou justification<br />

expliquant le taux de fréquence <strong>du</strong> SAF établie quelque part entre 0, 33 et 5, 9 cas par 1000 naissances<br />

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