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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

[TRADUCTION] On a constaté que la situation sociale de l’ensemble des mères<br />

indiennes <strong>du</strong> Sud-Ouest était très perturbée et très à risque, comportant même des<br />

dangers de mort. Vingt-trois pour cent de ces mères étaient décédées au moment où<br />

l’atteinte dont souffrait leur enfant a été diagnostiquée (May, Hymbaugh, Aase et Samet,<br />

1983). Des données similaires ont été rapportées par des études subséquentes (Asante et<br />

Nelms-Matzke, 1985; Streissguth et coll., 1985). Dans <strong>les</strong> études sur <strong>les</strong> Indiens <strong>du</strong><br />

Sud-Ouest, l’ensemble des mères des enfants affectés <strong>du</strong> SAF ou des EAF sont décédées<br />

de causes liées à des problèmes d’alcool, allant de la cirrhose aux traumatismes. Un très<br />

petit nombre de mères encore vivantes qui consommaient de l’alcool menaient une vie<br />

intégrée à la culture, à la vie normale de la collectivité et de la famille; la plupart faisaient<br />

plutôt partie de groupes d’alcooliques invétérés comme el<strong>les</strong>, étant itinérantes, dans une<br />

situation précaire, ostracisées par leurs amis ou leurs parents abstinents. Pour ces raisons,<br />

73 % de leurs enfants affectés <strong>du</strong> SAF ou des EAF étaient adoptés ou étaient placés dans<br />

des famil<strong>les</strong> d’accueil au moment <strong>du</strong> diagnostic dans le cadre de l’étude. Une description<br />

semblable à celle de la situation sociale des mères est également rapportée dans <strong>les</strong> études<br />

d’autres populations (Streissguth et coll., 1985; 1988; Streissguth, Aase et coll., 1991).<br />

La vie des femmes alcooliques qui donnent naissance à un enfant affecté <strong>du</strong> SAF ou des<br />

EAF est très chaotique, représentant un énorme fardeau pour la société (1991 : 243).<br />

En concluant son analyse documentaire, May (1991) émet l’avis qu’il est essentiel, en se penchant sur<br />

<strong>les</strong> mesures de prévention et d’intervention relatives au SAF et des EAF, de soupeser <strong>les</strong> différents<br />

intérêts sociaux et indivi<strong>du</strong>els en jeu. Comme préoccupation centrale, soutient-il, il y a <strong>les</strong> besoins, <strong>les</strong><br />

problèmes, <strong>les</strong> droits des mères, de même que ceux des enfants, ainsi que la nécessité de prendre en<br />

considération <strong>les</strong> effets à long terme des malformations ou anomalies congénita<strong>les</strong> liées à l’alcool sur la<br />

collectivité ou la société en général.<br />

Un projet pilote de surveillance <strong>du</strong> SAF a été mené dans quatre collectivités amérindiennes dans <strong>les</strong><br />

Northern Plains [trad. plaines septentriona<strong>les</strong>] afin de déterminer l’incidence <strong>du</strong> SAF pendant la période<br />

allant de 1987 à 1990 (Duimstra, Johnson et coll., 1993). On a détecté quatre cas de SAF dans le<br />

groupe de 1022 enfants faisant partie <strong>du</strong> projet, soit un taux de 3, 9 par 1000 naissances. Les auteurs<br />

ont indiqué que ce taux reflétait une sous-estimation, étant donné que 39 % des enfants n’avaient pas<br />

été sélectionnés et que 25 % des enfants présumés être affectés n’ont pas été évalués. En conséquence, ils<br />

proposaient plutôt un taux beaucoup plus élevé, soit 8, 5 cas de SAF par 1000 naissances d’enfant<br />

vivant, ce qu’ils pensent être encore une sous-estimation <strong>du</strong> nombre réel de cas.<br />

En 1991 et en 1993, le CDC (1994) a mené une enquête dans le but de déterminer la prévalence de la<br />

consommation d’alcool <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes en âge de procréer en Alaska. En s’appuyant sur <strong>les</strong> 511<br />

répondantes, on a estimé que 45 % se classaient comme des personnes qui ne boivent jamais d’alcool,<br />

38 % étaient des consommatrices occasionnel<strong>les</strong> ou modérées, et 17 % des buveuses excessives. Les<br />

femmes indiennes non américaines et <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> de l’Alaska (INA/AA) se sont déclarées<br />

consommatrices d’alcool modérées (41 %), buvant plus fréquemment que <strong>les</strong> femmes IA/AA (17 %).<br />

La prévalence de consommation excessive <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes INA/AA (15 %) se situait à la moitié <strong>du</strong> taux<br />

de prévalence estimé <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes IA/AA (32 %).<br />

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