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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

En fait, beaucoup d’Autochtones sont d’avis que d’avouer publiquement dans un environnement<br />

thérapeutique des problèmes d’abus d’alcool peut être bénéfique pour amorcer un processus de<br />

rétablissement. Cette attitude est différente de celle de la population générale canadienne; en effet, <strong>les</strong><br />

personnes, particulièrement <strong>les</strong> femmes, sont plus susceptib<strong>les</strong> de croire qu’el<strong>les</strong> seront stigmatisées si<br />

el<strong>les</strong> admettent, quel que soit le contexte, qu’el<strong>les</strong> abusent de l’alcool. Des campagnes de promotion de<br />

santé publique fortement publicisées transmettant le message que n’importe quelle quantité d’alcool<br />

consommée pendant la grossesse est dommageable au développement <strong>du</strong> foetus ont beaucoup contribué<br />

à accroître la stigmatisation associée à la consommation abusive d’alcool de la femme et à influencer<br />

probablement la sous-déclaration de nombreuses femmes quant à leur consommation d’alcool (Tait,<br />

2003).<br />

Dans le cadre de son étude documentaire faisant la recension des écrits publiés dans le domaine de la<br />

recherche sur la prévalence de la consommation d’alcool avant ou pendant la grossesse, Abel (1998a) a<br />

constaté que <strong>les</strong> femmes européennes et australiennes, ainsi que <strong>les</strong> femmes canadiennes et américaines,<br />

indiquent presque le même taux de consommation d’alcool. Dans <strong>les</strong> études américaines et canadiennes,<br />

le taux de prévalence de la consommation d’alcool avant ou pendant la grossesse est respectivement de<br />

68 % et de 49 %. Ce taux se rapproche beaucoup de celui de 51 % rapporté dans l’étude de Williams et<br />

Gloster (1999), ce qui indiquerait, selon toute vraisemblance, que le taux de consommation d’alcool<br />

pendant la grossesse <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> ayant participé à l’étude est équivalent à celui des<br />

Nord-Américaines, de même qu’à celui ressortant de constatations à l’échelle internationale. Cependant,<br />

une question reste en suspens, à savoir pour quelle raison Williams et Gloster ont décidé de comparer<br />

<strong>les</strong> données de leur étude à cel<strong>les</strong> d’une étude indiquant que <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> <strong>du</strong> Nord <strong>du</strong><br />

Manitoba seraient quatre fois plus susceptib<strong>les</strong> de consommer de l’alcool pendant leur grossesse que<br />

cel<strong>les</strong> de la population en général.<br />

Bon nombre d’études, comme celle de Williams et Gloster (1999), ayant analysé la prévalence de la<br />

consommation d’alcool pendant la grossesse ne rapportent pas de données sur l’issue de la grossesse,<br />

notamment le taux de SAF et des EAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> bébés nés par suite des grossesses étudiées. Par conséquent,<br />

des constatations indiquant que 51 % des femmes participant à l’étude ont bu pendant leur grossesse ne<br />

devraient pas être automatiquement interprétées comme l’indication d’un taux élevé de SAF ou des<br />

EAF. De plus, il ne faudrait pas non plus considérer le manque de connaissance <strong>du</strong> côté des participantes<br />

en ce qui a trait à la relation entre la consommation d’alcool pendant la grossesse et <strong>les</strong> conséquences ou<br />

issue de la grossesse comme une indication automatique de comportement à « risque élevé » <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

participantes. Dans l’étude de Williams et Gloster, on présume qu’en répondant affirmativement à la<br />

déclaration suivante, « qu’un niveau de consommation d’alcool modéré peut être sans risque pendant<br />

une grossesse » et « la consommation d’alcool <strong>du</strong> père peut affecter biologiquement le bébé à naître »<br />

(1999 : 836), il y a là indication que <strong>les</strong> participantes et <strong>les</strong> conjoints ne connaissent pas <strong>les</strong> risques liés<br />

à la consommation d’alcool pendant la grossesse ou sont mal informés à ce sujet.<br />

Williams et Gloster laissent manifestement entendre que, dans le cadre de leur étude, une réponse<br />

affirmative à l’un ou l’autre des énoncés précédents indique que <strong>les</strong> participantes peuvent adopter un<br />

comportement à risque attribuable à leurs idées fausses. Par contre, des chercheurs dans le domaine<br />

médical s’accordent à dire de façon générale qu’un niveau de consommation d’alcool modéré peut être<br />

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