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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

l’étude visait à prendre en considération tout particulièrement <strong>les</strong> différences entre <strong>les</strong> consommatrices<br />

et <strong>les</strong> non-consommatrices d’alcool ainsi que <strong>les</strong> effets de la consommation excessive par rapport à ceux<br />

résultant d’une consommation modérée ou fréquente.<br />

Godel et ses collaborateurs (1992) ont constaté que la prévalence <strong>du</strong> tabagisme et de la consommation<br />

de caféine rapportée était beaucoup moins élevée <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes de race blanche que celle des trois<br />

autres groupes. On n’a relevé aucune différence statistique entre <strong>les</strong> groupes quant à la proportion de<br />

femmes qui prenaient de l’alcool; par ailleurs, <strong>les</strong> femmes inuites et indiennes avaient plus tendance que<br />

<strong>les</strong> autres à consommer avec excès. Quatre-vingt-quinze (66 %) des 145 femmes ayant répon<strong>du</strong> au<br />

questionnaire sur la consommation d’alcool se sont abstenues de prendre de l’alcool pendant leur grossesse,<br />

tandis que 22 femmes (15 %) ont consommé avec modération, 10 femmes (7 %) en ont pris fréquemment<br />

et 18 femmes (12 %) se sont déclarées buveuses excessives. Les auteurs de cette étude soulignent que la<br />

sous-déclaration <strong>du</strong> tabagisme et de la consommation d’alcool peut laisser présager la possibilité d’erreurs<br />

dans <strong>les</strong> résultats de l’enquête. Ils ont aussi précisé que la petite taille des quatre groupes ethniques<br />

compromet l’obtention de données précises dans l’estimation des différences. Des ajustements à une ou<br />

plus d’une variable(s) confusionnelle(s), comme l’âge de la mère, le tabagisme, la consommation d’alcool<br />

et la race, peuvent être considérés comme la source possible de résultats faussés.<br />

Godel et ses collaborateurs (1992) ont constaté que le taux de prévalence <strong>du</strong> tabagisme pendant la<br />

grossesse était très élevé (64 %), particulièrement <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> et cel<strong>les</strong> de race métissée<br />

(plus de 70 %) ainsi que <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes âgées de 14 à 18 ans (80 %). La consommation d’alcool<br />

modérée ne semble pas avoir eu d’effet nuisible sur le développement <strong>du</strong> foetus. Même si un ralentissement<br />

ou un sous-développement relevé lors des trois mensurations <strong>du</strong> bébé à naître (poids à la naissance,<br />

taille et périmètre crânien) a été observé <strong>chez</strong> le bébé des mères buveuses excessives, il reste qu’une<br />

diminution significative n’a été observée qu’au périmètre crânien et cela particulièrement <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants<br />

des buveuses excessives. Une corrélation élevée a été établie entre le tabagisme et la consommation<br />

d’alcool; toutefois, il est impossible de faire la distinction entre <strong>les</strong> effets de l’alcool et <strong>les</strong> effets <strong>du</strong><br />

tabagisme sur le développement <strong>du</strong> foetus. Godel et ses collaborateurs ont conclu que l’étude ayant<br />

permis de démontrer, données à l’appui, le taux d’incidence élevé de tabagisme, de consommation<br />

d’alcool et de caféine <strong>chez</strong> la population <strong>du</strong> Nord, la constatation la plus « dérangeante » a donc été celle<br />

« <strong>du</strong> taux de tabagisme tellement élevé, spécialement <strong>chez</strong> <strong>les</strong> mères <strong>autochtones</strong>, ainsi que la fréquence<br />

élevée de consommation excessive d’alcool » (1992 : 186).<br />

Godel et ses collaborateurs (1992) recommandent de mettre sur pied des programmes de prévention<br />

bien planifiés, destinés spécifiquement aux enfants et aux jeunes a<strong>du</strong>ltes. De même, ils émettent l’avis<br />

qu’il faut avoir une meilleure connaissance et compréhension des variab<strong>les</strong> confusionnel<strong>les</strong>, comme la<br />

pauvreté, le chômage et l’état de détresse en fonction des habitudes ou comportements-types de<br />

consommation d’alcool. Malheureusement, <strong>les</strong> auteurs de cette étude n’ont pas recueilli d’information<br />

sur le niveau de pauvreté, de chômage et la gravité de l’état de détresse; cependant, leurs constatations<br />

laissent entendre que des variab<strong>les</strong> comme cel<strong>les</strong> mentionnées précédemment peuvent exercer une<br />

influence significative sur <strong>les</strong> habitudes de consommation d’alcool des femmes. A titre d’exemple,<br />

seulement 11 sur 49 femmes inuites participant à l’étude ont pris de l’alcool pendant leur grossesse, tout<br />

comme 12 femmes indiennes sur 35, un taux beaucoup plus faible que <strong>les</strong> femmes de race blanche et de<br />

race métissée, mais, par contre, <strong>les</strong> femmes inuites et <strong>les</strong> femmes indiennes ont rapporté s’être adonnées<br />

plus souvent à une consommation excessive irrégulière d’alcool. On peut donc supposer que la situation<br />

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