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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

[TRADUCTION] Les investigations peuvent el<strong>les</strong>-mêmes manquer de subtilité<br />

méthodologique et donc, légitimer un conservatisme scientifique en acceptant prima<br />

facie le taux de prévalence ... Les Autochtones ne devraient pas être stigmatisés par une<br />

condition sanitaire (un état de santé) comme le SAF qui est difficile à établir avec des<br />

données absolues et qui peut avoir des incidences négatives dans la collectivité autochtone.<br />

Avant de conclure que le SAF est prédominant <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones, la prudence est de<br />

rigueur (1989 : 44, accentuation ajoutée).<br />

Par ailleurs, Bray et Anderson ajoutent qu’on ne devrait qu’en partie attribuer aux problèmes<br />

méthodologiques le taux de prévalence gonflé et que <strong>les</strong> études peuvent signaler un problème dans<br />

certaines populations <strong>autochtones</strong>. Si <strong>les</strong> études indiquent un risque accru, el<strong>les</strong> sous-entendent alors<br />

une nouvelle question qu’il faut poser : « Quels sont <strong>les</strong> facteurs qui pourraient contribuer au fait que <strong>les</strong><br />

femmes <strong>autochtones</strong> au Canada courent plus de risque de donner naissance à des enfants atteints <strong>du</strong> SAF? »<br />

(Bray et Anderson, 1989 : 44).<br />

La question de la détermination <strong>du</strong> risque dans le cadre de la prévention <strong>du</strong> SAF commence ordinairement<br />

par une évaluation de la consommation excessive d’alcool auprès de la femme enceinte. Bray et Anderson<br />

(1989) mettent en garde contre la supposition que <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> sont plus susceptib<strong>les</strong> que<br />

<strong>les</strong> femmes non <strong>autochtones</strong> d’être des buveuses excessives. Ils soulignent qu’aucune donnée objective<br />

n’existe concernant <strong>les</strong> habitudes ou comportements-types de consommation excessive d’alcool et <strong>les</strong><br />

sty<strong>les</strong> de consommation alcoolique des femmes <strong>autochtones</strong> au Canada en âge d’avoir des enfants.<br />

Encore de nos jours, cette allégation exprimée en 1989 reste vraie. Les études épidémiologiques ne sont<br />

pas concluantes en ce qui a trait à l’importance <strong>du</strong> risque auquel <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> font face<br />

relativement à l’abus de l’alcool et l’issue défavorable de la grossesse. Bray et Anderson expliquent que<br />

<strong>les</strong> Autochtones au Canada sont collectivement très diversifiés sur le plan de la culture, de la langue, <strong>du</strong><br />

lieu géographique et de la consommation d’alcool. Ils recommandent donc qu’une stratégie d’information<br />

spécialement adaptée à chaque communauté et portant sur <strong>les</strong> habitudes de consommation d’alcool des<br />

femmes <strong>autochtones</strong> soit mise en oeuvre.<br />

Cette stratégie, selon eux, « contribuerait à établir une base de données solide pour évaluer si on doit<br />

mettre sur pied un programme de prévention ciblant l’abus d’alcool et si une investigation concernant<br />

le taux de prévalence <strong>du</strong> SAF vaut la peine d’être menée » (Bray et Anderson, 1989 : 44). Au coeur de<br />

cette recherche, on devrait analyser la façon dont la situation socio-économique est reliée au risque<br />

encouru par <strong>les</strong> femmes <strong>autochtones</strong> et leur enfant à l’égard d’une issue défavorable de la grossesse et <strong>du</strong><br />

SAF (Tait, 2003). En conclusion, Bray et Anderson écrivent :<br />

[TRADUCTION] Si le taux de prévalence <strong>du</strong> SAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Indiens <strong>du</strong> Canada était<br />

accepté sans examen minutieux, le SAF pourrait être considéré comme un problème de<br />

santé publique d’importance majeure. Si c’était le cas, la mise en place de politiques et<br />

l’affectation de ressources pourrait être mal dirigées vers des programmes axés sur des<br />

efforts généralisés en matière de prévention <strong>du</strong> SAF. Étant donné <strong>les</strong> lacunes des données<br />

à partir desquel<strong>les</strong> le taux de prévalence a été établi, l’investigation pourrait représenter<br />

un gaspillage de ressources humaines et financières (1989 : 44-45).<br />

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