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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

Une enquête menée en 1984 dans une collectivité isolée en Colombie-Britannique a relevé le taux de<br />

prévalence <strong>du</strong> SAF et des EAF (Robinson, Conry et coll., 1987). Cette communauté comptait 350<br />

membres inscrits, y compris 155 enfants âgés de 18 ans et moins, dont 123 de ce nombre résidaient<br />

dans la communauté. Cent seize enfants ont participé à l’étude, dont 14 enfants parmi eux ayant été<br />

diagnostiqués <strong>du</strong> SAF (une prévalence de 121 cas par 1000 enfants) et 8 de EAF (une prévalence de 69<br />

cas par 1000 enfants). Le taux de prévalence <strong>du</strong> SAF et des EAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants de cette collectivité<br />

était de 190 cas par 1000 enfants, un des taux <strong>les</strong> plus élevés relevés à ce jour (Robinson, Conry et coll.,<br />

1987). Les chercheurs ont constaté que 14 femmes sur <strong>les</strong> 45 participantes avaient donné naissance à un<br />

enfant ou plus d’un enfant des vingt-deux enfants diagnostiqués. On a attribué à cinq de ces femmes 12<br />

(54 %) des enfants diagnostiqués. Cette constatation indique que la majorité des cas d’enfants<br />

diagnostiqués sont nés d’un très petit nombre de femmes. Abel (1998a) souligne que <strong>les</strong> études fondées<br />

sur des données démographiques comptent généralement chaque frère et soeur comme un cas simple,<br />

omettant ainsi de donner le coefficient de pondération juste de la gravité <strong>du</strong> problème <strong>chez</strong> une proportion<br />

relativement peu élevée de mères. Les chercheurs établissent en général le taux de prévalence en se<br />

basant sur le ratio d’une mère-un enfant, rapport de 1 à 1, alors qu’en fait, une mère peut donner<br />

naissance à plusieurs enfants atteints.<br />

Bray et Anderson (1989) émettent l’idée que des indications d’épicanthus et d’autres caractères<br />

anatomiques <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>autochtones</strong> compliquent la mensuration des caractéristiques facia<strong>les</strong>, et<br />

peuvent ainsi contribuer au taux de fréquence élevé des cas de SAF et des EAF relevé dans des études<br />

comme celle menée par Robinson et ses collaborateurs. Ils critiquent l’allégation de ces derniers que le<br />

SAF est un problème particulier <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones en appuyant leur affirmation uniquement sur le<br />

taux de prévalence élevé relevé <strong>chez</strong> la population étudiée par Robinson. Bray et Anderson expliquent :<br />

[TRADUCTION] ... cette donnée statistique [190 cas sur 1000 enfants] serait plus<br />

probante si <strong>les</strong> auteurs avaient mené une étude sur la prévalence <strong>du</strong> SAF avec un groupe<br />

de référence (groupe-témoin) non autochtone en appliquant la même méthode et <strong>les</strong><br />

mêmes critères propres au diagnostic <strong>du</strong> SAF. Au contraire, <strong>les</strong> auteurs font référence à<br />

une autre recherche qui rapporte une prévalence <strong>du</strong> SAF et des EAF de 19, 5 cas, de 2,<br />

7 cas et de 2, 5 cas par 1000 naissances dans trois tribus indiennes <strong>du</strong> Sud-Ouest des<br />

États-Unis. Plutôt que de donner <strong>du</strong> poids au postulat de Robinson, ces données<br />

indiquent une variation importante <strong>du</strong> taux de prévalence dans l’ensemble des groupes<br />

culturels, <strong>les</strong> données statistiques de deux de ces tribus étant comparab<strong>les</strong> au taux de<br />

prévalence <strong>chez</strong> la population américaine en général. Aucune de ces données statistiques<br />

n’établit la comparaison avec le taux de 190 cas par 1000 naissances (1989 : 43).<br />

Quarante-cinq mères ont participé à l’étude menée par Robinson et ses collaborateurs. Des cent seize<br />

enfants représentant le total des enfants nés de ce nombre de mères, on a rapporté qu’il y avait eu une<br />

exposition in utero à l’alcool au cours de 54 grossesses. De ce nombre de 54 enfants ayant été exposés à<br />

l’alcool in utero, 34 enfants n’ont pas été atteints, d’après <strong>les</strong> constatations de l’étude. Les auteurs ont pu<br />

vérifier pendant <strong>les</strong> entretiens avec <strong>les</strong> mères que la confirmation de consommation d’alcool pouvait<br />

être facilement obtenue; par contre, <strong>les</strong> femmes ne pouvaient généralement pas se rappeler la quantité<br />

d’alcool consommée (Robinson, Conry et coll., 1987).<br />

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