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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

d’origine ancestrale européenne. Ces données soulèvent la question de l’importance de<br />

la susceptibilité raciale aux effets tératogènes de l’alcool, un aspect très difficile à traiter<br />

de façon satisfaisante (1981 : 151).<br />

Même si Smith et ses collaborateurs pensent que « la susceptibilité liée à la race » pourrait être un facteur<br />

déterminant possible <strong>du</strong> taux de fréquence <strong>du</strong> SAF et des EAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones, ils n’ont pas<br />

précisé de quelle façon la race et cette susceptibilité accrue sont interreliées, à part le fait qu’ils ont<br />

observé un grand nombre d’enfants <strong>autochtones</strong> faisant partie de leur cohorte diagnostiquée. Comme<br />

nous l’avons mentionné précédemment dans ce rapport, <strong>les</strong> catégories dressées à partir de la race biologique<br />

sont douteuses et posent des problèmes. Les recherches scientifiques menées jusqu’à maintenant ne<br />

réussissent pas à établir la relation entre le métabolisme de l’alcool et la génétique des populations et<br />

entre la consommation d’alcool de la mère et l’issue négative de la naissance.<br />

Il est très peu probable que des études se penchant sur le lien entre le métabolisme de l’alcool et <strong>les</strong><br />

dommages au foetus adoptent comme variable de recherche la race biologique, étant donné la difficulté<br />

de définir <strong>les</strong> groupes raciaux (Tait, 2003). En considérant d’autres facteurs comme la situation socioéconomique<br />

des mères, Smith et ses collaborateurs ont pu constater que ces facteurs revêtaient une<br />

importance aussi grande, voire supérieure, à celui de la « race » (Tait, 2003; Abel, 1997). Bray et Anderson<br />

(1989) se sont également aperçus qu’ils ne pouvaient refaire le calcul effectué par Smith et ses<br />

collaborateurs, dont le résultat était un ratio de 10, 9 à 1; ils ont plutôt obtenu un rapport de 9, 9 à 1 en<br />

se basant sur un groupe de 69 enfants indiens et 7 enfants d’origine européenne.<br />

Smith et ses collaborateurs (1981) ont expliqué que, suivant l’angle selon lequel on envisage que <strong>les</strong><br />

enfants sont atteints, <strong>les</strong> résultats de leur étude pouvaient être faussés, étant donné que la population<br />

d’enfants hospitalisés provenait de deux hôpitaux de Vancouver n’acceptant que <strong>les</strong> cas <strong>les</strong> plus sérieux<br />

<strong>du</strong> SAF (1981). Ils ont aussi omis de rapporter si <strong>les</strong> clients <strong>autochtones</strong> étaient dirigés outre mesure<br />

vers ces centres spécialisés de soins tertiaires à Vancouver, ce qui aurait pu distribuer asymétriquement la<br />

composition ethnique de l’échantillon de population (Bray et Anderson, 1989). De plus, cette étude<br />

menée par Smith et ses collaborateurs n’a pas fourni d’information quant à savoir si <strong>les</strong> enfants et leur<br />

mère venaient de communautés <strong>autochtones</strong> ayant un taux élevé d’abus d’alcool ou si on pouvait établir<br />

une corrélation entre la collectivité de la naissance et l’issue de la naissance (Tait, 2003).<br />

Cette information pourrait faciliter des interventions ciblées et des programmes de prévention à venir,<br />

si certaines collectivités ou régions étaient désignées comme à risque élevé de consommation excessive<br />

d’alcool. Au contraire, <strong>les</strong> auteurs concluent en disant que c’est un problème largement répan<strong>du</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

Autochtones en général en Colombie-Britannique et au Yukon. Même si ces constatations sont<br />

intéressantes, le grand nombre de patients <strong>autochtones</strong> peut aussi indiquer que <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong><br />

et <strong>les</strong> organismes de services sociaux à qui on a confié la responsabilité des soins aux enfants <strong>autochtones</strong><br />

sont disposés à explorer la possibilité que ces enfants puissent être atteints <strong>du</strong> SAF. Quant aux enfants<br />

non <strong>autochtones</strong>, ils peuvent être sous-représentés parce que <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> dispensateurs de soins de<br />

santé considèrent <strong>les</strong> problèmes physiques et mentaux de ces enfants comme ayant une autre cause que<br />

le SAF ou <strong>les</strong> EAF (Tait, 2003).<br />

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