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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 7<br />

Dans une seconde étude au Yukon et dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, Asante et Nelms-<br />

Matzke (1985) ont observé 586 enfants <strong>autochtones</strong> et non <strong>autochtones</strong> ayant été dirigés vers leur<br />

service spécialisé pour une évaluation de déficiences ou d’anomalies. Dans le cas de 82 enfants, ils ont<br />

posé un diagnostic <strong>du</strong> SAF, et pour 94 enfants, celui des EAF (effet de l’alcool sur le foetus). Un taux de<br />

prévalence <strong>du</strong> SAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>autochtones</strong> fondé sur <strong>les</strong> constatations de l’étude et la population<br />

totale des enfants dans la zone de l’étude a été estimé à 46 cas par 1000 enfants, comparativement à 0,4<br />

cas pour 1000 enfants non <strong>autochtones</strong>. Le taux de prévalence des EAF <strong>chez</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>autochtones</strong><br />

représentait 26 cas sur 1000 enfants. Dans le cadre d’une critique de l’étude d’Asante et de Nelms-<br />

Matzke, Bray et Anderson écrivent :<br />

[TRADUCTION] Des sujets ont été sélectionnés pour cette étude par différents<br />

organismes qui ont désigné des enfants dans leur collectivité en tant que « présentant<br />

une déficience ou une anomalie permanente ». A partir de cette sous-population, Asante<br />

et ses collaborateurs ont estimé la prévalence <strong>du</strong> SAF et des EAF dans la population en<br />

général. Les auteurs savent que cette façon de procéder pour estimer la prévalence est<br />

loin d’être idéale. L’échantillon reposait sur des enfants reconnus par le système de santé<br />

et <strong>les</strong> services sociaux comme handicapés, et cette approche en soi peut con<strong>du</strong>ire à une<br />

estimation biaisée de la prévalence (1989 : 43).<br />

Bray et Anderson (1989) poursuivent en expliquant que Asante et Nelms-Matzke ne présentent aucun<br />

document à l’appui de leur évaluation diagnostique et de leurs observations; il subsiste donc de l’incertitude<br />

quant à savoir si <strong>les</strong> critères permettant d’établir le SAF ont été appliqués pareillement dans le cas des<br />

enfants <strong>autochtones</strong> et celui des enfants non <strong>autochtones</strong>. De plus, l’évaluation <strong>du</strong> développement,<br />

notamment l’évaluation <strong>du</strong> dysfonctionnement et de l’anomalie <strong>du</strong> système nerveux central, n’a pas été<br />

méthodique; on a découvert pendant l’étude effectuée par Asante et Nelms-Matzke que le test de Denver<br />

avait été biaisé dans le cas des enfants des milieux ruraux et qu’il n’avait donc pas été administré à tous<br />

<strong>les</strong> enfants de cette étude.<br />

En 1981, Smith, Sanders et collaborateurs (1981) ont décrit 76 cas diagnostiqués <strong>du</strong> SAF en Colombie-<br />

Britannique et au Yukon. Les participants ont été examinés dans des hôpitaux de Vancouver, et le<br />

diagnostic reposait sur <strong>les</strong> antécédents indiquant que la mère avait fait une consommation excessive<br />

d’alcool pendant la grossesse ainsi que sur des observations cliniques concernant la malformation faciale<br />

caractéristique, des altérations des fonctions cérébra<strong>les</strong> et un retard de croissance <strong>chez</strong> l’enfant. Sept de<br />

ces patients étaient d’ascendance européenne et le reste des enfants étaient nés d’une mère autochtone et<br />

d’un père d’origine ancestrale autochtone ou européenne. Aucun autre groupe racial n’était représenté<br />

dans l’étude.<br />

Ayant admis que l’incidence de SAF et des EAF était inconnue, Smith et ses collaborateurs ont tout de<br />

même fait une estimation d’un taux se situant entre 1 et 5 cas par 1000 naissances d’enfant vivant. Ils<br />

ont abordé ainsi la question :<br />

[TRADUCTION] Comme la population d’Autochtones n’est que de 2 % en<br />

Colombie-Britannique, nos données statistiques révèlent dans la population de l’étude<br />

des cas diagnostiqués <strong>du</strong> SAF, un ratio 10, 9 enfants indiens <strong>autochtones</strong> à 1 enfant<br />

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