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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 6<br />

aussi été pointé par certains auteurs comme l’origine de la violence contemporaine, particulièrement<br />

l’abus sexuel dans <strong>les</strong> communautés <strong>autochtones</strong> (Milloy, 1999; Fournier et Crey, 1997). Cependant, il<br />

faut interpréter cet argument avec précaution, car plusieurs anciens élèves de pensionnats n’ont jamais<br />

infligé de la violence à leurs enfants ou à leur famille. Ce qu’il est important de noter, cependant, c’est<br />

qu’il existe des facteurs interreliés, tel que l’abus chronique de substances et la pauvreté (Waldram,<br />

Herring et Kue Young, 1995).<br />

Il n’y a pas de statistiques nationa<strong>les</strong> sur la fréquence des actes de violence, comme l’abus sexuel subi par<br />

<strong>les</strong> enfants <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong>, mais la recherche démontre qu’il existe des niveaux élevés<br />

de violence dans certaines communautés. Par exemple, en 1989, une étude parrainée par l’Association<br />

des Femmes <strong>autochtones</strong> des Territoires <strong>du</strong> Nord-Ouest a démontré que huit fil<strong>les</strong> sur dix âgées de<br />

moins de huit ans avaient été victimes d’abus sexuel et que 50 % des garçons <strong>du</strong> même âge avaient<br />

également été mo<strong>les</strong>tés (Milloy, 1999). 23 Une étude con<strong>du</strong>ite par l’Association des Femmes <strong>autochtones</strong><br />

de l’Ontario a trouvé que huit femmes <strong>autochtones</strong> sur dix sont victimes de violence. Parmi cel<strong>les</strong>-ci,<br />

87 % ont été b<strong>les</strong>sées physiquement, et 57 % ont été abusées sexuellement.<br />

Une étude menée parmi <strong>les</strong> femmes Oneida vivant dans la région de London, en Ontario, a trouvé que<br />

71 % de l’échantillon urbain et 48 % de l’échantillon de la réserve a été agressé par un partenaire actuel<br />

ou ancien. Il y a moins d’études portant sur <strong>les</strong> femmes métis ou inuites, mais <strong>les</strong> niveaux de violence<br />

sont assez élevés dans certains groupes de la population. Les données <strong>du</strong> sondage de 1991 de Statistique<br />

Canada sur <strong>les</strong> Populations <strong>autochtones</strong> confirment ces faits et révèlent que 36 à 44 % des personnes<br />

<strong>autochtones</strong> ont eu des problèmes de violence familiale, et 22 à 35 % ont dit que l’abus sexuel était un<br />

problème dans leurs communautés (Royal Commission on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur<br />

<strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b). La Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong> signale que ce ne<br />

sont pas toutes <strong>les</strong> communautés <strong>autochtones</strong> qui vivent une expérience de violence chronique, et que<br />

toutes <strong>les</strong> personnes <strong>autochtones</strong> qui ont été touchées par la violence ne sont pas nécessairement à<br />

risque en tout temps. La Commission écrit :<br />

[TRADUCTION] On peut pourtant dire que <strong>les</strong> personnes qui se trouvent dans des<br />

situations à risque sont trop souvent des Autochtones : des femmes enceintes, des enfants<br />

dans leurs années formatives, des fil<strong>les</strong> ado<strong>les</strong>centes, des épouses qui ne voient aucune<br />

issue à la violence de leur foyer; et des personnes âgées qui n’ont pas la protection d’une<br />

famille normale. Le cercle vicieux de la pauvreté a eu un impact négatif et démoralisant<br />

sur <strong>les</strong> vies de trop de personnes <strong>autochtones</strong> (1996b : 64).<br />

Les femmes <strong>autochtones</strong> qui souffrent de violence familiale risquent de ne pas vouloir chercher des<br />

soins médicaux pour soigner leurs b<strong>les</strong>sures car el<strong>les</strong> craignent <strong>les</strong> réactions négatives de leur partenaire,<br />

des membres de la famille ou de la communauté (LaRocque, 1993; Jacobs et Gill, 2002). Certaines<br />

femmes <strong>autochtones</strong> viennent collectivement à des niveaux locaux, régionaux et nationaux pour expliquer<br />

la violence familiale et la violence faite aux femmes, mais beaucoup restent silencieuses aux côtés de<br />

23 Ce rapport se trouve dans <strong>les</strong> dossiers <strong>du</strong> MAINC : E6575-18, Vol. 10 intitulé Communications Strategy, Child<br />

Sexual Abuse in Residential Schools, n.d. (Milloy, 1999 : 298 ftn 14).<br />

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