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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 6<br />

(Conseil tribal Cariboo, 1991; Chrisjohn et Young, 1997). Chrisjohn et Young (1997) prétendent que<br />

<strong>les</strong> expériences des élèves étaient variées et même si el<strong>les</strong> étaient physiquement et philosophiquement<br />

homogènes, il n’y a aucune raison de s’attendre à une homogénéité en ce qui a trait aux réponses.<br />

Un certain nombre de facteurs de risque associés à la détresse mentale et aux problèmes de santé mentale<br />

qui affectent actuellement certains groupes <strong>autochtones</strong> – comme l’abus physique et sexuel, le suicide,<br />

<strong>les</strong> problèmes psychiatriques, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> brisées et l’alcoolisme – sont maintenant reliés à la fréquentation<br />

des pensionnats (Haig-Brown, 1988; Bull, 1991; Knockwood et Thomas, 1992; Feehan, 1996; Grant,<br />

1996; Fournier et Crey, 1997; Colmant, 2000). Des études parmi certains anciens élèves des pensionnats<br />

ont révélé des liens similaires (Colmant, 2000). Par exemple, Inventory et ses collègues ont rapporté<br />

que la mauvaise qualité de vie qui existait dans <strong>les</strong> pensionnats (y compris leur froideur, leur impersonnalité<br />

et leur stérilité, le manque de personnel qualifié et <strong>les</strong> attaques contre l’identité culturelle des Autochtones)<br />

a entraîné des troub<strong>les</strong> de la personnalité <strong>chez</strong> <strong>les</strong> anciens élèves (1966 dans Colmant, 2000). Berlin a<br />

trouvé que <strong>les</strong> terrib<strong>les</strong> conditions de vie des pensionnats ont contribué à un taux alarmant de suicide et<br />

de décrochage parmi <strong>les</strong> enfants (1987 dans Colmant, 2000). Il a été rapporté que la séparation des<br />

enfants de leur famille et de leur milieu a opprimé <strong>les</strong> cultures <strong>autochtones</strong> et a contribué à des fréquences<br />

élevées de symptômes psychosomatiques <strong>chez</strong> <strong>les</strong> élèves (Colmant, 2000).<br />

Il existe peu d’études épidémiologiques sur la fréquence des troub<strong>les</strong> psychiatriques parmi <strong>les</strong> populations<br />

<strong>autochtones</strong> au Canada. Cel<strong>les</strong> qui existent sont généralement basées sur des données portant sur<br />

l’utilisation des services. C’est pourquoi Kirmayer et ses collègues (2000) soulignent que si l’on se base<br />

sur cel<strong>les</strong>-ci, on risque de mal se représenter la fréquence réelle de détresse dans une communauté, car<br />

beaucoup d’Autochtones n’ont pas accès aux services de santé mentale ni aux traitements. Des études<br />

existantes suggèrent que <strong>les</strong> taux de troub<strong>les</strong> psychiatriques varient : il existe quelques niveaux comparab<strong>les</strong><br />

à ceux trouvés dans la population générale tandis que d’autres niveaux sont probablement deux fois plus<br />

élevés que ceux des communautés non <strong>autochtones</strong> avoisinantes (Kirmayer, Brass et Tait, 2000).<br />

Parmi <strong>les</strong> maladies menta<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus courantes dans <strong>les</strong> communautés <strong>autochtones</strong>, on retrouve la<br />

dépression, l’anxiété et le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), qui, dans certaines communautés,<br />

sont endémiques (Kirmayer, Brass et Tait, 2000). Si <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> psychotiques sont moins répan<strong>du</strong>s, ils<br />

créent malgré tout des demandes spécifiques dans <strong>les</strong> petites communautés isolées. Pourtant, ces petites<br />

communautés sont souvent « plus tolérantes et moins stigmatisées par des formes de comportements<br />

étranges <strong>chez</strong> <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s qui sont bien connus et qui ont des liens très rapprochés avec un grand<br />

nombre de membres de la communauté » (Kirmayer, Brass et Tait, 2000 : 611). Il existe peu d’études<br />

sur <strong>les</strong> maladies menta<strong>les</strong> des enfants <strong>autochtones</strong>. Cependant, il est certain que <strong>les</strong> problèmes sont<br />

graves, y compris <strong>les</strong> suicides et <strong>les</strong> abus de substances, surtout parmi <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents (Kirmayer, Brass et<br />

Tait, 2000; Gotowiec et Beiser, 1994; Beiser et Attneave, 1982). Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu<br />

d’étude exhaustive spécifique qui relie directement le taux de suicide avec l’expérience des pensionnats<br />

dans <strong>les</strong> communautés <strong>autochtones</strong>. Cependant, des auteurs comme Haig-Brown (1988), Furniss (1992),<br />

Fournier et Crey (1997), Milloy (1999), Johansen (2000), et Piatote (2000) ont tous suggéré l’existence<br />

d’une telle relation.<br />

L’abus d’alcool, tel qu’expliqué plus haut dans ce rapport, demeure un problème de santé et de<br />

comportement social sérieux pour certains groupes <strong>autochtones</strong>. En zone urbaine, <strong>les</strong> Autochtones<br />

peuvent être particulièrement à risque car leur nombre augmente de plus en plus. Par exemple, Jacobs et<br />

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