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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 6<br />

Dans une revue de la littérature sur la santé autochtone, MacMillan et ses collègues (1996) ont confirmé<br />

que <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong> couraient plus de risques d’être atteintes de maladies physiques. Par<br />

exemple, <strong>les</strong> taux de mortalité infantile étaient encore environ deux fois plus élevés (13,8 - 16,3/1000)<br />

que ceux de tous <strong>les</strong> Canadiens (7,3/1000). En ce qui concerne le taux de mortalité infantile dans <strong>les</strong><br />

communautés des Premières Nations, cette différence est encore <strong>du</strong>e aujourd’hui aux décès néonataux,<br />

aux maladies infectieuses, aux maladies respiratoires, au syndrome de la mort subite <strong>du</strong> nourrisson<br />

(MSN) et aux b<strong>les</strong>sures (MacMillan, MacMillan et coll., 1996; Waldram, Herring et Kue Young, 1995).<br />

De plus, à cause <strong>du</strong> nombre important de b<strong>les</strong>sures, <strong>les</strong> enfants <strong>autochtones</strong> ont un taux de mortalité<br />

plus élevé que celui des autres enfants au Canada. Chez <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes <strong>autochtones</strong>, le taux de mortalité est<br />

aussi plus élevé que celui de la population en général, avec un risque accru de décès à cause de l’alcoolisme<br />

(y compris la cirrhose <strong>du</strong> foie), l’homicide, le suicide et la pneumonie. Entre 1986 et 1988, <strong>les</strong> principa<strong>les</strong><br />

causes de mortalité étaient <strong>les</strong> b<strong>les</strong>sures et l’empoisonnement, qui représentaient 31,2% des décès <strong>chez</strong><br />

<strong>les</strong> Autochtones, contre 7,5 % <strong>chez</strong> <strong>les</strong> autres Canadiens (MacMillan, MacMillan et coll., 1996). Ces<br />

chiffres sont restés relativement stab<strong>les</strong>, particulièrement parmi certains sous-groupes.<br />

Les maladies infectieuses, comme la tuberculose, continuent à constituer un très sérieux problème de<br />

santé <strong>chez</strong> certains groupes <strong>autochtones</strong>. L’hépatite A et B, la gastro-entérite, la méningite et la blennorragie<br />

sont également des maladies dont <strong>les</strong> moyennes d’incidence se situent au-dessus des autres dans certains<br />

sous-groupes (MacMillan, MacMillan et coll., 1996). On a aussi noté que le SIDA devenait une<br />

préoccupation croissante (Waldram, Herring et Kue Young, 1995; Royal Commission on Aboriginal<br />

Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>autochtones</strong>], 1996b). Les enfants et <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes <strong>autochtones</strong><br />

souffrent également d’un taux croissant d’infections respiratoires aiguës, en comparaison avec la population<br />

non autochtone (MacMillan, MacMillan et coll., 1996).<br />

Le sondage mené <strong>chez</strong> <strong>les</strong> Autochtones a montré que 31 % de la population âgée de 15 ans et plus a été<br />

informée – par des professionnels de la santé – qu’elle était atteinte d’une maladie chronique (1991 dans<br />

MacMillan, MacMillan et coll., 1996). Des maladies comme le diabète, <strong>les</strong> maladies réna<strong>les</strong> en phase<br />

finale, <strong>les</strong> maladies cardiovasculaires et certains cancers se retrouvent généralement dans des proportions<br />

plus élevées <strong>chez</strong> <strong>les</strong> populations <strong>autochtones</strong>; cependant, <strong>les</strong> données restent limitées quant aux<br />

populations et aux régions particulières qui pourraient être à plus fort risque (MacMillan, MacMillan et<br />

coll., 1996). L’obésité est maintenant devenue une inquiétude majeure parmi certains groupes<br />

<strong>autochtones</strong>. Par exemple, dans une étude basée sur un sondage auprès de 704 a<strong>du</strong>ltes Cree et Ojibwa<br />

dans le nord-ouest de l’Ontario et le nord <strong>du</strong> Manitoba, presque 90 % des femmes âgées entre 45 et 54<br />

ans présentaient, dans l’échelle de poids, un indice d’obésité ou de masse physique excédentaire (Young<br />

et Sevenhuysen, 1989 dans MacMillan, MacMillan et coll., 1996). Le taux de handicaps est également<br />

plusieurs fois supérieur à la moyenne nationale, et parmi <strong>les</strong> jeunes a<strong>du</strong>ltes, il atteint même presque trois<br />

fois la moyenne (Royal Commission on Aboriginal Peop<strong>les</strong> [Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong><br />

<strong>autochtones</strong>], 1996b).<br />

Les facteurs de risques pour <strong>les</strong> maladies et <strong>les</strong> handicaps comprennent : des problèmes de nutrition –<br />

particulièrement une déficience en fer et en vitamines D <strong>chez</strong> <strong>les</strong> femmes enceintes <strong>autochtones</strong> et leurs<br />

enfants – des facteurs génétiques; la pauvreté et le surpeuplement et la pollution environnementale,<br />

comme la fumée <strong>du</strong> tabac et <strong>du</strong> bois. Le manque d’accès aux services de santé, causé par l’isolement<br />

géographique et le manque de personnel formé pour répondre aux besoins des populations <strong>autochtones</strong><br />

loca<strong>les</strong>, contribue également à l’augmentation des risques de morbidité et de mortalité (MacMillan,<br />

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