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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 5<br />

n’y avait pas de lignes directrices officiel<strong>les</strong> portant sur l’éventail des mesures disciplinaires et de punitions<br />

corporel<strong>les</strong> que le personnel enseignant des pensionnats aurait pu appliquer (Miller, 1996; Milloy,<br />

1999).<br />

Les agents des Indiens devaient évaluer <strong>les</strong> conditions dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> élèves sous leur responsabilité<br />

devaient vivre et apprendre. Au début <strong>du</strong> vingtième siècle, ils avaient une autorité assez significative : ils<br />

pouvaient notamment déterminer quels enfants seraient envoyés au pensionnat; recommander au<br />

ministère des Affaires indiennes le renvoi d’enseignants, de directeurs d’école et de membres <strong>du</strong> personnel<br />

dont le rendement n’était pas satisfaisant; et renvoyer des élèves. Dans <strong>les</strong> archives fédéra<strong>les</strong>, on a découvert<br />

nombre de rapports classés par <strong>les</strong> agents des Indiens, attestant des conditions cruel<strong>les</strong> et inhumaines<br />

que subissaient <strong>les</strong> élèves dans de nombreux pensionnats. (Satzewich et Mahood, 1995; Milloy, 1999;<br />

Johansen, 2000). Il ne faudrait pas en dé<strong>du</strong>ire pour autant que ces rapports aient donné lieu à des<br />

réformes scolaires. Il convient également de faire remarquer que, dans la plupart des cas, on ne signalait<br />

pas <strong>les</strong> mesures disciplinaires abusives et <strong>les</strong> punitions sévères subies par <strong>les</strong> élèves. Même si <strong>les</strong> agents<br />

des Indiens locaux avaient le droit de recommander le renvoi <strong>du</strong> personnel et des élèves, il existe très peu<br />

de preuves démontrant qu’ils ont appliqué ce droit de regard de façon significative.<br />

Certaines plaintes contre <strong>les</strong> mesures disciplinaires abusives et <strong>les</strong> punitions sévères infligées par <strong>les</strong><br />

membres de l’Église qui administraient <strong>les</strong> pensionnats ont été portées à l’attention <strong>du</strong> ministère des<br />

Affaires indiennes; cependant, dans ces cas-là, peu de dispositions ont été prises pour remédier au<br />

problème. Les motifs <strong>du</strong> ministère des Affaires indiennes pour justifier son inaction s’ancrait dans la<br />

connivence entre <strong>les</strong> Églises qui géraient ces pensionnats et le gouvernement fédéral. Les fonctionnaires<br />

de l’État camouflaient facilement <strong>les</strong> rapports sur <strong>les</strong> abus (Satzewich et Mahood, 1995), et le<br />

gouvernement fédéral était peu disposé à révéler au public canadien et à l’opinion internationale <strong>les</strong><br />

conditions de vie réel<strong>les</strong> des enfants dans <strong>les</strong> pensionnats.<br />

Abus sexuel et pensionnats<br />

[TRADUCTION] Le cauchemar a commencé dès qu’Emily [huit ans] et sa soeur Rose,<br />

alors âgée de onze ans, sont montées à bord <strong>du</strong> petit bateau qui pouvait <strong>les</strong> emporter au<br />

loin. « Je me suis agrippée à Rose jusqu’à ce que le père Jackson l’arrache de mes bras ...<br />

J’ai cherché Rose partout dans le bateau. Finalement, j’ai grimpé au poste de timonerie<br />

et j’ai ouvert la porte. Là, j’ai vu le père Jackson éten<strong>du</strong> sur ma soeur. La robe de ma<br />

soeur était levée et ses culottes baissées. J’étais trop jeune pour être au courant <strong>du</strong> sexe;<br />

mais j’ai compris qu’il la violait » (tel que cité dans Fournier et Crey, 1997 : 47).<br />

[TRADUCTION] La première fois que j’ai été agressé sexuellement par un élève, j’avais<br />

six ans et, par la suite, à huit ans par un surveillant, un ancien marine homosexuel. J’ai<br />

appris à tirer parti de ma sexualité, comme l’ont fait beaucoup d’élèves. Les faveurs<br />

sexuel<strong>les</strong> permettaient d’assurer sa protection, d’obtenir des sucreries (une rareté dans<br />

<strong>les</strong> pensionnats) et même de l’argent pour s’acheter de l’alcool. Mais ces agissements ont<br />

eu des effets à long terme ... notamment l’alcoolisme, l’inaptitude à toucher <strong>les</strong> gens et<br />

une attitude d’indifférence (ancien élève des pensionnats tel que cité dans Haig-Brown,<br />

1988 : 17).<br />

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