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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 5<br />

2000). Ces agents invoquaient le plus souvent des facteurs comme le vagabondage, l’alcoolisme et la<br />

violence pour déclarer <strong>les</strong> parents inaptes et légitimer de façon satisfaisante le fait de retirer un enfant de<br />

sa famille. Une modification en 1894 à la Loi sur <strong>les</strong> Indiens a préparé le terrain à l’obligation scolaire et<br />

à la nécessité de fréquenter le pensionnat, renforçant ainsi le rôle de ces institutions comme principal<br />

moyen d’é<strong>du</strong>cation et d’assimilation <strong>du</strong> gouvernement fédéral. Au début de la première partie <strong>du</strong><br />

vingtième siècle, d’autres modifications à la Loi sur <strong>les</strong> Indiens ont ancré l’obligation scolaire. De ce fait,<br />

<strong>les</strong> parents ne pouvaient plus refuser d’envoyer leurs enfants au pensionnat sans avoir à subir des sanctions.<br />

Dans le but d’appliquer la loi au profit des parties intéressées à ce que <strong>les</strong> enfants s’inscrivent et vivent au<br />

pensionnat, des agents de la Gendarmerie royale <strong>du</strong> Canada (GRC) ont été engagés comme agents de<br />

discipline (Miller, 1996).<br />

Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a décidé que le régime des pensionnats<br />

n’était plus un mécanisme propice à l’é<strong>du</strong>cation des Autochtones. Un comité spécial mixte <strong>du</strong> Sénat et<br />

de la Chambre des communes avait estimé que ce régime était un échec étant donné que très peu<br />

d’élèves avaient obtenu un diplôme et que ce petit nombre de finissants avaient trouvé <strong>les</strong> compétences<br />

acquises rarement uti<strong>les</strong> pour obtenir un emploi dans la réserve ou hors de celle-ci. Pour donner suite à<br />

ces considérations, le gouvernement fédéral a commencé à orienter la politique d’é<strong>du</strong>cation des Indiens<br />

vers l’intégration. Il est permis de penser que ce virage constituait davantage une mesure bureaucratique<br />

pour régler des problèmes financiers (Miller, 1987; 1996).<br />

En effet, le régime des pensionnats était devenu un vrai casse-tête administratif et financier, une situation<br />

que le gouvernement fédéral avait cru pouvoir redresser en facilitant l’intégration des enfants <strong>autochtones</strong><br />

dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> de jour (<strong>les</strong> externats) provincia<strong>les</strong> et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> dans la réserve (Miller, 1987; 1996;<br />

Milloy, 1999). En dépit de ce changement de cap, la motivation profonde était demeurée inchangée.<br />

Un réexamen en 1951 de la Loi sur <strong>les</strong> Indiens a abouti à la mise en place de structures d’é<strong>du</strong>cation<br />

inadéquates et désuètes et à un système scolaire visant l’assimilation, celle-ci faisant partie intégrante de<br />

l’enseignement dispensé aux élèves <strong>autochtones</strong> (Miller, 1987; 1996). Ce virage de la politique d’é<strong>du</strong>cation<br />

ainsi que la construction d’éco<strong>les</strong> de jour dans <strong>les</strong> réserves n’ont toutefois pas signifié la fermeture de<br />

tous <strong>les</strong> pensionnats au Canada. Ceux-ci ont continué à faire partie de la vie de certains groupes<br />

<strong>autochtones</strong> jusqu’en 1984 environ; cependant, ces éco<strong>les</strong> étaient en grande partie réservées pour des<br />

enfants orphelins et démunis, ceux que <strong>les</strong> parents ont volontairement inscrits et ceux dont la collectivité<br />

n’avait pas d’école de jour.<br />

Fonctionnement quotidien et mode de vie au pensionnat<br />

[TRADUCTION] Au pensionnat, je n’avais pas vraiment la permission de parler Cri,<br />

mais ils ne le savaient pas parce que nous passions à l’anglais à chaque fois qu’on voyait<br />

un surveillant venir ou quelqu’un comme cela. Il n’y avait aucune tradition autochtone<br />

à l’école. Ils nous ont simplement enlevés de <strong>chez</strong> nous. On a dû tout laisser là-bas,<br />

toute notre identité indienne est restée derrière nous. Ils nous ont amenés là où tous <strong>les</strong><br />

surveillants étaient des Blancs (cité dans Dieter, 1999 : 40)<br />

Les Soeurs ne m’ont pas bien traitée ... el<strong>les</strong> me donnaient à manger des aliments pourris<br />

et el<strong>les</strong> me punissaient parce que je ne <strong>les</strong> mangeais pas ... la viande et la soupe étaient<br />

avariées et el<strong>les</strong> avaient si mauvais goût qu’el<strong>les</strong> rendaient parfois <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> malades. J’ai<br />

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