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Syndrome d'alcoolisation foetale chez les peuples autochtones du ...

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Chapitre 5<br />

Après la Confédération, le nouveau gouvernement conservateur dirigé par le premier ministre John A.<br />

Macdonald a franchi de nombreuses étapes pour ré<strong>du</strong>ire le contrôle autochtone des terres et des ressources<br />

de même que le contrôle des infrastructures politique et sociale. Le Parlement a aboli l’autonomie<br />

gouvernementale et a remplacé le gouvernement traditionnel par un « gouvernement municipal »,<br />

accordant un contrôle accru des réserves au gouvernement fédéral et à son représentant, le ministère des<br />

Affaires indiennes.<br />

Par la suite, des lois, notamment l’Acte des Sauvages, 1876 et l’Acte relatif aux Sauvages, 1880 ainsi que<br />

l’Acte de l’avancement des Sauvages, 1884, ont permis au gouvernement de « façonner unilatéralement<br />

chaque aspect de la vie dans une réserve et d’établir toute infrastructure qui semblait nécessaire pour<br />

réaliser le résultat d’assimilation souhaité par l’émancipation et, comme conséquence, la disparition<br />

éventuelle des Premières Nations » (Milloy, 1999 : 21). Le gouvernement pouvait, et il l’a fait dans <strong>les</strong><br />

années qui ont suivi, déterminer qui était considéré Indien et qui ne l’était pas; contrôler <strong>les</strong> élections<br />

des conseils de bande; gérer <strong>les</strong> ressources des réserves, <strong>les</strong> initiatives de développement et <strong>les</strong> fonds des<br />

bandes; imposer un régime de possession des terres des particuliers; et établir des règlements, en assurer<br />

l’observation, des règlements touchant à tous <strong>les</strong> aspects de la vie publique et de la vie privée dans <strong>les</strong><br />

collectivités (Milloy, 1999). Milloy précise :<br />

[TRADUCTION] Même si ces lois se rapportaient seulement aux Premières Nations<br />

indiennes, on considérait comme acquis que ces lois s’appliquaient à tous <strong>les</strong> Autochtones.<br />

Hommes, femmes et enfants métis, Indiens « non-inscrits et inscrits » et Inuits – chaque<br />

groupe et collectivité en un lieu et un moment qui lui était propre, alors que leur territoire<br />

était entouré par la nation canadienne en expansion, devaient abandonner, selon <strong>les</strong><br />

plans, leur mode de vie, leur façon de vivre qui leur était chère, devenir « civilisés » et,<br />

par conséquent, accepter de perdre leur identité et leur culture pour se mêler à la foule<br />

des Canadiens. Le gouvernement fédéral fera preuve à cet égard d’une détermination<br />

immuable, légitimé dans l’esprit des décideurs de la confédération et des générations<br />

successives de politiciens et de fonctionnaires de l’État par leur conviction sincère,<br />

chrétienne, que le devoir de la nation envers <strong>les</strong> premiers occupants de cette terre consistait<br />

à <strong>les</strong> préparer à faire partie d’ « une civilisation supérieure » en <strong>les</strong> amenant à « assumer<br />

<strong>les</strong> privilèges et <strong>les</strong> responsabilités de la citoyenneté à part entière » (1999 : 21).<br />

Milloy (1999) souligne que, parmi toutes <strong>les</strong> initiatives entreprises par <strong>les</strong> forces colonia<strong>les</strong> au cours <strong>du</strong><br />

premier siècle de la confédération, aucune n’a été plus ambitieuse ou plus importante dans le cadre des<br />

stratégies assimilatrices et civilisatrices <strong>du</strong> ministère des Affaires indiennes que le régime des pensionnats.<br />

Le gouvernement fédéral a été amené dans le cadre d’une nouvelle stratégie axée sur la re-socialisation<br />

des enfants <strong>autochtones</strong> au moyen de l’é<strong>du</strong>cation dispensée hors-réserve dans des pensionnats à étudier<br />

le régime des pensionnats destiné aux Amérindiens (Deiter, 1999). Nicholas Flood Davin, de Regina,<br />

un simple député à la Chambre des communes, a été envoyé aux États-Unis pour évaluer le système<br />

américain et faire par la suite des recommandations au gouvernement fédéral à propos de l’é<strong>du</strong>cation<br />

des Indiens. A l’origine, le régime des pensionnats destiné aux Amérindiens, encore en vigueur, avait été<br />

mis sur pied pour résoudre le « problème indien » en préparant <strong>les</strong> Amérindiens à l’émancipation, de<br />

même que pour permettre l’acculturation en « américanisant » leur façon de « penser » et d’ « être »<br />

(Adams, 1995; Carroll, 2000; Colmant, 2000). Fortement impressionné par l’efficacité et l’efficience<br />

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