Programme Coexist : lutte contre le racisme et l'antisémitisme par l ...

4. Textes d’intervenants dans les classes auprès des élèves - Témoignages
Intervention Grigny – Texte de Djamel
Nous sommes donc intervenus dans deux classes SEGPA, pour ceux qui ne savent
pas (comme moi auparavant...) ça signifie : Section enseignement général
professionnel adapté. Les élèves de ce type de classe sont préparés en vue d’une
orientation en lycée professionnel. Ils ont vocation à obtenir un CAP ou un BEP.
Nous nous attendions par conséquent à des élèves dont les problèmes sont bien sûr
scolaires mais surtout comportementaux. Nous pensions que les échanges allaient
être très virulents, voire trop virulents, et que rien n’en ressortirait de bon... C’était
peut être un préjugé ?!
En clair, on ne savait pas trop ce qui nous attendait en intervenant dans ces classes.
Ça allait être difficile. Ce fut le cas, mais pas pour la raison à laquelle on s’attendait.
En effet, au lieu de tomber sur des élèves trop virulents, ils avaient plutôt du mal à se
lâcher, on a dû batailler Jamel et moi pour les mettre en confiance d’une part, et
d’autre part, ils étaient limités à l’oral et à l’écrit, donc c’était d’autant plus difficile de
s’exprimer pour eux. Il y avait même parmi la classe de 5 ème , des élèves
récalcitrants... Puis, on a finalement réussi à les faire participer, Jamel s’est mis à
sympathiser avec celui qui se mettait le plus à l’écart, et au bout de quelques
tentatives de sa part et de moi-même, il a commencé à prendre sa feuille et à
marquer quelques mots... Ils nous a d’ailleurs sorti quelques stéréotypes... On a
donc eu droit à des stéréotypes, sur le thème du Juif, avec une grande et belle
voiture, en compagnie d’une femme blonde, le stéréotype des racailles, dans une
cité, qui font brûler les voitures, et un autre sur « les racailles qui draguent les filles
dans la rue »... Cette classe de 5 ème comportait 4 filles et 11 garçons, d’où le fait
qu’elles ne disaient pas grand-chose et restaient plutôt en retrait... La prof a elle
aussi un peu participé, notamment pour essayer de les pousser à se lâcher, mais
pas trop pour la surveillance, d’où le fait que c’était difficile pour nous des fois de
nous faire entendre. Mais on a tout de même réussi à écouter et ensuite à faire
passer de bonnes choses.
Puis, la classe de 4 ème . C’était une classe déjà plus calme, on n’a pas trop eu à faire
la police. On a eu affaire à des gamins plus impliqués, plus intéressés. Mais toujours
C \Dossier:\j.Bordet travail:\Etudes:\Programme Coexist…\rapport de synthèse coexist dec 2006.
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