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Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...

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JEAN GIUDICELLI, GEORGES OLIVARI<br />

30<br />

La forte minéralisation des eaux favorise certains<br />

taxons qui nécessitent une concentration<br />

importante en calcaire. La communauté des<br />

invertébrés des cours d’eau de régime karstique<br />

est dominée en effectifs par les Crustacés<br />

Amphipodes Gammaridae, les Coléoptères<br />

Elmidae, les Gastéropodes. Des<br />

précisions sur ces groupes dominants sont<br />

apportées plus loin.<br />

Dans cette faune, plusieurs espèces sténothermes<br />

d’eau froide ont été identifiées. Elles<br />

se situent, d’une part, au niveau de la source<br />

officielle et du secteur initial de l’Argens et,<br />

d’autre part, à une vingtaine de kilomètres<br />

plus en aval, sous l’effet de l’apport des eaux<br />

karstiques au niveau des Bouillidoux.<br />

Les espèces suivantes entrent dans cette catégorie<br />

:<br />

– Polycelis felina (Dalyell) (Planaire) ;<br />

– Ecdyonurus forcipula Pictet (Éphéméroptère)<br />

;<br />

– Perla marginata Panzer (Plécoptère) ;<br />

– Agapetus cravensis Giudicelli, Synagapetus<br />

dubitans McLachlan, Plectrocnemia<br />

conspersa Curtis, Rhyacophila pubescens<br />

Pictet, Rhyacophila vulgaris Pictet, Tinodes<br />

pusillus McLachlan, Halesus radiatus Curtis,<br />

Odontocerum albicorne Scopoli, Silo<br />

nigricornis Pictet (Trichoptères) ;<br />

– Elmis aenea (Müller), Limnius volckmari<br />

(Panzer) (Coléoptères Elmidés).<br />

Ces espèces habitent régulièrement les<br />

sources et aussi le secteur initial (crenal + epirhithral)<br />

des réseaux hydrographiques de la<br />

Provence calcaire. Elles figurent dans le<br />

tableau 2.<br />

L’écoulement permanent et les apports d’eaux<br />

froides expliquent aussi la présence et le<br />

maintien, dans le haut Argens et dans le secteur<br />

des Bouillidoux, de quelques espèces sténothermes<br />

dont le cycle de développement est<br />

supérieur à un an, telles que Perla marginata<br />

et Ecdyonurus forcipula.<br />

La Siagne (Alpes-maritimes)<br />

Ce cours d’eau côtier délimite les départements<br />

des Alpes-Maritimes et du Var (carte,<br />

figure 3) ; son bassin hydrographique est intégré<br />

dans le département des Alpes-Maritimes.<br />

Il prend naissance à partir de plusieurs émergences<br />

de type vauclusien. La source principale<br />

est située à 630 mètres d’altitude, au fond<br />

d’un amphithéâtre, au pied des massifs de<br />

l’Audibergue et du Thiey.<br />

La Siagne amont et ses deux affluents du<br />

cours supérieur (la Siagne de la Pare et la Siagnole),<br />

taillés dans les calcaires jurassiques<br />

des Préalpes de Grasse, s’enfoncent dans de<br />

profondes gorges (plus de 400 mètres de profondeur<br />

par endroits).<br />

Ces eaux, riches en carbonates de calcium,<br />

sont à l’origine de magnifiques dépôts de tuf<br />

formant de belles cascades pétrifiantes. Après<br />

un cours de 44 km, la rivière se jette dans la<br />

Méditerranée, dans le golfe de la Napoule à<br />

Mandelieu (figure 3).<br />

La Siagne a un régime hydraulique particulier<br />

car elle subit des prélèvements pour les aménagements<br />

hydroélectriques, l’alimentation en<br />

eau potable ou l’usage agricole. Ainsi, la<br />

source de la Siagne alimente l’usine hydroélectrique<br />

de Saint-Cézaire-sur-Siagne depuis<br />

1906.<br />

On distingue trois parties dans le cours de la<br />

rivière.<br />

• La haute Siagne, de la source jusqu’à la<br />

confluence de la Siagnole. La rivière s’enfonce<br />

dans des gorges dominées par des<br />

reliefs qui culminent à 1 100 mètres.<br />

• La Siagne moyenne, de la confluence de la<br />

Siagnole à la confluence du Biançon. Dans ce<br />

secteur, le cours de la Siagne entaille des plateaux<br />

calcaires subhorizontaux de 400 à<br />

500 mètres d’altitude et atteint presque le soubassement<br />

triasique, à un niveau qui reçoit les<br />

circulations karstiques actives.<br />

Dans ces deux parties, la rivière, caractérisée<br />

par une forte pente (3,5 %), a une allure et un<br />

régime torrentiels. Elle est alimentée par les<br />

principales sources karstiques du réseau :<br />

– la source de la Siagne, avec un débit moyen<br />

de 1 800 litres/s ;<br />

– les sources de la Pare avec un débit moyen<br />

de 600 litres/s.<br />

Elles sont en partie captées pour alimenter la<br />

région de la ville de Grasse. La haute Siagne<br />

et la Siagne moyenne alimentent la Côte<br />

d’Azur en eau potable par le canal de la<br />

Siagne ; les sources de la Siagnole desservent<br />

l’agglomération de Fréjus-Saint-Raphaël.<br />

• La Siagne inférieure, en aval d’Auribeau,<br />

la rivière prend une allure fluviale. Elle coule<br />

en plaine avec une pente moyenne de 0,7 %.<br />

Huit stations de mesures et de prélèvements<br />

ont été retenues :<br />

– trois sur la haute Siagne (S1, S2, S3) ;<br />

– trois sur la partie moyenne (S4, S5, S6) ;<br />

– deux sur la Siagne inférieure (S7 en amont<br />

d’Auribeau, S8 en aval d’Auribeau).<br />

ecologia mediterranea – Vol. 36 (1) – 2010

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