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Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...

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ANNIK SCHNITZLER, CLAIRE ARNOLD<br />

8<br />

en effet des contraintes climatiques ou biologiques<br />

fortes, et signent une adaptation fonctionnelle<br />

à des niches spécialisées dans un<br />

écosystème donné.<br />

Nous aborderons les questions suivantes :<br />

I) quelles sont les spécificités taxonomiques<br />

et fonctionnelles des lianes des forêts <strong>méditerranéenne</strong>s<br />

? En d’autres termes, comment<br />

les lianes répondent-elles aux conditions écologiques<br />

propres des forêts <strong>méditerranéenne</strong>s<br />

?<br />

Méthodes<br />

Les données concernant les lianes forestières<br />

ont été collectées dans la littérature phytosociologique<br />

traitant des forêts <strong>méditerranéenne</strong>s.<br />

Ces forêts se situent entre le 25e et<br />

le 45e parallèle Nord selon Quézel & Médail<br />

(2003).<br />

Cette étude présente quelques limites, tout<br />

d’abord en raison de la définition même de la<br />

lianescence. Très souvent, le type biologique<br />

« liane » n’est pas précisé dans les flores, soit<br />

parce que les lianes peuvent parfois adopter<br />

d’autres types architecturaux (buisson ou herbacée),<br />

soit parce que certaines stratégies de<br />

grimpe archaïques ne sont pas considérées<br />

comme propres aux lianes (simple appui ou<br />

enroulement peu développé). Une deuxième<br />

limite concerne la collecte de données phytosociologiques,<br />

qui est loin d’être exhaustive<br />

sur l’ensemble des forêts du bassin méditerranéen.<br />

Une troisième limite à l’étude est l’absence<br />

de données sur les chablis, qui sont<br />

rarement intégrés dans les relevés phytosociologiques<br />

forestiers, et qui sont les sites préférentiels<br />

des lianes.<br />

Analyse de la richesse taxonomique<br />

229 communautés forestières ont été répertoriées<br />

dans cette méta-analyse. À partir des<br />

données brutes fournies par la phytosociologie,<br />

la composition taxonomique des lianes<br />

(familles, genres, espèces) a été évaluée à<br />

trois échelles d’analyse : le bassin méditerranéen,<br />

les îles vs les continents, et cinq types<br />

forestiers majeurs. Ces types forestiers ont été<br />

définis sur la base de la classification de Bohn<br />

et al. (2003) pour l’Europe, ici élargie à tout<br />

le bassin méditerranéen : forêts mésophiles<br />

des montagnes et collines (F) ; chênaies<br />

caduques à sols profonds (G) ; chênaies sclé-<br />

rophylles sempervirentes de l’étage thermoméditerranéen<br />

(J) ; forêts sèches de conifères,<br />

toutes altitudes confondues (K) ; forêts alluviales<br />

(U). Plusieurs sous-types ont été définis<br />

à partir de ces types : deux dans F (hêtraies<br />

F5 et chênaies-charmaies F2), trois dans K<br />

(K1 : pineraies, K2 : cédraies, K3 : junipéraies)<br />

et deux dans U (U3.20 saulaies-peupleraies,<br />

U4 : forêts à bois dur à frêne, peuplier<br />

blanc, platane, forêts des petits deltas à<br />

laurier et tamaris). Ces types et sous-types ont<br />

été mis en correspondance avec les classes et<br />

ordres de la Méditerranée (Quézel & Médail<br />

2003) (Appendice 1).<br />

Les fréquences de chaque espèce de liane ont<br />

été calculées à chacune des échelles considérées,<br />

sur l’ensemble des relevés collectés dans<br />

chaque niveau d’analyse. À l’échelle des<br />

types et sous-types forestiers, les valeurs de<br />

richesse moyenne totales et celles des lianes<br />

ont été calculées et testées par une ANOVA<br />

(SigmaStat 2.3). (Paramètre aléatoire : lieu ;<br />

facteur contrôlé : nombre moyen total d’espèces,<br />

nombre moyen de lianes), après avoir<br />

vérifié la normalité de la distribution (test de<br />

Shapiro-Wilk) et l’homogénéité des variances<br />

(test de Bartlett). À titre indicatif, les proportions<br />

des lianes dans chaque type et sous-type<br />

ont été calculé à partir des valeurs de richesses<br />

moyennes citées précédemment.<br />

Ce même test est également utilisé pour différencier<br />

les valeurs de richesse taxonomique<br />

entre îles et continents. Les données phytosociologiques<br />

concernent 6 îles : la Corse, la<br />

Sardaigne, la Sicile, Chypre, la Crète, les<br />

Baléares. Deux sous-types manquent sur l’ensemble<br />

de ces îles : les cédraies et les chênaies-charmaies.<br />

Analyse des traits fonctionnels<br />

Sélection des traits<br />

Les lianes répertoriées dans les 229 communautés<br />

forestières ont été classées en fonction<br />

de quatre traits de vie : la nature foliaire, la<br />

longévité, le mode de grimpe, et la place dans<br />

la stratification forestière.<br />

La nature foliaire correspond à la structure de<br />

la feuille et définit des adaptations spécifiques<br />

à l’environnement, notamment le climat. Les<br />

feuilles sempervirentes, caractérisées par une<br />

cuticule épaisse parfois couverte de poils, un<br />

nombre relativement réduit de stomates, un<br />

parenchyme très développé, une quantité<br />

importante de lignine et de cellulose qui les<br />

ecologia mediterranea – Vol. 36 (1) – 2010

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