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Vol. 32 – 2006 - Ecologia Mediterranea

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Les chapitres 1, 2 et 3 présentent respectivement le<br />

contexte de la thèse (AFIDOL, INRA, IMEP) ainsi que les obligations<br />

vis-à-vis de l’AFIDOL du fait de la convention<br />

CIFRE, le modèle d’étude au travers du complexe botanique<br />

Olea europaea, et le matériel collecté et les méthodes utilisées.<br />

Le chapitre 4 est consacré à la caractérisation du matériel<br />

sauvage, à l’étude des populations, et à la recherche des<br />

lignées ancestrales de l’oléastre. Nous décrivons la diversité<br />

génétique actuelle de l’oléastre afin d’inférer les migrations<br />

de l’oléastre et d’inclure les lignées ancestrales<br />

reconstruites, par notamment une méthode statistique bayésienne,<br />

dans un schéma de recolonisation de l’oléastre<br />

depuis les dernières glaciations.<br />

Le chapitre 5 décrit les relations du complexe sauvage pour<br />

deux îles : Chypre à l’est, et la Corse à l’ouest du bassin<br />

méditerranéen. Bien qu’elles ne soient pas les plus distantes<br />

géographiquement, ces deux îles abritent les individus<br />

qui sont les plus différenciés d’un point de vue génétique.<br />

Les analyses de diversité mettent en exergue les<br />

conséquences des flux de gènes depuis le continent, dont<br />

les conséquences sur la différenciation des populations sont<br />

analysées.<br />

Le chapitre 6 aborde l’impact de la domestication sur la<br />

diversité génétique des formes cultivées. Les 882 cultivars<br />

sont issus de plusieurs lignées domestiquées reconstruites<br />

par la méthode bayésienne. Afin de proposer des foyers de<br />

domestication, la correspondance entre les lignées domestiquées<br />

et les zones ancestrales d’oléastre sera donc testée.<br />

Les objectifs appliqués sont ici de renseigner sur l’origine<br />

locale éventuelle des variétés pouvant mener à argumenter<br />

de manière optimale les dossiers de demande d’AOC * ou<br />

d’IGP * (Indication géographique protégée, produits d’une<br />

région bénéficiant d’un label géographique) avec des cultivars<br />

d’origine locale.<br />

Le chapitre 7 sera consacré aux relations entre individus<br />

des sites assez peu perturbés par l’homme (« naturels ») et<br />

ceux des zones cultivées. Le mécanisme inverse de la<br />

domestication, la dédomestication, est décrit ainsi que ses<br />

conséquences génétiques et écologiques sur les écosystèmes.<br />

Mon étude s’est penchée sur le département du Var<br />

où une cinquantaine de variétés est cultivée. Dans ce même<br />

département, sur la côte et au sein du Parc national de Port-<br />

Cros, le statut (sauvage ou féral) de nombreux individus<br />

poussant en conditions « naturelles » reste indéterminé.<br />

L’origine locale de cultivars dans des oléastres locaux est<br />

une hypothèse à vérifier.<br />

Le modèle de la féralité de l’olivier en Australie paraît intéressant<br />

à étudier dans ce contexte car la date d’introduction<br />

des variétés d’olivier est connue. Les formes spontanées<br />

échappées correspondent à des formes sauvages de<br />

subsp. europaea et parfois de subsp. cuspidata. Ainsi, les<br />

événements sont datés et il sera possible d’estimer le<br />

nombre de générations, ce qui n’est pas faisable dans le<br />

Var. Cette confrontation nous permettra de proposer une<br />

explication au phénomène de dédomestication.<br />

Enfin, le chapitre 8 est consacré à la synthèse des différentes<br />

parties. Un scénario de diffusion postglaciaire de<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>32</strong> <strong>–</strong> <strong>2006</strong><br />

Résumés de thèses<br />

l’oléastre est proposé. Afin d’étudier l’évolution de la<br />

forme sauvage de l’olivier, il faut rechercher la localisation<br />

de zones où le processus de domestication s’est probablement<br />

déroulé. L’examen des lignées ancestrales d’olivier<br />

en sélection sera donc développé. La comparaison de ces<br />

travaux sera effectuée avec les résultats obtenus par<br />

l’équipe de J.-F. Terral (université de Montpellier).<br />

Pour cette étude, 960 oléastres ont été échantillonnés tout<br />

autour du bassin méditerranéen, ils représentent ainsi 76<br />

peuplements. En outre, 882 cultivars ont été choisis afin de<br />

représenter l’ensemble de la diversité basée sur les marqueurs<br />

RAPD. Nous avons estimé l’étendue de la diversité<br />

génétique sans aucune classification a priori. Chaque<br />

échantillon est anonyme, ils ne présentent aucun statut. Les<br />

populations primaires d’oléastres ont été définies en utilisant<br />

une méthode d’agrégation bayésienne permettant<br />

d’identifier les flux de gènes et les hybrides cryptiques avec<br />

les formes cultivées. La méthode d’assignation (admixture)<br />

sépare les oléastres de chaque région en différents groupes<br />

qui constituent finalement 9 populations primaires. Les<br />

autres oléastres sont le résultat d’une hybridation entre<br />

formes sauvages et formes cultivées à partir des populations<br />

primaires. La structure des oléastres révèle différents<br />

lignages en accord avec les aires géographiques qui correspondraient<br />

à des zones refuges pendant les dernières glaciations.<br />

Ces populations établissent un schéma complexe<br />

de la répartition géographique comme étant la conséquence<br />

des flux de gènes par les graines. La Corse et la Sicile ont<br />

joué un rôle majeur dans la différenciation des oléastres<br />

puisque 3 sur 9 des populations existantes dans le bassin<br />

méditerranéen sont présentes sur ces îles.<br />

L’olivier, une des espèces emblématiques du bassin méditerranéen<br />

avec le figuier et la vigne, est associé aux rites<br />

sacrés par l’onction et à la vie économique moderne par les<br />

compléments de revenus et le développement touristique<br />

et culturel qu’il engendre. Pourtant son histoire est mal<br />

connue. Associée aux mythes fondamentaux de l’histoire<br />

de nos civilisations, les auteurs ont laissé vaguer leur imagination<br />

pour retracer l’histoire de l’olivier. Les preuves<br />

historiques manquent et les écrits anciens grecs et romains<br />

sont souvent des compilations ou des réécritures auxquelles<br />

on ne peut accorder confiance quand les sources font<br />

défaut.<br />

L’histoire de vie d’une espèce est marquée dans le génome<br />

des individus et leur distribution actuelle permet de dessiner<br />

les diagrammes de la répartition passée lors d’événements<br />

géologiques et historiques majeurs. L’impact des<br />

dernières glaciations pour les espèces sauvages et celui de<br />

la domestication pour la forme cultivée ont marqué le<br />

génome. Les dogmes ont une large place dans l’histoire de<br />

l’olivier, et l’introduction de celui-ci à Massilia par les Phocéens,<br />

il y a 2 500 ans, laissent supposer qu’il n’existait<br />

pas. Nous savons maintenant que c’est faux, et que le sens<br />

de cette affirmation est à considérer comme représentative<br />

des échanges et des déplacements des peuples. Dans cette<br />

thèse nous avons effectué un relevé aussi représentatif que<br />

possible de la diversité de l’oléastre méditerranéen et nous<br />

avons considéré quelques centaines de variétés de la plupart<br />

des pays oléicoles méditerranéens. Nous avons<br />

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