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Vol. 32 – 2006 - Ecologia Mediterranea

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Évolution des habitats et changement climatique :<br />

quelles conséquences pour les populations de Lézard ocellé, Lacerta lepida (Saurien, Lacertidés), en limite nord de répartition ?<br />

deux situés dans le nord de la Dordogne. Sur<br />

ces 2 sites, nous avons délimité cartographiquement<br />

les habitats favorables au cours des<br />

différentes périodes (estimation de la quantité<br />

d’habitats disponibles) pour mettre en évidence<br />

le processus de fragmentation au cours<br />

des cinquante dernières années. Pour cette<br />

étude, nous n’avons pas fait appel aux<br />

méthodes quantitatives de l’analyse spatiale<br />

(voir Burel & Baudry 1999) compte tenu de<br />

nos objectifs et des résultats attendus d’une<br />

telle analyse. Pour qu’une telle analyse prenne<br />

tout son sens, il aurait fallu disposer, en complément<br />

des données paysagères, d’éléments<br />

sur l’évolution des populations de Lézards<br />

ocellés au cours de trois périodes, afin de<br />

relier le déclin de la population au processus<br />

de fragmentation. En l’absence de telles données,<br />

nous nous limiterons à une expression<br />

cartographique du processus.<br />

Estimation de la population théorique<br />

Pour chaque période, nous proposons une<br />

estimation théorique de l’importance de la<br />

population de Lézard ocellé en fonction des<br />

surfaces disponibles, à partir d’un niveau de<br />

densité moyen tiré des données de la littérature.<br />

Les données concernant les densités sont<br />

très hétérogènes : 12,5 individus/ha en<br />

moyenne dans la Cordillère Cantabrique, 1,1<br />

à 40,8 individus/ha près de Madrid et entre 1<br />

et 58 individus/ha au Portugal (Perez-Mellado<br />

1998). En 1977, Allen (in Bischoff et al.<br />

1984) donnait des chiffres allant de 60 individus/ha<br />

dans la Serra de Cintra au Portugal<br />

à 18-34 individus/ha sur 2 autres sites. Les<br />

densités de 30, 40 ou 60 individus par hectare<br />

sont très probablement surévaluées. Elles correspondent<br />

le plus souvent à des concentrations<br />

ponctuelles dans le temps ou dans l’espace<br />

et non à des valeurs moyennes calculées<br />

pour l’ensemble de la population. Ainsi, sur<br />

l’île de Berlenga (Portugal), la densité calculée<br />

par rapport à la surface globale de l’île<br />

(70 ha) n’est que de 3,3 animaux à l’hectare<br />

(Mateo 1988) alors qu’elle est de 133 individus/ha<br />

si l’on ne prend en considération que<br />

les abords immédiats d’un noyau de population.<br />

Pour l’île d’Oléron, la densité moyenne<br />

pour la population est estimée entre 3,4 et<br />

8 individus/ha, soit un effectif total compris<br />

entre 500 et 1 200 individus (Cheylan &<br />

Grillet 2005). En Crau, des études menées en<br />

1992 et 1993 sur un site de 40 ha ont permis<br />

d’évaluer la population à 250 individus (min.<br />

197, max. 3<strong>32</strong>), soit une densité moyenne de<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>32</strong> <strong>–</strong> <strong>2006</strong><br />

6,2 individus/ha (Mateo & Cheylan inédit).<br />

Dans ce qui suit, nous nous sommes basés sur<br />

une estimation théorique proche de ces deux<br />

dernières estimations françaises en prenant<br />

comme valeur de référence 6 individus à<br />

l’hectare.<br />

Résultats<br />

Évolution des habitats<br />

à l’échelle régionale<br />

Tous les sites étudiés présentent un déclin<br />

marqué des habitats ouverts à semi-ouverts<br />

(figure 2 et tableau en annexe). Sur l’ensemble<br />

des sites, cette perte est en moyenne<br />

de 21 % entre 1950 et 1977 et de 24 % entre<br />

1977 et 1998, soit 45 % d’habitats perdus en<br />

l’espace de 50 années. Compte tenu des évolutions<br />

constatées, on peut envisager, dans la<br />

plupart des cas, une disparition complète des<br />

habitats favorables dans moins de 60 années.<br />

Cette tendance générale fait toutefois apparaître<br />

des disparités. Les sites lotois (hormis<br />

Cazillac) semblent ainsi légèrement moins<br />

touchés par l’évolution des habitats avec en<br />

moyenne 38 % de pertes sur la période considérée.<br />

Figure 2 <strong>–</strong> Évolution des habitats favorables au Lézard ocellé, Lacerta lepida<br />

(pelouses et bois < 50 % de couverture) sur les 10 sites étudiés.<br />

Evolution of habitats suitable for the Ocellated Lizard,<br />

Lacerta lepida (meadows and forests < 50% ground cover)<br />

on the 10 studied sites.<br />

% habitats favorables<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Bussac<br />

Marsac<br />

Rochebeaucourt<br />

1950 (moyenne = 75,2)<br />

1977 (moyenne = 52,3)<br />

1998-2000 (moyenne = 28,6)<br />

Paussac<br />

Chasteaux<br />

Borrèze<br />

Cazillac<br />

Pinsac<br />

Rocamadour<br />

Limognes<br />

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