Vol. 32 – 2006 - Ecologia Mediterranea
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PIERRE GRILLET, MARC CHEYLAN, FRANÇOIS DUSOULIER<br />
66<br />
départements) pour permettre une généralisation<br />
des résultats à l’échelle régionale. Dans<br />
tous les cas, la présence de l’espèce sur<br />
chaque site a été confirmée par des observations<br />
récentes (1999-2002).<br />
Superficie et pas de temps étudiés<br />
Les superficies analysées ont été déterminées<br />
par la configuration du site (cohérence géographique,<br />
extension des habitats favorables<br />
à l’espèce) et par les contraintes liées à l’analyse<br />
des photos aériennes (temps de codage<br />
de l’information). Une superficie comprise<br />
entre 100 et 180 ha a généralement été retenue,<br />
mis à part pour le site de Bussac-Forêt<br />
où les surfaces prises en compte s’élèvent à<br />
800 ha. Pour chacun des sites, le périmètre<br />
correspond au plus petit dénominateur commun<br />
aux 3 photos (en général, c’est la photo<br />
la plus ancienne qui a déterminé le choix). Le<br />
périmètre retenu correspond à un polygone<br />
défini par des points de repère remarquables<br />
identifiables sur chacune des photos, englobant<br />
la surface supposée favorable à l’origine<br />
(1950). Pour chaque site, trois périodes ont<br />
été analysées : 1950 (échelle 1/25 000), 1977<br />
(échelle 1/20 000), et une photo récente comprise<br />
entre 1997 et 1998 (échelle 1/30 000).<br />
1950 correspond à une période où les agriculteurs<br />
sont encore nombreux (2,3 millions<br />
d’exploitants agricoles en 1955 contre<br />
663 807 en 2000, source : ministère de l’Agriculture),<br />
et l’agriculture peu mécanisée (la<br />
mécanisation ne sera effective qu’à partir des<br />
années 1960-1970). 1950 correspond aussi à<br />
la mise en place du Fonds forestier national<br />
qui va se traduire par une politique importante<br />
de boisement. 1977 correspond également à<br />
une période importante, à mi-chemin entre le<br />
début de l’agriculture dite « moderne » et la<br />
période actuelle. Ce processus s’est poursuivi<br />
au cours des deux dernières décennies qui ont<br />
vu le nombre d’exploitations agricoles divisé<br />
par deux entre 1980 et 2000 (ministère de<br />
l’Agriculture).<br />
Analyse paysagère<br />
Pour analyser l’évolution des paysages, nous<br />
nous sommes inspirés de la méthode utilisée<br />
par Crosaz (1995) et par Cohen & Hotyat<br />
(1997) dans leurs études de l’évolution de<br />
l’embroussaillement du Causse Méjean. Cinq<br />
classes facilement identifiables à partir des<br />
photos les plus anciennes ont été définies :<br />
1) sol nu et pelouses ouvertes ; 2) pelouses<br />
embroussaillées avec moins de 50 % de couverture<br />
ligneuse (boisement buissonnant et/ou<br />
arborescent) ; 3) cultures ; 4) milieu boisé<br />
avec plus de 50 % de fermeture ; 5) aménagements<br />
divers : lotissements, terrains de<br />
camping, carrières, etc. Concrètement nous<br />
avons procédé de la manière suivante :<br />
<strong>–</strong> une zone commune aux trois photos (centrée<br />
sur le ou les points d’observation de<br />
Lézard ocellé) est délimitée à partir de<br />
repères remarquables communs aux trois<br />
clichés (le plus souvent, des routes ou des<br />
hameaux) ;<br />
<strong>–</strong> un transparent quadrillé (mailles de 2 mm<br />
de côté) est appliqué sur la zone délimitée,<br />
puis à l’aide d’une loupe binoculaire, l’une<br />
des 5 classes définies précédemment est<br />
notée à chacune des intersections du quadrillage.<br />
Compte tenu des faibles changements<br />
d’échelle entre période (1/20 000 à<br />
1/30 000), nous n’avons pas jugé utile<br />
d’amener les photos à une échelle unique.<br />
En moyenne, 1 100 points ont été analysées<br />
par site (min. 900, max. 1 400). Le nombre<br />
d’intersections renseignées pour chacune<br />
des classes permet de mesurer l’évolution<br />
des différents types d’habitats au cours de<br />
la période étudiée. Chacun des sites a par<br />
ailleurs fait l’objet d’une visite, afin de vérifier<br />
la correspondance entre la lecture sur<br />
photo et la réalité terrain. Les classes considérées<br />
comme favorables au Lézard ocellé<br />
sont les classes 1 et 2. Au regard de nos<br />
connaissances sur l’espèce, on peut en effet<br />
considérer qu’un milieu couvert à 50 % ou<br />
moins de ligneux est encore favorable à l’espèce.<br />
Les classes considérées comme défavorables<br />
sont les classes 3 et 4 qui correspondent<br />
respectivement aux zones cultivées<br />
et aux zones boisées avec plus de 50 % de<br />
fermeture. L’exclusion des cultures s’expliquent<br />
par le fait, que, dans la zone considérée,<br />
les cultures sont majoritairement constituées<br />
de monocultures impropres à la<br />
présence de l’espèce : céréales et maïs pour<br />
l’essentiel. Dans la catégorie 5 (aménagements<br />
divers), nous avons considéré défavorables<br />
à l’espèce les terrains de camping,<br />
les lotissements et les carrières en activité.<br />
Analyse du processus<br />
de fragmentation de l’habitat<br />
Nous avons choisi de travailler à partir de<br />
2 sites : Paussac et La Rochebeaucourt, tout<br />
ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>32</strong> <strong>–</strong> <strong>2006</strong>