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Vol. 32 – 2006 - Ecologia Mediterranea

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MOHAMED BOUKHEMZA, NABILA BOUKHEMZA-ZEMMOURI, JEAN-FRANÇOIS VOISIN, BELKACEM BAZIZ<br />

Tableau 7 <strong>–</strong> Variations de l’effort de capture en fonction des biotopes fréquentés par le Garde-bœufs dans le Haut Sébaou<br />

(X : moyenne arithmétique ; σσ : écart type de la moyenne ; C.V. : coefficient de variation )<br />

Table 7 <strong>–</strong> Variations of the feeding effort parameters according to the biotopes attended by the Cattle Egret in High Sébaou<br />

(X: arithmetic mean; σσ: standard deviation; C.V.: variation coefficient).<br />

24<br />

Biotopes Labours Cultures Vergers Prairies Friches Milieux Immondices X σ C.V.<br />

humides<br />

Paramètres<br />

Nombre de proies/mn 3,66 3,05 1,22 2,43 5,83 3,58 3,25 3,35 0,52 38,58<br />

Poids sec (g/mn) 0,46 0,05 0,02 0,06 0,21 0,05 0,05 0,12 6,00 114,41<br />

Pourcentage d’échecs/mn 1,61 2,20 3,20 6,53 4,11 8,43 2,90 4,14 0,93 55,30<br />

Nombre de pas/mn 19,13 18,20 15,00 16,66 30,25 14,91 6,00 13,30 2,33 42,98<br />

le Héron garde-bœufs, la valeur la plus élevée<br />

est notée dans les friches, où sont prises de<br />

nombreuses petites proies, et plus faible dans<br />

les terrains fauchés (tableau 7). Variable selon<br />

les milieux, le nombre de proies capturées par<br />

minute n’est pas lié au poids sec ingéré. Ceci<br />

s’explique tant par des différences de la taille<br />

des proies que par leur abondance dans les<br />

différents milieux.<br />

En ce qui concerne la biomasse ingérée, les<br />

biotopes les plus favorables pour les deux<br />

espèces sont les labours où elles trouvent surtout<br />

de grosses proies peu mobiles comme les<br />

lombrics, et donc un apport énergétique fort.<br />

Pour la Cigogne blanche, les décharges, les<br />

vergers et les prairies sont les sites de gagnage<br />

les moins favorables. Ce sont les milieux<br />

humides et les terrains fauchés qui conviennent<br />

le moins au Héron garde-bœufs, qui ne<br />

les fréquente que pendant la période de postreproduction,<br />

lorsque son activité alimentaire<br />

est la plus faible.<br />

Chez la Cigogne blanche, la plus forte valeur<br />

du pourcentage moyen d’échecs par minute<br />

est enregistrée dans les friches, où l’herbe<br />

haute la gêne pour chasser. Au contraire, le<br />

plus grand taux d’échecs est enregistré pour<br />

le Héron garde-bœufs dans les milieux<br />

humides où il recherche des proies aquatiques<br />

difficiles à capturer. Le taux d’échecs par<br />

minute est faible chez les deux espèces dans<br />

les labours, là où elles capturent des proies<br />

souterraines mises à jour par la charrue,<br />

comme les lombrics. Leur efficacité y est<br />

donc meilleure.<br />

C’est dans les décharges que la Cigogne<br />

blanche effectue le moins de pas par minute,<br />

et en suivant les charrues dans les labours<br />

qu’elle en effectue le plus. Au contraire, c’est<br />

dans les friches, alors qu’il accompagne le<br />

bétail et chasse les petits animaux effrayés par<br />

ce dernier que le Héron garde-bœufs en effectue<br />

le plus. Un nombre de pas par minute plus<br />

important se traduit par une dépense d’énergie<br />

plus forte, mais qui peut être largement<br />

compensée par un nombre de prises plus<br />

importantes. Le faible nombre de pas par<br />

minute enregistré en particulier chez le gardebœufs<br />

dans les milieux humides paraît essentiellement<br />

dû à la difficulté d locomotion dans<br />

ce milieu.<br />

Discussion<br />

En une même localité, les indices de fréquentation<br />

des milieux par la Cigogne<br />

blanche et le Héron garde-bœufs varient d’une<br />

saison à l’autre en fonction des disponibilités<br />

alimentaires, qui sont elles-mêmes fonction<br />

du cycle biologique des proies.<br />

La Cigogne blanche trouve la plus grande partie<br />

de son alimentation dans les prairies, les<br />

mares temporaires, les terrains labourés et les<br />

cultures qu’elle fréquente toute l’année. Les<br />

autres milieux, comme les décharges<br />

publiques, ne le sont qu’en hiver. On retrouve<br />

ce schéma de fréquentation dans les pays<br />

européens : au Danemark, les exploitations<br />

agricoles extensives sont visitées à 63 % et<br />

intensives à 37 % (Skov 1991), en Allemagne<br />

du Nord, les cigognes exploitent de préférence<br />

les habitats à végétation basse et ceux<br />

où des travaux agricoles sont en cours (Thomsen<br />

1995 ; Thomsen & Struwe 1994). Dans le<br />

nord-est de la France, ce sont les prairies,<br />

notamment les prairies de fauche, et les étangs<br />

qui constituent les milieux préférentiels<br />

(Coppa 1991, Lestan 1991). En Espagne, de<br />

fortes concentrations de cigognes se forment<br />

sur les décharges pendant la période d’hivernage<br />

(Marchamaldo de Blas 1995). Ces choix<br />

semblent dictés par de bonnes conditions de<br />

détection des proies, ainsi que par la possibi-<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>32</strong> <strong>–</strong> <strong>2006</strong>

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