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Vol. 32 – 2006 - Ecologia Mediterranea

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Étude comparative<br />

des différents régimes d’incendie<br />

En utilisant l’indice de similitude floristique<br />

de Sörenson (in Gounot 1969), l’analyse de la<br />

matrice de similitude (tableau 5) entre les différents<br />

états révèle que le degré de ressemblance<br />

entre eux varie entre 38 et 59 %. Il<br />

atteint son maximum entre les états de 7-8 ans<br />

après feu et celui de 33 ans et du témoin avec<br />

un coefficient de 59,37 %. La similitude la<br />

plus faible est observée entre les états de 4 ans<br />

et l’état final (33 ans et témoin) avec un coefficient<br />

de 38,29 %. Toutefois, la similitude est<br />

beaucoup plus importante si on considère uniquement<br />

les espèces dont la fréquence est<br />

égale ou supérieure à 2. Dans ce cas, elle est<br />

toujours supérieure à 65 % et atteint une<br />

valeur maximale de 73,78 entre l’état 7-8 ans<br />

après feu et celui de 33 ans et le témoin. C’est<br />

un fait capital de noter l’importance des<br />

espèces extérieures au cortège floristique dans<br />

la reconstitution post-incendie des peuplements<br />

de pin d’Alep. Des similitudes de plus<br />

en plus importantes au cours de la succession<br />

montrent que, plus les pinèdes du versant nord<br />

avancent en âge, plus elles se ressemblent et<br />

retrouvent leur état antérieur et qu’à partir de<br />

7 ans, leur reconstitution est totale. Du point<br />

de vue floristique, et en ne tenant compte que<br />

des espèces dont la fréquence est égale ou<br />

supérieure à deux, on a 70,58 % de similitude<br />

entre le premier état (2-3 ans) et le dernier<br />

(33 ans et témoin). Le fait que ces deux<br />

extrêmes états se ressemblent, démontre sans<br />

doute que se sont les mêmes espèces existantes<br />

avant le passage du feu qui réapparaissent<br />

par la suite, ce qui rejoint les constatations<br />

de Moravec (1990) à l’ouest algérien.<br />

Marc (1916) et De Beaucoudrey (1938) parlaient<br />

déjà d’une forêt algérienne qui renaît de<br />

ses cendres.<br />

Impact du feu<br />

sur la composition floristique<br />

Sur le tableau 2, apparaissent différents<br />

groupes d’espèces qui caractérisent différents<br />

stades de végétation. Un nombre important<br />

d’espèces semblent indifférentes au passage<br />

du feu et sont présentes à tous les états.<br />

1 <strong>–</strong> Le premier groupe représente l’état jeune<br />

correspondant aux troisième et quatrième<br />

années après feu. Les espèces dominantes à<br />

ce stade sont essentiellement des annuelles<br />

qui représentent plus de 72 %. Les plus caractéristiques<br />

sont : Cirsium acarna, Linum stric-<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>32</strong> <strong>–</strong> <strong>2006</strong><br />

L’effet du feu sur la composition des pinèdes de Pinus halepensis Mill. …<br />

Tableau 5 <strong>–</strong> Matrices des indices de similitude de Sörensen<br />

calculés entre les différents états après incendie.<br />

Table 5 <strong>–</strong> Matrix of Sörensen’s similarity index between different<br />

post-burn stages.<br />

tum, Carlina lanata, Minuartia montana, Hirschfeldia<br />

incana, Galactites tomentosa. Ce<br />

pourcentage est proche de celui trouvé par<br />

Trabaud (1970) dont 78 % d’annuelles des<br />

surfaces incendiées des pinèdes du Bas Languedoc<br />

ont germé au laboratoire contre seulement<br />

22 % pour les vivaces.<br />

2 <strong>–</strong> Le deuxième regroupe les espèces qui<br />

caractérisent un état beaucoup plus mature et<br />

se rencontrent à partir de la deuxième année<br />

jusqu’à la huitième. Parmi ces espèces, nous<br />

trouverons : Scleropoa rigidum, Lotus creticus<br />

ssp collinis, Filago spathulata.<br />

3 <strong>–</strong> Le troisième groupe concerne les espèces<br />

de l’état avancé, depuis 4 ans et qu’elles se<br />

rencontrent aussi dans la végétation non brûlée.<br />

Nous citerons : Paronychia argentea,<br />

Dianthus caryophyllis ssp virgineus, Helianthemum<br />

croceum, Echinaria capitata, Genista<br />

pseudo-pillosa.<br />

4 <strong>–</strong> Le dernier groupe concerne les espèces<br />

qui paraissent indifférentes au passage du feu<br />

ou s’y trouvent plutôt favorisées. Ce sont des<br />

pyrophytes au sens de Trabaud (1970). Elles<br />

sont présentes à tous les états. Citons : Teucrium<br />

pollium ssp capitatum, Pinus halepensis,<br />

Phillyrea angustifolia, Juniperus oxycedrus,<br />

Quercus rotundifolia, Cistus villosus,<br />

Genista microcephalla, Allium paniculatum<br />

var typicum, Helianthemum cinerea ssp<br />

rubellum, Centaurea parviflora, Cynosurus<br />

elegans. Parmi les 26 espèces ayant une présence<br />

à tous les stades, 20 espèces, soit<br />

76,9 %, sont des pérennes et dont la moitié<br />

d’entre elles sont des plantes ligneuses.<br />

Conclusion<br />

État I État II État III<br />

État I (2-3 ans) ///<br />

État II (4 ans) 44,<strong>32</strong> 73,21* ///<br />

État III (7-8 ans) 57,60 68,57* 44,56 72,56* ///<br />

État IV (33 ans<strong>–</strong>T) 55,81 70,58* 38,29 65,45* 59,37 73,78*<br />

(*) Avec les espèces dont f>1<br />

En Algérie, la reconstitution végétale postincendie<br />

répond parfaitement au modèle tel<br />

qu’il est constaté dans les pays du bassin<br />

méditerranéen et confirmé récemment par<br />

11

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