Vol. 32 – 2006 - Ecologia Mediterranea
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vie des gaz à effet de serre tels que le CH 4 . De plus, à<br />
l’échelle planétaire et régionale, les émissions de COVB surpassent<br />
de loin celles d’origine anthropique. C’est le cas<br />
de la région méditerranéenne, où de nombreuses espèces<br />
végétales sont fortement productrices de métabolites secondaires<br />
que ce soit sous forme d’huiles essentielles, de<br />
résines et de leurs COV associés. De plus, cette région est<br />
une de celles où les taux d’ozone atteignent les concentrations<br />
les plus élevées d’Europe. Mise à part l’intérêt des<br />
COVB au niveau de l’atmosphère, ils est également important<br />
de prendre en compte ces composés dans le risque<br />
d’inflammation de la végétation, et donc dans les feux de<br />
forêt. En effet, il s’agit de composés qui présentent un point<br />
flash bas et une limite inférieure d’inflammabilité faible.<br />
C’est pourquoi, sous des températures relativement faibles<br />
ils s’enflamment en présence d’une étincelle, lorsque leur<br />
concentration est relativement faible.<br />
L’étude des COVB est donc en partie nécessaire afin de<br />
mieux comprendre et prévoir les phénomènes de pollution<br />
atmosphérique via, notamment, la modélisation des émissions<br />
de COVB. Actuellement les modèles d’estimation des<br />
émissions de COVB par la végétation ne prennent en compte<br />
que la température et la lumière, comme facteurs influençant<br />
les émissions. Or, les émissions de COVB par les végétaux<br />
dépendent du facteur génétique et de nombreux facteurs<br />
abiotiques et biotiques. Afin d’améliorer les<br />
estimations des émissions de COVB issues de tels modèles,<br />
la prise en compte de nouveaux facteurs est donc nécessaire.<br />
L’objectif de cette thèse a donc été d’analyser les COVB<br />
émis et/ou stockés par des espèces méditerranéennes<br />
typiques (Rosmarinus officinalis L., Pinus halepensis Mill.,<br />
Cistus albidus L. et Quercus coccifera L.) en fonction de<br />
nouveaux facteurs ou de facteurs peu explorés jusqu’à présent.<br />
En particulier, les monoterpènes et les sesquiterpènes<br />
ont été étudiés car seuls ces terpènes volatils peuvent être<br />
à la fois accumulés et émis par le végétal, à la différence<br />
de l’isoprène (absent des structures de stockage) et des<br />
diterpènes (très peu volatils).<br />
Concernant les facteurs abiotiques, le choix s’est porté sur<br />
deux facteurs particulièrement importants en région méditerranéenne.<br />
Le premier concerne le déficit hydrique. En<br />
effet, la région méditerranéenne est caractérisée par un<br />
stress hydrique important et certains auteurs ont montré<br />
que la capacité d’émission de COVB est influencée par la<br />
disponibilité en eau. Ainsi, les émissions varient au cours<br />
des saisons et un stress hydrique trop sévère les réduit.<br />
Néanmoins, les résultats de la thèse montrent que la<br />
réponse au déficit hydrique n’est pas la même pour l’ensemble<br />
des terpènes volatils. Le second facteur concerne<br />
la nature du sol. Là aussi, la région méditerranéenne comporte<br />
principalement deux types de substrats : siliceux et<br />
calcaire et ce paramètre peut également modifier les<br />
concentrations en métabolites secondaires contenus dans<br />
certains végétaux (e.g. Cistus monspeliensis L.) et donc<br />
potentiellement l’émission de COVB. L’étude de ce facteur<br />
révèle que, malgré la nature principalement calcicole des<br />
espèces étudiées, les émissions de terpènes de ces espèces<br />
ne répondent pas de la même manière sur sol calcaire et<br />
siliceux. Alors que, globalement, P. halepensis et R. offici-<br />
ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>32</strong> <strong>–</strong> <strong>2006</strong><br />
Résumés de thèses<br />
nalis émettent davantage de terpènes sur sol calcaire, C.<br />
albidus et Q. coccifera en émettent davantage sur sol siliceux.<br />
Ces résultats remettent en cause la théorie de l’équilibre<br />
entre croissance et différentiation et celle de l’équilibre<br />
entre l’azote et le carbonne. Enfin, les émissions des<br />
espèces choisies ont également été étudiées dans des<br />
milieux présentant une structure différente. Les résultats<br />
montrent que le taux d’émission et la concentration des terpènes<br />
des espèces étudiées ne sont pas les mêmes en milieu<br />
ouvert (garrigue) et en milieu fermé (pinède).<br />
Concernant les facteurs biotiques, nous nous sommes focalisés<br />
sur l’effet de la compétition (intra et interspécifique)<br />
sur les émissions de COVB. L’effet de ce facteur s’est avéré<br />
à la fois très important et variable. En effet, en fonction de<br />
la teneur en nutriments du substrat les effets de la compétition<br />
sur les COVB peuvent s’inverser. Mis à part les émissions<br />
et le stockage de terpènes volatils dans les feuilles,<br />
les COVB ont également été étudiés dans un troisième compartiment,<br />
à savoir l’atmosphère. De cette manière il a été<br />
mis en évidence qu’en milieu ouvert l’atmosphère présente<br />
des concentrations en COVB plus importantes, et cela, malgré<br />
le fait que ces milieux soient moins à l’abri des turbulences<br />
de l’atmosphère que les milieux fermés. Cette étude<br />
démontre la difficulté de mettre en évidence les facteurs<br />
qui modifient le métabolisme secondaire des plantes. Par<br />
ailleurs, les résultats obtenus permettront d’élargir l’état<br />
actuel des connaissances des facteurs ayant un impact sur<br />
les COVB, qu’ils soient émis ou stockés dans les feuilles.<br />
Marwan CHEIKH AL BASSATNEH<br />
<strong>2006</strong><br />
Facteurs du milieu, gestion sylvicole<br />
et organisation de la biodiversité :<br />
les systèmes forestiers de la montagne<br />
de Lure (Alpes-de-Haute-Provence,<br />
France)<br />
Thèse d'université soutenue le 30 novembre <strong>2006</strong>, à<br />
10 heures, Europôle de l'Arbois, amphithéâtre du CEREGE.<br />
Jury <strong>–</strong> G. BALENT (INRA Toulouse), rapporteur. M. BARBERO<br />
(UPCAM, Marseille) et J. J. BRUN (CEMAGREF Grenoble), examinateurs.<br />
B. FADY (INRA Avignon), codirecteur. P. PECH (université Paris<br />
1), rapporteur. T. TATONI (UPCAM, Marseille), directeur.<br />
Mots clés : écologie forestière, sylviculture, diversité floristique,<br />
dynamique forestière, régénération, typologie forestière.<br />
P our des raisons historiques et dans un contexte écologique<br />
à fortes contraintes, certains types de formations<br />
forestières sont en évolution notable dans les montagnes<br />
du pourtour nord de la Méditerranée. Dans la montagne de<br />
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