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Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...

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NOURY BENABADJI, RÉDDA ABOURA, FATIMA ZOHRA BENCHOUK<br />

86<br />

la fertilité <strong>des</strong> terres dont l’exposition à l’érosion<br />

hydrique <strong>et</strong> à la déflation due aux vents<br />

augmentent. La <strong>des</strong>truction de ce couvert<br />

végétal à Lygeum spartum expose le sol aux<br />

eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong>séchants de vents chauds <strong>et</strong> secs<br />

(chergui <strong>et</strong> sirocco) causant parfois <strong>des</strong> tempêtes<br />

de poussières <strong>et</strong> la formation de dunes<br />

de sable (Haddouche <strong>et</strong> al. <strong>2009</strong> ; Le Houérou<br />

2005).<br />

La charge du bétail dans la région est élevée<br />

(Hassi Mellah, El-Aouedj <strong>et</strong> El-Aricha) <strong>et</strong><br />

varie de 6 à 7 ovins par hectare (Benabdelli<br />

1983 ; Aidoud <strong>et</strong> Aidoud Lounis 1991). La<br />

charge moyenne dans une région appartenant<br />

à l’étage semi-aride ne peut excéder 1 ovin<br />

par hectare sans risque de perturbation significative<br />

(Le Houérou 1971). Dans la même<br />

région le troupeau ovin pâturant au printemps<br />

peut dépasser les 300 000 têtes (information<br />

communiquée en 2005 par les éleveurs de la<br />

région).<br />

Pour Ferchichi <strong>et</strong> Abdelkebir (2003) « le surpâturage,<br />

qui est une conséquence du dépassement<br />

de la charge, entraîne un changement<br />

dans la composition de la communauté végétale<br />

à cause de l’eff<strong>et</strong> sélectif de pacage ». Ces<br />

zones sont aujourd’hui le théâtre d’un déséquilibre<br />

écologique néfaste <strong>et</strong> continu.<br />

La régénération de ces peuplements steppiques<br />

est souvent empêchée par le broutage<br />

<strong>et</strong> le piétinement <strong>des</strong> semis (Le Houérou 1975<br />

<strong>et</strong> 1995). Et par certaines pratiques culturales,<br />

telles l’utilisation de tracteurs à charrues polydisques<br />

émi<strong>et</strong>tant <strong>et</strong> pulvérisant les sols à texture<br />

sableuse d’une part <strong>et</strong> la <strong>des</strong>truction totale<br />

de la végétation d’autre part. Dans la région<br />

la culture céréalière quant à elle s’étend sur<br />

les hautes plaines steppiques entre El-Aricha,<br />

El-Aouedj <strong>et</strong> Hassi Mellah <strong>et</strong> également sur<br />

les piémonts sud du djebel Mékaidou. De<br />

1973 à 2003, en trente années, la céréaliculture<br />

sur ces hautes plaines a n<strong>et</strong>tement progressé<br />

en surface (17,77 % en 1973 à 27 % en<br />

2003) (Bouazza <strong>et</strong> al. 2004). L’extension de<br />

ces superficies cultivées est particulièrement<br />

visible de part <strong>et</strong> d’autre <strong>des</strong> routes, la première<br />

nationale 22 (reliant Sebdou <strong>–</strong> El-Aricha),<br />

<strong>et</strong> la deuxième route de Wilaya (reliant<br />

Sidi Djilali <strong>–</strong> El-Aricha) qui longe Hassi Mellah.<br />

L’abandon de ces espaces laisse à l’érosion la<br />

primauté sur ces aires dénudées. Ces sols sont<br />

fragilisés par les labours au polydisque<br />

(cover-croop) à sec, <strong>et</strong> souffrent d’un décapage<br />

de l’horizon superficiel.<br />

Restauration<br />

de ce parcours steppique<br />

Devant l’étendue du fléau qui menace les ressources<br />

naturelles dans c<strong>et</strong>te steppe de l’ouest<br />

algérien, la régénération <strong>des</strong> parcours a été<br />

durant les quatre dernières décennies le défi à<br />

relever pour de nombreuses actions d’aménagement<br />

comme pour les travaux de recherche<br />

expérimentale sur la restauration.<br />

Il convient dans un premier temps d’envisager<br />

l’installation d’une végétation plus adaptée<br />

à ce milieu, dans un second temps la réinstallation<br />

d’espèces chaméphytiques vivaces à<br />

Lygeum spartum <strong>et</strong> Artemisia herba-alba.<br />

Les steppes à Noaea mucronata, Atractylis<br />

serratiloi<strong>des</strong> <strong>et</strong> à Salsola vermiculata se développent<br />

relativement bien. Il conviendrait<br />

d’utiliser ces espèces vivaces comme capteurs<br />

<strong>des</strong> sables éoliens en les plaçant par bande<br />

perpendiculairement aux vents dominants,<br />

c<strong>et</strong>te opération favoriserait l’installation d’un<br />

voile sableux sur <strong>des</strong> zones de battance pour<br />

perm<strong>et</strong>tre la régénération <strong>et</strong> le repeuplement<br />

d’espèces telles que Brachypodium distachium,<br />

Poa bulbosa, Schismus barbatus…<br />

L’introduction d’Atriplex numilaria (1 500 à<br />

2 000 UF/ha/an) peut s’avérer bénéfique pour<br />

le bétail. Les plantes épineuses (Noaea<br />

mucronata…) présentent l’avantage de briser<br />

les couloirs de passage <strong>des</strong> troupeaux <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent<br />

la remontée biologique d’espèces plus<br />

intéressantes (palatables).<br />

La mise en défens parcellaire toute l’année<br />

avec rotation <strong>des</strong> troupeaux pourrait contribuer<br />

à la réinstallation progressive <strong>des</strong> espèces<br />

de ce faciès à Lygeum spartum.<br />

Selon Flor<strong>et</strong> (1981), la comparaison de la<br />

végétation <strong>et</strong> <strong>des</strong> états de surface a montré<br />

l’efficacité de la protection. D’après Bourbouze<br />

(1997), la mise en défens d’une steppe<br />

dégradée perm<strong>et</strong>, après un laps de temps plus<br />

ou moins long, la reconstitution <strong>des</strong> caractéristiques<br />

majeures (couvert, composition, production)<br />

de la végétation préexistante. En<br />

Tunisie, <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s positifs similaires ont été<br />

observés par Jauffr<strong>et</strong> <strong>et</strong> Lavorel (2003).<br />

Globalement la mise en défens favorise la<br />

régénération <strong>des</strong> pérennes qui en piégeant du<br />

sable <strong>et</strong> la matière organique <strong>et</strong> en perm<strong>et</strong>tant<br />

l’infiltration de l’eau de pluie, entraîne l’accroissement<br />

du couvert végétal <strong>et</strong> son maintien<br />

en période de risque d’érosion (Flor<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />

Pontanier 1982). Les mêmes auteurs ajoutent<br />

que les eff<strong>et</strong>s de la mise en défens sont<br />

variables : c’est ainsi qu’en Tunisie, il a été<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong>

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