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Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...

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NOURY BENABADJI, RÉDDA ABOURA, FATIMA ZOHRA BENCHOUK<br />

84<br />

Le tableau 7 dresse un bilan de la diversité<br />

floristique entre les deux pério<strong>des</strong> (1991 <strong>et</strong><br />

2005) obtenu à partir <strong>des</strong> relevés floristiques<br />

<strong>et</strong> réalisés sur <strong>des</strong> aires minimales différentes<br />

compte tenu de la baisse du taux de recouvrement<br />

moyen occupé par la végétation<br />

(64 m 2 en 1991 <strong>et</strong> 128 m 2 en 2005). C<strong>et</strong>te différence<br />

de surfaces de relevés (64 m 2 en 1991<br />

<strong>et</strong> 128 m 2 en 2005) aurait pu être gênante pour<br />

une comparaison, car en ayant augmenté la<br />

surface <strong>des</strong> relevés on aurait pu s’attendre à<br />

obtenir un nombre d’espèces plus élevé, mais<br />

ce ne fut pas le cas.<br />

Sur le plan biologique, <strong>et</strong> concernant le phénomène<br />

de chaméphytisation du tapis végétal,<br />

Kadi Hanifi (2003) confirmait que la<br />

régression <strong>des</strong> formations steppiques se traduit<br />

généralement par une chaméphytisation<br />

par <strong>des</strong> espèces épineuses dépourvues d’intérêt<br />

économique <strong>et</strong> délaissées par le bétail. Le<br />

Houérou (1995) signalait auparavant l’augmentation<br />

<strong>des</strong> chaméphytes ligneuses dans les<br />

formations à poacées suite au surpâturage par<br />

les ovins <strong>et</strong> les bovins. Dans notre cas la<br />

régression du tapis végétal semble telle que<br />

même les chaméphytes ont fortement diminué<br />

en nombre absolu (11 en 1991 <strong>et</strong> 5 en 2005),<br />

tout juste ils semblent avoir moins régressé<br />

que les autres types <strong>et</strong> ainsi leur pourcentage<br />

relatif augmente quelque peu (+ 3 %).<br />

À propos de la diminution sensible <strong>des</strong><br />

espèces herbacées annuelles entre les deux<br />

pério<strong>des</strong> (1991 <strong>et</strong> 2005), Aidoud <strong>et</strong> Aidoud-<br />

Lounis (1991) signalent qu’un tapis végétal<br />

couvert d’éphémèrophytes (thérophytes d’apparition<br />

éphémère) peut varier considérablement<br />

en fonction <strong>des</strong> conditions climatiques<br />

<strong>et</strong> saisonnières.<br />

Sur le plan phytogéographique, l’absence <strong>des</strong><br />

suj<strong>et</strong>s endémiques de ce faciès à Lygeum<br />

spartum en 2005 nous surprend, car celles-ci<br />

sont fortement représentées dans nos steppes.<br />

D’après Le Houérou (1988), les espèces<br />

maghrébines endémiques constituent 25,5 %<br />

de la flore, dont 4,5 % pour les steppes algériennes.<br />

Sur le plan biologique, ces espèces<br />

appartiennent dans leur grande majorité aux<br />

thérophytes, ce qui semble pouvoir expliquer<br />

leur régression.<br />

Appartenant aux espèces sahariennes, l’élément<br />

« Saharo-sindien », concept introduit par<br />

Eig (1932) pour désigner le groupe phytochorique<br />

<strong>des</strong> espèces désertiques du vieux<br />

monde (Sahara arabe, Iran, Pakistan, Inde).<br />

Zohari <strong>et</strong> Hoff (1973) proposent de remplacer<br />

le terme Saharo-sindien par le Saharo-arabique.<br />

Ces lignées progressent vers le Nord, notamment<br />

en Oranie avec les saharo-arabiques où<br />

la limite du Sahara se superpose à l’isohyète<br />

150 mm (Kadi Hanifi 2003) (tableau 5).<br />

La diversité floristique se trouve menacée par<br />

les facteurs climatiques <strong>et</strong> les facteurs<br />

humains, séparément ou directement liés.<br />

Aspects pédo-climatiques<br />

Le Lygeum spartum doit à sa xérophilie sa<br />

tolérance au sel (Dubuis <strong>et</strong> Simonneau 1960).<br />

Il se trouve dans les bas fonds, en général sous<br />

bioclimat aride <strong>et</strong> semi-aride où les précipitations<br />

sont souvent faibles avec la présence<br />

non négligeable <strong>des</strong> sels solubles.<br />

D’après Emberger (1971), le Lygeum spartum<br />

est une espèce qui colonise les sols limonoargileux.<br />

Aidoud (1989) montre que c<strong>et</strong>te poacée<br />

vivace envahit les sols limono-sableux, alors<br />

que Charles <strong>et</strong> Chevassut (1957) indiquent<br />

que le sparte a tendance à occuper <strong>des</strong> sols<br />

argilo-limono-calcaires.<br />

Étant donné que les sols forment un milieu<br />

sélectif pour la végétation, il apparaît que la<br />

répartition de quelques espèces compagnes au<br />

Lygeum spartum dépend essentiellement <strong>des</strong><br />

conditions édaphiques aussi bien physiques<br />

(pente, versant, nature du sol) que chimiques<br />

(teneur en CaCO3 , en SO4Ca…) (Boukhris <strong>et</strong><br />

Loussaint 1975).<br />

Ces espèces à fréquences élevées, voisines du<br />

Lygeum spartum, ne sont pas très abondantes<br />

si l’on considère chaque espèce à part. Chacune<br />

d’elles présente certaines exigences visà-vis<br />

de leur substrat édaphique.<br />

Schismus barbatus<br />

Il peut coloniser les terrains enrichis en<br />

CaSO 4 à la condition que le taux de gypse <strong>et</strong><br />

l’hygroscopicité soient réduits à un minimum<br />

relatif (Killian 1948).<br />

Salsola vermiculata<br />

C<strong>et</strong>te espèce supporte une plus forte dose de<br />

sels magnésiques que le Lygeum spartum <strong>et</strong><br />

se développe aux endroits fortement argileux<br />

(surtout dans les bas fonds) renfermant un<br />

maximum de sels. Elle présente aussi <strong>des</strong> particularités<br />

écophysiologiques qui favorisent sa<br />

prolifération rapide sur la steppe, <strong>et</strong> son enra-<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong>

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