ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong> La régression <strong>des</strong> steppes méditerranéennes : le cas d’un faciès à Lygeum spartum L. d’Oranie (Algérie) Limite d’État Contestée Ligne de cessez-le-feu Indéfinie Limite administrative de premier ordre <strong>et</strong> autre limite intérieure Limite administrative de deuxième ordre Limite de plan de ville Figure 1 <strong>–</strong> Situation géographique de la région d’étude. 79
NOURY BENABADJI, RÉDDA ABOURA, FATIMA ZOHRA BENCHOUK 80 pu survenir. Pour cela une liste <strong>des</strong> espèces est établie à partir <strong>des</strong> relevés floristiques au nombre de 50 au niveau du site au temps To <strong>et</strong> To + n réalisés selon la méthode phytosociologique (Braun-Blanqu<strong>et</strong> 1951) <strong>et</strong> de Guinoch<strong>et</strong> (1973). Ces relevés floristiques ont été effectués d’avril à juin (période printanière de végétation optimale). La surface du relevé doit être au moins égale à l’aire minimale, contenant la quasi-totalité <strong>des</strong> espèces présentes (Guinoch<strong>et</strong> 1973). Les surfaces de l’aire minimale ont été réalisées en fonction du taux de recouvrement moyen occupé par la végétation (64 m2 en 1991 <strong>et</strong> 128 m2 en 2005). Le choix <strong>des</strong> relevés repose sur un échantillonnage qui tient compte de la structure de la végétation où le critère d’homogénéité floristico-écologique a été privilégié. Les taxons inventoriés ont été déterminés par les flores de Quézel <strong>et</strong> Santa (1962-1963), de Maire (1952-1987), d’Ozenda (1977) <strong>et</strong> celle de Bonnier <strong>et</strong> Douin (1911-19<strong>35</strong>). Le dénombrement <strong>des</strong> espèces pour chaque type biologique ou phytogéographique est effectué sur la totalité <strong>des</strong> espèces inventoriées. Les types biologiques ont été attribués à partir <strong>des</strong> travaux de Raunkiaer (1905). L’évaluation <strong>des</strong> dynamiques végétales prend en considération la scène la plus ancienne comme étant le point de départ de l’observation. Résultats État de la végétation en 1991 La première constatation importante a trait au nombre d’espèces végétales inventoriées (69) pour la station de Hassi Mellah (Benchouk 1991), (tableau 1). Ceci témoigne de la richesse floristique relativement mo<strong>des</strong>te de ce secteur. Concernant les espèces annuelles compagnes au Lygeum spartum (station Hassi Mellah), certaines peuvent être indifférentes par rapport au substrat, nous pouvons citer suivant le degré de fréquence : Erucaria uncata (29), Hedypnois cr<strong>et</strong>ica (26), Schismus barbatus (25), Scorzonera laciniata (25), Salsola vermiculata (23), Ceratocephalus falcatus (23), Alyssum parviflorum (23), Malva aegyptiaca (23), Scorzonera undulata (21) Micropus bombycinus (20), Brachypodium distachyum (19), Filago spathulata (18), Noaea mucronata (18), Koelpinia linearis (18). Sur les 50 relevés effectués, on a remarqué dans la plupart <strong>des</strong> cas la présence surtout de poacées (Schismus barbatus, Brachypodium distachyum, Poa bulbosa, Stipa tenacissima, Echinaria capitata, <strong>et</strong>c.), d’astéracées (Scorzonera laciniata, Micropus bombycinus, Evax argentea, Artemisia herba-alba, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> de brassicacées (Erucaria uncata, Matthiola longip<strong>et</strong>ala, Alyssum parviflorum, Diplotaxis harra, <strong>et</strong>c.) indicatrices <strong>des</strong> terrains gypseux (tableaux 1 <strong>et</strong> 6). Pour les types biologiques, les thérophytes dominent avec 68,11 %, suivies par les chaméphytes <strong>et</strong> les hémicryptophytes avec respectivement 15,95 % <strong>et</strong> 11,59 % (tableau 3). Morphologiquement, les herbacées annuelles sont les mieux représentées avec 68,11 % (tableau 4). Enfin, pour les types biogéographiques, les espèces d’origine méditerranéenne dominent avec un pourcentage de 37,68 %, ensuite nous avons les endémiques maghrébines <strong>et</strong> subendémiques (ibéro-mauritaniennes) avec 15,95 % (tableau 5). Comparaison entre les états de végétation de 1991 <strong>et</strong> de 2005 En comparant les tableaux floristiques <strong>des</strong> deux pério<strong>des</strong> (1991 <strong>et</strong> 2005) (tableaux 1 <strong>et</strong> 2), on remarque que le nombre d’espèces inventoriées diminue, il passe de 69 à 27, soit 61 % de réduction, 44 espèces ne figurent plus à notre inventaire <strong>et</strong> 2 espèces nouvelles font leur apparition (Ziziphus lotus <strong>et</strong> Peganum harmala). Visant à montrer quelques aspects <strong>des</strong> changements de composition floristique souvent irréversibles qui ont affecté le paysage végétal steppique de c<strong>et</strong>te région, notamment pendant ces 2 dernières décennies, c<strong>et</strong>te étude a permis de déceler les changements principaux enregistrés dans la zone de Hassi Mellah entre 1991 <strong>et</strong> 2005 (figure 2) qui sont : • régression du taux de recouvrement moyen de la végétation qui passe de 20 % à 5 %; • le nombre de familles inventoriées diminue (20 en 1991 contre 12 en 2005) avec toujours la dominance <strong>des</strong> astéracées, <strong>des</strong> poacées, <strong>des</strong> brassicacées <strong>et</strong> <strong>des</strong> chénopodiacées (tableau 6) ; ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong>
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