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Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...

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Introduction<br />

Selon plusieurs auteurs à travers le monde :<br />

Tolba <strong>et</strong> al. (1992), Quézel <strong>et</strong> Barbéro (1993),<br />

Vitousek <strong>et</strong> al. (1997), Benmohammadi <strong>et</strong> al.<br />

(2000), Pontanier <strong>et</strong> Flor<strong>et</strong> (2002), Benbrahim<br />

<strong>et</strong> al. (2004), Robin <strong>et</strong> al. (2008), Wiese <strong>et</strong> al.<br />

(2008), les eff<strong>et</strong>s conjugués de la pression<br />

anthropique croissante sur les ressources naturelles<br />

<strong>et</strong> les conditions climatiques sévères<br />

engendrent <strong>des</strong> dysfonctionnements de l’écosystème<br />

terrestre ; selon ces mêmes auteurs,<br />

ces eff<strong>et</strong>s sont amplifiés par les mo<strong>des</strong> <strong>et</strong> les<br />

systèmes inappropriés d’exploitation <strong>des</strong> ressources<br />

naturelles disponibles. Parmi ces ressources<br />

naturelles, les formations végétales<br />

steppiques qui n’ont pas échappé à la pression<br />

de l’homme. Les travaux antérieurs dont ceux<br />

de Hirche (1987) <strong>et</strong> Melzi (1995) ont mis l’accent<br />

sur ce phénomène.<br />

Les perturbations d’origine anthropique sont<br />

pour une large part responsables de l’état<br />

actuel <strong>des</strong> structures de végétation au Maghreb<br />

(Quézel <strong>et</strong> Barbéro 1990).<br />

L’accroissement <strong>des</strong> processus anthropiques<br />

représente également à l’heure actuelle un<br />

facteur majeur de dégradation du sol <strong>et</strong> de la<br />

végétation en région méditerranéenne (Quézel<br />

<strong>et</strong> Barbéro 1993) <strong>et</strong> dans d’autres régions<br />

du monde (Western 2001 ; Oztas <strong>et</strong> al. 2003).<br />

L’Afrique compte environ 16,5 millions de<br />

km2 déjà désertifiés ou menacés par la désertification,<br />

<strong>et</strong> 49 % de la dégradation totale est<br />

due au surpâturage (M’Bodou 1996). Les<br />

terres ari<strong>des</strong> <strong>et</strong> les déserts recouvrent 66 % de<br />

la superficie globale de l’Afrique (Clarke<br />

1999). D’autre part, la régression de la steppe<br />

nord-africaine a été constaté pour toute son<br />

aire (Le Houérou 1975 ; Aidoud <strong>et</strong> Touff<strong>et</strong><br />

1996 ; Laounia <strong>et</strong> al. 2001).<br />

Dans le sud-ouest marocain, le surpâturage <strong>et</strong><br />

les mouvements de transhumance ont causé la<br />

perte de nombreuses espèces de légumineuses<br />

fourragères <strong>et</strong> poacées (Boujghagh <strong>et</strong> Chajia<br />

2001).<br />

Les terres de parcours en Tunisie aride peuvent<br />

être considérées comme surpâturées, en<br />

eff<strong>et</strong> la pression animale <strong>et</strong> humaine croissante<br />

exercée depuis plusieurs décennies sur<br />

la végétation naturelle s’est soldée par une<br />

dégradation de la végétation où un certain<br />

nombre d’espèces se sont raréfiées (poacées<br />

perennes), de même que l’aridité édaphique<br />

du milieu a été accentuée (Le Houérou 1969 ;<br />

Chaib <strong>et</strong> al. 1994).<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong><br />

La régression <strong>des</strong> steppes méditerranéennes : le cas d’un faciès à Lygeum spartum L. d’Oranie (Algérie)<br />

Nombreux sont ceux qui se sont intéressés à<br />

la végétation steppique de la région méditerranéenne<br />

<strong>et</strong> l’influence anthropozoïque dans<br />

l’ouest algérien, on cite à titre d’exemple :<br />

Aidoud (1983), Djebaili (1984), Benabadji<br />

(1991), Bouazza (1995), Milton (1994),<br />

Bouazza <strong>et</strong> Benabadji (1998), Quézel (2000),<br />

Aboura <strong>et</strong> al. (2006).<br />

L’étude de la succession conduit souvent à<br />

réunir de nombreuses observations décrivant<br />

la disparition, le remplacement d’espèces ou<br />

de communautés végétales. La dynamique<br />

végétale a préoccupé un certain nombre de<br />

chercheurs permis lesquels : Ben Dali (1987),<br />

Barbéro <strong>et</strong> al. (1990), Chaib <strong>et</strong> al. (1994),<br />

Melzi (1995), Olivier <strong>et</strong> al. (1995), Gauquelin<br />

<strong>et</strong> al. (1996), Aidoud-Lounis (1997), Gauquelin<br />

<strong>et</strong> al. (1998), Kadi Hanifi (1998),<br />

Bouazza <strong>et</strong> al. (2004).<br />

Les transformations se produisent à grande<br />

vitesse aujourd’hui. Sur la rive nord, selon<br />

Barbéro (1990), les étu<strong>des</strong> diachroniques<br />

comparatives effectuées dans un contexte<br />

nord-méditerranéen correspondant à <strong>des</strong> chênaies<br />

vertes dans les plac<strong>et</strong>tes à <strong>des</strong> pas de<br />

temps de 10-20 <strong>et</strong> 25 ans dans les zones perturbées<br />

démontrent une accélération <strong>des</strong> processus<br />

d’organisation architecturale <strong>et</strong> une<br />

augmentation continue de la richesse floristique<br />

traduisant bien la capacité <strong>des</strong> stations à<br />

supporter plus d’espèces <strong>et</strong> une production<br />

végétale amplifiée. Inversement sur la rive<br />

sud, Bouazza <strong>et</strong> al. (2004) dans leurs travaux<br />

dans le bassin versant d’El-Aouedj (sud-ouest<br />

de l’Oranie) ont montré que les formations<br />

végétales steppiques entrent actuellement<br />

dans une phase de dégradation qui prend une<br />

allure fort inquiétante. Les nappes à Stipa<br />

tenacissima ont été les plus affectées par ces<br />

changements, elles occupaient 6,61 % du territoire<br />

en 1973, pour diminuer à 2,24 % en<br />

1990 ; en 2003, elles ont totalement disparues<br />

de la zone. La régression sans doute la plus<br />

forte est celle enregistrée dans le sud oranais,<br />

où en moins de 10 ans la quasi-totalité <strong>des</strong><br />

nappes à alfa de plaines a disparu (Aidoud <strong>et</strong><br />

al. 2006).<br />

Au cours <strong>des</strong> quatre dernières décennies ces<br />

milieux steppiques semblent avoir subi <strong>des</strong><br />

changements particulièrement rapi<strong>des</strong> <strong>et</strong><br />

intenses, mais c<strong>et</strong>te période a été marquée par<br />

<strong>des</strong> sécheresses récurrentes plus ou moins<br />

graves selon les régions. Les changements<br />

profonds <strong>des</strong> politiques de gestion adoptées<br />

ainsi que <strong>des</strong> usages <strong>et</strong> pratiques d’élevage ont<br />

certainement modifié les niveaux <strong>des</strong> impacts<br />

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