Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...
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Modélisation de la croissance en hauteur dominante <strong>et</strong> fertilité <strong>des</strong> peuplements de pin d’Alep (Pinus halepensis Mill.) en Tunisie<br />
nées âge-hauteur par plac<strong>et</strong>te, l’arbre de circonférence<br />
moyenne abattu <strong>et</strong> analysé fournit<br />
une série de couples de données âge-hauteur<br />
pour la même plac<strong>et</strong>te. Ainsi, le fait d’utiliser<br />
<strong>des</strong> données issues d’analyse de tiges pour<br />
ajuster un modèle qui décrit l’évolution de la<br />
hauteur en fonction de l’âge perm<strong>et</strong>, d’une<br />
part, d’avoir un modèle ajusté à partir d’un<br />
nombre de données beaucoup plus important,<br />
donc beaucoup plus précis <strong>et</strong>, d’autre part,<br />
d’utiliser une méthode de construction de<br />
courbes peu sensible au manque d’arbres<br />
âgés, en l’occurrence la méthode d’équations<br />
en différence.<br />
À partir <strong>des</strong> mesures d’analyse de tiges effectuée<br />
sur l’arbre de circonférence moyenne par<br />
plac<strong>et</strong>te, plusieurs modèles de croissance<br />
décrivant l’évolution de la hauteur en fonction<br />
de l’âge ont été ajustés en adoptant la<br />
méthode d’équations en différence ou the difference<br />
equation m<strong>et</strong>hod (Elfving <strong>et</strong> Kiviste<br />
1997 ; Álvarez González <strong>et</strong> al. 2005 ; Bailey<br />
<strong>et</strong> Clutter 1974 ; Borders <strong>et</strong> al. 1984 ; Cao<br />
1993 ; Parresol <strong>et</strong> Vissage 1998 ; Palahi <strong>et</strong> al.<br />
2004). Après sélection du meilleur modèle qui<br />
décrit l’évolution de la hauteur de l’arbre de<br />
circonférence moyenne en fonction de l’âge,<br />
l’indice de site pour la hauteur dominante est<br />
estimé, d’une part, indirectement à l’aide de<br />
la relation établie entre la hauteur dominante<br />
<strong>et</strong> la hauteur de l’arbre de circonférence<br />
moyenne par plac<strong>et</strong>te <strong>et</strong>, d’autre part, directement<br />
à l’aide du modèle de croissance r<strong>et</strong>enu<br />
pour la croissance en hauteur de l’arbre de circonférence<br />
moyenne. Les deux approches<br />
d’estimations sont par la suite comparées en<br />
vue d’établir un modèle qui décrit l’évolution<br />
de la hauteur dominante en fonction de l’âge<br />
<strong>et</strong> d’identifier les différentes classes de fertilité<br />
pour le pin d’Alep en Tunisie.<br />
Matériel <strong>et</strong> métho<strong>des</strong><br />
Présentation <strong>des</strong> données<br />
Les données utilisées pour c<strong>et</strong>te étude ont été<br />
collectées en 1997 <strong>et</strong> 1998 à partir de 348 plac<strong>et</strong>tes<br />
temporaires d’échantillonnage, de<br />
forme circulaire <strong>et</strong> d’une superficie de quatre<br />
ares (rayon ≈ 11,28 m). Ces plac<strong>et</strong>tes sont<br />
réparties de façon à couvrir tous les types de<br />
peuplements <strong>et</strong> toute la diversité <strong>des</strong> milieux<br />
biogéographiques dans lesquels le pin d’Alep<br />
existe soit à l’état naturel, soit sous forme de<br />
plantations (Garchi <strong>et</strong> al. 2001). Chaque pla-<br />
ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong><br />
c<strong>et</strong>te a fait l’obj<strong>et</strong> d’une étude dendrométrique<br />
détaillée <strong>et</strong> une caractérisation stationnelle<br />
complète. Pour déterminer la hauteur dominante,<br />
la hauteur totale <strong>des</strong> quatre plus grosses<br />
tiges par plac<strong>et</strong>te a été mesurée. L’arbre de<br />
circonférence moyenne de chaque plac<strong>et</strong>te est<br />
abattu à 0,30 m du sol <strong>et</strong> sa hauteur totale est<br />
mesurée. Chaque arbre abattu est ensuite<br />
débité en billons d’un mètre de long en commençant<br />
par la base jusqu’à la découpe marchande<br />
de 22 cm de circonférence <strong>et</strong> le<br />
nombre de cernes est compté sur les rondelles<br />
prélevées à l’extrémité supérieure de chaque<br />
découpe. L’âge actuel d’un arbre est estimé en<br />
ajoutant au nombre de cernes comptés à<br />
0,30 m du sol, trois années. Ce chiffre correspond<br />
en moyenne au nombre d’années<br />
nécessaires à un arbre pour atteindre une hauteur<br />
de 0,30 m. L’âge à un niveau donné de<br />
l’arbre correspond à la différence entre l’âge<br />
actuel <strong>et</strong> le nombre de cernes dénombrés à ce<br />
niveau (Duplat 1986 ; Legoff 1982).<br />
Équations de croissance étudiées<br />
Les fonctions de croissance décrivent <strong>des</strong><br />
variations dans la taille globale d’un organisme<br />
ou d’une population avec l’âge ; elles<br />
peuvent également décrire les changements<br />
d’une variable particulière d’un arbre ou d’un<br />
peuplement avec l’âge, dans ce cas la hauteur<br />
dominante (Dieguez-Aranda <strong>et</strong> al. 2005). Il y<br />
a plusieurs fonctions de croissance qui peuvent<br />
être utilisées en foresterie, telles que les<br />
74 documentées par Kiviste <strong>et</strong> al. (2002).<br />
Les plus importantes caractéristiques souhaitables<br />
pour <strong>des</strong> équations de croissance sont :<br />
(1) comportement logique (la taille devrait<br />
être nulle à l’âge zéro <strong>et</strong> égale à l’indice de<br />
site à l’âge de référence), (2) base théorique<br />
solide, (3) polymorphisme, (4) asymptote<br />
horizontale fonction de l’indice de site (augmentation<br />
avec l’augmentation de l’indice de<br />
site), (5) courbes de forme sigmoïde avec un<br />
point d’inflexion, <strong>et</strong> (6) âge de base invariable<br />
(Bailey <strong>et</strong> Clutter 1974 ; Elfving <strong>et</strong> Kiviste<br />
1997).<br />
Selon Clutter <strong>et</strong> al. (1983), la plupart <strong>des</strong><br />
métho<strong>des</strong> de construction de courbes croissance<br />
peuvent être groupées en trois techniques<br />
de développement : (1) la méthode <strong>des</strong><br />
courbes gui<strong>des</strong> (the guide curve m<strong>et</strong>hod), (2)<br />
la méthode d’estimation de paramètres (the<br />
param<strong>et</strong>er prediction m<strong>et</strong>hod), <strong>et</strong> (3) la<br />
méthode d’équations en différence (the difference<br />
equation m<strong>et</strong>hod). Bien que les trois<br />
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