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Vol. 35 – 2009 - Ecologia Mediterranea - Université d'Avignon et des ...

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Étude prospective de la fondation, de l’immigration <strong>et</strong> <strong>des</strong> facteurs de mortalité<br />

<strong>des</strong> colonies de pucerons noirs de l’oranger Toxoptera aurantii Boyer de Fonscolombe (Hemiptera : Aphididae) au nord du Gharb<br />

Les facteurs de mortalité de T. aurantii sur<br />

agrumes sont multiples (17 niveaux) dont<br />

8 agissant individuellement. On constate un<br />

eff<strong>et</strong> de l’âge <strong>des</strong> pousses, <strong>des</strong> températures<br />

<strong>et</strong> de la prédation. Les prédateurs, A. decempunctata,<br />

C. septempunctata, A. Aphidimyza,<br />

E. balteatus <strong>et</strong> C. carnea, sont courants sur<br />

agrumes (Michaud 1999 ; Michaud 2001 ;<br />

Smaili <strong>et</strong> al. 2001 ; Smaili <strong>et</strong> al. 2006) <strong>et</strong> les<br />

pics <strong>des</strong> ces prédateurs correspondent souvent<br />

aux infestations <strong>des</strong> pucerons. Dans les<br />

régions du Gharb <strong>et</strong> du Loukkos (nord-ouest<br />

du Maroc), les aphidiphages sur agrumes<br />

appartiennent à plusieurs genres ; Adalia,<br />

Coccinella, Harmonia, Platynaspis, Oenopia,<br />

Hippodamia, Hyperaspis <strong>et</strong> parmi eux,<br />

A. decempunctata est l’espèce la plus importante<br />

en termes d’effectifs <strong>et</strong> d’observations<br />

dans ces deux zones (Smaili <strong>et</strong> al. 2006).<br />

Selon ces auteurs, c<strong>et</strong>te espèce présente plusieurs<br />

phénotypes dont la forme A. decempunctata<br />

var. decempustulata est la plus rencontrée<br />

sur agrumes, c’est une source<br />

importante de régulation (Michaud 1999 ;<br />

Michaud 2001). D’autres coccinelles sont<br />

connues comme agent de régulation sur<br />

agrumes, Scymnus subvillosus Goeze, S.<br />

ap<strong>et</strong>zi Mulsant, S. rubromaculatus Goeze, C.<br />

septempunctata, A. bipunctata <strong>et</strong> A. decempunctata<br />

(Kavallierratos & Tomanovic 2004).<br />

De même, à Lucknow en Inde, les coccinelles<br />

Cheilomenes sexmaculata Fabricius, Coccinella<br />

transversalis Fabricius <strong>et</strong> Propylea dissecta<br />

Mulsant sont <strong>des</strong> espèces aphidiphages<br />

très abondantes (Pervez & Omkar 2005). Il est<br />

important de signaler que certains prédateurs<br />

tels que les staphilins (Coleoptere), les Anthocoridae,<br />

Miridae <strong>et</strong> Nabidae (Hemiptere)<br />

n’ont pas été observés sur les colonies de<br />

T. aurantii dans c<strong>et</strong>te étude.<br />

C<strong>et</strong>te étude a montré que le couple A. decempunctata<br />

+ C. septempunctata est l’association<br />

principale qui limite les colonies printanières<br />

de T. aurantii dans la région du Gharb.<br />

L’impact de C. septempunctata reste important<br />

au printemps mais elle entre en diapause<br />

estivale dès juin (Smaili <strong>et</strong> al. 2000). C. septempunctata<br />

peut être favorisée par la largeur<br />

de sa taille lors <strong>des</strong> interactions intraguil<strong>des</strong><br />

(Hodek & Michaud 2008). Selon les mêmes<br />

auteurs, A. bipunctata <strong>et</strong> H. axyridis peuvent<br />

être favorisées <strong>et</strong> ne pas être prédatées lors de<br />

la rencontre avec C. septempunctata <strong>et</strong> ceci<br />

serait dû à la défense de leurs sta<strong>des</strong> immatures.<br />

Nos résultats montrent aussi que<br />

lorsque l’une <strong>des</strong> deux espèces A. decempunctata<br />

ou C. septempunctata intervient<br />

ecologia mediterranea <strong>–</strong> <strong>Vol</strong>. <strong>35</strong> <strong>–</strong> <strong>2009</strong><br />

avec une autre espèce prédatrice telle que<br />

C. carnea, E. balteatus, A. aphidimyza sur<br />

T. aurantii, l’impact sur la colonie de pucerons<br />

diminue <strong>et</strong> cela serait dû au phénomène<br />

de prédation intraguilde (Polis <strong>et</strong> al. 1989 ;<br />

Arim & Marqu<strong>et</strong> 2004 ; Lucas 2005 ; Fréch<strong>et</strong>te<br />

<strong>et</strong> al. 2008).<br />

La présence également de C. carnea semble<br />

diminuer l’eff<strong>et</strong> de régulation de la coccinelle<br />

A. decempunctata. Cela confirme la vulnérabilité<br />

<strong>des</strong> larves <strong>des</strong> coccinelles vis-à-vis <strong>des</strong><br />

ennemis naturels notamment les chrysopes<br />

(Lucas <strong>et</strong> al. 1997 ; Lucas <strong>et</strong> al. 2000 ; Al-<br />

Zyoud <strong>et</strong> al. 2005 ; Anti & Aini 2006).<br />

Le rôle de régulateur <strong>des</strong> espèces autres que<br />

les coccinelles reste moyen ou faible. De plus,<br />

en présence de A. decempunctata ou C. septempunctata,<br />

A. aphidimyza, hautement vulnérable<br />

à la présence d’un prédateur intraguilde<br />

actif, est considéré comme un<br />

prédateur furtif (Lucas & Brodeur 2001 ; Fréch<strong>et</strong>te<br />

<strong>et</strong> al. 2008). Toutefois <strong>des</strong> travaux montrent<br />

que, en Tunisie, A. aphidimyza perm<strong>et</strong><br />

une réduction de 65 % <strong>des</strong> populations de<br />

pucerons (Ben Halima 1995).<br />

L’impact <strong>des</strong> coccinelles dans l’élimination<br />

<strong>des</strong> colonies de T. aurantii est plus important<br />

par rapport à celui du E. balteatus. Les mêmes<br />

résultats ont été déjà rapportés par Michaud<br />

(1999) sur T. citricida. L’interaction intraguilde<br />

<strong>des</strong> syrphes avec les coccinelles était<br />

faible (CP8-07 avec 10 %). Lors de la rencontre<br />

entre les larves de E. balteatus avec les<br />

autres prédateurs, la prédation intraguilde<br />

dépend de la taille relative de ces autres compétiteurs<br />

(Hindayana <strong>et</strong> al. 2001). Selon les<br />

mêmes auteurs, les individus larges sont <strong>des</strong><br />

prédateurs intraguil<strong>des</strong> alors que ceux dont la<br />

taille est p<strong>et</strong>ite deviennent <strong>des</strong> proies intraguil<strong>des</strong><br />

(œufs, L1 <strong>et</strong> pupe). D’autres travaux<br />

sur le p<strong>et</strong>it pois (Pisum sativum) ont montré<br />

une abondance faible <strong>des</strong> larves de E. balteatus<br />

observée sur les plants infestés par le<br />

puceron Acyrthosiphon pisum Harr. (Hemiptera<br />

: Aphididae) <strong>et</strong> colonisés par C. septempunctata<br />

(Alhmedi <strong>et</strong> al. 2007). Il est important<br />

de noter que la prédation par les araignées<br />

représente un risque de mortalité pour les<br />

syrphes (Michaud & Rowning 1999) <strong>et</strong> que<br />

nous avons observé une pullulation de plusieurs<br />

espèces d’araignées au cours de c<strong>et</strong>te<br />

étude.<br />

En ce qui concerne le parasitisme, il était quasiment<br />

absent dans nos conditions <strong>et</strong> n’a pas<br />

affecté le développement de T. aurantii. Ce<br />

faible taux de parasitisme est probablement<br />

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