Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...
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DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE DE POPULATIONS NATURELLES DE ROSMARINUS OFFICINALIS L. EN TUNISIE ◆<br />
Using Arithmetic Average), établi à partir de ces distances,<br />
a été construit pour l’ensemble des populations.<br />
La corrélation entre flux de gènes et éloignement géographique<br />
des populations a été testée selon la méthode<br />
de Slatkin (1993) par le programme Genepop (Raymond<br />
& Rousset, 1995).<br />
RÉSULTATS<br />
1. Variabilité génétique intra-population<br />
Pour les huit systèmes enzymatiques analysés, 13 loci<br />
ont été détectés. Dix d’entre eux (Icd-1, Icd-2, Pgd-1, Pgd-<br />
2, Pgm-1, Pgm-3, Pgi-1, Lap-1, Got-1 et Est-1) se sont<br />
avérés polymorphes (tableau 2). Les loci Adh-1, Pgm-2<br />
et Pgm-4 sont monomorphes.<br />
Les fréquences alléliques sont variables selon les populations<br />
(tableau 2). Des allèles rares (Pgm-3b et Pgi-1a)<br />
caractérisent certaines populations. L’allèle Pgm-3b n’a<br />
été retrouvé que chez les populations 18 (Toujène) et 19<br />
(Matmata), géographiquement proches (éloignées de 20<br />
km l’une de l’autre) et appartenant à l’étage bioclimatique<br />
aride supérieur. L’allèle Pgi-1a, en plus des populations 18<br />
et 19, a été rencontré chez la population 14 (Touiref).<br />
L’allèle Pgm-1a n’a pas été retrouvé chez les populations<br />
1 (Dj.Abderrahmane), 4 (Korbous), 13 (Kbouch),<br />
18 (Toujène) et 19 (Matmata), tandis que l’allèle Pgm-1c<br />
est absent chez les populations 18 et 19.<br />
L’espèce présente un niveau de diversité génétique<br />
intrapopulation élevé (tableau 3). Le nombre moyen<br />
d’allèles par locus polymorphe (Ap) varie de 1,6 (population<br />
1, Dj. Abderrahmane) à 2,2 (population 12, El<br />
Ayoun) et le nombre moyen d’allèles (Ap) pour l’ensemble<br />
des populations est de 1,85. Le pourcentage de<br />
loci polymorphes (P) est compris entre 50, (populations<br />
1, 3, 4 et 11) et 80% (populations 9, 12,13 et 14). Le<br />
pourcentage moyen pour toutes les populations est égal<br />
à 65,26%. Les moyennes d’hétérozygotie observée (Ho)<br />
et attendue (He) sous l’équilibre de Hardy-Weinberg sont<br />
respectivement 0,246 et 0,263.<br />
2. Structure génétique et divergence<br />
entre les populations<br />
Les valeurs des F IS pour chaque locus et chaque<br />
population et leur signification (après 3800 randomisations)<br />
figurent dans les tableaux 3 et 4. Pour l’ensemble<br />
ecologia mediterranea, tome 29, fascicule 2, 2003, p. 199-216<br />
des populations le F IS moyen est de 0,079. Un déficit<br />
significatif en hétérozygotes caractérise les populations<br />
3 (Béja), 4 (Korbous), 7 (El Amayem), 9 (Bargou), 13<br />
(Kbouch), 16 (Ksar Lemsa), 18 (Toujène) (tableau 3).<br />
Le niveau d’homozygotie au niveau du groupe des populations<br />
de l’aride supérieur est plus élevé (F IS = 0,125).<br />
Les loci, accusant un défaut d’hétérozygotie, sont Pgm-1<br />
(populations 18 et 19), Pgm-2 et Lap-1 (pour l’ensemble<br />
des populations excepté la population 14) (tableau 4).<br />
L’excès en hétérozygotie n’a été observé qu’au niveau de<br />
la population 1 (Dj Abderrahmane) (tableau 3).<br />
Pour l’ensemble des populations la valeur de F ST<br />
est de 0,113 (tableau 4). Elle témoigne d’un niveau de<br />
différenciation significatif, résultant de la variation des<br />
fréquences alléliques observées.<br />
La comparaison des valeurs de F ST entre paires de<br />
populations met en évidence des variations significatives<br />
(P = 0,0003 après 3420 permutations) (tableau 5),<br />
particulièrement entre paires de populations géographiquement<br />
éloignées et n’appartenant pas souvent au<br />
même étage bioclimatique. C’est le cas par exemple de<br />
tous les couples associant la population 18 ou 19 (de<br />
l’aride supérieur). Au sein de chaque groupe écologique,<br />
la différenciation génétique des populations est significative<br />
(tableau 4). Les valeurs de F ST sont respectivement<br />
de 0,042, 0,051 et 0,114 pour les populations du semiaride<br />
supérieur, l’aride supérieur et le sub-humide. Les<br />
populations de l’aride supérieur sont ouvertes (absence<br />
de barrières topographiques ou forestières) et peu éloignées<br />
géographiquement (20 km). Les populations du<br />
sub-humide sont distantes et trois d’entre elles (1, 2, 5)<br />
sont situées dans des forêts.<br />
Le F ST entre les trois groupes, englobant chacun les<br />
populations d’un même étage climatique, est de 0,109.<br />
Une structuration éco-géographique importante semble<br />
donc caractériser les populations.<br />
La différenciation entre les groupes écologiques prises<br />
deux à deux est significative (tableau 4). Toutefois,<br />
le niveau de structuration observé entre populations<br />
appartenant à deux étages climatiques contigus est moins<br />
important (F ST = 0,117 et 0,061 1 ) que celui calculé entre<br />
groupes éloignés (F ST = 0,209 ; entre le sub-humide et<br />
l’aride supérieur) (tableau 4).<br />
La comparaison des matrices des F ST et des distances<br />
géographiques, par le test de Mantel, pour l’ensemble<br />
des populations montre une corrélation significative entre<br />
ces deux paramètres (r = 0,76 ; P = 0,002 après 1000<br />
permutations).<br />
1. Les valeurs ne s’écartent pas signifi cativement de celles calculées par la formule F ST =1/(4Nm +1) où = (n/(n-1)) 2 et n est le nombre des populations (Gao et al., 2000) pour<br />
les petits nombres de populations.<br />
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