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1 - Ecologia Mediterranea

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Rioux et al. Evaluation écoépidémiologique du « risque leishmanien »<br />

sa partie nord, cette zone est parsemée de reliefs isolés<br />

(garas), témoins de l'extension continentale des hamaïdias.<br />

A l'image de la plate-forme littorale, les pentes<br />

rocheuses, creusées de cavités, constituent d'excellents<br />

sites de piégeage aux papiers adhésifs.<br />

Climat - Végétation<br />

Sur une grande partie de sa surface, le Sahara marocain<br />

est soumis au climat péraride à pluviométrie<br />

annuelle moyenne comprise entre 50 mm et 100 mm<br />

(Emberger, 1939; Le Houérou, 1989). Il s'agit alors<br />

d'un désert atténué ou semi-désert (Monod, 1988) où<br />

la végétation pérenne n'est pas limitée aux seules dépressions<br />

mais s'étale sur les interfluves.<br />

Toutefois, au sud du Sahara occidental, la pluviométrie<br />

devient inférieure à 50 mm. Ainsi l'isohyète 50<br />

mm passe à quelques kilomètres de Tarfaya; à<br />

Layoun la pluviométrie avoisine les 40 mm ; à Dakhla<br />

elle n'est plus que de 30 mm et de 15 mm à Nouadhibou<br />

(tableaux 6, 7 ; figures 4, 5). Il s'agit alors d'un<br />

"désert vrai", caractérisé par de longues périodes de<br />

sécheresse absolue et leur conséquence, la disposition<br />

contractée de la végétation. Le bioclimat correspondant<br />

est dit érémien. Autre particularité: le sud de<br />

la zone, traversée par le tropique du Cancer, déborde<br />

sensiblement sur la région afro-tropicale à pluies d'été<br />

(figure 5).<br />

Au demeurant, quel que soit le degré d'aridité et le<br />

type de régime pluviométrique, ces différents secteurs<br />

ont en commun leur situation juxta-littorale qui les<br />

place sous l'influence directe du puissant système<br />

alizéen. Du Cap Juby au Cap Durnford, l'alizé souffle<br />

de secteur NE à NW (figure 10). Il se dirige donc<br />

perpendiculairement à la côte, de Tan-Tan à Layoun,<br />

puis obliquement jusqu'à Nouadhibou. Il se refroidit à<br />

sa base, au contact du courant canarien, se charge<br />

d'embruns, puis s'étale en altitude sur une épaisseur de<br />

5 à 8 km. Aux environs de 1000 m, il génère des ascendances<br />

entraînant la formation d'une couche nuageuse<br />

stable. Durant l'été, l'humidité atmosphérique<br />

est toujours élevée (figure 9 a) et les températures<br />

mensuelles moyennes oscillent entre 19° C et 22°C.<br />

Dans le même temps les moyennes des maximales du<br />

mois le plus chaud (M) ne dépassent pas 24°C (figure<br />

9 b). Les rosées nocturnes sont abondantes et persistent<br />

souvent une grande partie de la journée.<br />

ecologia mediterranea 23 (3/4) - 1997<br />

La flore se ressent de cette diversité édaphoclimatique.<br />

Elle se rattache à trois grands ensembles<br />

botaniques : méditerranéen, afrotropical et macaronésien.<br />

Au surplus, avec 500 espèces, dont 170 endémiques<br />

et 50 d'affinité macaronésienne, elle apparaît<br />

d'une certaine richesse (Murat, 1939; Guinéa, 1948;<br />

Mathez et Sauvage, 1975; Birouk et al., 1991; Le<br />

Houérou, 1995 b; Quézel et al., 1995). De Tan-Tan à<br />

Tarfaya, l'influence septentrionale se manifeste par la<br />

présence de l'Arganier (Argania spinosa), localisé<br />

dans les fonds d'oueds. Sur les krebs et les vires rocheuses,<br />

se développent les chaméphytes cactoïdes<br />

Senecio anteuphorbium et Euphorbia echinus (figure<br />

4). Au sud de Tarfaya, la végétation se raréfie et se<br />

contracte fortement en raison de l'aridité croissante.<br />

Euphorbia regis-jubae devient plus abondante dans<br />

les dépressions et sur les regs ensablés.<br />

Une des caractéristiques majeures de l'ensemble de<br />

la zone littorale est constituée par la présence d'espèces<br />

cactoïdes et succulentes: Chenopodiaceae, Zygophyllaceae,<br />

Mesembryanthemaceae, Euphorbiaceae,<br />

Asteraceae. On les observe non seulement dans les<br />

dépressions et les sebkhas mais également sur les regs<br />

sablo-Iimoneux, et dans les éboulis. Leur présence est<br />

liée soit au climat maritime soit au substrat halomorphe.<br />

Sur la route Tan-Tan-Tarfaya, la présence de<br />

vastes peuplements d'Atriplex halimus et de Sueda<br />

fruticosa explique l'abondance des colonies de Psammomys<br />

obesus, Gerbillidae-réservoir dont le régime<br />

alimentaire est essentiellement composé de Chenopodiaceae.<br />

Echantnlonnages<br />

L'échantillonnage des Phlébotomes a donc été réalisé<br />

le long d'itinéraires-transects selon la technique<br />

des pièges d'interception constitués de papiers 20 x 20<br />

cm imbibés d'huile de ricin (Rioux et al., 1969, 1982).<br />

Le nombre de pièges a varié selon les biotopes (encorbellements,<br />

terriers, maisons et dépendances) mais est<br />

resté généralement supérieur à 30 par station (Croset<br />

et al., 1977). Rappelons que les données de tels<br />

échantillonnages peuvent être analysées par les techniques<br />

d'ordination et de classification. Au Maroc, ces<br />

techniques ont permis de déterminer l'optimum bioclimatique<br />

de quelques 21 espèces des genres Phlebotomus<br />

et Sergentomyia (Rioux et al., 1984, 1986).<br />

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