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Revue internationale d'écologie méditerranéenne Mediterranean ...

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ecologia<br />

mediterranea<br />

Vol. 34 – 2008<br />

<strong>Revue</strong> <strong>internationale</strong> d’écologie <strong>méditerranéenne</strong><br />

<strong>Mediterranean</strong> Journal of Ecology<br />

Editor-in-Chief: Pr. Thierry Dutoit<br />

Institut méditerranéen d’écologie et de paléoécologie (IMEP) Naturalia Publications<br />

<strong>Mediterranean</strong> Institute of Ecology and Paleoecology


ecologia mediterranea<br />

Éditeur en chef : P r Thierry Dutoit<br />

UMR CNRS IRD IMEP<br />

Université d’Avignon, IUT<br />

Site Agroparc, BP 1207<br />

84911 Avignon cedex 09<br />

France<br />

Éditeurs associés (UMR CNRS 6116 IRD IMEP)<br />

D r Alex Baumel (dynamique et génétique des<br />

populations), Université Paul-Cézanne.<br />

D r Élise Buisson (écologie de la restauration, interactions<br />

biotiques), Université d’Avignon.<br />

D r Cécile Claret (écologie des invertébrés aquatiques,<br />

hydrobiologie), Université Paul-Cézanne.<br />

P r Thierry Dutoit (écologie des communautés végétales),<br />

Université d’Avignon.<br />

D r Bruno Fady (génétique des populations, écosystèmes<br />

forestiers), INRA, Avignon.<br />

P r Thierry Gauquelin (dendroécologie, écologie<br />

<strong>méditerranéenne</strong>), Université de Provence.<br />

D r Raphaël Gros (écologie et microbiologie des sols),<br />

Université Paul-Cézanne.<br />

D r Frédéric Guiter (palynologie), Université Paul-<br />

Cézanne.<br />

P r Frédéric Médail (biogéographie, biologie de la<br />

conservation). Université Paul-Cézanne.<br />

D r Jérôme Orgeas (écologie des invertébrés terrestres),<br />

Université Paul-Cézanne.<br />

D r Philippe Ponel (paléoécologie, écologie des<br />

invertébrés terrestres), CNRS, Université Paul-Cézanne.<br />

D r Isabelle Schwob (bio-indicateurs, écophysiologie<br />

végétale), Université de Provence.<br />

D r Brigitte Talon (pédo-anthracologie, écologie des<br />

écosystèmes forestiers), Université Paul-Cézanne.<br />

D r Éric Vidal (interactions biotiques faune-flore,<br />

ornithologie, mammalogie). Université Paul-Cézanne.<br />

Comité de lecture<br />

D r James Aronson, Montpellier, France<br />

P r Marcel Barbero, Marseille, France<br />

D r Margaret Brock, Armidale, Australie<br />

D r Marc Cheylan, Montpellier, France<br />

D r Max Debussche, Montpellier, France<br />

D r Glenn A. Goodfriend, Washington, États-Unis<br />

D r Patrick Grillas, Arles, France<br />

D r Joël Guiot, Marseille, France<br />

D r Richard J. Hobbs, Midland, Australie<br />

P r Serge Kreiter, Montpellier, France<br />

P r Edouard Le Floc’h, Montpellier, France<br />

P r N.S. Margaris, Mytilène, Grèce<br />

D r Carlos Ovalle, Chillàn, Chili<br />

P r Franco Pedrotti, Camerino, Italie<br />

D r Juan M. Pleguezuelos, Grenade, Espagne<br />

D r Philippe Ponel, Marseille, France<br />

D r Roger Prodon, Banyuls, France<br />

P r Dave M. Richardson, Cape Town, Afrique du Sud<br />

D r F. Xavier Sans i Serra, Université de Barcelone,<br />

Espagne<br />

P r Avi Schmida, Jérusalem, Israël<br />

D r Carlo Urbinati, Legnaro, Italie<br />

ISSN 0153-8756<br />

Instructions aux auteurs<br />

ecologia mediterranea publie des travaux de recherche<br />

originaux et des mises au point sur des sujets se rapportant<br />

à l’écologie fondamentale ou appliquée des<br />

régions <strong>méditerranéenne</strong>s, à l’exception des milieux<br />

marins. La revue exclut les articles purement descriptifs<br />

ou de systématique. ecologia mediterranea privilégie<br />

les domaines scientifiques suivants : bioclimatologie,<br />

biogéographie, écologie des communautés, biologie de<br />

la conservation, écologie de la restauration, biologie des<br />

populations, écologie génétique, écologie du paysage,<br />

écologie microbienne, écologie végétale et animale, écophysiologie,<br />

paléoclimatologie, paléoécologie. La revue<br />

accepte également la publication d’actes de colloques,<br />

d’articles de synthèse, de notes méthodologiques, de<br />

comptes rendus d’ouvrages, des résumés de thèses, ainsi<br />

que des commentaires sur les articles récemment parus<br />

dans ecologia mediterranea.<br />

Les manuscrits sont soumis à des lecteurs spécialistes<br />

du sujet, ou à des membres du Comité de lecture, ou aux<br />

éditeurs. La décision finale d’accepter ou de refuser un<br />

article relève des éditeurs. L’article proposé doit être<br />

envoyé en version électronique à thierry.dutoit@univavignon.fr<br />

(version doc ou rtf). Une fois leur article<br />

accepté, les auteurs devront tenir compte des remarques<br />

des lecteurs, puis ils renverront leur texte corrigé sous<br />

trois mois toujours sous format électronique (doc ou rtf).<br />

Passé ce délai, la seconde version sera considérée<br />

comme une nouvelle proposition. Les illustrations originales<br />

seront jointes à l’envoi. Les épreuves corrigées<br />

doivent être retournées au secrétariat de la revue sans<br />

délai. Les livres et monographies devant être analysés<br />

seront envoyés à l’éditeur en chef.<br />

TEXTE<br />

Les articles (dactylographiés en double interligne, en<br />

format A4) doivent être rédigés de préférence en français<br />

ou en anglais. Si l’article soumis n’est pas rédigé<br />

en anglais, il est demandé (en plus des résumés) une version<br />

anglaise abrégée ainsi qu’une traduction en anglais<br />

des titres des figures et tableaux. L’article doit être complet<br />

: titres français et anglais, auteur(s) et adresse(s),<br />

résumés en français et anglais (au minimum), version<br />

anglaise abrégée (si le texte n’est pas en anglais), mots<br />

clés, texte, puis remerciements, bibliographie, figures et<br />

tableaux. Le texte des articles originaux de recherche<br />

devrait normalement comporter quatre parties : introduction,<br />

méthodes, résultats, discussion. En ce qui<br />

concerne la saisie du texte, il est simplement demandé<br />

aux auteurs de distinguer clairement les titres des différents<br />

paragraphes. Les titres ne seront pas numérotés.<br />

Pour numéroter les sous-titres, éviter les lettres. Attention,<br />

l’emploi de mots soulignés est à proscrire. Les<br />

noms d’auteurs cités figureront en minuscules dans le<br />

texte comme dans la bibliographie. En français, n’utilisez<br />

les majuscules que pour les noms propres, sauf<br />

exception justifiée. Les ponctuations doubles ( : ; ? ! )<br />

sont précédées d’un espace, contrairement aux ponctuations<br />

simples ( , . ). En revanche, toutes les ponctuations<br />

sont suivies d’un espace. La mise en forme définitive<br />

du texte sera assurée par la revue.<br />

ABONNEMENT<br />

(contact : ecologia@naturalia-publications.com)<br />

1 an = 1 numéro<br />

Abonnement Frais de port Total<br />

France 20 € 3 € 23 €<br />

Europe 20 € 6 € 26 €<br />

Monde 20 € 8 € 28 €<br />

Abonnement à adresser à :<br />

SARL Transfaire<br />

Immeuble Wanad<br />

F-04250 TURRIERS<br />

Code banque Code guichet numéro de compte clé RIB<br />

19106 00839 13995626000 62<br />

Domiciliation : CA SISTERON<br />

IBAN : FR76 1910 6008 3913 9956 2600 062<br />

BIC : AGRIFRPP891<br />

AUTEURS<br />

L’adresse de chaque auteur sera indiquée avec l’adresse<br />

courriel de l’auteur pour la correspondance. Dans le cas<br />

où la publication est le fait de plusieurs auteurs, il doit<br />

être précisé lors du premier envoi la personne à qui doit<br />

être retourné l’article après lecture.<br />

RÉSUMÉS, MOTS CLÉS ET VERSION ABRÉGÉE<br />

Les résumés doivent comporter 300 mots au maximum<br />

et la version anglaise abrégée 1 000 mots (environ une<br />

page). Le nombre de mots clés est limité à six, dans la<br />

langue des résumés ; ils ne doivent généralement pas<br />

figurer dans le titre.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

La bibliographie regroupera toutes les références citées<br />

et elles seules. Les références seront rangées dans l’ordre<br />

alphabétique des auteurs et de façon chronologique. Les<br />

abréviations <strong>internationale</strong>s des titres des revues doivent<br />

être utilisées (sauf en cas de doute). Vérifier attentivement<br />

le manuscrit pour s’assurer que toutes les références<br />

citées dans le texte apparaissent bien en bibliographie<br />

et inversement.<br />

Article<br />

Andow D.A., Karieva P., Levin S.A. & Okubo A., 1990.<br />

Spread of invading organisms. J. Ecol. 4: 177-188.<br />

Ouvrage<br />

Harper J.L., 1977. Population biology of plants. London,<br />

Academic Press, 300 p.<br />

Chapitre d’ouvrage<br />

May R.M., 1989. Levels of organisation in ecology. In:<br />

Cherret J.M. (ed.), Ecological concepts. Oxford, Blackwell<br />

Scientific Public: 339-363.<br />

Actes de conférence<br />

Grootaert P., 1984. Biodiversity in insects, speciation<br />

and behaviour in Diptera. In: Hoffmann M. & Van der<br />

Veken P. (eds), Proceedings of the symposium on “Biodiversity:<br />

study, exploration, conservation”. Ghent,<br />

18 November 1992: 121-141.<br />

CITATIONS ET RENVOIS APPELÉS DANS LE TEXTE<br />

Les mots « figures » et « tableaux » annoncés dans le<br />

texte sont écrits en toutes lettres et en minuscules. Indiquer<br />

le nom d’auteur et l’année de publication (mais<br />

indiquer tous les auteurs dans la bibliographie). Exemples<br />

: « Since Dupont (1962) has shown that… », or<br />

“This is in agreement with previous results (Durand et<br />

al. 1990 ; Dupond & Dupont 1997)…”. Le numéro de<br />

page de la citation n’est mentionné que dans le cas où<br />

elle est entre guillemets. Si la publication est écrite par<br />

plus de deux auteurs, le nom du premier doit être suivi<br />

par et al.<br />

ABRÉVIATIONS, NOMENCLATURE ET MOTS LATINS<br />

L’usage d’une abréviation technique doit être précédée<br />

de sa signification lors de sa première apparition. Les<br />

codes de nomenclature doivent être respectés selon les<br />

conventions <strong>internationale</strong>s. Les mots latins doivent être<br />

mis en italiques (et al., a priori, etc.), et en particulier<br />

les noms de plantes ou d’animaux. Lors de la première<br />

apparition du nom d’une espèce, il est demandé d’y faire<br />

figurer le nom d’auteur (exemple : Olea europaea L.).<br />

FIGURES ET TABLEAUX<br />

Les figures et tableaux (précédés des légendes correspondantes<br />

sur une feuille séparée) doivent être remis<br />

séparément du texte, prêts à l’impression, sans nécessiter<br />

de réduction (donc au maximum : format 16 × 22 cm<br />

ou 8 × 22 cm). Tous les documents devant être insérés<br />

dans le texte doivent être annoncés, numérotés dans<br />

l’ordre croissant et légendés. Les tableaux informatisés<br />

ne doivent pas comporter de signes ( : ou | ) pour marquer<br />

les colonnes.<br />

TIRÉS À PART<br />

Il est fourni 25 tirés à part et un pdf par article, même<br />

lorsqu’il y a des auteurs multiples. Des tirés à part supplémentaires<br />

peuvent être obtenus à la demande : ils<br />

seront facturés.


ecologia mediterranea<br />

<strong>Revue</strong> <strong>internationale</strong> d’écologie <strong>méditerranéenne</strong><br />

<strong>Mediterranean</strong> Journal of Ecology<br />

Sommaire/Contents<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Éditorial – Editorial<br />

ecologia mediterranea en 2008,<br />

une revue d’écologie appliquée à la biologie de la conservation.<br />

T. DUTOIT (éditeur en chef) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

Structure des infrutescences et capacité fructifère<br />

de deux cytotypes de Lygeum spartum L. de l’ouest algérien.<br />

A. DJABEUR, M. KAID-HARCHE, A. M. CATESSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Étude pédoanthacologique à haute résolution spatiale de l’histoire holocène<br />

d’une forêt subalpine (Alpes du Sud, France). Données préliminaires.<br />

P. TOUFLAN, B. TALON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

Local species richness distribution at “Evolution Canyon” microsite,<br />

Mt. Carmel, Israel.<br />

T. PAVLÍC˘EK, E. NEVO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe<br />

dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran.<br />

Vol. 34 – 2008<br />

M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL,<br />

P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological<br />

and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> Area (1970-2000).<br />

L. SALVATI, M. ZITTI, T. CECCARELLI, L. PERINI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

Variabilité phénotypique de la phénologie végétative<br />

et de la biomasse d’une espèce d’intérêt écologique<br />

et économique au Maroc : Atriplex halimus L.<br />

A. HADDIOUI, M. M. OULD MOHAMED LEMINE, L. H. ZINELABIDINE, S. BOUDA . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

Distribution and phytogeographical analysis<br />

of Quercus ithaburensis ssp. macrolepis in Greece.<br />

A. PANTERA, A. M. PAPADOPOULOS, G. FOTIADIS, V. P. PAPANASTASIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Submerged macrophytes as bioindicators for pollution<br />

in Lake Mariut along the <strong>Mediterranean</strong> coast of Egypt.<br />

T. M. GALAL, E. A. M. FARAHAT, M. FAWZY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Résumés de thèses – Ph. D summaries<br />

Nathalie VAN DER PUTTEN, Audrey MARCO,<br />

Morteza DJAMALI, S. RICCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

1


Remerciements<br />

Le comité éditorial de la revue remercie les collègues<br />

qui ont participé à ce numéro pour leurs conseils,<br />

corrections et avis.<br />

D r Alain DUTARTRE, CEMAGREF, Bordeaux<br />

D r Boris FUMANAL, université de Bourgogne, Dijon<br />

D r Brigitte TALON, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

D r Bruno FADY, INRA, Avignon<br />

D r Cécile CLARET, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

D r Claude NAPOLÉONE, INRA, Avignon<br />

D r Errol VÉLA, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

D r Frédéric GUITTET, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

D r Grégory LOUCOUGARAY, CEMAGREF, Grenoble<br />

D r Jérôme ORGEAS, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

D r Martin LAVOIE, université Laval, Québec, Canada<br />

D r Michel THINON, CNRS, Marseille<br />

D r Nicolas MONTES, université de Provence, Marseille<br />

D r Pascal CAMPAGNE, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

D r Philippe PONEL, CNRS, Marseille<br />

D r Régine VERLAQUE, CNRS, Marseille<br />

D r Valérie BERTAUDIÈRE-MONTES, université de Provence, Marseille.<br />

P r Christopher CARCAILLET, École pratique des hautes études, Montpellier<br />

P r Frédéric MÉDAIL, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

P r Pierre QUEZEL, université Paul-Cézanne, Marseille<br />

P r Thierry DUTOIT, université d’Avignon, IUT<br />

P r Thierry GAUQUELIN, université de Provence, Marseille<br />

© ecologia mediterranea<br />

Fabrication : Transfaire, 04250 Turriers<br />

Imprimé en Europe


Pr Thierry DUTOIT<br />

Éditeur en chef<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Éditorial<br />

Le volume 34 de l’année 2008 d’ecologia mediterannea est le<br />

troisième volume réalisé en collaboration avec les éditions Naturalia<br />

Publications*. Suite au retard de publication accumulé depuis 2005,<br />

le nombre de contributions soumises à notre revue a<br />

considérablement diminué et il faut souligner que c’est grâce aux<br />

soumissions de nos collègues d’Afrique du Nord et de Méditerranée<br />

orientale que notre revue peut continuer à exister et sortir un<br />

fascicule par année (huit articles par fascicule). Certains collègues de<br />

l’UMR IRD CNRS Institut méditerranéen d’écologie et de paléoécologie<br />

(IMEP) se sont également considérablement mobilisés pour permettre à<br />

notre revue de continuer à paraître. Ainsi, leurs articles se trouvent<br />

disséminés dans les volumes de 2006 à 2008. Qu’ils soient ici<br />

considérablement remerciés pour leur contribution à la survie d’une<br />

revue d’écologie multilangue non indexée à l’heure où toutes les<br />

évaluations convergent vers des publications <strong>internationale</strong>s de<br />

langue anglaise. ecologia mediterranea reste en effet une revue<br />

scientifique d’écologie <strong>méditerranéenne</strong> de transfert entre écologie<br />

fondamentale et sciences de la conservation. Elle permet toujours la<br />

publication d’articles comprenant de nombreux tableaux d’inventaires<br />

en annexes qui seront des ressources de données historiques<br />

importantes dans les années futures comme en témoignent les<br />

nombreuses demandes de copies d’articles parus dans nos précédents<br />

numéros depuis 1975. Nous invitons également les étudiants ayant<br />

soutenu leur doctorat à nous envoyer le résumé de leur manuscrit<br />

afin d’en faire une information au sein de notre communauté<br />

scientifique. En effet, en plus d’une centaine d’abonnés, de nos<br />

indexations dans les bases de données Pascal du CNRS et de Biosis,<br />

ecologia mediterranea est également échangé avec plus de cinquante<br />

autres revues scientifiques dans le bassin méditerranéen !<br />

Notre objectif pour 2009 reste donc clairement de relancer le flux de<br />

soumission d’articles. Cet objectif devrait pouvoir être atteint grâce<br />

aux parutions simultanées des exemplaires papier des années 2006,<br />

2007 et 2008. De même, l’ensemble des anciens numéros a été<br />

numérisé et il devrait être en ligne dans notre futur site internet<br />

géré par l’université d’Avignon et des pays du Vaucluse. La reprise de<br />

la gestion des abonnements par Naturalia Publications et une<br />

meilleure visibilité devraient ainsi permettre une reprise plus<br />

conséquente de notre activité de valorisation des recherches en<br />

écologie <strong>méditerranéenne</strong> et leurs applications en biologie de la<br />

conservation.<br />

* http://www.naturalia-publications.com<br />

3


Structure des infrutescences<br />

et capacité fructifère<br />

de deux cytotypes de Lygeum spartum L.<br />

de l’ouest algérien<br />

Fruit structure and fructification capacity of two Lygeum spartum L.<br />

cytotypes from western Algeria<br />

Résumé<br />

L’espèce Lygeum spartum comprend en Algérie<br />

deux cytotypes : l’un diploïde à 2n = 16 et l’autre<br />

polyploïde plus largement répandu à 2n = 40.<br />

Les observations réalisées dans le cadre de cette<br />

étude ont montré que les deux cytotypes présentent<br />

des différences morphologiques telles<br />

qu’un simple examen sur le terrain permet de<br />

les distinguer. Le cytotype diploïde possède des<br />

infrutescences plus productives et dont les parties<br />

libres des lemmes sont plus courtes que<br />

celles du polyploïde ; il se rencontre dans des<br />

stations isolées des hauts plateaux (à Kheiter et<br />

à Aïn Benkhellil, localités distantes de 100 km<br />

environ). Le cytotype polyploïde présente des<br />

infrutescences de capacité reproductrice plus<br />

faible, avec un taux d’anomalies assez élevé (12<br />

à 17 %) et un pourcentage d’ovaires avortés<br />

plus élevé (21,94 % contre 9,01 %) ; il est présent<br />

aussi bien sur les hauts plateaux que dans les<br />

zones salines littorales. Nos résultats montrent<br />

que les deux cytotypes de Lygeum spartum sont<br />

bien distincts tant par leur anatomie que par<br />

leur localisation géographique. Ces données<br />

devraient faciliter l’étude de la répartition des<br />

deux cytotypes et de leur évolution respective<br />

et, ainsi, conduire à une meilleure conservation<br />

du cytotype diploïde qui semble actuellement<br />

en voie de régression et permettre une bonne<br />

gestion du polyploïde, dans le cadre du développement<br />

durable des zones arides et semiarides<br />

algériennes.<br />

Mots clés : Lygeum spartum, capacité fructifère,<br />

lemmes, diploïde, polyploïde, Algérie.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Abstract<br />

A. DJABEUR 1 , M. KAID-HARCHE 1 et A. M. CATESSON 2<br />

1. Département de biotechnologie, faculté des sciences,<br />

Université des sciences et de la technologie, Mohamed Boudiaf,<br />

BP 1505, El M’naouar, 31000 Oran, Algérie<br />

2. AAEENS, École normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75230 Paris cedex 05<br />

Adresse pour la correspondance : P r Kaid-Harche Meriem.<br />

E-mail : armoise2001@yahoo.fr<br />

Lygeum spartum, the only species of the genus<br />

Lygeum, is present in Algeria either as a diploid<br />

(2n = 16) or a polyploid (2n = 40) cytotype. Our<br />

results show that the two cytotypes differ in<br />

spikelet morphology and reproductive capacity.<br />

The diploid cytotype has more vigorous fructifications<br />

with lemmas characterized by shorter<br />

distal parts, a character which can be used for<br />

an easy recognition of the cytotype in the field.<br />

It is present only in isolated stations of the high<br />

plateaus (e. g. at Kheiter and at Aïn Benkhellil,<br />

stations 100 km apart). The polyploid cytotype,<br />

in spite of a higher number of defective fructifications<br />

(between 12 and 17%) and a higher<br />

percentage of aborted flowers (21.94% against<br />

9.01%), can be found in stations localized either<br />

in the littoral, saline region or on the semi-arid<br />

high plateaus. Thus, the two cytotypes differ by<br />

morphological, biological characters as well as<br />

by their geographical location. Further in situ<br />

observations based on the present results would<br />

lead to a better understanding of the extension<br />

potential of both cytotypes in view of better<br />

management, protection and regeneration of<br />

Lygeum spartum communities.<br />

Keywords: Lygeum spartum, fructification<br />

capacity, lemmas, diploid, polyploid, Algeria.<br />

5


A. DJABEUR, M. KAID-HARCHE, A. M. CATESSON<br />

6<br />

English short version<br />

Lygeum spartum (Poaceae), a perennial grass<br />

growing in South <strong>Mediterranean</strong> regions, is<br />

characterized by a high ecological plasticity.<br />

It is found in Algeria either on arid high<br />

plateaus or in semi-arid, saline coastal regions.<br />

In contrast with other Poaceae, each inflorescence<br />

comprises only one spikelet with one to<br />

four flowers. Mature caryopses are enclosed<br />

in a lignified hairy tube resulting from the partial<br />

coalescence of the lemmas. The structure<br />

and the reproductive capacity of these com-<br />

Figure 1 – Morphologie des infrutescences de L. spartum.<br />

A : albumen ; Ca : caryopse ; Ll : lemmes libres ; Lo : loge ; Ls : lemmes soudés ; Lv :<br />

loge vide ; Po.ex : poils externes ; Po.in : poils internes ; t : tégument du caryopse.<br />

a – Observation à la loupe binoculaire des infrutescences. (1) : cytotype diploïde<br />

de Kheiter (hauts plateaux). (2) : cytotype polyploïde d’Es-Sénia (littoral).<br />

(3) : infrutescence mal formée dépourvue de poils (sauf à la base) et dont les<br />

lemmes sont entièrement soudées.<br />

b – Observation à la loupe binoculaire d’une infrutescence à trois loges : deux<br />

pleines et une vide.<br />

c – Observation au microscope électronique à balayage d’une infrutescence à<br />

deux loges (une pleine et une vide). Avec la présence de poils courts du côté<br />

interne des lemmes.<br />

d – Observation au microscope électronique à balayage d’une infrutescence à<br />

trois loges pleines (inflorescence à trois fleurs fécondées).<br />

plex dispersal units are still poorly understood<br />

although the knowledge would be of great<br />

help for determining the extension potential,<br />

analysing the biodiversity of this key species<br />

of steppic plant communities and sustaining<br />

development of regions threatened by desertification<br />

and other ecological disasters.<br />

Previous studies (Benmansour & Kaid-<br />

Harche 2001) demonstrated the presence of<br />

two cytotypes in Algeria: a diploid one (2n =<br />

16) growing on an arid high plateaus station<br />

at Kheiter and a polyploid one (2n = 40)<br />

growing in the littoral zone at Es-Sénia. Fruc-<br />

Figure 1 – Morphology of L. spartum mature spikelets.<br />

A: endosperm; Ca: caryopse; Ll: free distal part of the<br />

lemmas; Lo: loculus; Ls: coalescent basal parts of lemmas;<br />

Lv: empty cavity; Po.ex.: external hairs; Po.in.: internal hairs;<br />

t: caryopse tegument.<br />

a – Mature spikelets. (1): spikelet from Kheiter (2n = 16) on<br />

the high plateaus; (2): spikelet from Es-Sénia in the littoral<br />

zone; (3): defective spikelet.<br />

b – Transverse section of a mature spikelet with three loculi:<br />

one empty, two with caryopses.<br />

c and d – Transverse sections of mature spikelets observed<br />

with a scanning electron microscope: one caryopse and one<br />

empty loculus in c, three caryopses in d.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Structure des infrutescences et capacité fructifère de deux cytotypes de Lygeum spartum L. de l’ouest algérien<br />

tifications of the two Lygeum cytotypes were<br />

compared. Mature spikelets used in the present<br />

study were harvested in each station from<br />

about one hundred clumps of Lygeum during<br />

the years 1993, 1997, 1999 and 2002. Mature<br />

spikelets reaching about 2 cm in length were<br />

covered with long silky hairs. Lemmas were<br />

fused together at basis, the distal parts remaining<br />

free. Defective spikelets with only a few,<br />

short hairs and/or entirely fused lemmas were<br />

found (Figure 1 a). The percentage of defective<br />

mature spikelets was significantly higher<br />

in the littoral cytotype (Figure 2). In normal<br />

Longueur (cm)<br />

2<br />

1,8<br />

1,6<br />

1,4<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

%<br />

1993 1997 1999 2002 1993 1997 1999 2002<br />

99,6 0,4<br />

cytotype 2n = 16<br />

99,3 0,7<br />

99,0 1,0<br />

99,5 0,5<br />

86,4 13,6<br />

spikelets, the length of the free distal parts of<br />

the lemmas also differed between the two<br />

cytotypes. They were nearly four times<br />

shorter in plants growing at Kheiter, on the<br />

high plateau (mean length, 0.31 cm) than in<br />

plants from the littoral station (mean length,<br />

1.3 cm). Normal mature spikelets presented<br />

one to four loculi each corresponding to one<br />

of the spikelet flowers (Figure 1 b, c, d). In<br />

both cytotypes, most spikelets contained<br />

either two (in about 50% of samples) or three<br />

(in about 44% of samples) loculi (Figure 4).<br />

A mature caryopse was present in most loculi,<br />

85,9 14,1<br />

cytotype 2n = 40<br />

1993 1997 1999 2002 1993 1997 1999 2002<br />

cytotype 2n = 16 cytotype 2n = 40<br />

% des inf. normales % des inf. mal formées<br />

85,2 14,8<br />

88,0 12,0<br />

Figure 2 – Longueur moyenne des parties<br />

libres des lemmes des<br />

infrutescences dans les deux<br />

cytotypes de L. spartum.<br />

Les valeurs en abscisses<br />

correspondent aux années de<br />

récolte et l’échelle verticale<br />

indique les écarts types.<br />

Figure 2 – Length (mean value) of the free<br />

distal parts of lemmas:<br />

comparison between the two<br />

cytotypes of L. spartum. 1993,<br />

1997, 1999, 2002 : harvest years;<br />

standard deviation indicated by<br />

vertical bars.<br />

Figure 3 – Pourcentage des infrutescences<br />

normales (en blanc) et mal<br />

formées (en gris) dans les deux<br />

cytotypes de L. spartum.<br />

Les valeurs en abscisses<br />

correspondent aux années<br />

de récolte.<br />

Figure 3 – Relative percent of normal (in<br />

white) and defective (in grey)<br />

mature spikelets: comparison<br />

between the two cytotypes, at<br />

Kheiter (2n = 16) and at Es-Sénia<br />

(2n = 40). 1993, 1997, 1999, 2002 :<br />

harvest years.<br />

7


A. DJABEUR, M. KAID-HARCHE, A. M. CATESSON<br />

Figure 4 – Variation du nombre de loges par<br />

infrutescence (en % du nombre<br />

total d’infrutescences) dans les<br />

deux cytotypes du L. spartum.<br />

Les valeurs en abscisses<br />

correspondent aux années de<br />

récolte.<br />

Figure 4 – Relative number of mature<br />

spikelets with one, two, three<br />

and four loculi in percent of the<br />

total number of spikelets, in the<br />

two cytotypes of L. spartum.<br />

1993, 1997, 1999, 2002 : harvest<br />

years.<br />

Figure 5 – Pourcentage du nombre de loges<br />

vides (en gris) et pleines (en<br />

blanc) au cours des 4 années<br />

d’étude dans les deux cytotypes<br />

de Lygeum spartum.<br />

Figure 5 – Relative percent of empty (in<br />

grey) or full (in white) loculi in<br />

mature spikelets from the two<br />

cytotype high plateaus (2n = 16)<br />

and littoral zone (2n = 40).<br />

8<br />

but some loculi were crushed and empty due<br />

to flower or young fruit abortion. The percentage<br />

of empty loculi (Figure 5) was significantly<br />

higher in the littoral cytotype (about<br />

22%) than in the Kheiter plants (around 8%).<br />

These results show the existence of two distinct<br />

taxa (2n = 16 and 2n = 40). They suggest<br />

that the diploid plants growing on the<br />

high plateaus have better reproductive potentialities,<br />

i.e. less defective spikelets and less<br />

abortive ovaries, than the polyploid plants<br />

from the littoral station. However, according<br />

to Benmiloud (2003), diploid plants were<br />

%<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

%<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

1,9<br />

49,4 46,5<br />

2,2<br />

4,3<br />

50,1 44,2<br />

1,4<br />

4,5<br />

48,3 45,7<br />

1,5<br />

found only in some locations of the Algerian<br />

high plateaus at Kheiter and at Aïn Benkhellil,<br />

stations which are 100 km apart, while polyploid<br />

plants were harvested both in the littoral<br />

zone and in several stations of the high<br />

plateaus, but not at Kheiter or at Aïn Benkhellil.<br />

This suggests that polyploid plants<br />

might be actually expanding due to higher<br />

vegetative multiplication and adaptative<br />

potentialities although their reproductive<br />

capacity is slightly lower than that of the<br />

diploid cytotype.<br />

4,7<br />

52,4 40,5<br />

2,4<br />

1993 1997 1999 2002 1993 1997 1999 2002<br />

cytotype 2n = 16 cytotype 2n = 40<br />

% 1 loge % 2 loges % 3 loges % 4 loges<br />

13,69<br />

86,31<br />

6,59<br />

93,41<br />

7,23<br />

92,77<br />

1993 1997 1999 2002 1993 1997 1999 2002<br />

cytotype 2n = 16<br />

8,5<br />

91,5<br />

loges pleines loges vides<br />

0,3<br />

59,2 37,3<br />

3,2<br />

15,34<br />

84,66<br />

1,1<br />

46,9 47,2<br />

4,8<br />

24,54<br />

75,46<br />

2,5<br />

42,2 49,2<br />

6,1<br />

30,31<br />

69,69<br />

cytotype 2n = 40<br />

1,3<br />

52,7 41,8<br />

4,2<br />

17,58<br />

82,42<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Introduction<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Structure des infrutescences et capacité fructifère de deux cytotypes de Lygeum spartum L. de l’ouest algérien<br />

Lygeum spartum L. encore appelé Sparte est<br />

une Poacée vivace répandue dans plusieurs<br />

pays du bassin méditerranéen ; en Algérie il<br />

constitue un élément dominant de la steppe<br />

algérienne, et y occupe une aire étendue, estimée<br />

à 3 millions d’hectares ; il croît sur des<br />

sols sableux et des sols salins, dans les étages<br />

bioclimatiques aride et semi-aride. De ce fait,<br />

il constitue un élément important dans l’équilibre<br />

du milieu et dans la lutte contre la désertification<br />

(Le Houérou 1986 ; Barbero & Quézel<br />

1995). Le L. spartum est également une<br />

plante fourragère appréciée par le bétail. Il<br />

pourrait aussi être, comme l’Alfa (Stipa tenacissima<br />

L.), une source de pâte à papier. En<br />

effet, les travaux de Harche et al. (1990) ont<br />

montré que les feuilles de Sparte possèdent un<br />

tissu fibreux à parois riches en composés<br />

polysaccharidiques, pouvant donner de la pâte<br />

à papier.<br />

Le double intérêt, écologique et économique,<br />

du Sparte nous a incités à étudier ses infrutescences<br />

et leur capacité fructifère. Dans les<br />

conditions naturelles cette plante se régénère<br />

essentiellement par voie végétative, grâce à<br />

son rhizome comme la plupart des Poacées<br />

vivaces. Toutefois, la production des infrutescences,<br />

dont la structure a été peu étudiée jusqu’ici<br />

(Quézel & Santa 1962 ; Ozenda 1985),<br />

semble relativement importante. La fertilité<br />

des graines mériterait aussi d’être étudiée.<br />

Selon Willis (1980), Lygeum spartum L. est<br />

un genre monospécifique. Des études cytogénétiques<br />

(Benmansour & Kaid-Harche 2001)<br />

ont montré l’existence de deux niveaux de<br />

ploïdie, 2n = 40 et 2n = 16. Le premier cytotype<br />

polyploïde (2n = 40) est largement répandu<br />

en Algérie (Benmiloud 2003), sa présence<br />

a été aussi signalée en Égypte<br />

(Ramanujam 1938) et en Espagne (Lorenzo-<br />

Andreu & Garcia-Santez 1950). Par contre, le<br />

deuxième cytotype diploïde (2n = 16) récemment<br />

trouvé, semble localisé sur les hauts plateaux<br />

algériens, uniquement à Aïn Benkhellil<br />

et à Kheiter, deux stations distantes de 100 km<br />

environ et situées dans l’étage bioclimatique<br />

aride (Benmansour & Kaid-Harche 2001 ;<br />

Benmiloud 2003).<br />

À l’heure actuelle, nous ne possédons aucune<br />

donnée précise sur les capacités reproductrices<br />

de ces deux cytotypes. Or, de telles<br />

informations sont indispensables pour évaluer<br />

les potentialités d’extension du Lygeum spartum<br />

dans son aire naturelle et donc prétendre<br />

à une meilleure gestion de ce végétal qui<br />

constitue un élément important de la biodiversité<br />

à préserver et à valoriser dans le cadre<br />

du programme du développement durable. Ce<br />

genre présente, en outre, un très grand intérêt<br />

scientifique puisqu’il s’agit d’un groupe très<br />

singulier et marginal : tribu des Lygeae. En<br />

effet, contrairement aux autres Poacées<br />

chaque inflorescence comprend un épillet<br />

constitué d’une à quatre fleurs. À maturité les<br />

caryopses sont inclus dans un tube lignifié<br />

recouvert de longs poils soyeux résultant de<br />

la soudure partielle des lemmes (Ozenda<br />

1985).<br />

L’objectif de ce travail est donc d’étudier et<br />

de comparer la morphologie, la structure et la<br />

capacité fructifère des infrutescences produites<br />

par les deux cytotypes présents sur le<br />

sol algérien.<br />

Tableau 1 – Variabilité des caractères morphologiques des infrutescences des deux cytotypes<br />

de L. spartum durant les quatre années d’études.<br />

Table 1 – Variability of the morphological characters of the mature spikilets of both cytotypes<br />

of L. spartum during the four years of studies.<br />

Cytotype diploïde Cytotype polyploïde<br />

2n = 16 2n = 40<br />

Longueur des parties libres des lemmes (cm) 0,31 ± 0,003 1,30 ± 0,06<br />

Infrutescences normales (%) 99,35 ± 0,26 86,37 ± 1,19<br />

Infrutescences mal formées (%) 0,65 ± 0,26 13,62 ± 1,19<br />

Infrutescences à une loge (%) 1,87 ± 0,50 4,57 ± 1,21<br />

Infrutescences à deux loges (%) 50,05 ± 1,73 50,25 ± 7,35<br />

Infrutescences à trois loges (%) 44,22 ± 2,66 43,87 ± 5,38<br />

Infrutescences à quatre loges (%) 3,85 ± 1,31 1,30 ± 0,91<br />

Loges vides (%) 9,00 ± 3,22 21,94 ± 6,82<br />

Loges pleines (%) 90,99 ± 3,22 78,06 ± 6,82<br />

9


A. DJABEUR, M. KAID-HARCHE, A. M. CATESSON<br />

10<br />

Matériel et méthodes<br />

Matériel<br />

Les infrutescences du L. spartum qui ont fait<br />

l’objet de ce travail ont été récoltées en 1993,<br />

1997, 1999 et 2002. Les prélèvements ont été<br />

effectués au hasard sur 100 touffes par population<br />

poussant dans les conditions naturelles<br />

et bien dispersées dans les stations de récoltes<br />

des deux cytotypes. La race polyploïde à 2n<br />

= 40 se rencontre sur le littoral oranais, dans<br />

l’étage bioclimatique semi-aride tempéré, sur<br />

un sol gypseux, halomorphe, ayant un pH<br />

basique (Aimé 1988). La position géographique<br />

de la station d’échantillonnage à Es-<br />

Sénia est la suivante : latitude : 35 o 38’ N ;<br />

longitude : 00 o 36’W ; altitude : 90 mètres. Le<br />

cytotype diploïde (2n = 16) croît sur les hauts<br />

plateaux à Kheiter (Benmansour & Kaid-<br />

Harche 2001), dans l’étage bioclimatique<br />

aride à hiver froid et frais (Le Houérou 1995).<br />

Le sol est halomorphe, de texture sablo-limoneuse,<br />

avec un pH basique (Aïdoud 1983). La<br />

position géographique de cette station de prélèvement<br />

est la suivante : latitude : 34 o 09’ N ;<br />

longitude : 00 o 04’ E ; altitude : 1 000 mètres.<br />

Méthodes<br />

Au cours de l’échantillonnage deux sortes<br />

d’infrutescences ont été observées : des infrutescences<br />

à maturité complète que nous avons<br />

appelées infrutescences normales et des infrutescences<br />

présentant un développement<br />

incomplet se traduisant par une déformation<br />

morphologique, l’absence de poils et de<br />

caryopses (infrutescences avortées). L’étude<br />

morphologique de ces infrutescences a été<br />

réalisée à la loupe binoculaire et au microscope<br />

électronique à balayage. Le nombre<br />

d’infrutescences mal formées et le nombre<br />

moyen de loges pleines (contenant des<br />

caryopses) et de loges vides ont été évalués<br />

sur 1 000 infrutescences par cytotype. La longueur<br />

de la moitié libre des lemmes a été<br />

mesurée sur 500 infrutescences par cytotype.<br />

Les tests statistiques ont été réalisés par analyse<br />

de variance (ANOVA) au risque α = 0,05,<br />

à l’aide du logiciel de statistique “Statistical<br />

Package for Social Sciences SPSS”.<br />

Résultats<br />

Observation morphologique<br />

des infrutescences<br />

L’observation à l’œil nu montre que les infrutescences<br />

libérées de leur spathe sont de<br />

forme allongée, mesurant plus de 2 cm de<br />

long et recouvertes de poils ; les parties terminales<br />

des lemmes sont libres (figure 1 a).<br />

Les coupes transversales réalisées dans la<br />

moitié inférieure des infrutescences montrent<br />

que les lemmes sont parfaitement soudées et<br />

relativement épaisses, tapissées de longs poils<br />

soyeux à l’extérieur et de poils courts à l’intérieur<br />

(figure 1 b, c, d).<br />

Longueur moyenne<br />

des parties libres des lemmes<br />

L’analyse des résultats (figure 2) montre que<br />

les parties libres des lemmes du cytotype<br />

diploïde provenant des hauts plateaux 2n = 16<br />

(station de Kheiter) ont une longueur<br />

moyenne de 0,31 cm. De plus, la différence<br />

observée entre les récoltes des quatre années<br />

étudiées n’est pas significative (p = 0,853 ;<br />

F=0,262 ; ddl = 3). Les parties libres des<br />

lemmes sont nettement plus grandes dans la<br />

population polyploïde du littoral, avec une<br />

longueur moyenne de 1,3 cm sur les quatre<br />

années d’observation, soit une mesure environ<br />

quatre fois supérieure à celle des<br />

diploïdes. La différence observée entre les<br />

deux cytotypes est hautement significative<br />

(p = 0,0001 ; F = 47,99 ; ddl = 1).<br />

Une différence significative (p = 0,0001 ; F =<br />

29,50 ; ddl = 3) est obtenue entre les récoltes<br />

des diverses années pour la population littorale,<br />

contrairement à ce qui a été observé pour<br />

celle des hauts plateaux.<br />

Pourcentage des infrutescences<br />

mal formées<br />

À ce niveau, les deux cytotypes diffèrent nettement.<br />

Le cytotype polyploïde (2n = 40) du<br />

littoral produit un pourcentage plus élevé<br />

d’infrutescences mal formées par rapport à<br />

celui de la station des hauts plateaux (2n =<br />

16), quelle que soit l’année de récolte considérée<br />

(Figure 3). Le cytotype diploïde présente<br />

peu d’anomalies, entre 0,4 % (en 1993)<br />

et 1 % (en 1999). Par contre, chez les plantes<br />

polyploïdes, le taux d’anomalies se situe entre<br />

12 % (en 2002) et 17,8 % (en 1999). Le test<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Structure des infrutescences et capacité fructifère de deux cytotypes de Lygeum spartum L. de l’ouest algérien<br />

statistique par l’analyse de variance montre<br />

une différence hautement significative entre<br />

les deux cytotypes (p = 0,0001 ; F = 405,54 ;<br />

ddl = 1).<br />

Nombre moyen de loges<br />

(nombre de fleurs) par infrutescence<br />

Les infrutescences à 2 et 3 loges dominent largement<br />

dans les deux cytotypes (figure 4).<br />

Dans le cas des infrutescences à 2 loges la<br />

moyenne globale sur les quatre années atteint<br />

50,05 % pour les échantillons des hauts plateaux<br />

et 50,26 % pour ceux du littoral. Ces<br />

valeurs sont respectivement de 44,22 % et<br />

43,87 % pour les infrutescences à 3 loges. La<br />

différence observée entre les deux types<br />

d’infrutescences n’est pas significative<br />

(p = 0,963 ; F = 0,002 ; ddl = 1) pour les deux<br />

loges, et (p = 0,919 ; F = 0,011 ; ddl = 1) pour<br />

les trois loges.<br />

Les pourcentages d’infrutescences à une loge<br />

et à quatre loges restent très faibles (figure 4).<br />

Cependant, la différence entre les deux stations<br />

est significative pour les infrutescences<br />

à une loge (p = 0,01 ; F = 16,09 ; ddl = 1) et<br />

à quatre loges (p = 0,007 ; F = 19,09 ; ddl = 1),<br />

les premières (à une loge) sont plus importantes<br />

chez le cytotype polyploïde (4,57 %)<br />

alors qu’elles ne se rencontrent que dans<br />

1,9 % des cas chez le cytotype diploïde. Inversement,<br />

les infrutescences à quatre loges sont<br />

plus importantes chez le cytotype diploïde<br />

(3,85 % contre 1,3 % chez le polyploïde).<br />

Fructification<br />

Les loges vides correspondent à des ovaires<br />

ou à des fruits avortés précocement. Le pourcentage<br />

de loges vides du cytotype polyploïde<br />

du littoral (21,94 %) est bien supérieur à celui<br />

du cytotype diploïde des hauts plateaux<br />

(9,01 %). Les taux des caryopses bien formés<br />

sont donc supérieurs chez le cytotype diploïde<br />

(90,99 contre 78,06) (figure 5). La différence<br />

observée entre les deux cytotypes est significative<br />

(p = 0,02 ; F = 9,82 ; ddl = 1).<br />

Discussion et conclusion<br />

Des analyses cytogénétiques récentes ont<br />

révélé l’existence, en Algérie, de deux cytotypes<br />

chez le L. spartum : à 2n = 16 sur les<br />

hauts plateaux et à 2n = 40 sur le littoral ora-<br />

nais (Benmansour & Kaid-Harche 2001). Les<br />

deux populations étudiées sont également<br />

caractérisées par des différences significatives<br />

dans les pourcentages d’oses neutres, d’acides<br />

uroniques et d’acide cinnamique présents dans<br />

les parois des poils des infrutescences (Zeriahène<br />

et al. 1998 et 2003). Le travail actuel met<br />

en évidence des différences très nettes entre<br />

les deux cytotypes, concernant la morphologie<br />

des infrutescences et leur capacité fructifère.<br />

Le cytotype polyploïde se distingue morphologiquement<br />

du cytotype diploïde par une<br />

plus grande longueur de la partie libre de ses<br />

lemmes : 1,3 cm contre 0,3 cm. Battandier &<br />

Trabut (1895) puis Maire (1953) avaient<br />

signalé la présence de deux variétés chez le<br />

Lygeum spartum L. : var. longispathum et var.<br />

genuinum distinctes par la longueur des<br />

lemmes des spathes et des anthères. Nos<br />

observations apportent une précision sur la<br />

longueur des parties libres des lemmes, ils<br />

permettent de suggérer que la variété longispathum<br />

proposée par Battandier & Trabut<br />

(1895) et Maire (1953) correspond au polyploïde,<br />

polymorphe décrit dans ce travail. Il<br />

serait intéressant de vérifier si le cytotype<br />

diploïde correspond à la variété genuinum. La<br />

différence morphologique observée entre les<br />

deux cytotypes, très précieuse pour les futures<br />

prospections, permet de différencier sur le terrain<br />

les deux cytotypes qui apparaissent<br />

comme des taxons bien distincts par une<br />

remarquable stabilité de leurs caractères morphologiques.<br />

Les infrutescences des diploïdes<br />

récoltés à Kheiter ont des pourcentages de<br />

malformations et de loges vides significativement<br />

plus faibles que ceux observés sur les<br />

individus polyploïdes (respectivement 0,4-1 %<br />

contre 12-17,8 % et 7,97 % contre 21,94 %).<br />

Ces données suggèrent un investissement dans<br />

la reproduction par graines légèrement plus<br />

faible du cytotype polyploïde.<br />

L’intérêt de ces résultats, du point de vue fondamental,<br />

est de mettre en relief des caractères<br />

propres à chacun des deux cytotypes de<br />

l’espèce L. spartum. Ces nouvelles données<br />

suggèrent l’existence d’un phénomène de spéciation<br />

dont l’étude mérite d’être réalisée. Des<br />

investigations plus détaillées sur la répartition<br />

géographique des deux taxons et sur leur plasticité<br />

écologique semblent aussi très nécessaires.<br />

L’aire du diploïde paraît être limitée à<br />

quelques stations des hauts plateaux algériens<br />

: Kheiter et à Aïn Benkhellil, deux localités<br />

distantes de 100 km (Benmiloud 2003).<br />

L’aire de répartition du cytotype polyploïde<br />

est beaucoup plus vaste puisqu’on le ren-<br />

11


A. DJABEUR, M. KAID-HARCHE, A. M. CATESSON<br />

12<br />

contre en divers lieux du pourtour méditerranéen.<br />

En Algérie, il croît sur le littoral oranais<br />

(Benmansour & Kaid-Harche 2001), et dans<br />

plusieurs stations des hauts plateaux (Aïn<br />

Sefra, Sétif, El-Bayadh, Djelfa, Aflou, Biskra,<br />

Constantine) (Benmiloud 2003 ; Abdedaim<br />

2006 ; Djabeur 2007 observations non<br />

publiées). La polyploïdie est un phénomène<br />

très répandu chez les plantes puisqu’elle<br />

affecte 70 % environ des Phanérogames. L’extension<br />

des polyploïdes au détriment des<br />

diploïdes semble jouer un rôle majeur dans<br />

leur évolution et diversification (Raicu 1976 ;<br />

Briggs & Walters 1997 ; Otto & Whitton<br />

2000). Dans le cas du L. spartum, le diploïde<br />

très peu dynamique semble pourtant posséder<br />

une capacité de fructification meilleure que<br />

celle du polyploïde. Il serait donc intéressant<br />

de comparer pour les deux cytotypes les pourcentages<br />

de germination et les taux de survie<br />

des plantules. Comme la majorité des Poacées<br />

polyploïdes, ce dernier taxon paraît investir<br />

davantage dans la multiplication végétative<br />

que dans la reproduction par graines pour<br />

assurer son expansion géographique. Il reste<br />

aussi à résoudre le problème de l’origine de<br />

ces 2 nombres chromosomiques, assez rares<br />

chez les Poacées, surtout le niveau exact de<br />

polyploïdie du cytotype à 2n = 40, en recherchant<br />

les cytotypes intermédiaires.<br />

Cet aspect des recherches offre également un<br />

intérêt appliqué dans le cadre du développement<br />

durable en zones arides et semi-arides<br />

algériennes. Le cytotype diploïde qui risque<br />

de se trouver dominé par le polyploïde plus<br />

compétitif mérite d’être protégé afin de maintenir<br />

la biodiversité du territoire. Par contre,<br />

une meilleure connaissance de la plasticité<br />

écologique du cytotype polyploïde devrait<br />

aider à la valorisation et à la gestion de cette<br />

espèce qui constitue un élément important<br />

dans la lutte contre la désertification des hauts<br />

plateaux algériens.<br />

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plants growing in two different biotopes. Sciences<br />

et technologie C., 20: 57-59.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Étude pédoanthacologique<br />

à haute résolution spatiale<br />

de l’histoire holocène d’une forêt<br />

subalpine (Alpes du Sud, France).<br />

Données préliminaires<br />

Résumé<br />

L’analyse des charbons de bois piégés dans les<br />

sols d’une forêt mixte de mélèze (Larix decidua<br />

Mill.) et de pin cembro (Pinus cembra L.) de la<br />

haute vallée du Guil (Queyras, Hautes-Alpes), a<br />

été entreprise pour en retracer l’histoire. Un<br />

échantillonnage à haute résolution spatiale<br />

(cinq fosses par parcelle de 0,5 ha) a été mené<br />

dans le but de tester l’homogénéité des résultats<br />

sur une parcelle de surface restreinte. Les<br />

premiers résultats obtenus ont révélé une forte<br />

hétérogénéité spatiale de l’enregistrement taxinomique<br />

et des quantités de charbons contenus<br />

dans les sols. Les dates radiocarbone obtenues<br />

montrent que Pinus cembra est présent sur le<br />

site depuis 7 600 cal et que Larix decidua a été<br />

enregistré dès 6 060 cal. BP. Le mélèze, essence<br />

dominante dans l’ensemble des enregistrements<br />

anthracologiques, a très certainement bénéficié,<br />

à partir de la seconde moitié de l’Holocène, de<br />

l’influence des pratiques pastorales passées.<br />

Mais aujourd’hui, avec l’abandon de ces pratiques,<br />

la dynamique de la végétation tend à<br />

modifier la structure forestière en faveur du pin<br />

cembro, modifiant ainsi le paysage à l’échelle du<br />

versant.<br />

Mots clés : charbons de bois, Holocène,<br />

étage subalpin, perturbation, Larix decidua,<br />

Pinus cembra.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Abstract<br />

Soil charcoal analysis (pedoanthracology) in an<br />

ancient larch forest in the upper Guil valley<br />

(French Alps, Queyras) allows us to propose a<br />

reconstitution of the ancient woodland. This<br />

preliminary research comprises high-resolution<br />

spatial sampling (five pits per 0.5 ha) where the<br />

aim was to assess the homogeneity of the<br />

results obtained by charcoal analysis at a small<br />

scale. The results demonstrate heterogeneous<br />

patterns of charcoal distribution in terms of<br />

quantities and anthracological assemblages. The<br />

radiocarbon dates obtained demonstrate that<br />

arolla pine (Pinus cembra) has been present<br />

since 7600 cal. BP and that larch (Larix decidua)<br />

was present in the area from c. 6 061 cal. BP.<br />

Influenced by anthropogenic practices, the larch<br />

forest cover increased since the second half of<br />

the Holocene. However, today, owing to the<br />

abandonment of pastoral practices, the arolla<br />

pine has become dominant as it is favoured by<br />

vegetation dynamics, thus modifying forest<br />

structure and landscape.<br />

Philippe TOUFLAN, Brigitte TALON<br />

Institut méditerranéen d’écologie et de paléoécologie,<br />

IMEP CNRS 6116, bâtiment Villemin, Europôle de l’Arbois<br />

BP 80, 13545 Aix-en-Provence cedex 04, France<br />

philippe.touflan@etu.univ-cezanne.fr<br />

brigitte.talon@univ-cezanne.fr<br />

Keywords: Charcoal analysis, Disturbances,<br />

Holocene, Larix decidua, Pinus cembra,<br />

subalpine stage.<br />

13


PHILIPPE TOUFLAN, BRIGITTE TALON<br />

14<br />

Introduction<br />

La richesse et la composition spécifiques des<br />

écosystèmes forestiers résultent non seulement<br />

de la combinaison d’événements paléogéographiques,<br />

climatiques et écologiques,<br />

mais aussi d’une emprise humaine ancienne<br />

et omniprésente. Les conséquences de ces<br />

activités sont considérables sur la végétation<br />

avoisinant les peuplements humains (Clark et<br />

al. 1989 ; Barbero et al. 1990 ; Carcaillet<br />

1998 ; Carcaillet et al. 1998). De nouvelles<br />

données archéologiques (Walsh et al. 2005 ;<br />

Walsh & Richer 2006) situent les premières<br />

installations humaines dans les Alpes au Mésolithique<br />

(10 200-9 000 BP). Ces incursions<br />

en altitude sont souvent saisonnières et le<br />

reflet de l’exploitation du potentiel cynégétique<br />

du milieu alpin par des groupes de chasseurs<br />

(Bouby & Billaud 2001). L’occupation<br />

permanente de ces espaces est sans doute plus<br />

tardive et il faut parfois attendre l’âge du<br />

bronze (3 000-3 500 BP) pour voir apparaître<br />

les premières traces d’installations humaines<br />

durables (Barge et al. 1998 ; Leveau & Martinez<br />

2002). Les données palynologiques ont<br />

mis en évidence un important changement de<br />

végétation coïncidant avec les premières<br />

traces d’occupation et d’exploitation des<br />

milieux montagnards entre le Néolithique<br />

final et l’âge du bronze (Fauquette & Talon<br />

1995 ; Muller et al. 2006 ; Walsh & Richer<br />

2006). Pour la période Holocène, l’analyse<br />

des perturbations générées par les activités<br />

anthropiques (pastoralisme, brûlis, etc.) est<br />

donc essentielle pour comprendre les processus<br />

écologiques qui ont contribué à façonner<br />

les écosystèmes et à déterminer la composition<br />

des communautés végétales actuelles<br />

(Pons & Thinon 1987 ; Talon et al. 1998 ; Thinon<br />

& Talon 1998 ; Tinner et al. 1998).<br />

Aujourd’hui les gestionnaires constatent que<br />

la dynamique engendrée par l’abandon de certaines<br />

pratiques agricoles pluriséculaires telles<br />

que le pastoralisme provoque une forte augmentation<br />

du couvert forestier dans les Alpes.<br />

Les gestionnaires s’interrogent à juste titre sur<br />

l’évolution à long terme des systèmes forestiers<br />

d’aujourd’hui, qui ont été contraints par<br />

des siècles d’influences anthropiques. Pour<br />

orienter les choix de gestion forestière dans<br />

une optique de développement durable et surtout<br />

pour apporter des éléments précieux sur<br />

des questions aussi controversées que la naturalité<br />

des forêts, la végétation potentielle des<br />

milieux ou l’état de référence des écosys-<br />

tèmes (Ehrlich 1996 ; Norton 1996), les<br />

témoignages paléoécologiques sont indispensables.<br />

Des études ont montré que l’accumulation de<br />

combustible au sein des forêts conduit inexorablement<br />

à sa combustion lors d’incendies<br />

(Cyr et al. 2005 ; Tinner et al. 2005). Ces<br />

incendies enrichissent les sols en charbons de<br />

bois, qui sont le reflet de la végétation<br />

ligneuse incendiée. La pédoanthracologie, qui<br />

a pour objet l’analyse des charbons de bois<br />

dans les sols, permet d’apporter une information<br />

locale sur les variations de composition<br />

floristique ligneuse au cours du temps, permettant<br />

ainsi d’aborder la question de la végétation<br />

potentielle de ces milieux (Carcaillet &<br />

Thinon 1996 ; Talon et al. 2005).<br />

Toutefois, les enregistrements pédoanthracologiques<br />

sont issus de sols soumis à de fortes<br />

perturbations qui ne permettent pas de les<br />

considérer comme des milieux stratifiés au<br />

même titre que les milieux sédimentaires.<br />

C’est pourquoi il est nécessaire de s’appuyer<br />

sur des datations 14C pour tenter de reconstruire<br />

les variations de la composition floristique<br />

ligneuse au cours du temps. Mais le<br />

caractère reproductible de ces enregistrements<br />

nous permet d’en tester la variabilité locale.<br />

Dans le but de tester cette variabilité, nous<br />

avons réalisé plusieurs prélèvements sur une<br />

parcelle de 0,5 ha. Nous présentons ici les<br />

résultats de l’analyse pédoanthracologique<br />

d’une forêt subalpine. Nos objectifs sont :<br />

1) de tester la qualité de la résolution spatiale<br />

des données pédoanthracologiques en multipliant<br />

les prélèvements sur une surface restreinte,<br />

2) d’aborder les variations de la composition<br />

floristique ligneuse des parcelles au<br />

cours de l’Holocène, à l’aide de datations<br />

AMS obtenues à partir des charbons extraits<br />

de l’analyse pédoanthracologique.<br />

Matériels et méthodes<br />

Site d’étude<br />

Le Queyras est un petit massif situé au sudest<br />

du Briançonnais (figure 1), compris dans<br />

les Alpes internes sud-occidentales (Ozenda<br />

1985). Bordé par des crêtes et des sommets<br />

élevés (2 800 à 3 300 m d’altitude), il forme<br />

un bassin intérieur tourné vers l’ouest, sculpté<br />

par les eaux et les glaciers s’écoulant vers la<br />

Durance. Les vallées du Queyras oriental sont<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Étude pédoanthacologique à haute résolution spatiale de l’histoire holocène d’une forêt subalpine (Alpes du Sud, France)<br />

creusées majoritairement dans les schistes lustrés<br />

(zone de schistes lustrés piémontais),<br />

alors que la moitié ouest est constituée de calcaires<br />

compacts (Lemoine & Tricart 1988).<br />

Le Queyras reçoit des précipitations très affaiblies.<br />

La plus grande partie du territoire de la<br />

vallée est marquée par une sécheresse qui<br />

augmente à l’extrême les contrastes de températures<br />

liés à l’altitude. Les données de la<br />

station météorologique de Saint-Véran<br />

(2 115 m) indiquent que la moyenne des températures<br />

du mois le plus froid (février) est de<br />

– 3 o C, alors que la moyenne des températures<br />

du mois le plus chaud (juillet) est de + 13 o C.<br />

Le régime pluviométrique indique un creux<br />

estival et un maximum de précipitations à<br />

l’automne, pour une moyenne annuelle de<br />

900 mm. Le massif du mont Viso jouit aussi<br />

d’un apport d’humidité en provenance de la<br />

plaine du Pô, par le biais de la « nebbia »,<br />

sorte de brouillard local. La couverture forestière<br />

représente un tiers de la surface du parc<br />

naturel régional du Queyras et est majoritairement<br />

constituée d’essences telles que Pinus<br />

cembra L., Larix decidua Mill., Pinus unci-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

nata Miller ex. Mirbel, Pinus sylvestris L.,<br />

Abies alba Mill. et Picea abies (L.) Karst.<br />

(Ozenda 1985).<br />

La forêt de Praroussin<br />

La forêt de Praroussin se situe sur le versant<br />

ouest de la vallée du Guil (44o 45 N, 7o 00 E)<br />

au-dessus du hameau de l’Echalp. Une barre<br />

rocheuse la divise en deux parties d’orientations<br />

et d’altitudes différentes. Afin de tenir<br />

compte de l’hétérogénéité des communautés<br />

forestières et du gradient altitudinal, nous<br />

avons délimité une parcelle de 0,5 ha, dans<br />

chacune des deux parties de la forêt.<br />

La 1re parcelle (PRA I) est située sur le versant<br />

NNO de la crête de Praroussin (figure 2), à<br />

2 080 m d’altitude, proche de la limite supérieure<br />

de la forêt. La topographie est régulière<br />

avec une pente d’environ 25-30o . Le milieu<br />

est caractérisé par une forêt peu dense, dominée<br />

par Larix decidua (mélèze d’Europe),<br />

auquel est associé Pinus cembra (pin cembro).<br />

Le sous-bois, marqué par une régénéra-<br />

Figure 1 – Carte de<br />

localisation de la<br />

vallée du Guil au<br />

cœur du Queyras.<br />

Le site d’étude (la<br />

forêt de Praroussin)<br />

se trouve à<br />

proximité du<br />

hameau de l’Echalp.<br />

15


PHILIPPE TOUFLAN, BRIGITTE TALON<br />

16<br />

Figure 2 –<br />

Localisation des<br />

parcelles sur le versant.<br />

tion dynamique de Pinus cembra et de Larix<br />

decidua, est principalement composé de Rhododendron<br />

ferrugineum L. (rhododendron),<br />

de Vaccinium myrtillus L. (myrtille) et de<br />

Juniperus sibirica Burgsd. (genévrier).<br />

La 2 e parcelle (PRA II) est située sur le versant<br />

ouest de la vallée du Guil, à 1 980 m d’altitude.<br />

L’inclinaison est de 30 o de moyenne. La<br />

forêt fermée, dominée par Larix decidua, est<br />

représentée par de nombreux mélèzes et pins<br />

cembro de gros diamètre dont certains sont<br />

pluricentenaires (Talon et al. 2006). Le sousbois<br />

est essentiellement herbacé avec<br />

quelques pieds de Juniperus sibirica et de<br />

Vaccinium myrtillus. On y observe une régénération<br />

importante de Pinus cembra, en dépit<br />

d’une pratique pastorale toujours active.<br />

Prélèvements sur le terrain<br />

Nous avons adopté une stratégie d’échantillonnage<br />

multiple, à raison de cinq fosses<br />

pédologiques régulièrement réparties sur toute<br />

la surface de la parcelle (figure 3). Chaque<br />

fosse pédologique est échantillonnée à différents<br />

niveaux de profondeur, tous les 10 cm,<br />

du fond vers la surface.<br />

Extraction des charbons<br />

Le contenu de chaque sac, correspondant à<br />

un niveau de profondeur, est séché à l’étuve<br />

(40 o C), puis pesé afin d’obtenir le poids sec<br />

du sol. Le tamisage à l’eau nous permet de<br />

séparer la fraction flottante du sol, contenant<br />

les charbons, de la fraction lourde. Celui-ci se<br />

fait à l’aide d’une cuve rotative dans laquelle<br />

on ajoute un défloculant (hexamétaphosphate<br />

de sodium, P 2 O 4 Na) qui permet de casser les<br />

agrégats et facilite l’extraction des charbons.<br />

Le surnageant est récupéré sur un tamis de<br />

0,4 mm. Les fractions minérales sont récupérées<br />

sur une colonne de tamis de 5 mm, 2 mm<br />

et 0,4 mm (Carcaillet & Thinon 1996).<br />

Compte tenu de la quantité importante de<br />

charbons extraite des sols, seules les fractions<br />

supérieures à 1,25 mm ont été triées, pesées<br />

et identifiées.<br />

Identification<br />

Les charbons sont observés au microscope<br />

optique épiscopique aux grossissements<br />

× 250, × 500 et × 1000. L’identification se fait<br />

à l’aide des descriptions anatomiques des bois<br />

des atlas xylologiques (Jacquiot 1955 ; Jacquiot<br />

et al. 1973 ; Schweingruber 1990) et par<br />

comparaison avec les charbons de l’anthracothèque<br />

de référence (IMEP). Larix decidua et<br />

Picea abies ne peuvent pas être distingués<br />

facilement (Talon 1997). La majorité des fragments<br />

sont donc notés Larix/Picea. Cependant,<br />

certains charbons, plus gros et mieux<br />

conservés (comme ceux envoyés à dater), ont<br />

permis une étude plus approfondie, qui a toujours<br />

abouti à l’identification du mélèze et<br />

jamais à celle de l’épicéa. L’épicéa (Picea<br />

abies) n’étant par ailleurs pas présent dans<br />

notre secteur d’étude, pour l’interprétation des<br />

résultats, nous avons assimilé Larix/Picea au<br />

mélèze (Larix decidua).<br />

Anthracomasse<br />

et présentation des données<br />

Figure 3 –<br />

Répartition<br />

des prélèvements<br />

sur les parcelles.<br />

Les charbons sont pesés afin de calculer l’anthracomasse<br />

spécifique, permettant l’expression<br />

quantitative des données anthracolo-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Étude pédoanthacologique à haute résolution spatiale de l’histoire holocène d’une forêt subalpine (Alpes du Sud, France)<br />

giques (Carcaillet & Talon 1996). L’anthracomasse<br />

spécifique (AS) peut être calculée<br />

par profil (ASP), par niveau (ASN) et par taxon<br />

(AST). Elle se calcule en divisant la masse de<br />

charbons (mg) par la masse de terre (kg) de<br />

fraction inférieure à 5 mm. On l’exprime en<br />

mg.kg -1 .<br />

L’ensemble des anthracomasses est ensuite<br />

représenté dans un diagramme anthracologique<br />

afin d’apprécier graphiquement la<br />

variation des AST sur toute la hauteur du profil.<br />

Une attention toute particulière doit être<br />

apportée à la prise en compte des différences<br />

d’échelles entre les taxons. Les anthracomasses<br />

des différentes espèces ne sont pas le<br />

reflet de leur représentation relative dans le<br />

milieu. De même, le diagramme anthracologique<br />

est une représentation imagée des résultats<br />

quantitatifs des identifications en fonction<br />

de la profondeur et en aucun cas la représentation<br />

de changements de végétation au cours<br />

du temps.<br />

Datations<br />

Onze fragments de charbon soigneusement<br />

identifiés ont été traités dans un bain d’hexamétaphosphate<br />

de sodium pendant 24 heures<br />

pour en extraire les acides humiques, avant<br />

d’être envoyés à dater par le radiocarbone<br />

(technique AMS) au Poznam Radiocarbon<br />

Laboratory (Pologne). La sélection des charbons<br />

s’est effectuée sur la base de l’essence<br />

identifiée, de la masse de chaque fragment<br />

(> 2 mg), et de leur localisation sur la parcelle<br />

et dans le profil. Cinq dates proviennent de<br />

charbons de Pinus cembra, cinq de Larix/<br />

Picea (identifié avec certitude comme Larix)<br />

et une de Abies. Les dates obtenues ont été<br />

calibrées avec le programme Calib Rev4.4.2<br />

(Stuiver & Reimer 1993).<br />

Résultats<br />

Tous les niveaux de prélèvement contiennent<br />

des charbons. L’identification a porté sur<br />

1 506 fragments (745 pour PRA I et 761 pour<br />

PRA II), dont 50 % de Larix/Picea et 22 % de<br />

Pinus cembra. Les autres essences identifiées<br />

sont Abies, Salix et des éricacées du genre<br />

Arctostaphylos et Vaccinium. La diversité des<br />

taxons identifiés est plus grande sur PRA II<br />

que sur PRA I.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Praroussin I (PRA I)<br />

L’ASP (quantité de charbon par profil) des<br />

cinq prélèvements de PRA I est extrêmement<br />

variable : elle varie entre 125 mg.kg -1 (PRA I 3)<br />

et 3 136 mg.kg -1 (PRA I 4) (tableau 1). Les diagrammes<br />

anthracologiques (figure 4) montrent<br />

que les sols de PRA I contiennent majoritairement<br />

des charbons de Larix/Picea et Pinus<br />

cembra. La tendance générale donne une nette<br />

dominance de Larix/Picea sur Pinus cembra,<br />

sauf pour PRA I 1 (150 mg.kg -1 pour Pinus<br />

cembra, contre maximum 54 mg.kg -1 pour<br />

Larix/Picea). Certains taxons, tels que Arctostaphylos,<br />

Vaccinium et autres éricacées, sont<br />

présents à l’état de traces dans la plupart des<br />

profils, particulièrement dans PRA I 2. Des<br />

charbons vitrifiés ont été observés dans tous<br />

les prélèvements sans exception ; cependant,<br />

leur signification n’est pas encore clairement<br />

comprise.<br />

Tableau 1 – Anthracomasses par profil (ASP)<br />

en mg.kg -1 (fraction >1,25 mm).<br />

ASP en mg/kg<br />

Prélèvement PRA I PRA II<br />

1 1322 340<br />

2 126 1 349<br />

3 125 1 568<br />

4 3136 3 774<br />

5 180 2 875<br />

Praroussin II (PRA II)<br />

Les différentes valeurs des ASP de la 2 e parcelle<br />

témoignent non seulement de la grande<br />

variabilité des quantités de charbons d’un prélèvement<br />

à un autre (de 340 mg.kg -1 à<br />

3 774 mg.kg -1 ), mais aussi de la différence de<br />

l’enregistrement anthracologique d’une parcelle<br />

à une autre, PRA II étant globalement<br />

plus riche que PRA I. La diversité des taxons<br />

identifiés sur PRA II (dix taxons différents) est<br />

également plus grande que sur PRA I (seulement<br />

sept). Les cinq prélèvements de PRA II<br />

sont dominés par des charbons de Larix/<br />

Picea, dont la fréquence d’apparition est de<br />

100 %. Pinus cembra est le deuxième taxon<br />

le mieux représenté, avec une fréquence d’apparition<br />

légèrement inférieure (figure 5). Le<br />

sapin (Abies alba) a été identifié dans PRA II<br />

2 et 5, mais en petite quantité. Salix est enregistré<br />

uniquement dans PRA II 2. Enfin, les<br />

éricacées ne sont que faiblement représentées<br />

(AST généralement inférieures à 4 mg.kg -1 ).<br />

17


PHILIPPE TOUFLAN, BRIGITTE TALON<br />

Figure 4 –<br />

Diagrammes<br />

anthracologiques<br />

de PRA I (AST en<br />

mg/kg). Les AST des<br />

taxons Larix/Picea et<br />

Pinus cembra sont<br />

affectées de la<br />

même échelle sur<br />

chaque profil (0 à<br />

200 mg.kg -1 ).<br />

18<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

50<br />

60<br />

5<br />

15<br />

25<br />

35<br />

45<br />

55<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

50<br />

60<br />

70<br />

5<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

50<br />

60<br />

5<br />

15<br />

25<br />

35<br />

45<br />

55<br />

65<br />

75<br />

85<br />

Larix/ Picea<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picea<br />

2777-2709 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picea<br />

6061-5931 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picea<br />

Larix<br />

/ Picea<br />

80 120 160 200<br />

40 80 120 160 200<br />

Pinus cembra<br />

Pinus cembra<br />

Pinus cembra<br />

Praroussin I<br />

1628-1509 cal. BP<br />

3163-2966 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

Pinus cembra<br />

7673-7567 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

Pinus cembra<br />

40 80 120 160 200<br />

40 80 120 160 200<br />

40 80 120 160 200<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Dicotylédone sp.<br />

3 6<br />

Dicotylédone sp.<br />

5 10<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Arctostaphyllos.sp<br />

2 4<br />

Arctostaphyllos.sp<br />

2 4<br />

Arctostaphyllos.sp<br />

2 4<br />

Arctostaphylos.sp<br />

2 4<br />

Arctostaphyllos.sp<br />

2 4<br />

Vaccinium.sp<br />

2 4<br />

Vaccinium.sp<br />

2 4<br />

Vaccinium.sp<br />

5 10 15<br />

Vaccinium.sp<br />

2 4<br />

Vaccinium.sp<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

Étude pédoanthacologique à haute résolution spatiale de l’histoire holocène d’une forêt subalpine (Alpes du Sud, France)<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

PROFONDEUR en cm<br />

5<br />

15<br />

25<br />

35<br />

45<br />

55<br />

5<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

50<br />

60<br />

5<br />

15<br />

25<br />

35<br />

45<br />

5<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

50<br />

5<br />

15<br />

25<br />

35<br />

45<br />

55<br />

65<br />

Larix / Picéa<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picéa<br />

933-791 cal. BP<br />

914-806 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picéa<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picéa<br />

1541-1411 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

Larix / Picéa<br />

40 80 120 160 200<br />

Pinus cembra<br />

Pinus cembra<br />

Pinus cembra<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

40 80 120 160 200<br />

Pinus cembra<br />

40 80 120 160 200<br />

Pinus cembra<br />

40 80 120 160 200<br />

919-759 cal. BP<br />

956-882 cal. BP<br />

40 80 120 160 200<br />

40 80 120 160 200<br />

Praroussin II<br />

Abies alba<br />

2 4<br />

Abies alba<br />

2 4<br />

Abies alba<br />

2 4<br />

Abies alba<br />

2 4<br />

Abies alba<br />

2 4<br />

Salicacée<br />

2 4<br />

Salicacée<br />

5907-5734 cal. BP<br />

2 4<br />

Salicacée<br />

2 4<br />

Salicacée<br />

2 4<br />

Salicacée<br />

2 4<br />

Légumineuse<br />

2 4<br />

Légumineuse<br />

2 4<br />

Légumineuse<br />

2 4<br />

Légumineuse<br />

2 4<br />

Légumineuse<br />

2 4<br />

Abies / Larix<br />

2 4<br />

Abies / Larix<br />

2 4<br />

Abies / Larix<br />

2 4<br />

Abies / Larix<br />

4 8<br />

Abies / Larix<br />

4 8<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

2 4<br />

Conifère<br />

10 20<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4 6<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Dicotylédone sp.<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

2 4<br />

Ericacée<br />

10 20<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Indéterminable<br />

4 8<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

Vitrifié<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

10 20 30 40 50<br />

Figure 5 –<br />

Diagrammes<br />

anthracologiques<br />

de PRA II (AST en<br />

mg/kg). Les AST des<br />

taxons Larix/Picea et<br />

Pinus cembra sont<br />

affectées de la<br />

même échelle sur<br />

chaque profil (0 à<br />

200 mg.kg -1 ).<br />

19


PHILIPPE TOUFLAN, BRIGITTE TALON<br />

20<br />

Les datations radiocarbone replacent les différents<br />

événements de feu de la première moitié<br />

à la fin de l’Holocène (tableau 2). La date<br />

la plus ancienne provient d’un charbon de pin<br />

cembro (7 673 cal. BP) sur PRA I. Les dates<br />

obtenues pour le mélèze s’étendent de 6 000<br />

à 860 cal. BP. L’unique date obtenue pour le<br />

sapin (5 907 cal. BP) coïncide avec la plus<br />

ancienne date obtenue sur PRA II. Les dates<br />

les plus récentes (919 à 956 cal. BP) proviennent<br />

toutes de PRA II.<br />

Discussion<br />

Nos résultats mettent particulièrement bien en<br />

évidence l’hétérogénéité des quantités de<br />

charbons contenus dans les sols de parcelles<br />

de seulement 1/2 ha (tableau 1). Par comparaison<br />

avec les données de la littérature (Carcaillet<br />

& Talon 2001 ; Carnelli et al. 2004),<br />

tous nos sols peuvent être considérés comme<br />

riches en charbons. En revanche, la diversité<br />

spécifique des enregistrements anthracologiques<br />

varie moins d’un prélèvement à<br />

l’autre. Toutefois, PRA I 1 montre une très<br />

nette dominance de Pinus cembra, allant à<br />

l’encontre de la tendance des autres prélèvements,<br />

dominés par Larix/Picea (figure 4). La<br />

stratégie d’échantillonnages multiples (figure<br />

3) que nous avons testée semble donc bien<br />

adaptée à révéler l’hétérogénéité des quantités<br />

de charbons contenus dans les sols ainsi<br />

que la variabilité de la diversité taxinomique<br />

des enregistrements anthracologiques. Cette<br />

variabilité de l’enregistrement anthracologique<br />

est sans doute à mettre en relation avec<br />

la distribution spatiale des essences sur la parcelle,<br />

et particulièrement avec celle du bois<br />

mort au sol, qui lors du passage d’un feu produit<br />

facilement des charbons. Feu après feu,<br />

la production et l’enfouissement des charbons<br />

reflètent la localisation des différentes essences<br />

sur la parcelle au cours du temps. Nos<br />

résultats montrent que la pédoanthracologie<br />

doit reposer sur un échantillonnage multiple,<br />

qui permet d’apprécier l’hétérogénéité des<br />

enregistrements pédoanthracologiques et ainsi<br />

de baser ces interprétations sur des données<br />

plus fiables. Dans le but de confirmer ces<br />

résultats originaux, d’autres sites font l’objet<br />

d’une analyse pédoanthracologique suivant un<br />

protocole similaire. La question se pose maintenant<br />

du nombre minimum de prélèvements<br />

anthracologiques à réaliser pour une surface<br />

donnée et pour une formation végétale don-<br />

née, afin de rendre compte au mieux de la<br />

diversité végétale passée.<br />

Les premiers résultats de l’analyse pédoanthracologique<br />

de la forêt de Praroussin,<br />

appuyés par les datations AMS, nous fournissent<br />

des éléments de réponse pour la compréhension<br />

de son histoire au cours des sept derniers<br />

millénaires. La végétation du versant<br />

s’articulait autour de deux taxons, Pinus cembra<br />

et Larix decidua. Toutefois, le découpage<br />

en deux parcelles opéré au sein de la forêt de<br />

Praroussin nous laisse entrevoir deux histoires<br />

différentes au niveau de ce versant.<br />

Les sols de PRA I ont révélé des horizons<br />

riches en matière organique, témoins de processus<br />

pédogénétiques longs nécessitant une<br />

stabilité à long terme de la végétation en<br />

place. Il semblerait donc que les sols de PRA I,<br />

peu perturbés, se soient développés sous un<br />

couvert forestier relativement constant entre<br />

7 600 cal. BP à 1 500 cal. BP (tableau 2).<br />

Au cours du Tardiglaciaire, la hausse des températures,<br />

interrompue par l’épisode froid du<br />

Dryas III, entre 12 900 et 11 600 ans cal. BP<br />

(Davis et al. 2003), provoque le retrait des<br />

glaciers dans les différentes vallées des Alpes<br />

internes, permettant ainsi une recolonisation<br />

des espaces asylvatiques par des espèces pionnières,<br />

en particulier Pinus uncinata, Larix<br />

decidua et Pinus cembra (Ali et al. 2005).<br />

Mais le forçage climatique ne peut être tenu<br />

comme seul responsable des changements au<br />

sein des peuplements forestiers des vallées<br />

des Alpes du Sud, d’autant que la surface couverte<br />

par les forêts de mélèzes s’accroît pendant<br />

les périodes contemporaines des premières<br />

installations humaines permanentes,<br />

que l’on situe à l’âge du bronze (Barge et al.<br />

1998 ; Walsh et al. 2005 ; Walsh & Richer,<br />

2006). Les plus anciens témoignages de la<br />

présence du pin cembro dans le Queyras<br />

datent de 9 000 ans (Ali et al. 2003). Sur Praroussin,<br />

l’ensemble des dates de PRA I (tableau<br />

2), nous permet de confirmer sa présence<br />

dès 7 600 cal. BP, et son maintien sur le versant<br />

jusque vers 1 500 cal. BP, en compagnie<br />

du mélèze, dont l’installation sur PRA I<br />

remonte à 6 000 cal. BP. Larix a été enregistré<br />

dès 8 000 cal. BP dans certaines stations<br />

de l’extrême sud des Alpes (Ortu et al. 2005)<br />

mais les études menées sur l’ensemble des<br />

Alpes montrent que son essor est plus tardif,<br />

autour de 6 000 BP. Nous pouvons poser l’hypothèse<br />

que PRA I a été, dès 7 600 cal. BP,<br />

colonisée par le pin cembro, probablement<br />

accompagné du mélèze, puis les deux<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Étude pédoanthacologique à haute résolution spatiale de l’histoire holocène d’une forêt subalpine (Alpes du Sud, France)<br />

Tableau 2 – Datations AMS pour Praroussin I et II.<br />

essences se sont partagées l’espace, avec toutefois<br />

une dominance du mélèze plus marquée<br />

en relation avec les activités anthropiques.<br />

Nous n’avons pas assez de dates pour tenter<br />

de reconstituer le régime des feux sur PRA I.<br />

Cependant, il est évident que plusieurs feux<br />

sont survenus entre 7 673 et 1 628 cal. BP<br />

(tableau 2). Les plus anciens (entre 7 673 cal.<br />

BP et 6 061 cal. BP) ont eu lieu pendant une<br />

période encore mal connue du point de vue de<br />

l’utilisation de la montagne par l’homme, et<br />

les plus récentes (3 163 cal. BP, 2 777 cal. BP<br />

et 1 628 cal. BP) pendant l’âge du bronze, qui<br />

marque le début d’une occupation permanente<br />

du milieu et l’accentuation de l’exploitation<br />

sylvopastorale des Alpes. Des prospections<br />

archéologiques récentes soutiennent l’idée<br />

d’une date relativement précoce des premières<br />

pénétrations en haute montagne par des<br />

groupes humains issus de régions méridionales,<br />

consécutivement au reflux de l’englacement<br />

Würmien dans les Alpes du Sud<br />

(Walsh et al. 2005 ; Walsh & Richer 2006).<br />

Cependant, cette fréquentation précoce serait<br />

uniquement le reflet d’une présence saisonnière<br />

de groupes de chasseurs et non d’une<br />

occupation permanente du milieu. Nos données<br />

ne sont donc pas suffisantes pour distinguer<br />

l’origine naturelle (climatique) de l’origine<br />

anthropique de ces feux.<br />

L’histoire de la parcelle PRA II est légèrement<br />

différente. Les sols sont plus riches en charbons<br />

de bois, mais aussi moins structurés. Un<br />

test de Chi2 nous indique que quatre des six<br />

dates obtenues (914 cal. BP, 919 cal. BP,<br />

933 cal. BP et 956 cal. BP) appartiennent<br />

statistiquement au même événement (Xi2 =<br />

7,81, ddl = 3, p < 0,05) bien que provenant de<br />

profils et de profondeurs différents. Ces dates<br />

correspondent soit à un même événement de<br />

feu, soit à des charbons d’un même individu,<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Lab n o Âge 14 C cal. BP (2 sigma) Profondeur (cm) Taxon<br />

PRA I Poz-16000 1 655 ± 30 BP 1 509-1 628 60 Pinus cembra<br />

Poz-16002 2 595 ± 30 BP 2 709-2 777 50 Larix decidua<br />

Poz-16001 2 930 ± 30 BP 2 966-3 163 30 Pinus cembra<br />

Poz-16004 5 265 ± 35 BP 5 931-6 061 50 Larix decidua<br />

Poz-16003 6 750 ± 40 BP 7 567-7 673 30 Pinus cembra<br />

PRA II Poz-16008 915 ± 30 BP 759-919 20 Pinus cembra<br />

Poz-16006 965 ± 30 BP 791-933 10 Larix decidua<br />

Poz-16007 905 ± 30 BP 806-914 30 Larix decidua<br />

Poz-16010 985 ± 30 BP 882-956 20 Pinus cembra<br />

Poz-16076 1 595 ± 30 BP 1 411-1 541 40 Larix decidua<br />

Poz-18170 5 065 ± 35 BP 5 734-5 907 30 Abies alba<br />

cette dernière hypothèse pouvant être exclue<br />

de fait par la distance qui sépare les fosses les<br />

unes des autres. Il semble que nous ayons sur<br />

PRA II une homogénéisation du contenu<br />

anthracologique au sein des profils. Cette<br />

homogénéisation ne peut avoir pour cause<br />

qu’un remaniement du sol, d’origine physique<br />

(avalanches, chablis, glissements de terrain)<br />

ou biologique (bioturbation, animaux fouisseurs)<br />

(Lutz 1940, 1960 ; Brown 1977 ;<br />

Brown & Martel 1981 ; Norman et al. 1995 ;<br />

Talon et al. 2005). La grande quantité de charbons<br />

conservés dans les sols de PRA II laisse<br />

envisager, dates à l’appui, une activité anthropique<br />

plus grande sur cette parcelle. Les feux<br />

y auraient été plus fréquents. La pente y étant<br />

plus forte, l’érosion et les risques de chablis<br />

y ont été également plus importants, source<br />

de remaniement et de rajeunissement des profils<br />

(Eugenio & Lloret 2004).<br />

L’enregistrement anthracologique révèle une<br />

diversité spécifique supérieure à celle observée<br />

actuellement, comme en témoigne l’occurrence<br />

de charbons d’Abies alba et de Salix<br />

(figure 5). La présence du sapin autour de<br />

5 907 cal. BP à 1 980 m d’altitude vient<br />

appuyer les résultats d’études (Fauvart 2006)<br />

qui tendent à démontrer que sa limite d’aire<br />

serait plus étendue que ce que l’on pensait<br />

jusqu’alors pour le Queyras (Lavagne 1983).<br />

Les exigences écologiques de cette essence<br />

lui permettraient aujourd’hui de s’installer sur<br />

des sites autrefois considérés comme lui étant<br />

défavorables. Son aire de répartition potentielle<br />

serait donc beaucoup plus étendue que<br />

celle qu’on lui attribue généralement (Carcaillet<br />

& Muller 2005).<br />

La dominance du mélèze n’est pas remise en<br />

question, mais le mélézin devait être ponctué<br />

de bouquets de pins cembro, auxquels pouvaient<br />

s’ajouter quelques individus d’Abies<br />

21


PHILIPPE TOUFLAN, BRIGITTE TALON<br />

22<br />

alba. De plus, la présence de Salix, de petits<br />

feuillus et d’éricacées, montre que cette forêt<br />

mixte était suffisamment ouverte pour permettre<br />

le développement d’une strate arbustive.<br />

Conclusion<br />

L’analyse anthracologique a révélé une<br />

grande variabilité à la fois quantitative et qualitative<br />

des enregistrements pédoanthracologiques,<br />

traduisant la grande résolution spatiale<br />

de ces paléo-enregistrements. Un seul prélèvement<br />

par parcelle au lieu de cinq aurait<br />

conduit à une interprétation erronée car<br />

incomplète. À la lumière de ces nouveaux<br />

résultats, la pédoanthracologie doit reposer<br />

sur un échantillonnage multiple, qui permet<br />

d’apprécier l’hétérogénéité des enregistrements<br />

pédoanthracologiques et ainsi de baser<br />

ces interprétations sur des données plus<br />

fiables.<br />

Dès la fin de l’Holocène (6 061 cal. BP), le<br />

versant est colonisé par Larix decidua et<br />

Pinus cembra. Le pin cembro était présent sur<br />

le versant de façon récurrente depuis plus de<br />

7 600 ans. Le mélèze, quant à lui, est attesté<br />

depuis au moins 6 000 ans. Le cortège forestier<br />

s’accompagne de saule, d’éricacées et surtout<br />

de sapin, absent du versant aujourd’hui,<br />

et dont la présence sur le site a été datée<br />

autour de 5 907 cal. BP. La présence de charbon<br />

dans tous les niveaux de prélèvements<br />

souligne l’importance des incendies dans<br />

l’histoire de ce versant. Les dates obtenues,<br />

couvrant près de 7 000 ans, confirment l’importance<br />

des feux comme moteurs de la dynamique<br />

végétale, particulièrement à partir de<br />

l’âge du bronze. Les deux parcelles étudiées<br />

ont connu deux histoires différentes. Le haut<br />

du versant (PRA I) ne paraît pas avoir connu<br />

de phases d’exploitation trop intenses,<br />

contrairement à la partie basse (PRA II). Les<br />

impacts répétés des pratiques anthropiques<br />

(incendies et pâturage) ont façonné le paysage<br />

à l’échelle du versant, entraînant des dégradations<br />

importantes de la couverture pédologique.<br />

La dynamique actuelle de la végétation<br />

tend à modifier la structure forestière et à<br />

terme le paysage de Praroussin. Toutefois, il<br />

n’est pas évident de distinguer les effets des<br />

changements du mode d’utilisation des terres<br />

de ceux du réchauffement climatique, sur<br />

l’évolution de la dynamique actuelle de la<br />

végétation de ce versant.<br />

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23


Local species richness distribution<br />

at “Evolution Canyon” microsite,<br />

Mt. Carmel, Israel<br />

Distribution locale de la richesse en espèces<br />

dans le microsite « Evolution Canyon »,<br />

Mont Carmel, Israël<br />

Abstract<br />

We evaluated the interslope and intraslope distributions<br />

of species richness in 17 taxa representing<br />

cyanobacteria, lower plants (Agaricales,<br />

lichens, mosses), invertebrates (butterflies,<br />

grasshoppers, oribatid mites, springtails, carpet,<br />

darkling, dung, hister, jewel, and leaf beetles),<br />

vertebrates (reptiles), and two rather ecological<br />

groups (soil fungi and woody plants) at the<br />

microsite “Evolution Canyon”, lower Nahal<br />

Oren, Mt. Carmel, Israel. At least seven, out of<br />

all the studied ones, showed significant differences<br />

in species richness between the “African<br />

savanna-like” south-facing slope (AS) and the<br />

“European garrigue-like” north-facing slope<br />

(ES) separated by a distance of a 100 m at the<br />

valley bottom.<br />

Four clusters representing the studied taxa<br />

could be distinguished according to inter- and<br />

intraslope species richness distributions. The<br />

“heat-dependent” taxa (reptiles, butterflies,<br />

darkling beetles) behaviourally adjust for heat<br />

gain and show a propensity for the more illuminated,<br />

drier, warmer, “AS”. Grasshoppers, carpet,<br />

and leaf beetles were more speciose at<br />

“AS” as well, but this might relate to the annual<br />

plants cover. The “humidity-dependent” taxa<br />

(soil fungi, springtails, mosses, Agaricales,<br />

woody plants, oribatid mites) share their<br />

propensity for higher environmental humidity,<br />

higher amount of water on the cooler “ES” covered<br />

by the dense <strong>Mediterranean</strong> garrigue.<br />

Except for the oribatid mites, their species richness<br />

followed a downslope trend of increasing<br />

humidity and water runoff on both slopes.<br />

Keywords: species richness, distribution,<br />

Evolution Canyon.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Our results indicate that environmental factors<br />

related to the specific slope microclimate<br />

− mainly water and energy – should be considered<br />

as factors influencing the local distribution<br />

of species richness.<br />

Résumé<br />

Nous avons évalué les distributions inter- et<br />

intraversant de la richesse en espèces dans<br />

17 taxons de cyanobactéries, plantes inférieures<br />

(Agaricales, lichens, mousses), invertébrés (lépidoptères,<br />

sauterelles, acariens oribates, collemboles,<br />

dermestes, ténébrions, bousiers, histers,<br />

buprestes et chrysomèles), vertébrés (reptiles) et<br />

deux groupes plutôt écologiques (champignons<br />

du sol et plantes ligneuses) dans le microsite<br />

« Evolution Canyon », Nahal Oren inférieur,<br />

Mont Carmel, Israël. Au moins sept taxons,<br />

parmi l’ensemble des taxons étudiés, ont présenté<br />

des différences significatives au plan de la<br />

richesse en espèces entre le versant exposé au<br />

sud, dit « pseudo-savane africaine » (AS), et le<br />

versant exposé au nord, dit « pseudo-garrigue<br />

européenne » (ES), distants de 100 m au fond de<br />

la vallée.<br />

Quatre groupes, représentant les taxons étudiés,<br />

ont pu être distinguées en fonction des dis-<br />

Tomáš PAVLÍčEK * and Eviatar NEVO<br />

Institute of Evolution, University of Haifa,<br />

Mt. Carmel, Haifa 31905, Israel<br />

*Correspondence: Tomáš Pavlíček, Institute of Evolution,<br />

University of Haifa, Mt. Carmel, Haifa 31905, Israel<br />

Tel.: (972) 4 8240506 Fax: (972) 4 8360455<br />

E-mail: pavlicek@research.haifa.ac.il<br />

Mots clés : richesse en espèces, distribution,<br />

Evolution Canyon.<br />

25


TOMÁŠ PAVLÍčEK, EVIATAR NEVO<br />

26<br />

tributions de la richesse inter- et intraversant.<br />

Les taxons « thermo-dépendants » (reptiles,<br />

papillons, ténébrions) adaptent leur comportement<br />

pour « gagner » de la chaleur et montrent<br />

une propension pour l’« AS » mieux éclairé, plus<br />

sec et plus chaud. Les sauterelles, les dermestes<br />

et les chrysomèles étaient les plus riches en<br />

espèces sur l’« AS », mais ceci peut être lié à la<br />

couverture de plantes annuelles. Les taxons<br />

« humidité-dépendants » (champignons du sol,<br />

collemboles, mousses, Agaricales, plantes<br />

ligneuses, acariens oribates) recherchent une<br />

plus forte humidité environnementale, de l’eau<br />

en plus grande quantité sur l’« ES », plus frais,<br />

avec sa couverture dense de garrigue <strong>méditerranéenne</strong>.<br />

À l’exception des mites oribates, la<br />

richesse en espèces de ces taxons « humiditédépendants<br />

» augmentait avec l’humidité et les<br />

eaux de ruissellement croissant vers l’aval sur les<br />

deux versants.<br />

Nos résultats indiquent que les facteurs environnementaux<br />

associés au microclimat spécifique<br />

des versants – principalement eau et énergie<br />

– devraient être considérés comme des<br />

facteurs influant sur la distribution locale de la<br />

richesse en espèces.<br />

Introduction<br />

Since Humboldt’s explanation (1808) of the<br />

global gradient of species richness, more than<br />

30 alternative hypotheses were suggested<br />

(Hawkins et al. 2003), but the search for the<br />

primary factor(s) underlying this gradient<br />

continues. Hawkins et al. (2003) concluded<br />

that contemporary climate constrains terrestrial<br />

taxonomic richness over a broad geographic<br />

range and showed that measures of<br />

energy, water or water-energy balance could<br />

explain large-scale spatial variation in species<br />

richness better than other climatic and nonclimatic<br />

variables.<br />

In this article, we explore the possibility that<br />

parameters connected with water and energy<br />

might constrain taxonomic richness not only<br />

regionally but also locally. The study is part<br />

of a long-term biodiversity evolution project<br />

aimed at revealing the underlying evolutionary<br />

driving forces causing microsite divergence<br />

in biomes, species and populations<br />

(Nevo 1995, 1997, 2001).<br />

Material and Methods<br />

Description of the microsite<br />

The “Evolution Canyon” (“EC”) microsite<br />

(32 o 43’N, 34 o 58’E) is located at lower Nahal<br />

Oren, Mt. Carmel, Israel. The “EC” presumably<br />

originated in Plio-Pleistocene (Nevo<br />

1995), and runs in Mt. Carmel in an east-west<br />

direction to the <strong>Mediterranean</strong> Sea. The distance<br />

between the “African savanna-like”<br />

south-facing (AS) and the opposite “European<br />

garrigue-like” north-facing (ES) slopes is<br />

100 m at the valley bottom and 400 m at the<br />

valley top. An open park forest of evergreen<br />

Ceratonia siliqua-Pistacia lentiscus with<br />

dominant savanna-like grassland covers the<br />

xeric “AS”. By contrast, a dense <strong>Mediterranean</strong><br />

garrigue of abundant evergreen Quercus<br />

calliprinos and deciduous Pistacia<br />

palaestina covers the mesic “ES” (Nevo et al.<br />

1999). Shared characteristics of both slopes<br />

are (1) evolutionary history, (2) geology<br />

(Upper Cenomanian limestone: Karcz 1959),<br />

(3) regional <strong>Mediterranean</strong> climate (mean<br />

annual rainfall ca. 600 mm, potential evapotranspiration<br />

1700 mm, and mean temperatures<br />

of 13 o C in January and 28 o C in August:<br />

Atlas of Israel 1970), and (4) pedology (terra<br />

rossa on both slopes: Nevo et al. 1998). Due<br />

to differences in geographic orientation, the<br />

“AS” is significantly more insolated, and consequently<br />

warmer, less humid and with larger<br />

day/night microclimate differences than the<br />

opposite “ES” (Pavlíček et al. 2003). Soil<br />

water availability increases from the top to the<br />

bottom of each slope due to water runoff and<br />

deeper soil profiles at the lower parts of slopes<br />

(Nevo et al. 1998). In short, higher relative<br />

humidity, more water, lower illuminance and<br />

temperature, and denser plant cover characterize<br />

the “ES” in contrast with the “AS”. The<br />

Kendall procedure shows that illumination<br />

(Ill.), mean temperature (t) and relative humidity<br />

are completely associated one with another<br />

at “EC”. Therefore, we cannot tell their<br />

influence separately and only six relatively<br />

independent parameters remains (Table 1).<br />

These produce 15 correlations including five<br />

that appear to be significant (p


and by interslope differences in microclimate<br />

(Pavlíček et al. 2003).<br />

The species richness in each taxon was estimated<br />

at six stations: at the lower part of each<br />

slope (30 m asl., AS3 and ES5), at the middle<br />

part of each slope (60 m asl., AS2 and ES6),<br />

and at the upper part of each slope (90 m asl.,<br />

AS1 and ES7). To see if is possible to generalize<br />

the obtained interslope differentiation<br />

pattern we tested the interslope difference in<br />

another canyon, with the south- and north-facing<br />

slopes Nahal Keziv, Upper Galilee, Israel.<br />

This canyon is about 50 km north from “EC”<br />

(see Finkel at al. 2001 for details about this<br />

site).<br />

Statistics<br />

Since our data set is not normally distributed,<br />

we used the Kendall’s nonparametric correlations<br />

that give a proportion implying that the<br />

pairs of the two variables in the observed data<br />

are in the correct or natural rank order. In our<br />

case, we correlated the ranks representing<br />

species richness in one taxon or one environmental<br />

factor at six stations against ranks representing<br />

speciosity in other taxon or environmental<br />

factor at the same stations at “EC”.<br />

The significance level should be corrected for<br />

multiple correlations since we expect false<br />

significances can be present in our case. Since<br />

the use of Bonferonni correction is less suitable<br />

in our case because it does not consider<br />

the number of significant correlations in the<br />

complete data set, we preferred to test the<br />

number of significant correlations against the<br />

expected number obtained by chance alone<br />

(Aiken 1955). To test the overall significance<br />

of the multiple correlations we used the pow-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Local species richness distribution at “Evolution Canyon” microsite, Mt. Carmel, Israel<br />

Table 1 – Kendall correlations (T) between the recognized environmental factors. Correlations p


TOMÁŠ PAVLÍčEK, EVIATAR NEVO<br />

28<br />

Results<br />

The vernacular and scientific names of the<br />

17 studied taxa and the ranking of stations for<br />

each taxon, from minimal to maximal species<br />

richness, are seen in Table 2. Many of the<br />

studied taxa, such as cyanobacteria and invertebrates,<br />

are phylogenetically distant. The<br />

woody plants and soil fungi form rather ecological<br />

than taxonomic groups. It is legitimate,<br />

in our opinion, to include them in analyses<br />

together with other taxa since the species<br />

included in these two groups do not overlap<br />

with any other analysed taxon and each of<br />

these two groups share a common propensity<br />

in a reaction to environmental factors, especially<br />

as regard of water and energy balance.<br />

Ten taxa (oribatid mites, reptiles, soil fungi,<br />

butterflies, leaf and darkling beetles, springtails,<br />

mosses, Agaricales and woody plants)<br />

out of 17 (59%) showed significant interslope<br />

differences (p≤0.05) in species richness by the<br />

ID model (Table 2), but among them could be<br />

expected with a 95% probability three or less<br />

false positives (Binomial confidence limit:<br />

Aiken 1955). In other words, at least in seven<br />

taxa (41% of the listed taxa) the significant<br />

interslope differences in species richness<br />

should be real. All the above mentioned ten<br />

taxa were also significantly correlated with<br />

the studied environmental factors (Table 4).<br />

A two-dimensional scatterplot obtained by<br />

means of the MDS is presented in Figure 1.<br />

For the MDS, we used the Kendall correlation<br />

matrix (Table 3) made out of the correlations<br />

between rankings of species richness on stations,<br />

as presented in Table 2. It is obvious<br />

that the Dimension 1 (Figure 1) differentiates<br />

between “ES”/“AS”. Taxa more speciose on<br />

the “ES” are located between 0.0 and −1.4 of<br />

the scale and the taxa prevailing on the “AS”<br />

are placed between 0.0 and 1.2 of the scale.<br />

The Dimension 2 (Figure 1) separates the taxa<br />

according to the inter-station order. The taxa<br />

showing downslope increase in speciosity<br />

cluster between 0.0 and 0.8 of the scale and<br />

the taxa whose species richness growth upslope<br />

increase cluster between 0.0 and −1.2 of<br />

the scale (Figure 1).<br />

Figure 1 allows distinguish the four clusters:<br />

a) Taxa prevailing at the “ES” in which<br />

species richness increase upslope (oribatid<br />

mites, lichens, springtails), b) Taxa prevailing<br />

at “ES” in which species richness increase<br />

downslope (Agaricales, mosses, soil fungi,<br />

woody plants), c) Taxa prevailing at “AS” in<br />

which species richness increase upslope<br />

(dung beetles, cyanobacteria, butterflies, reptiles),<br />

and d) Taxa prevailing at “AS” in which<br />

species richness increase downslope (hister,<br />

leaf, carpet and darkling beetles, grasshoppers).<br />

Please, note that the jewel beetles do<br />

not show clear interslope differences (Figure<br />

1).<br />

Oribatid mites and leaf beetles, and mosses<br />

and Agaricales are fully associated (Table 3)<br />

Table 2 – The ranking of species richness at the stations at “EC” in studied taxa from the smallest to the highest values.<br />

AS1 AS2 AS3 ES5 ES6 ES7 Ref.<br />

Oribatid mites (Oribatidae)* 3 1 2 4 5 6 1<br />

Reptiles * 6 5 4 1 2 3 2<br />

Soil Fungi * 2 3 1 5 6 4 3, 1<br />

Butterflies (Rhopalocera * ) 4.5 6 4.5 1.5 1.5 3 4<br />

Grasshoppers (Acrididae) 2.5 5 6 2.5 2.5 2.5 5<br />

Carpet beetles (Dermestidae) 4 4 6 4 1 2 6<br />

Jewel beetles (Buprestidae) 2 4.5 4.5 6 3 1 7, 11<br />

Leaf beetles (Chrysomelidae * ) 4 5 6 2 3 1 8<br />

Springtails (Collembola * ) 2 3 1 6 4.5 4.5 9<br />

Lichens 4 2 2 6 5 2 10<br />

Mosses (Bryophyta * ) 1.5 3 1.5 6 5 4 10<br />

Agaricales * 1.5 3 1.5 6 5 4 10<br />

Cyanobacteria 6 4 2 2 2 5 10<br />

Dung beetles (Scarabaeidae) 5 6 2 4 3 1 11<br />

Hister beetles (Histeridae) 4 4 6 2 4 1 12<br />

Darkling beetles (Tenebrionidae * ) 5 4 6 2 2 2 11, 13<br />

Woody plants * 1 2.5 2.5 5 6 4 14<br />

*interslope difference of p = 0.05 according to the ID model. 1. Melamud et al. in preparation, 2. Nevo et al. 1996; 3. Ellanskaya et al. 1997;<br />

4. Kravchenko et al. 2002; 5. Pavlíček et al. 2002; 6. Hava et al. 2001; 7. Volkovitsh et al. 2000; 8. Chikatunov et al. 2000; 9. Kaprus et al. unpublished;<br />

10. Wasser et al. 1995; 11. Chikatunov et al. 1999; 12. Chikatunov et al. 2004; 13. Chikatunov et al. 1997; 14. Nevo et al. 1999.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Dimension 2<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0.0<br />

– 0.2<br />

– 0.4<br />

– 0.6<br />

– 0.8<br />

– 1.0<br />

– 1.2<br />

– 1.4 – 1.2<br />

Woody plants<br />

Agaricales+Mosses<br />

Soil fungi<br />

Springtails<br />

Oribatid mites<br />

– 1.0<br />

Lichens<br />

– 0.8<br />

but not identical and they should be regarded<br />

as independent groups. Therefore, 136 correlations<br />

were obtained and out of them 26<br />

showed p


TOMÁŠ PAVLÍčEK, EVIATAR NEVO<br />

30<br />

Correlations between taxa<br />

and environmental factors<br />

The overall tests on correlations between all<br />

environmental factors and taxa, with the<br />

exception of the rock and stones cover, were<br />

significant (Table 4). The same overall results<br />

were obtained in correlations limited to the<br />

“AS” taxa and to the “ES” taxa (Table 4). It<br />

is difficult to decide which of the single significant<br />

correlations (factor x taxon) are real<br />

and which might be false positives. Presumably,<br />

the smaller p might distinguish between<br />

the real and false positives. If p ranking can<br />

help, then 10-11 below mentioned taxa are<br />

candidates for the interslope differences due<br />

to environmental factors:<br />

(a) “AS” taxa: reptiles × water availability;<br />

butterflies, darkling beetles and reptiles or leaf<br />

beetles × humidity, mean temperature and<br />

illuminance; grasshoppers, leaf beetles ×<br />

annual plants cover; butterflies × perennial<br />

plants cover; darkling beetles and general<br />

plant cover.<br />

(b) “ES” taxa: mosses, Agaricales or woody<br />

plants × water availability; springtails, mosses,<br />

Agaricales, woody plants and soil fungi<br />

or oribatid mites × 1/RH, illuminance and<br />

mean temperature; soil fungi, springtails,<br />

mosses, Agaricales or woody plants × general<br />

plant cover.<br />

For “ES” taxa, the general plant cover (and<br />

parameters associated with it) seems to be<br />

more important than for “AS” taxa and for<br />

both groups a complex of parameters composed<br />

of humidity, illuminance, mean temperature<br />

and associated parameters plays an<br />

important part.<br />

Outlier taxa<br />

Cyanobacteria were not correlated significantly<br />

with any other taxon, they did not show<br />

significant interslope difference according to<br />

the “ID” model, but they were significantly<br />

correlated with the cover made by stones and<br />

rock (T = 0.75, p = 0.028) (Table 4). Lichens,<br />

jewel, hister and dung beetles did not show<br />

significant interslope differences by the “ID”<br />

model and they did not significantly correlate<br />

either with any other taxa (with an exception<br />

of hister beetles: Table 3) or with the environmental<br />

parameters. However, lichens cluster<br />

near of the humidity-dependent taxa prevailing<br />

on the “ES” (Figure 1) where they<br />

should perhaps be included.<br />

Table 4 – Kendall correlations (T) between studied taxa and environmental factors. By bold and underlined are marked p< 0.001,<br />

by bold are marked p< 0.01 correlations and by underlined are marked p


Table 5 – Interslope differences in number of species in Nahal Keziv, Upper Galilee, Israel<br />

(AS = south-facing slope, ES = north-facing slope).<br />

Repetitions<br />

All taxa studied so far (Cyanobacteria, soil<br />

fungi, vascular plants, beetles) at N. Keziv<br />

showed the significant interslope differences<br />

in number of species (Table 5) indicating that<br />

the interslope differences are not limited to<br />

“EC” but that they are more general at least<br />

in the studied region.<br />

Discussion<br />

At least seven taxa out of 17 studied ones<br />

show significant interslope differences in the<br />

number of species at “EC” in spite of the<br />

interslope distance of 100 m at the valley bottom.<br />

The most plausible 10 candidates for significant<br />

interslope differences in their species<br />

richness are: oribatid mites, soil fungi, springtails,<br />

mosses, Agaricales, and woody plants<br />

(more speciose at the “ES”) and reptiles, butterflies,<br />

leaf, and darkling beetles (more speciose<br />

at the “AS”). In other studied taxa better<br />

evidence is needed to indicate interslope<br />

differences in their species richness. The<br />

“AS”/“ES” ration in number of taxa showing<br />

higher speciosity on one or another slope<br />

could change if more taxa are included or if<br />

the taxa of the same rank are compared. The<br />

important conclusions are that the interslope<br />

differences in species richness might be real<br />

in number of taxa and that, at least in some<br />

cases, it is possible to alienate taxa propensities<br />

with the microclimate on the slope where<br />

they are more speciose as indicated below.<br />

The observed interslope pattern in species<br />

richness might be of the more general nature<br />

as indicated our data on another canyon, N.<br />

Keziv in Israel and as also indicated by published<br />

data (e.g. Kutiel 1992; Lieffers &<br />

Larkin-Lieffers 1987; Stephenson 1982).<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Local species richness distribution at “Evolution Canyon” microsite, Mt. Carmel, Israel<br />

Taxon No of species No of species No of unique No of unique Binomial test Reference<br />

at AS at ES species at AS species at ES<br />

Cyanoprocariota 29 17 16 4 p=0.005 Vinogradova et al. 2000<br />

Soil fungi 149 108 88 47 p=4.10 –4 Grishkan et al. 2003<br />

Vascular plants 205 54 178 27 p


TOMÁŠ PAVLÍčEK, EVIATAR NEVO<br />

32<br />

transpiration rate makes the more insolated<br />

“AS” slope effectively dryer. However, additional<br />

study needs to be conducted on soil<br />

fungi. Source of our data was Ellanskaya et<br />

al. (1997) but Grishkan et al. (2000) concluded<br />

that soil fungi are more speciose on the<br />

“AS” than on the “ES”. Unfortunately in the<br />

later work is not given species richness estimations<br />

per station.<br />

“AS-prevailing” taxa<br />

Reptiles, butterflies, leaf, carpet and darkling<br />

beetles, grasshoppers are more speciose on<br />

the drier, more illuminated warmer and open<br />

“AS” in comparison with the “ES” taxa. The<br />

preference for “AS” is less uniform in comparison<br />

with the “ES” taxa but robust as indicated<br />

by the following evidence:<br />

(i) Preference (p≤0.05) for “AS” indicated by<br />

the “ID” model for reptiles, butterflies, darkling<br />

and leaf beetles;<br />

(ii) Negative correlations (p≤0.05) with water<br />

availability, RH, perennial plant cover and<br />

positive correlations (p≤0.05) with illuminance<br />

in reptiles and butterflies or negative<br />

correlations (p≤0.05) with the general plant<br />

cover or annual plants cover, humidity and<br />

positive correlations (p≤0.05) with illuminance<br />

and temperature (darkling and leaf beetles)<br />

or positive correlations (p≤0.05) with<br />

annual plant cover (grasshoppers and carpet<br />

beetles), and positive correlations between the<br />

“AS” taxa, and<br />

(iii) Clear separation of “AS” clusters from<br />

“ES” clusters by means of the MDS.<br />

Reptiles and butterflies, that show increase of<br />

species richness upslope, can adjust their heat<br />

gains behaviourally by sunbathing or indirectly<br />

by choosing suitable “warm” habitats<br />

(Cowles & Bogert 1944; Clench 1966; May<br />

1979) or hotter time periods. It is perhaps not<br />

a coincidence that species richness in both<br />

taxa increases upslope toward the stonier,<br />

rockier and less vegetated parts of both slopes<br />

where sunshine is more easily available. Reptile<br />

species richness is globally mostly constrained<br />

by ambient energy input (Hawkins &<br />

Porter 2003), and sunshine and temperature<br />

are the primary factors affecting butterfly<br />

richness in Great Britain (Turner et al. 1987)<br />

and the water-energy balance (evapotranspiration)<br />

explains 3/4 of the variance in butterfly<br />

species richness in western/central Europe<br />

and northern Africa (Hawkins & Porter 2003).<br />

At “EC”, 14 species of diurnal butterflies and<br />

10 species of reptiles were present on the ES<br />

and 24 species of butterflies and 16 species of<br />

reptiles on the AS (Kravchenko et al. 2002;<br />

Nevo et al. 1996). Comparatively, crepuscular<br />

and nocturnal moths did not show significant<br />

interslope differences (Kravchenko<br />

unpublished). Darkling beetles could be also<br />

influenced by illuminance and mean temperature<br />

since they are well adapted to withstand<br />

high temperature and prolonged drought<br />

(Ahearn & Hadley 1969; Seely 1979; Hamilton<br />

1971). They did not show clear upslope or<br />

downslope trend but they were negatively correlated<br />

with the general plant cover. Not surprisingly,<br />

grasshoppers, leaf and carpet beetles<br />

were positively correlated with the<br />

abundance of annual plants, more abundant<br />

and conspicuous on the “AS”, since two first<br />

taxa are phytophagous and the adults of carpet<br />

beetles are pollen or nectar eaters or scavengers<br />

in flowers mainly of annual plants. In<br />

short, the taxa could be prevalent on the “AS”<br />

due to their higher ambient energy demands<br />

or due to biotic factors such as annual flower<br />

availability. The fact that many of the “AS”<br />

prevailing taxa show tendency to increase<br />

species richness downslope might point on<br />

the importance of the water-energy balance.<br />

Outlier taxa<br />

The significant correlation between Cyanobacteria<br />

and cover made by stones and rock<br />

is plausible since the Cyanobacteria were collected<br />

on stones and rocks (Wasser et al.<br />

1995), but this correlation might be a false<br />

positive. Lichens clustered near of the “waterdependent”<br />

taxa (Figure 1) with whom they<br />

share the same properties. Predaceous hister<br />

beetles clustered together with the “AS” taxa<br />

where they perhaps belong. The local distribution<br />

of mainly coprophagous dung beetles,<br />

predaceous and the phytophagous jewel beetles<br />

will need to be studied in more details<br />

since they did not show clear inter- and intraslope<br />

differentiation.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Conclusions<br />

Our data suggest, within constrains imposed<br />

by the correlation analysis and deduction, that<br />

the important determinants of the local<br />

species richness distribution in many taxa, but<br />

not all, might be connected with the slopespecific<br />

climate, i.e., with differences in water<br />

availability, relative humidity, temperature<br />

and with energy constrains. In other words,<br />

the contemporary climate might be the most<br />

important underlying factor influencing<br />

species richness distribution globally<br />

(Hawkins et al. 2003) as well as locally.<br />

Acknowledgements<br />

This study was supported by the Israel Discount<br />

Bank Chair of Evolutionary Biology<br />

and the Ancell-Teicher Research Foundation<br />

for Genetics and Molecular Evolution. We<br />

thank Boris Vilenkin for comments on the<br />

manuscript.<br />

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ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation<br />

sur un transect forêt-steppe<br />

dans le parc national du Golestan,<br />

nord-est de l’Iran<br />

Modern pollen rain-vegetation relationships along a forest-steppe<br />

transect in the Golestan National Park, NE Iran<br />

Abstract<br />

Pollen rain-vegetation relationships were studied<br />

over a forest-steppe transect in Golestan<br />

National Park, NE Iran. The surface pollen percentages<br />

were compared to the vegetation<br />

composition of the respective vegetation types<br />

in 18 sampling points using both descriptive and<br />

numerical approaches. Hyrcanian lowland<br />

forests are characterized by pollen assemblages<br />

dominated by Quercus, Carpinus betulus and<br />

low frequencies of Zelkova carpinifolia. Both<br />

Parrotia persica and Zelkova carpinifolia show a<br />

very low pollen representation in modern surface<br />

samples, an under-representation that<br />

should be taken into account in the interpretation<br />

of past vegetation records. Transitional<br />

communities between the forest and steppe<br />

including Acer monspessulanum subsp. turcomanicum,<br />

Crataegus and Paliurus scrubs, Juniperus<br />

excelsa woodlands and shrub-steppe patches<br />

are more difficult to distinguish in pollen assemblages,<br />

however, they are characterized by<br />

higher values of the dominant shrub species.<br />

The transitional vegetation communities at the<br />

immediate vicinity of the forest show also a substantial<br />

amount of grass pollen. Many insectpollinated<br />

taxa are strongly under-represented<br />

in the pollen rain including most of the rosaceous<br />

trees and shrubs, Rhamnus, Paliurus, Acer<br />

Keywords: modern pollen rain-vegetation<br />

relationship, pollen representation, ecotone,<br />

Golestan National Park, Iran.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

and Berberis. Artemisia steppes are characterized<br />

by very high values of Artemisia pollen and<br />

the near absence of tree pollen.<br />

Résumé<br />

M. DJAMALI 1* , J.-L. de BEAULIEU 1 , P. CAMPAGNE 1 ,<br />

Y. AJANI 2 , V. ANDRIEU-PONEL 1 , P. PONEL 1 ,<br />

M. Cheikh ALBASSATNEH 1 , S. A. G. LEROY 3<br />

1. CNRS UMR 6116, Université Paul-Cézanne, Institut méditerranéen d’écologie<br />

et de paléoécologie (UMR CNRS/IRD), Europôle méditerranéen de l’Arbois,<br />

Pavillon Villemin, BP 80, 13545 Aix-en-Provence cedex 04, France<br />

2. Department of pharmacognosy, Institute of medical plants, ACECR,<br />

no. 97, Bozorgmehr Street, POBox 13145-1446, Tehran, Iran<br />

3. Institute for the Environment, Brunel University, Uxbridge,<br />

Middlesex UB8 3PH, UK<br />

* E-mail : morteza_djamali@yahoo.com<br />

Les relations pluie pollinique-végétation ont été<br />

étudiées sur un transect de forêt-steppe dans le<br />

parc national du Golestan dans le nord-est de<br />

l’Iran. Les pourcentages polliniques ont été comparés<br />

à la composition des 18 relevés floristiques<br />

par des méthodes descriptives et des analyses<br />

multivariées. Les forêts hyrcaniennes de basses<br />

altitudes sont caractérisées par des assemblages<br />

polliniques dominés par Quercus, Carpinus betulus<br />

et Zelkova carpinifolia. La faible représentation<br />

pollinique de Parrotia persica et Zelkova<br />

carpinifolia dans les échantillons de surface est<br />

une information qui doit être prise en compte<br />

pour l’interprétation des diagrammes polliniques.<br />

Les communautés de transition entre la<br />

forêt et la steppe y compris les brousses à Acer<br />

Mots clés : pluie pollinique actuelle-végétation,<br />

écotone, représentation pollinique, parc national<br />

du Golestan, Iran.<br />

35


M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL, P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY<br />

36<br />

monspessulanum, Crataegus et Paliurus, les junipéraies<br />

et les taches des steppes arbustives dans<br />

les zones steppiques sont plus difficiles à mettre<br />

en évidence par les assemblages polliniques de<br />

surface, mais d’une façon générale, ces communautés<br />

sont caractérisées par une meilleure<br />

représentation pollinique des arbustes dominants.<br />

Les communautés de transition à proximité<br />

immédiate de la forêt se distinguent par<br />

une importante représentation du pollen des<br />

Poaceae. De nombreux taxons entomogames<br />

sont fortement sous-représentés dans la pluie<br />

pollinique, plus particulièrement les arbres et<br />

arbustes appartenant à la famille des Rosaceae,<br />

ainsi que Rhamnus, Paliurus, Acer et Berberis.<br />

Les steppes à Artemisia sont caractérisées par la<br />

présence dominante du pollen d’Artemisia et la<br />

quasi-absence de pollen arborescent.<br />

Introduction<br />

Les écotones constituent les parties de la biosphère<br />

les plus sensibles aux changements<br />

environnementaux et peuvent migrer sur de<br />

longues distances en réponse aux changements<br />

climatiques (Neilson 1993). C’est pourquoi<br />

les recherches palynologiques accomplies<br />

dans ces zones sont susceptibles de<br />

fournir des informations précieuses sur la<br />

dynamique à long terme et les changements<br />

de la végétation (Liu et al. 1999). La plupart<br />

des études consacrées aux relations végétation<br />

actuelle/pluie pollinique ont été menées sur<br />

des milieux à végétation homogène et non sur<br />

des végétations de transition (Davis 1983-<br />

1984). Cependant, la connaissance de la pluie<br />

pollinique actuelle dans les milieux d’écotone<br />

est importante en paléoécologie car elle peut<br />

permettre d’améliorer l’interprétation des diagrammes<br />

polliniques provenant de régions<br />

qui, au cours de leur histoire, furent dans cette<br />

situation écologique intermédiaire (Liu et al.<br />

1999 ; Vincens et al. 2000). Dans le nord de<br />

l’Iran, les écotones sont fréquents dans la<br />

zone de transition qui sépare les forêts hyrcaniennes<br />

sud-caspiennes des biomes semiarides<br />

adjacents. Les forêts hyrcaniennes<br />

constituent un refuge important pour de nombreuses<br />

espèces relictes tertiaires (Akhani &<br />

Ziegler 2002 ; Budnar-Tregubov 1972, 1996 ;<br />

Leroy & Roiron 1996 ; Leroy & Arpe 2007).<br />

La nature de la dynamique de ces forêts et du<br />

contexte climatique qui leur a permis de survivre<br />

aux glaciations quaternaires est donc<br />

d’une importance considérable pour la compréhension<br />

des phénomènes d’extinctions et<br />

de migrations au Quaternaire supérieur dans<br />

l’hémisphère Nord. La seule étude pollena-<br />

nalytique publiée sur le nord de l’Iran est celle<br />

de Ramezani et al. (2008), qui a permis d’obtenir<br />

un enregistrement pollinique tardi-holocène<br />

des forêts situées dans le secteur central<br />

des versants nord de l’Alborz. Cette étude a<br />

permis de reconstruire la dynamique de végétation<br />

à l’échelle locale, en réponse à deux<br />

événements climatiques correspondants à<br />

l’Anomalie climatique médiévale (1100 AD)<br />

et au Petit âge glaciaire (1560-1600 AD), et à<br />

une phase d’action humaine plus intense au<br />

début du XIX e siècle. Les mêmes auteurs<br />

conduisent actuellement dans la région une<br />

étude pluie pollinique/végétation le long d’un<br />

transect altitudinal (Ramezani, comm. pers.).<br />

Les forêts hyrcaniennes subhumides sont<br />

séparées des steppes irano-touraniennes semiarides<br />

à Artemisia par la longue chaîne des<br />

hautes montagnes du nord de l’Iran : Talesh<br />

(nord-ouest, plus de 3 000 m a.s.l.), Alborz<br />

(nord, plus de 4 000 m a.s.l.) et Kopet-Dagh<br />

(nord-est, jusqu’à 3 500 m a.s.l). Dans certaines<br />

vallées qui relient les hauts plateaux du<br />

centre de l’Iran aux basses plaines littorales<br />

de la mer Caspienne, des écotones se sont<br />

développés sous la forme de communautés<br />

végétales de transition où se mêlent éléments<br />

floristiques hyrcaniens et irano-touraniens.<br />

C’est une vallée de ce type, entaillant le massif<br />

du Golestan, qui a été sélectionnée pour la<br />

présente étude. La plupart des études de pollen<br />

de surface au Proche-Orient ont été<br />

menées dans des régions semi-arides, parmi<br />

lesquelles les monts Zagros, l’Iran central et<br />

le Plateau anatolien (Wright et al. 1967 ; van<br />

Zeist et al. 1970 ; Bottema & Barkoudah<br />

1979 ; Moore & Stevenson 1982 ; Woldring<br />

& Bottema 2001-2002). La production pollinique<br />

des essences majeures comme Zelkova,<br />

Parrotia, Fagus, Carpinus, Juglans, Acer et<br />

Juniperus a fait l’objet d’études dans les<br />

forêts humides euxino-hyrcaniennes du Caucase<br />

et dans les lambeaux forestiers plus xérophiles<br />

des hautes régions du Kirghizistan<br />

(Yazvenko 1991 ; Stuchlik & Kvavadze 1993 ;<br />

Kvavadze & Stuchlik 2002 ; Beer et al. 2007).<br />

Dans le présent article les relations pollenvégétation<br />

sont analysées dans la partie centrale<br />

du parc national du Golestan, le long<br />

d’un court transect forêt-steppe qui recoupe<br />

les forêts planitiaires, les fruticées et brousses<br />

de transition et la steppe à Artemisia. Une<br />

attention particulière est accordée à la représentation<br />

pollinique de Zelkova carpinifolia,<br />

essence qui constitue l’un des éléments<br />

relictes les plus remarquables de la forêt planitiaire<br />

hyrcanienne dans cette région.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

Matériel et méthodes<br />

Région étudiée<br />

Le parc national du Golestan est situé au<br />

nord-est de l’Iran (figure 1). Sa position charnière<br />

entre la région subhumide sud-caspienne<br />

et les régions semi-arides des parties<br />

centrales et centro-orientales du Plateau iranien,<br />

ainsi que la présence de plusieurs<br />

chaînes de montagnes relativement élevées<br />

qui bloquent les masses d’air humide en provenance<br />

de la mer Caspienne, créent des<br />

microclimats particuliers avec des précipitations<br />

de l’ordre de 150 mm/an dans le sud-est,<br />

et jusqu’à plus de 1 000 mm/an dans certaines<br />

régions centrales du Parc (Akhani 1998).<br />

Le parc national du Golestan est à la limite de<br />

deux importantes régions phytogéographiques,<br />

la région euro-sibérienne (province<br />

hyrcanienne) et la région irano-touranienne<br />

(province de Khorassan-Kopet-Dag) (Akhani<br />

1998). Les forêts hyrcaniennes ou sud-caspiennes,<br />

qui forment une longue et étroite<br />

ceinture de végétation sur les pentes nord des<br />

monts Alborz, constituent la principale zone<br />

à végétation euro-sibérienne d’Iran. Ces forêts<br />

sont dominées par des essences feuillues décidues,<br />

tempérées, et contiennent de nombreuses<br />

relictes tertiaires comme Zelkova carpinifolia<br />

(Pall.) K. Koch, Parrotia persica<br />

(DC) C.A. Mey., Pterocarya fraxinifolia<br />

(Lam. ex Poir.) Spach, Quercus castaneifolia<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

C.A. Mey., et des arbres subtropicaux asiatiques<br />

comme Diospyros lotus L., Gleditsia<br />

caspica L., Danaë racemosa (L.) et Albizzia<br />

julibrissin Durazz. (Akhani & Ziegler 2002 ;<br />

Budnar-Tregubov 1972 ; Sales & Hedge<br />

1996 ; Klein 1994 ; Leroy & Roiron 1996 ;<br />

Leestmans 2005 ; Leroy & Arpe 2007). La<br />

présence de ces espèces relictes à distribution<br />

actuelle disjointe ainsi que l’absence presque<br />

totale des forêts de conifères nordiques dans<br />

les hautes régions du sud de la Caspienne ont<br />

été invoquées par certains auteurs comme un<br />

témoignage de la faible extension des glaciations<br />

quaternaires dans les monts Alborz<br />

(Klein 1994). Les parties occidentales du parc<br />

national du Golestan sont recouvertes de<br />

forêts hyrcaniennes alors que les parties orientales,<br />

nord-orientales et sud-orientales sont<br />

dominées par des plantes irano-touraniennes.<br />

Des communautés végétales mixtes existent<br />

au contact entre ces deux domaines floristiques.<br />

Bien que la flore et la végétation du<br />

Parc aient été bien décrites par Akhani (1998),<br />

et la majeure partie des espèces végétales cartographiées<br />

par le même auteur, il n’existe<br />

encore aucune carte de végétation détaillée<br />

pour cette région. Le Parc présente une<br />

mosaïque d’unités végétales comprenant des<br />

forêts hyrcaniennes mésophytiques de basse<br />

et moyenne altitude, des fruticées et brousses<br />

ouvertes ou fermées parfois mêlées à des peuplements<br />

de Poaceae en C 4 , des bois de Juniperus,<br />

des steppes d’altitude et des prairies,<br />

Figure 1 – Le parc national du Golestan (NE Iran) et les points d’échantillonnage (d’après Akhani, 1998).<br />

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M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL, P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY<br />

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des steppes à Artemisia et Artemisia-Stipa, et<br />

diverses communités halophiles ou de transition<br />

(Akhani 1998 ; Akhani & Ziegler 2002).<br />

Il existe par ailleurs de nombreux écotones<br />

entre ces différents types de végétation.<br />

L’échantillonnage du pollen de surface et les<br />

relevés de végétation ont été menés sur un<br />

écotone forêt-steppe dans la partie centrale du<br />

Parc (figure 1). Le transect étudié recoupe sur<br />

quelques kilomètres à peine une zone de transition<br />

qui s’étend de la forêt planitiaire hyrcanienne<br />

aux steppes irano-touraniennes à<br />

Artemisia, en passant par les fruticées et les<br />

bois de Juniperus (figure 1).<br />

Méthodes de terrain<br />

La campagne de terrain a été menée au cours<br />

du printemps et de l’été 2003. Les fleurs<br />

fraîches de nombreux taxons ligneux (arbres<br />

et arbustes) ont été prélevées dans le but de<br />

constituer une collection pollinique de référence<br />

pour le Parc. Cette collection a été complétée<br />

par des pollens extraits de fleurs sèches<br />

prélevées sur divers échantillons bien identifiés,<br />

provenant de l’herbier H. Akhani et actuellement<br />

conservés au Botanical Biodiversity<br />

Research Laboratory (université de<br />

Téhéran). Au total, 18 relevés phytosociologiques<br />

ont été effectués selon la méthode<br />

phytosociologique zuricho-montpelliéraine<br />

(Braun-Blanquet 1964), le long d’un transect<br />

de 20 km situé dans la partie centrale du Parc<br />

(figure 1). Le transect étudié traverse la zone<br />

de transition, ou écotone, entre les forêts planitiaires<br />

à l’ouest et les steppes d’altitude à<br />

l’est. La superficie des relevés varie de 25 m 2<br />

(5 m x 5 m) dans les steppes à 400 m 2 (20 m<br />

x 20 m) dans les forêts. Les points d’échantillonnage<br />

1-11 sont situés dans la zone forestière,<br />

les points 12 et 13 dans les fruticées de<br />

transition, les points 14 et 15 dans les bois de<br />

Juniperus, le point 16 dans une steppe arbustive<br />

et les points 17 et 18 dans la steppe. Les<br />

relevés 3, 4, 6 et 8 ont été réalisés sous un<br />

couvert forestier à Zelkova carpinifolia dominant<br />

et les relevés 10 et 11 en lisière de forêt.<br />

Figure 2 – Diagramme pollinique<br />

des échantillons<br />

de surface actuels dans le parc<br />

national du Golestan<br />

(NE Iran).<br />

Les coussinets de mousses (comprenant à la<br />

fois les parties vertes récentes et les parties<br />

brunes plus anciennes) ont été collectés en<br />

milieu forestier, alors qu’en milieu steppique<br />

ce sont les Poaceae (touffes et ligules) et les<br />

lichens qui ont été prélevés, selon les<br />

méthodes préconisées par Heim (1970), Saadi<br />

& Bernard (1991), Davis & Fall (2001),<br />

Moore & Stevenson (1982) et Wright et al.<br />

(1967). Jusqu’à 10 échantillons ont été prélevés<br />

au hasard dans chacun des quadrats puis<br />

conservés dans des sachets en papier.<br />

Méthodes de laboratoire<br />

Tous les échantillons de surface et les fleurs<br />

ont été acétolysés pour extraire les grains de<br />

pollen (Faegri & Iversen 1989). Dans le cas<br />

des coussinets de mousses, les échantillons<br />

ont été traités aussi à l’HCl et à l’HF pour éliminer<br />

les particules minérales (Moore et al.<br />

1991). L’identification des grains de pollen a<br />

été réalisée par comparaison avec le matériel<br />

de la collection de référence du Parc et de<br />

celle de l’IMEP (Institut méditerranéen d’écologie<br />

et de paléoécologie), et avec les atlas<br />

polliniques d’Europe et d’Afrique du Nord<br />

(Beug 2004 ; Moore et al. 1991 ; Reille 1992,<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

1995, 1998). Pour chaque spectre au moins<br />

500 grains de pollen ont été identifiés.<br />

Traitement des données<br />

et représentation<br />

Les pourcentages polliniques ont été calculés<br />

à partir de la somme pollinique totale des<br />

taxons terrestres. Les plantes aquatiques, les<br />

pollens non identifiés/non identifiables et les<br />

spores ont été exclus du total de la somme<br />

pollinique. Le diagramme pollinique (figure<br />

2) a été tracé à l’aide du logiciel GpalWin<br />

(Goeury 1997). Une analyse en composantes<br />

principales (ACP) a été appliquée aux comptages<br />

polliniques, alors qu’une analyse factorielle<br />

des correspondances (AFC) a été appliquée<br />

aux relevés de végétation à l’aide du<br />

logiciel Canoco pour Windows version 4 (ter<br />

Braak 1995 ; ter Braak & Smilauer 1998).<br />

L’analyse de co-inertie ACP-ACP (Dolédec &<br />

Chessel 1994) a été effectuée sur les matrices<br />

de données de végétation et de pollen à l’aide<br />

du logiciel R (R Development Core Team<br />

2006), pour mettre en évidence les structures<br />

communes entre la pluie pollinique et la composition<br />

de la végétation dans chaque site<br />

d’échantillonnage.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Résultats<br />

Relevés floristiques<br />

Au total 211 espèces de plantes ont été rencontrées.<br />

Le relevé 14 présente une diversité<br />

taxonomique maximale avec 57 espèces. Cinq<br />

types principaux de végétation ont été observés<br />

et échantillonnés : (1) la forêt, (2) les<br />

brousses et fruticées de transition dominées<br />

par Acer monspessulanum subsp. turcomanicum<br />

(Pojark.) E. Murray Kalmia, Paliurus<br />

spina-christi Miller, Jasminum fruticans L. et<br />

des espèces des genres Crataegus, Rhamnus,<br />

Lonicera et Jasminum, (3) les bois de Juniperus<br />

excelsa M. Bieb., (4) la steppe arbustive<br />

(peuplements à Cotoneaster), (5) la steppe à<br />

Artemisia et Artemisia-Stipa. Le tableau 1<br />

présente les relevés et les échantillons de pollen<br />

de surface.<br />

Diagramme pollinique<br />

Les spectres polliniques des échantillons de<br />

surface sont réunis dans le diagramme de la<br />

figure 2. Cinq groupes d’assemblages polliniques<br />

correspondant aux cinq zones de végétation<br />

traversées par le transect peuvent être<br />

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Tableau 1 – Communautés végétales, habitats et situation des relevés de végétation effectués au parc national du Golestan<br />

et correspondants aux échantillons polliniques de surface.<br />

40<br />

Code Communautés définies Zone Altitude Coordonnées Taille des relevés Échantillon<br />

par les plantes dominantes de végétation (m) (m) traité<br />

R1 Carpinus cf. orientalis Forêt planitiaire 900 37o 22’ 20“ N<br />

55<br />

15 x 15 Coussinet de mousse<br />

o 55’ 45“ E<br />

R2 Paliurus spina-christi-Zelkova Forêt planitiaire 800 37o 22’ 15“ 10 x 10 Coussinet de mousse<br />

carpinifolia 55o 56’ 15“<br />

R3 Zelkova carpinifolia-Paliurus Forêt planitiaire 800 37o 22’ 15“ 10 x 10 Coussinet de mousse<br />

spina-christi 55o 56’ 20“<br />

R4 Zelkova carpinifolia Forêt planitiaire 900 37o 22’ 00“<br />

55<br />

15 x 15 Coussinet de mousse<br />

o 56’ 40“<br />

R5 Carpinus betulus Forêt planitiaire 900 37o 22’ 16“<br />

55<br />

15 x 15 Coussinet de mousse<br />

o 57’ 05“<br />

R6 Acer monspessulanum subsp. Forêt planitiaire 900 37o 22’ 16“ 15 x 15 Coussinet de mousse<br />

turcomanicum-Fraxinus excelsior 55o 57’ 47“<br />

R7 Quercus castaneifolia Forêt planitiaire 850 37o 22’ 20“<br />

55<br />

20 x 20 Coussinet de mousse<br />

o 58’ 36“<br />

R8 Zelkova carpinifolia Forêt planitiaire 1 000 37o 22’ 01“<br />

56<br />

20 x 20 Coussinet de mousse<br />

o 00’ 05“<br />

R9 Quercus castaneifolia-Zelkova Forêt planitiaire 900 37o 21’ 30“ 20 x 20 Coussinet de mousse<br />

carpinifolia 56o 00’ 15“<br />

R10 Quercus castaneifolia- Forêt planitiaire 1 100 37o 21’ 5 x 5 Coussinet de mousse<br />

Carpinus betulus 56o 07’ et Lichen<br />

R11 Crataegus-Quercus castaneifolia Forêt planitiaire 1 100 37o 21’ 5 x 5 Coussinet de mousse<br />

56o 07’ et Lichen<br />

R12 Paliurus spina-christi Forêt planitiaire 950 37o 20’ 10“<br />

56<br />

10 x 10 Coussinet de mousse<br />

o 00’ 25“<br />

R13 Lonicera-Berberis Fruticées et brousse 1 500 37o 20’ 38“ 10 x 10 Lichen<br />

de transition 56o 01’ 32“<br />

R14 Juniperus excelsa-Acer Fruticées et brousse 1 300 37o 20’ 13“ 10 x 10 Lichen<br />

monspessulanum de transition 56o 01’ 32“<br />

R15 Juniperus excelsa Bois de Juniperus 1 000 37o 19’ 49“<br />

56<br />

15 x 15 Lichen<br />

o 01’ 20“<br />

R16 Cotoneaster Steppe arbustive 1 800 37o 21’<br />

56<br />

5 x 5 Ligules de Poaceae<br />

o 09’<br />

R17 Dorema hyrcanum-Centaurea Steppe à Artemisia 1 450 37o 21’ 5 x 5 Touffe de Poaceae<br />

et Stipa 56o 11’<br />

R18 Dorema hyrcanum Steppe à Artemisia 1 450 37o 21’ 5 x 5 Touffe de Poaceae<br />

et Stipa 56o 11’<br />

distingués. Les groupes polliniques F et<br />

Ss+As (figure 2) sont bien caractérisés par des<br />

valeurs élevées de pollen arboréen et d’Artemisia,<br />

respectivement ; la distinction entre les<br />

trois autres zones de végétation de transition<br />

est plus délicate et nécessite une étude<br />

détaillée des taux de pollen arbustif.<br />

Groupe d’assemblages polliniques F (forêt).<br />

Ce groupe pollinique, qui comprend les<br />

échantillons prélevés sous la canopée, est<br />

caractérisé par des valeurs très élevées de pollen<br />

arboréen (jusqu’à 85 %). Les taux de pollen<br />

d’Artemisia et de Chenopodiaceae restent<br />

bas, à l’exception de ceux des échantillons 9,<br />

10 et 11. Il faut noter qu’en raison de plusieurs<br />

épisodes de crues consécutives à de<br />

fortes pluies, avant les prélèvements, d’importantes<br />

populations d’Artemisia annua et<br />

Chenopodium spp. ont colonisé les milieux<br />

perturbés en fond de vallée, à proximité des<br />

points d’échantillonnage. De plus, d’importantes<br />

populations d’Artemisia absinthium<br />

associées à des Poaceae occupent les clairières<br />

des forêts, plus fréquentes à proximité<br />

des zones de transition. Les pollen de Quercus<br />

dominent les spectres (jusqu’à 46 % dans<br />

le spectre 7), de Carpinus (jusqu’à 32 % dans<br />

le spectre 1), de Zelkova/Ulmus (jusqu’à<br />

13,7 % dans le spectre 4) et d’Alnus (jusqu’à<br />

18 % dans le spectre 1). Les taux d’Acer et de<br />

Fraxinus augmentent légèrement dans le<br />

spectre 6, qui correspond à une importante<br />

communauté de ces deux essences. Le petit<br />

pic de Rosaceae du spectre 11 est très probablement<br />

induit par Crataegus, qui est dominant<br />

sur ce point d’échantillonnage.<br />

Groupe d’assemblages polliniques Ts (fruticées<br />

et brousses de transition). Dans ce<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

groupe pollinique les pourcentages de pollen<br />

arboréen décroissent et le rôle de certaines<br />

espèces ligneuses arbustives comme les<br />

Rhamnaceae (Paliurus spina-christi et Rhamnus),<br />

Ephedra, Acer et Jasminum devient plus<br />

important, par ailleurs les Poaceae présentent<br />

des valeurs maximales (31 %).<br />

Groupe d’assemblages polliniques Jw (bois<br />

de Juniperus). Ce groupe pollinique est caractérisé<br />

par de petits pics de pollen de Juniperus<br />

et d’autres taxons arbustifs provenant de<br />

la zone Ts. Les pollen de Carpinus et d’Alnus<br />

présentent des valeurs accrues, probablement<br />

en raison de l’ouverture du milieu qui facilite<br />

la pénétration de pollen allochthone transporté<br />

par le vent depuis les forêts voisines. Ainsi,<br />

l’assemblage pollinique correspondant à cette<br />

zone peut ne pas être représentatif des bois de<br />

Juniperus typiques, tels qu’ils ont été décrits<br />

dans le nord-est du Parc (Akhani 1998).<br />

Groupe d’assemblages polliniques Ss (steppe<br />

arbustive). Les pollen arboréens décroissent<br />

fortement (jusqu’à moins de 10 %), en<br />

revanche les taux d’Artemisia, Chenopodiaceae<br />

et Caryophyllaceae augmentent, par<br />

comparaison avec les valeurs atteintes dans le<br />

groupe précédent. Un petit pic de Rosaceae<br />

est probablement induit par les buissons nains<br />

de Cotoneaster et de diverses Rosaceae (dont<br />

Crataegus spp. et Rosa spp.) qui poussent<br />

dans la région.<br />

Groupe d’assemblages polliniques As (steppe<br />

à Artemisia et Stipa). Il est caractérisé par de<br />

fortes valeurs d’Artemisia (jusqu’à 87 %) et<br />

l’absence presque totale de pollen arboréen.<br />

Les Chenopodiaceae et les Poaceae présentent<br />

de très faibles pourcentages.<br />

Relations pluie polliniqueassemblage<br />

d’espèces<br />

Assemblage d’espèces<br />

Le plan factoriel 1-2 de l’AFC effectuée sur la<br />

matrice de relevés phytoécologiques<br />

(figure 3) permet de distinguer trois groupes<br />

de points d’échantillonnage correspondant à<br />

la forêt (groupe A : relevés 1-11), à toutes les<br />

communautés de transition dont les formations<br />

à Acer monspessulanum subsp. turcomanicum,<br />

les fruticées et les brousses à Crataegus<br />

et Paliurus, les bois de Juniperus et les<br />

steppes arbustives (groupe B : relevés 12-16)<br />

et les steppes à Artemisia (groupe C : relevés<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Figure 3 – Plans factoriels 1-2 des relevés (a) et espèces végétales (b)<br />

de l’analyse factorielle des correspondance (AFC) effectuée<br />

sur la matrice de relevés de végétation (tableaux 1 et 2).<br />

41


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42<br />

17 et 18). Les axes 1 et 2 de l’AFC expliquent<br />

respectivement 17,1 % et 11,9 % de la<br />

variance totale.<br />

Presque tous les relevés qui constituent le<br />

groupe A sont situés du côté positif de l’axe 1.<br />

Ce groupe est caractérisé par les arbres, les<br />

arbustes et les herbacées typiques des forêts<br />

planitiaires. Comme le montre la figure 3, il<br />

existe une variabilité non négligeable entre les<br />

différents relevés du groupe A, certainement<br />

en raison d’une forte hétérogénéité de la végétation<br />

dans cette zone, liée à la diversité des<br />

habitats et à la dégradation des milieux sous<br />

l’effet de récentes crues et de l’impact des<br />

activités humaines. Le groupe B se situe du<br />

côté négatif des deux axes de l’AFC. Les relevés<br />

appartenant à ce groupe sont principalement<br />

composés de taxons arbustifs tels que<br />

Rhamnus, Ephedra, Juniperus, Jasminum,<br />

Berberis, Lonicera et Acer monspessulanum.<br />

Paliurus spina-christi est une plante caractéristique<br />

des communautés de transition qui<br />

peut aussi se trouver dans le sous-bois de<br />

forêts dégradées (par exemple dans les relevés<br />

2 et 3). Il n’est pas possible de séparer<br />

clairement les relevés des bois de Juniperus<br />

de ceux provenant des fruticées de transition,<br />

des brousses et des steppes arbustives. Le<br />

groupe C réunit des relevés provenant de la<br />

zone steppique, il est caractérisé par Artemisia,<br />

des Chenopodiaceae et des Apiaceae<br />

(Dorema hyrcanum), ce dernier formant dans<br />

le Parc d’importants peuplements au sein des<br />

steppes à Artemisia.<br />

Pluie pollinique<br />

L’ACP effectuée sur les données polliniques<br />

(axes 1 et 2) sépare quatre groupes correspondant<br />

aux relevés de la zone forestière<br />

(groupe A), de la zone de transition (groupes<br />

B et C) et des zones de steppes et de steppes<br />

arbustives (groupe D) (figure 4a). Les deux<br />

premiers axes expliquent 81,8 % de l’inertie<br />

(variance) totale (axe 1 : 64 % et axe 2:<br />

17,8 %).<br />

Le pollen de Quercus est le type pollinique le<br />

plus caractéristique du groupe A (relevés 1-9<br />

et 11). Les pollens de Carpinus, Zelkova,<br />

Alnus, Tilia et Parrotia constituent le second<br />

élément caractéristique dans la pluie pollinique<br />

de la forêt (figure 4b). Les pollens de<br />

Sambucus, Polygonum, Apiaceae et Scrophulariaceae<br />

jouent aussi un rôle important dans<br />

la définition des assemblages polliniques<br />

forestiers. Le groupe intermédiaire B (relevés<br />

12 et 13), qui correspond aux communautés<br />

arbustives de transition à Paliurus spinachristi,<br />

est défini par la présence de pollen de<br />

plusieurs taxons arbustifs tels que Paliurus,<br />

Ephedra et Jasminum, et de taxons herbacés<br />

comme les Rubiaceae, Teucrium, Viola,<br />

Haplophyllum et Astragalus. De plus, le pollen<br />

de Poaceae contribue notablement à caractériser<br />

ces communautés de transition. Le<br />

groupe C réunit les bois de Juniperus (relevés<br />

14 et 15). Le pollen d’Artemisia est le plus<br />

caractéristique des assemblages polliniques<br />

du groupe D (relevés 16 à 18), qui rassemble<br />

des échantillons provenant des zones de<br />

steppes et de steppes arbustives. Les pollens<br />

de Caryophyllaceae, Chenopodiaceae, Centaurea<br />

et Rheum caractérisent les assemblages<br />

polliniques de la zone de steppes sur la<br />

seconde composante importante. Le relevé 10<br />

est isolé, intermédiaire entre les échantillons<br />

de forêts et de steppes, car la quantité anormalement<br />

élevée de pollen d’Artemisia tire ce<br />

site forestier vers les steppes à armoises.<br />

Analyse de co-inertie<br />

Les résultats de l’analyse de co-inertie sont<br />

présentés sur la figure 5. Le coefficient de corrélation<br />

entre l’axe 1 (resp. 2) de l’ACP « relevés<br />

phytoécologiques » et l’axe 1 (resp. 2) de<br />

l’ACP « données polliniques » est R²=31,8 %<br />

(resp. R²=16,1 %). L’analyse de co-inertie<br />

(RV=75,60, p < 0.001) montre dans l’ensemble<br />

une bonne correspondance entre les<br />

assemblages polliniques et les assemblages de<br />

plantes, sur chaque site. Les relevés des zones<br />

forestières et steppiques présentent la co-inertie<br />

maximale entre végétation et pluie pollinique,<br />

et les relevés des fruticées de transition<br />

présentent la co-inertie minimale, comme le<br />

montre la longueur des flèches, plus courtes<br />

lorsque la corrélation entre les données polliniques<br />

et les données de végétation est plus<br />

importante (figure 5).<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

Figure 4 – Plans factoriels 1-2 des sites de prélèvements (a) et des taxons polliniques (b) de l’analyse en composantes principales<br />

(ACP) effectuée sur la matrice d’assemblages polliniques.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

43


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Tableau 2 – Relevés de végétation. Les chiffres représentent la dominance de chaque taxon dans le relevé. Le premier chiffre indique<br />

sa dominance dans la strate arborescente, le deuxième indique sa dominance dans la strate arbustive et le troisième<br />

indique sa dominance dans la strate herbacée. Lorsqu’il y a 4 chiffres, le premier concerne la strate arborescente 1,<br />

le second la strate arborescente 2. La nomenclature est tirée d’Akhani (1998). L’échelle utilisée pour exprimer les<br />

abondances est celle de Braun-Blanquet (1964), avec 0 indiquant l’absence des taxons dans les strates.<br />

44<br />

Taxons Relevés*<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18<br />

Acantholimon radeanum 030 001<br />

Acantholimon sp. 00+<br />

Acer cappadocicum 0+0<br />

Acer monspessulanum 0+0 2+0 00+ 020 010 001<br />

Acer velutinum<br />

Acer sp.<br />

Aegilops sp. 00r 001<br />

Aegilops tauschii 00+ 00+<br />

Alcea gorganica 00+<br />

Alliaria petiolata 002 002 00+ 001 001 001<br />

Allium sp. 00r 00r 00+ 00+ 00r 00r 00r 00r 001<br />

Alyssopsis mollis 00+ 00+ 00+<br />

Alyssum sp. 00+ 00+ 00r 00+ 001 00+ 00+ 00+ 00+<br />

Androsace maxima 00+ 001<br />

Anthemis sp. 001 00+<br />

Anthriscus cretica 00+<br />

Anthriscus sp. 00+ 00+ 001 00+<br />

Anthriscus sylvestris 00+ 00+ 00+<br />

Arenaria serppyllifolia 00+ 00+<br />

Arenaria sp. 00+ 001 00r<br />

Arrhenatherum elatius 001 001 00+<br />

Artemisia kopetdaghensis 001<br />

Artemisia sp. 00+ 00r 00+ 002<br />

Asparagus sp. 00+<br />

Asparagus verticillatus 00+ 00+ 00+<br />

Asperula sp. 00+ 00+ 00+<br />

Asplenium adianthum-nigrum<br />

Asplenium trichomanes<br />

Astragalus jolderensis 001<br />

Astragalus microcephalus 00+<br />

Astragalus shahrudensis 00+<br />

Astragalus sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 00+<br />

Avena sterilis subsp. ludoviciana 00+ 00r 00+ 00+ 002 00+<br />

Berberis sp. 020 01+<br />

Boissiera squarrosa 00r<br />

Bothriochloa sp. 00+ 001<br />

Brachypodium sylvaticum 00+ 004 001 00+ 004<br />

Bromus danthoniae 00+ 00+ 00+<br />

Bromus sp. 001 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 002 00+ 00+ 001 00+ 00+ 00+<br />

Bunium sp. 00+<br />

Bupleurum exalatum 00+<br />

Bupleurum rotundifolium 001 00+<br />

Caccinia macranthera 00r<br />

Campanula sp. 00+<br />

Cardus sp. 00r<br />

Cardus transcaspicus 00+ 00+<br />

Carex sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 001 00+ 001 001 00+<br />

Carpinus sp. 40+ 4++ 1+0 01+ 100<br />

Caucalis platycarpos 00+ 00+ 00r 001<br />

Celtis caucasica<br />

Centaurea hyrcanica 00+ 00+ 00+ 00r 001<br />

Centaurea sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 00r 001<br />

Cerasus pseudoprostrata 01+ 001<br />

Cerasus sp. 010 0+0<br />

Ceratocephala falcata 00+ 00+<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

Taxons Relevés*<br />

Cleistogenes serotina 002 001 002<br />

Clinopodium sp.<br />

Colutea buhsei 01+ 010 0+0 010 010 0+0<br />

Convolvulus sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 001 00+<br />

Cornus guinea subsp. australis<br />

Cotoneaster sp. 040<br />

Cousinia sp. 00+ 00+<br />

Crataegus sp. 00+ 00+ 00+ 1+0 00+ 120 010 0+0 021 00+ 010<br />

Crepis sancta 00+<br />

Crocus almehensis 00+<br />

Crocus sp. 00r<br />

Crucianella gilanica subsp.<br />

transcaspica 001 00+<br />

Crupina vulgaris 00+<br />

Crupina vulgaris 001 002 00+<br />

Cuscuta monogyna +00 +00 0+0 +00<br />

Cynodon dactylon 00+<br />

Dactylis glomerata 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 001 00+ 00+ 001<br />

Delphinium sp. 00+ 00+ 00+ 00+<br />

Dianthus sp. 00+ 001<br />

Dictamnus albus 001<br />

Dorema hyrcanum 001 002 001<br />

Echinaria capitata 00+ 00+<br />

Echinops koelzii 001 001 001<br />

Echinops ritrodes 001 001 001<br />

Echinops sp. 001<br />

Elymus sp. 001 00+<br />

Ephedra sp. 010 0+0 0+0 01+<br />

Eremopyrum sp. 00r<br />

Eremostachys labiosiformis 00+ 00+ 001<br />

Eryngium caucasicum 00+ 00+<br />

Euonymus latifolia<br />

Euonymus velutina 0++ 010<br />

Euphorbia amygdaloides 00r 00+<br />

Euphorbia sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 00+<br />

Ferula sp. 00+<br />

Festuca sp. 00+ 00+ 002 002 002 001<br />

Fraxinus excelsior 2+0<br />

Fumana sp. 00+<br />

Fumaria sp. 00r<br />

Gagea sp. 00r<br />

Galium odoratum 00r 001 00+ 001<br />

Galium sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 00+ 001 00+<br />

Galium tenuissimum 001 001<br />

Gladiolus italica 00+<br />

Glycyrrhiza glabra 00+<br />

Gypsophila aretioides 001<br />

Halothamnus gaucus 001 00+<br />

Haplophyllum acutifolium 001 002 00+ 00+<br />

Abondance Dominance<br />

(la surface couverte par le taxon)<br />

r < 1 % (1 petit individu)<br />

+ < 1 % (1 à 5 petits individus)<br />

1 ≥ 1 % > 5 %<br />

2 ≥ 5 % > 25 %<br />

3 ≥ 25 % > 50 %<br />

4 ≥ 50 % > 75 %<br />

5 ≥ 75 % > 100 %<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18<br />

*Relevés Communauté *Relevés Communauté<br />

1. Carpinus<br />

2. Paliurus spina-christi-Zelkova carpinifolia<br />

3. Zelkova carpinifolia-Paliurus spina-christi<br />

4. Zelkova carpinifolia<br />

5. Carpinus<br />

6. Acer monspessulanum-Fraxinus excelsior<br />

7. Quercus castaneifolia<br />

8. Zelkova carpinifolia<br />

9. Quercus castaneifolia-Zelkova carpinifolia<br />

10. Quercus castaneifolia-Carpinus betulus<br />

11. Crataegus-Quercus castaneifolia<br />

12. Paliurus spina-christi<br />

13. Lonicera -Berberis<br />

14. Juniperus excelsa-Acer monspessulanum<br />

15. Juniperus excelsa<br />

16. Cotoneaster<br />

17. Dorema hyrcanum-Centaurea<br />

18. Dorema hyrcanum<br />

45


M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL, P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY<br />

Tableau 2 – Suite<br />

46<br />

Taxons Relevés*<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18<br />

Helianthemum nummularium 00+<br />

Helianthemum sp. 00+<br />

Heteropapus altaicus 00+<br />

Holosteum glotinosum 00+ 00+<br />

Hordeum bulbosum 00+ 00+ 00+<br />

Hyoscyamus pusillus 00+<br />

Hypericum sp. 00+ 00+<br />

Inula sp. 001 00+ 002<br />

Jasminum fruticans 010 00r 020 010 021 010<br />

Johrenia golestanica 00+ 00+ 001 001<br />

Juniperus excelsa 020 21+<br />

Kochia prostrata 001<br />

Koeleria macranthera 00+<br />

Krascheninnkovia ceratoides 010<br />

Lactuca sp. 00r<br />

Lamium album 00+ 00+ 00+ 002 001<br />

Lappula sp. 00+ 00r 00+ 00+ 00+<br />

Lapsana communis 00+<br />

Laser trilobum 001<br />

Lathyrus laxiflorus<br />

Lecokia cretica 00+ 00+<br />

Linaria sp. 00r<br />

Linosyris vulgaris 00+<br />

Loliolum sp. 00+ 00+<br />

Lolium sp. 00+<br />

Lonicera sp. 020 030 02+<br />

Luzula forsteri<br />

Medicago sp. 00+ 00+ 00+<br />

Medicago lupulina 001<br />

Melica sp. 00+<br />

Mespilus germanica 0+0<br />

Minuartia hamata 00+<br />

Minuartia meyeri 00+<br />

Morus albus<br />

Muscari caucasicum 00+ 00+<br />

Myosotis sp. 00+ 00r 00+ 00+<br />

Neotorularia dentata 00+<br />

Noaea mucronata 00+ 00+<br />

Onobrychis sp. 00r 00+ 00+ 00+<br />

Onosma sp. 00+<br />

Opopanax hispidis 001<br />

Origanum vulgare 00+ 00+<br />

Paliurus spina-christi 00+ 030 010 02+ 01+ 02+ 020 020 010<br />

Perovskia abrotanoides 00+<br />

Phleum paniculatum 00+ 00+ 00r 00+ 00+ 00+ 001 00+ 00+<br />

Phlomis sp. 001 00+ 00+<br />

Phragmites australis 001<br />

Piptatherum sp. 00+ 002<br />

Poa bulbosa 00R 00r 00+ 001 00+ 001 001<br />

Poa masenderana 00+ 00+<br />

Polygonum convolvulus 00+ 00+ 00r<br />

Polygonum sp. 00r 00+<br />

Potentilla sp. 00+ +<br />

Primula heterochroma<br />

Prunus divaricata 0+0 00+ 020 02+ 0+0 021 010 010<br />

Pyrus boissieriana 200<br />

Quercus castaneifolia 200 010 ++0 5111 00r 51+ 100 010<br />

Rhamnus pallasii 0+0 02+ 001 020 020 020 020<br />

Rochelia sp. 00+<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

Taxons Relevés*<br />

Roemaria sp. 00+ 00+<br />

Rosa sp. 0+0 00+<br />

Rubia sp. 00+ 00+<br />

Rubus sp. 010<br />

Rumex sp. 00+<br />

Salsola arbusculiformis 010<br />

Salvia sp. 00+<br />

Scabiosa sp. 00+ 001 00+ 00+ 00+ 00+<br />

Scandix pectes-veneris 00+<br />

Scandix stellata 00+ 001<br />

Scorzonera sp. 001 00r 00+<br />

Scrophularia sp. 00+<br />

Scutellaria tournefortii 00+ 00r 00+<br />

Securigera sp. 001<br />

Sedum sp. 00r 00+<br />

Sideritis montana 00+<br />

Silene cyri 00+<br />

Silene italica 00+ 00+ 001 00+<br />

Silene sp. 00+ 00+ 00+ 00+ 001<br />

Stachys sp. 002 00+<br />

Stellaria holostea<br />

Stipa sp. 001 00+ 001 00+<br />

Stipa bromoides 002 002 003 001<br />

Taeniatherum caput-medusa<br />

subsp. crinitum 002 00+<br />

Tamnus communis 00+<br />

Tanacetum parthenium 00+<br />

Tanacetum sp. 00+<br />

Teucrium chamaedrys 00+ 00+ 00+ 00+<br />

Teucrium polium 00+ 00+ 00+ 002<br />

Teucrium sp. 00+ 00+<br />

Tilia platyphyllos subsp. caucasica<br />

Torilis japonica 001 002 001 00+ 00+<br />

Trachyna dystachia 003 003<br />

Tragopogon sp. 00r 00r<br />

Tulipa sp. 00+<br />

Valerianella sp. 00r<br />

Verbascum sp. 00+ 001<br />

Veronica sp. 00r 00+ 00r<br />

Vicia crocea<br />

Vicia sp. 00+ 00+ 00r 001<br />

Vinca herbacea 00+<br />

Vincetoxicum scandens<br />

Vincetoxicum sp. 00+ 00+<br />

Viola sieheana 00+ 001 001 00+<br />

Viola sp. 00+ 00+ 00+<br />

Viscum album +00<br />

Vulpia persica 00+<br />

Zelkova carpinifolia 020 320 521 0++ 0++ 431 22+ 02+<br />

Ziziphora tenuior 00+ 001 00r 00+<br />

Abondance Dominance<br />

(la surface couverte par le taxon)<br />

r < 1 % (1 petit individu)<br />

+ < 1 % (1 à 5 petits individus)<br />

1 ≥ 1 % > 5 %<br />

2 ≥ 5 % > 25 %<br />

3 ≥ 25 % > 50 %<br />

4 ≥ 50 % > 75 %<br />

5 ≥ 75 % > 100 %<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18<br />

*Relevés Communauté *Relevés Communauté<br />

1. Carpinus<br />

2. Paliurus spina-christi-Zelkova carpinifolia<br />

3. Zelkova carpinifolia-Paliurus spina-christi<br />

4. Zelkova carpinifolia<br />

5. Carpinus<br />

6. Acer monspessulanum-Fraxinus excelsior<br />

7. Quercus castaneifolia<br />

8. Zelkova carpinifolia<br />

9. Quercus castaneifolia-Zelkova carpinifolia<br />

10. Quercus castaneifolia-Carpinus betulus<br />

11. Crataegus-Quercus castaneifolia<br />

12. Paliurus spina-christi<br />

13. Lonicera -Berberis<br />

14. Juniperus excelsa-Acer monspessulanum<br />

15. Juniperus excelsa<br />

16. Cotoneaster<br />

17. Dorema hyrcanum-Centaurea<br />

18. Dorema hyrcanum<br />

47


M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL, P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY<br />

48<br />

Discussion<br />

Caractérisation<br />

des types de végétation<br />

par les assemblages polliniques<br />

Les résultats obtenus par les méthodes d’ordination<br />

permettent de comparer les principaux<br />

types de végétation aux assemblages<br />

polliniques. Les ACP et les AFC appliquées<br />

aux données polliniques et floristiques permettent<br />

de distinguer plus facilement les<br />

végétations forestières et steppiques par leurs<br />

assemblages polliniques (figures 4 et 5). Toutefois,<br />

cette distinction est moins facile à établir<br />

pour les communautés de transition,<br />

comme le montre aussi l’analyse de co-inertie<br />

où les communautés de transition (relevés<br />

12, 13, 14, 15 et 16) présentent les corrélations<br />

pollen-végétation les plus basses<br />

(figure 5).<br />

Cette étude montre que la caractérisation des<br />

types de végétation au moyen des pourcentages<br />

polliniques est moins fiable dans les<br />

zones de transition que dans les végétations<br />

homogènes (forêt ou steppe). Cependant cer-<br />

Figure 5 – Plan factoriel 1-2 des relevés de l’analyse de co-inertie entre la<br />

pluie pollinique et la végétation dans les sites d’échantillonnage<br />

(RV : 75,60, p < 0,001). Les flèches plus courtes correspondent aux<br />

relevés pour lesquels les correspondances « pluie polliniquevégétation<br />

» sont les meilleures.<br />

tains échantillons (relevés 2, 3 et 4) montrent<br />

de faibles valeurs de co-inertie, même en zone<br />

forestière. Comme on le verra dans le chapitre<br />

suivant, ceci peut résulter d’une sous-représentation<br />

pollinique de certains taxons dominants,<br />

comme Zelkova carpinifolia et Paliurus<br />

spina-christi.<br />

La difficulté de la distinction statistique et de<br />

la classification des communautés végétales<br />

rencontrées dans la zone de transition est en<br />

partie due à leur composition floristique complexe,<br />

qui présente une juxtaposition des<br />

plantes provenant de domaines phytogéographiques<br />

différents. Dans le relevé 10, de petits<br />

spécimens de l’espèce mésophile Zelkova<br />

carpinifolia poussent par exemple à côté<br />

d’Ephedra, un arbuste nain typiquement xérophile.<br />

Les bois ouverts, les brousses et les fruticées<br />

qui occupent dans le Parc les habitats<br />

de transition entre forêt et steppe peuvent<br />

avoir des origines diverses, successions écologiques<br />

ou réelles communautés de transition<br />

(Akhani 1998). Même si le parc national du<br />

Golestan a célébré son 50e anniversaire en<br />

2007, un demi-siècle de protection semble<br />

insuffisant pour compenser le long passé d’intenses<br />

activités humaines, comme le montrent<br />

les nombreux sites archéologiques observés<br />

çà et là dans le Parc. De nombreuses communautés<br />

de transition identifiées dans le Parc<br />

peuvent en fait correspondre à des stades de<br />

succession d’une végétation en train de recoloniser<br />

des territoires anciennement perturbés.<br />

La situation se complique encore pour les<br />

assemblages de pollen de surface car la pluie<br />

pollinique n’est pas limitée aux communautés<br />

végétales locales. La végétation extralocale<br />

et surtout régionale contribue aussi<br />

notablement à la pluie pollinique (Janssen<br />

1966). À ces facteurs s’ajoute aussi le rôle de<br />

la topographie (Markgraf 1980) et des paramètres<br />

microclimatiques. Le Parc présente un<br />

relief très accidenté (figure 1) qui influe fortement<br />

sur la vitesse et l’orientation des vents<br />

dominants, facteurs importants dans le transport<br />

du pollen et les précipitations. De plus,<br />

la plupart des échantillons étudiés ont été collectés<br />

dans le fond d’une vallée bordée de<br />

pentes abruptes où les changements altitudinaux<br />

de végétation sont très marqués.<br />

Malgré ces difficultés rencontrées dans la distinction<br />

statistique des communautés de transition<br />

du parc national du Golestan par la<br />

pluie pollinique, les trois communautés végétales<br />

de transition traversées par le transect<br />

(Acer monspessulanum, fruticées et brousses<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

à Crataegus et Paliurus, bois de Juniperus et<br />

mosaïque de fruticées et de steppes) peuvent<br />

être identifiées par les valeurs légèrement<br />

accrues des espèces arbustives dominantes<br />

(figure 2).<br />

Représentation pollinique<br />

des taxons remarquables<br />

La comparaison des pourcentages polliniques<br />

et du couvert végétal permet de mieux estimer<br />

la représentation pollinique de certains<br />

taxons végétaux. Parmi les principales<br />

essences présentes dans les sites d’échantillonnage<br />

de la zone forestière, il semble que<br />

Zelkova carpinifolia soit fortement sousreprésenté<br />

dans les assemblages polliniques<br />

de surface. La morphologie du pollen de Zelkova<br />

est très similaire à celle d’Ulmus, cependant<br />

les critères morphologiques proposés par<br />

Nakagawa et al. (1998) et Kvavadze &<br />

Connor (2005) et la comparaison avec le<br />

matériel du référence du Parc ont permis de<br />

distinguer ces deux types polliniques. Le pollen<br />

de Zelkova carpinifolia peut être distingué<br />

d’Ulmus par ses dimensions supérieures, la<br />

dominance des formes tétrazonoporées par<br />

rapport aux pentazonoporées, l’épaississement<br />

de l’exine autour des pores et une sculpture<br />

rugueuse plus grossière en vue polaire<br />

(Kvavadze & Connor 2005 ; Nakagawa et al.<br />

1998). De plus, un autre critère a été évoqué<br />

récemment par Kvavadze & Connor (2005) :<br />

l’exine de Zelkova carpinifolia présente une<br />

sculpture psilée au niveau des pores. Ce<br />

caractère est très pertinent pour identifier le<br />

pollen en vue polaire. Nos mesures portant<br />

sur 100 grains de pollen de Zelkova contenus<br />

dans la collection de référence montrent que<br />

88 % des grains possèdent 4 pores, 11 % possèdent<br />

5 pores et seulement 1 % présentent<br />

3 pores ; 76 % des grains ont une taille de 34-<br />

38 m. Ces constatations ont été effectuées<br />

aussi en Géorgie orientale où Zelkova forme<br />

des peuplements naturels presque purs (Stuchlik<br />

& Kvavadze 1993 ; Kvavadze & Connor<br />

2005). Il faut noter que Zelkova constitue<br />

aujourd’hui le principal représentant de la<br />

famille Ulmaceae dans le Parc. Ulmus glabra<br />

Huds. est présent depuis l’étage planitiaire<br />

jusqu’à l’étage montagnard mais il est bien<br />

moins fréquent que Zelkova. Ulmus minor<br />

Mill. est encore moins fréquent, il est limité<br />

aux cours d’eau et aux fruticées à Crataegus<br />

dominant (Akhani 1998).<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

La comparaison des pourcentages polliniques<br />

avec les abondances de végétation en milieu<br />

forestier montre que Zelkova est sous-représenté<br />

dans la pluie pollinique actuelle d’un<br />

facteur > 4, même sous une canopée fermée<br />

où Zelkova forme 100 % du couvert. Par<br />

exemple, dans le relevé 4 qui a été effectué<br />

dans un peuplement presque pur de Zelkova<br />

carpinifolia (strate arborée 100 %, strate<br />

arbustive 25 %), le pourcentage de Zelkova<br />

atteint à peine 13,5 % (figure 2). Ceci<br />

implique que même de très faibles pourcentages<br />

de Zelkova dans les diagrammes polliniques<br />

peuvent suggérer un rôle significatif de<br />

cette essence dans la composition du couvert<br />

forestier. Ainsi, des taux atteignant pendant<br />

l’Eémien 18 % à Castiglione et 32 % à Fucino<br />

en Italie (Follieri et al. 1986) indiquent que<br />

Zelkova était une composante majeure des<br />

forêts de la Péninsule italienne pendant le dernier<br />

interglaciaire.<br />

Les études pluie pollinique/végétation des<br />

forêts planitiaires hyrcaniennes dans le sudest<br />

de l’Azerbaïdjan (Yazvenko 1990) ont<br />

aussi révélé une très faible dispersion pollinique<br />

pour Zelkova carpinifolia et Parrotia<br />

persica. Bien que Parrotia soit une importante<br />

composante des forêts planitiaires du Parc<br />

(Akhani 1998), son pollen a été rarement<br />

observé dans les spectres modernes. Cette<br />

faible représentation pollinique peut être<br />

expliquée au moins partiellement par la phénologie<br />

de cet arbre qui fleurit en février,<br />

période où la région enregistre régulièrement<br />

un fort enneigement. Il est possible qu’une<br />

partie importante du pollen émis soit emportée<br />

vers les cours d’eau au moment de la fonte<br />

des neiges.<br />

À la différence de Zelkova et de Parrotia,<br />

Carpinus et Quercus ont une bonne représentation<br />

pollinique. Alnus semble aussi caractérisé<br />

par une très bonne dispersion pollinique.<br />

Bien qu’aucun spécimen d’Alnus n’ait été<br />

identifié à proximité des relevés, son pollen<br />

est toujours une composante importante des<br />

échantillons de surface, à la fois en forêt et<br />

dans les zones de transition. Aujourd’hui,<br />

Alnus glutinosa forme des peuplements très<br />

denses dans certaines forêts riveraines et lieux<br />

humides situés le long de la mer Caspienne<br />

(Naqinejad 2003). Par ailleurs, Alnus glutinosa<br />

et A. subcordata jouent un rôle important<br />

dans les forêts riveraines du parc national<br />

du Golestan (Akhani 1998). Ces deux sources<br />

potentielles peuvent expliquer la présence de<br />

pollen d’Alnus dans les échantillons étudiés.<br />

49


M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL, P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY<br />

50<br />

Carpinus et Alnus présentent une vaste aire<br />

MPVC (Maximum Pollen-Vegetation Correlation),<br />

ce qui suggère une très bonne dispersion<br />

pollinique (Yazvenko 1990). Les Rosaceae<br />

ligneuses entomogames telles que<br />

Crataegus, Prunus, Pyrus, Cerasus et Cotoneaster<br />

se traduisent par d’insignifiants pourcentages<br />

dans les spectres polliniques de surface,<br />

bien qu’elles soient présentes dans la<br />

majorité des relevés dans la zone forestière.<br />

La reproduction entomogame de ces Rosaceae<br />

ligneuses est probablement à l’origine de<br />

cette sous-représentation, qui a également été<br />

mise en évidence dans l’ouest de l’Iran et sur<br />

le plateau anatolien (Wright et al. 1967 ; Woldring<br />

& Bottema 2001-2002). C’est aussi le<br />

cas d’Acer et de Fraxinus, qui sont fortement<br />

sous-représentés dans les échantillons de surface<br />

malgré leur importance dans le couvert<br />

forestier (relevé 6, tableau 1). Les aires MPVC<br />

obtenues pour ces deux taxons dans les forêts<br />

hyrcaniennes planitiaires sont petites (20 m x<br />

20 m) et traduisent leur faible représentation<br />

dans la pluie pollinique (Yazvenko 1990). La<br />

faible représentation pollinique des espèces<br />

les plus xérophiles d’Acer a aussi été observée<br />

dans les bois ouverts d’Anatolie (van<br />

Zeist et al. 1970).<br />

Il a été démontré dans le passé que Juniperus<br />

est relativement sous-représenté dans la pluie<br />

pollinique lorsqu’il forme des peuplements<br />

mixtes avec Quercus (van Zeist et al. 1970).<br />

Les valeurs relativement basses de pollen de<br />

Juniperus dans les relevés 12 et 13 (figure 2)<br />

pourraient suggérer que ce taxon est sousreprésenté<br />

dans les échantillons polliniques de<br />

surface, à la fois dans les peuplements purs et<br />

dans les peuplements mixtes. Des échantillons<br />

collectés dans de vastes peuplements homogènes<br />

de Juniperus seraient nécessaires pour<br />

confirmer cette hypothèse.<br />

L’un des résultats majeurs de cette étude est<br />

que certains arbustes comme Berberis, pollinisés<br />

par les insectes, sont presque totalement<br />

absents dans la pluie pollinique alors qu’ils<br />

sont très fréquents dans le couvert végétal<br />

(relevés 12 et 14). Les arbustes Paliurus,<br />

Rhamnus, Jasminum, Colutea, Lonicera et<br />

Cotoneaster sont un peu mieux représentés<br />

dans la pluie pollinique mais avec des taux<br />

toujours très bas. De faibles taux de Paliurus<br />

spina-christi et Rhamnus (R. kurdica) ont<br />

aussi été signalés du sud-est de la Turquie<br />

(van Zeist et al. 1970). Ephedra présente une<br />

production pollinique modérée mais une<br />

excellente dispersion, puisque de faibles taux<br />

peuvent être trouvés même dans les régions<br />

forestières du Parc. Cette bonne production et<br />

dispersion pollinique ont aussi été signalées<br />

dans les régions semi-arides d’Iran et du nordouest<br />

de la Chine (Moore & Stevenson 1982 ;<br />

Herzschuh et al. 2006). L’extrême surreprésentation<br />

pollinique d’Artemisia est bien<br />

connue (Moore & Stevenson 1982 ; El-Moslimany<br />

1987), elle est manifeste dans notre<br />

étude comme en témoignent les taux extrêment<br />

élevés enregistrés dans les steppes et les<br />

steppes arbustives, même dans les lieux où<br />

Artemisia n’est pas particulièrement abondant.<br />

Conclusions<br />

Les patrons de végétation sont globalement<br />

bien reflétés par la pluie pollinique actuelle.<br />

Les patrons et les gradients observés dans les<br />

caractéristiques physionomiques et floristiques<br />

de la végétation de la partie centrale du<br />

parc national du Golestan sont reflétés par la<br />

pluie pollinique actuelle. Les méthodes numériques<br />

offrent un outil complémentaire d’approche<br />

semi-quantitative dans la perception de<br />

ces patrons et gradients, et facilitent la comparaison<br />

des deux jeux de données. L’analyse<br />

de co-inertie, encore peu utilisée, s’est avérée<br />

une bonne méthode dans l’analyse fine des<br />

correspondances pluie pollinique-végétation.<br />

Les analyses descriptives comme les analyses<br />

numériques indiquent que la forêt hyrcanienne<br />

planitiaire du Parc peut être caractérisée<br />

par des assemblages polliniques dominés<br />

par Quercus, Carpinus betulus et Zelkova carpinifolia,<br />

et dans une moindre mesure par<br />

Alnus, Tilia et Parrotia persica. La représentation<br />

pollinique de deux essences relictes,<br />

Zelkova carpinifolia et Parrotia persica, est<br />

fortement sous-représentée dans les échantillons<br />

actuels. La pluie pollinique analysée<br />

dans les communautés de transition (comme<br />

les brousses à Acer monspessulanum, Crataegus<br />

et Paliurus, les bois de Juniperus<br />

excelsa et les steppes arbustives à Cotoneaster)<br />

reflète moins bien les types de végétation<br />

productrice. Ceci est probablement dû à la<br />

nature composite de ces communautés sur le<br />

plan phytogéographique, à la sous-représentation<br />

de nombreuses espèces dominantes<br />

arbustives comme Paliurus, Rhamnus, Acer<br />

monspessulanum, Crataegus, Berberis, Cotoneaster,<br />

etc., et à la nature transitoire de beaucoup<br />

de ces communautés, qui correspondent<br />

à divers stades de succession après une<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe dans le parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

déprise succédant à une longue période d’impact<br />

anthropique intense sur la végétation et<br />

les paysages. Certains arbres et arbustes entomogames<br />

tels que les Rosaceae, Acer monspessulanum<br />

et Berberis sont extrêmement<br />

sous-représentés dans la pluie pollinique. De<br />

plus, les steppes arbustives à Cotoneaster, les<br />

steppes d’altitude à Artemisia émettent des<br />

quantités importantes de pollen d’Artemisia<br />

qui peuvent masquer la production pollinique<br />

relativement basse de ces communautés.<br />

Le parc national du Golestan est l’une des<br />

rares zones protégées du Proche-Orient présentant<br />

une large gamme de formations végétales<br />

non perturbées et d’écotones d’origine<br />

variée, dans des contextes climatiques et phytogéographiques<br />

diversifiés. Des recherches<br />

plus poussées portant sur les relations pluie<br />

pollinique-végétation sur l’ensemble du Parc<br />

seraient susceptibles d’apporter des données<br />

précieuses aux palynologues pour la reconstruction<br />

des anciennes végétations et des<br />

anciens climats dans cette région du Proche-<br />

Orient. Elles pourraient aussi contribuer à<br />

améliorer l’interprétation de futurs diagrammes<br />

polliniques du sud de la Caspienne<br />

et des régions semi-arides voisines. Ce premier<br />

travail d’échantillonnage de surface étant<br />

loin d’explorer la diversité de l’ensemble des<br />

écosystèmes hyrcaniens, il est prévu de le<br />

poursuivre dans un proche avenir.<br />

Remerciements<br />

Les auteurs remercient le service culturel de<br />

l’ambassade de France à Téhéran pour l’aide<br />

financière qui a permis de réaliser les campagnes<br />

de terrain et pour l’attribution en 2003<br />

d’une bourse MSc au premier auteur. Cette<br />

étude a également été financée par le Research<br />

Council University of Tehran en tant<br />

que projet de recherches Geobotanical Studies<br />

in Different Parts of Iran. Nous sommes<br />

reconnaissants au professeur Hossein Akhani<br />

pour les corrections pertinentes et son soutien<br />

pendant les campagnes de terrain et à Jalil<br />

Noroozi pour leur assistance sur le terrain et<br />

leur aide dans la réalisation des relevés floristiques.<br />

Nous remercions également le<br />

Département de l’Environnement iranien qui<br />

a délivré toutes les autorisations nécessaires<br />

et qui a fourni l’aide logistique, ainsi que le<br />

directeur et le personnel du Parc pour leur<br />

aide constante, en particulier les gardes qui<br />

nous ont aidé sur le terrain.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

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ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Sensitivity to land degradation:<br />

monitoring ecological<br />

and human factors<br />

in a <strong>Mediterranean</strong> area (1970-2000)<br />

Abstract<br />

Land degradation (LD) is a global environmental<br />

hazard which has rapidly increased also in<br />

temperate regions. It involves ecological, economic,<br />

social, institutional, and cultural factors.<br />

In complex <strong>Mediterranean</strong> landscapes a thorough<br />

study of the interaction of bio-physical<br />

patterns with population and economic characteristics<br />

is necessary to better delineate sensitive<br />

areas. Up to now, few researches were devoted<br />

to assess sensitivity to LD over time in the<br />

<strong>Mediterranean</strong> basin. The aims of this paper are<br />

therefore (i) to provide a basic framework of<br />

bio-physical and socio-economic variables<br />

assumed as input of LD processes leading to<br />

desertification; (ii) to illustrate a set of environmental<br />

indicators suitable for carrying out a<br />

temporal assessment of LD in the <strong>Mediterranean</strong><br />

basin; (iii) to suggest a simple procedure<br />

aimed to achieve a synthetic evaluation of LD<br />

over a long time period. As an example, the<br />

map of areas sensitive to LD has been obtained<br />

for Latium (central Italy) by means of Geographic<br />

Information System (GIS) techniques,<br />

combining nine different indicators which<br />

reflect specific processes related to climate, soil,<br />

vegetation, and human pressure. A composite<br />

index of sensitivity to LD (ISD) has been derived<br />

from the nine indicators separately at four consecutive<br />

years (1970, 1980, 1990, 2000). ISD<br />

increased along the coastal areas and in lowlands<br />

close to the metropolitan area of Rome,<br />

suggesting that human factors have been crucial<br />

in determining trends in sensitivity to LD<br />

over the study period.<br />

Keywords: land degradation, sensitivity level,<br />

indicators, time series, Rome, Italy.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Luca SALVATI 1 , Marco ZITTI 2 , Tomaso CECCARELLI 2 and Luigi PERINI 2<br />

1. Italian National Institute of Statistics – Environmental Statistics Department,<br />

Via A. Ravà 150, I-00142 Rome<br />

2. National Council for Agricultural Research – Research Unit for Climatology<br />

and Meteorology applied to Agriculture,<br />

Via del Caravita 7a, I-00186 Rome<br />

Correspondence to:<br />

Dr. Luca Salvati<br />

ISTAT – Environmental Statistics Unit<br />

Via A. Ravà 150<br />

I-00142 Rome<br />

Fax: + 39 6 6953.1214<br />

E-mail address: bayes00@yahoo.it<br />

Résumé<br />

La dégradation des sols est un problème environnemental<br />

global qui s’est accru rapidement<br />

aussi dans les régions tempérées. Facteurs de<br />

nature écologique, économique, sociale, institutionnelle,<br />

et culturale sont impliqués. Dans<br />

des paysages méditerranéens complexes, une<br />

étude approfondie sur l’interaction entre facteurs<br />

d’origine biophysique et caractéristiques<br />

démographiques et économiques est nécessaire<br />

pour mieux déterminer les zones sensibles.<br />

Concernant le bassin méditerranéen, jusqu’à<br />

présent les recherches dédiées à l’évaluation de<br />

la sensibilité à la dégradation des sols dans le<br />

temps sont très peu développées.<br />

Pourtant les objectives de ce papier sont :<br />

(i) fournir un modèle simplifié où les variables<br />

biophysiques et socio-économiques représentent<br />

des facteurs d’accélération de la dégradation<br />

des sols, amenant au risque de désertification<br />

; (ii) décrire une série d’indicateurs<br />

environnementaux appropriés pour une évaluation<br />

temporelle de la dégradation des sols<br />

dans le bassin méditerranéen ; (iii) suggérer une<br />

procédure simple finalisée à une évaluation de<br />

synthèse de la dégradation des sols à long<br />

terme.<br />

Mots clés : dégradation des sols,<br />

niveau de sensibilité, indicateurs, séries temporelles,<br />

Rome, Italie.<br />

53


LUCA SALVATI, MARCO ZITTI, TOMASO CECCARELLI, LUIGI PERINI<br />

54<br />

À titre d’exemple, une carte des zones sensibles<br />

à la dégradation des sols a été réalisée pour la<br />

région du Lazio (Italie central) en utilisant des<br />

systèmes informatiques géographiques (SIG), où<br />

neuf indicateurs différents ont été combinés,<br />

qui correspondent à des processus spécifiques<br />

liés au climat, aux sols, à la végétation et à la<br />

pression humaine. Un indicateur composé de<br />

sensibilité à la dégradation des sols (ISD) a été<br />

dérivé à partir des neuf indicateurs et pour<br />

quatre années consécutives (1970, 1989, 1990,<br />

2000). L’indicateur ISD augmente le long de la<br />

côte et dans les plaines près de la zone métropolitaine<br />

de Rome. Cela suggère que les facteurs<br />

humains ont une importance cruciale en ce qui<br />

concerne la variation de la sensibilité à la dégradation<br />

des sols dans la période d’étude considérée.<br />

Introduction<br />

Land degradation (LD) is a complex phenomenon<br />

which ultimately leads to a reduction<br />

of soil fertility (Mainguet 1994; Geeson<br />

et al. 2002; Brandt et al. 2003). It involves<br />

ecological and economic processes that affect<br />

the environment at different geographical<br />

scales (Fantechi et al. 1995; Thornes &<br />

Brandt 1996; Mairota et al. 1998). The complexity<br />

of this phenomenon represents a challenge<br />

for the scientific approach and for the<br />

development of efficient action plans (Le<br />

Houerou 1993; Puigdefabregas & Mendizabal<br />

1998; Rubio et al. 2008). In dry areas LD,<br />

coupled with extreme ecological and geophysical<br />

conditions may turn into an irreversible<br />

process of environmental degradation<br />

called desertification (Arianoutsou-Faraggitaki<br />

1985; Perez-Trejo 1992; Geeson et al.<br />

2002). LD has generally been associated to<br />

bio-physical conditions (e.g. soil characteristics,<br />

slope, vegetation cover) together with<br />

specific aspects of drought (e.g. Salvati &<br />

Zitti 2005; Incerti et al. 2007; Salvati et al.<br />

2008a). However, an even broader multidisciplinary<br />

approach based on the analysis of<br />

the interaction among social, economic, and<br />

ecological factors, is necessary to better delineate<br />

sensitive areas (Conacher & Sala 1998;<br />

Conacher 2000; Trisorio-Liuzzi & Hamdy<br />

2002). In fact, the most recent researches are<br />

characterized by a renewed interest in LDrelated<br />

issues, due to increased anthropogenic<br />

influences over the society-resource system<br />

such as those caused by market, demography,<br />

tourism, as well as the environmental and<br />

agricultural policies (see for discussions, Wil-<br />

son & Juntti 2005; Salvati & Zitti 2007a and<br />

references therein).<br />

Due to the heterogeneity of cause-effects relationships<br />

and the complex linkage between<br />

LD and the human activities, the choice of an<br />

efficient methodology to evaluate LD is a<br />

major challenge (Rubio & Bochet 1998).<br />

Methodologies allowing an identification of<br />

sensitive areas to LD have already been<br />

applied in a number of studies (e.g. Salvati et<br />

al. 2008b). Among them, the ESA (Environmental<br />

Sensitive Area) procedure appears to<br />

be the most largely applied in the <strong>Mediterranean</strong><br />

basin due to its simplicity in model<br />

building and to the flexibility in the use of<br />

available/relevant indicators (e.g. Basso et al.<br />

2000, but see also Sepehr et al. 2007; Ali &<br />

El Baroudy 2008). In the ESA model three<br />

partial indicators related to bio-physical<br />

processes are considered (Salvati et al.<br />

2008b). They involve the assessment and<br />

elaboration respectively of climate, soil quality,<br />

and land use indicators (Salvati & Zitti<br />

2005). One ancillary indicator (estimated in a<br />

restricted number of studies only) is based on<br />

proxies for the quality of land management<br />

(Basso et al. 2000).<br />

A critical point remarked in the most recent<br />

literature is the lack in time series and scenarios<br />

analysis on sensitive areas (e.g. Salvati<br />

& Zitti 2008a, 2008b) and, consequently, on<br />

the evolution of the main factors (both ecological<br />

and socio-economic ones) involved in<br />

LD (see also a discussion in Salvati & Zitti<br />

2005). Despite the fact that, at least in theory,<br />

a multiplicity of data sources on bio-physical<br />

variables are currently available (Basso et al.<br />

2000; Bathurst et al. 2003; Feoli et al. 2003;<br />

Salleo & Nardini 2003; Salvati & Zitti<br />

2007a), the evaluations carried out until now,<br />

even in more developed countries, are providing<br />

significant information on LD trends<br />

over time only in few cases (e.g. Veron et al.<br />

2006; Otto et al. 2007; Simeonakis et al.<br />

2007). Moreover, although socio-economic<br />

factors are universally acknowledged to be<br />

important in determining levels of sensitivity<br />

to LD (e.g. Perez-Trejo 1992; Fantechi et al.<br />

1995; Feoli et al. 2002), relatively few studies<br />

have ventured to translate these processes<br />

into numerical values and still fewer have<br />

attempted to link them with ecological indicators<br />

(e.g. Rubio & Bochet 1998; Basso et<br />

al. 2000). Therefore, an integrated evaluation<br />

of ecological and socio-economic aspects of<br />

land configuration in order to assess sensitiv-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> area (1970-2000)<br />

ity to LD should be carried out through a temporal<br />

approach (Feoli et al. 2003; Otto et al.<br />

2007), e.g. by taking into account the structural<br />

changes occurred over a sufficiently<br />

large time horizon (Salvati & Zitti 2007a).<br />

Providing a key example at the local level, in<br />

this paper a revised ESA framework was proposed<br />

which is able to (i) depict land sensitivity<br />

at a detailed spatial scale, and (ii) assess<br />

its variation along a long time span through<br />

the integration of simple ecological and socioeconomic<br />

indicators.<br />

Materials and methods<br />

Study area<br />

The study site includes the administrative<br />

NUTS-2 region of Latium, one of the twenty<br />

Italian regions. In 2000, it includes NUTS-3<br />

five provinces (Viterbo, Rieti, Rome, Latina,<br />

and Frosinone) and NUTS-5 377 municipalities<br />

(Salvati & Zitti 2007b). It covers an area<br />

of approximately 17,065 km 2 and is characterised<br />

by a complex topography which<br />

ranges from 0 to ca. 2,200 m above sea level,<br />

with different climatic zones depending on<br />

elevation (Salvati & Zitti 2007a). Three main<br />

zones are described, including (i) a dry subhumid<br />

area along the coast with an average<br />

annual rainfall ranging from 600 to 650 mm,<br />

(ii) a humid zone in the Apennine zone with<br />

more than 1,000 mm and (iii) a transitional<br />

zone between the two, including lowlands and<br />

hilly areas inland (Salvati & Zitti 2005). Conditions<br />

with irregular and intense rainfalls are<br />

common and mean annual temperatures range<br />

from ca. 12 o C in the mountains to 18 o C in<br />

the lowlands (Salvati et al. 2008b). In the last<br />

fifty years, the area has been subjected to<br />

important land use changes due to intensive<br />

urban growth (especially in Rome), tourism<br />

and industrial development (mainly around<br />

the coastal rim), a number of forest fires, the<br />

intensification of agriculture in lowland and<br />

hilly areas, as well as the abandonment of<br />

agricultural terraces inland (Figure 1) (see<br />

also Salvati & Zitti 2007a).<br />

LD indicators<br />

In this study, all the selected indicators (see<br />

Table 1) were chosen according to a number<br />

of requirements influencing the reliability of<br />

the outcome (Rubio & Bochet 1998) on the<br />

Panel A<br />

Panel B<br />

Panel C<br />

Figure 1 – A selection of sites sensitive to LD in Latium based on the ISD: the<br />

peri-urban landscape of Rome subjected to soil sealing (panel A),<br />

the agricultural lowlands north to the City subjected to soil<br />

salinisation (panel B), and a marginal inland area subjected to soil<br />

erosion (panel C).<br />

55


LUCA SALVATI, MARCO ZITTI, TOMASO CECCARELLI, LUIGI PERINI<br />

Table 1 – Indicators used in the assessment of LD, research dimensions, related variables, and statistical sources.<br />

Research Indicator Unit of measure Source<br />

dimension (Abbreviation) and association to LD<br />

56<br />

Climate and soil Aridity index (IAR) mm/mm (–) Meteorological Statistics<br />

Available Water Capacity (AWC) mm (–) Ministry for Agricultural Policies<br />

Erosion rate (ERO) T ha –1 y –1 (+) Joint Research Centre<br />

Land use/cover Woodland cover (WOO) % (–) National Census of Agriculture<br />

Loss in cultivated surface (LOS) % (–) National Census of Agriculture<br />

Index of agriculture intensification (INT) % (+) National Census of Agriculture<br />

Human pressure Population density (DEN) People km –2 (+) National Census of Household<br />

Demographic variation (VAR) % (+) National Census of Household<br />

Industrial concentration (IND) Equivalents (+) National Census of Industry<br />

Rainfall (mm)<br />

Aridity Index<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

basis of the following criteria: (i) availability<br />

and regularity of time series, (ii) quality and<br />

reliability of data sources, (iii) easy computing<br />

of integrated alphanumeric and cartographic<br />

data (e.g. Basso et al. 2000; Kosmas<br />

et al. 2003).<br />

Panel A<br />

200<br />

1992 1996 2000 2004 2008<br />

Panel B<br />

0<br />

1992 1996 2000 2004 2008<br />

Figure 2 – Average annual rainfall (panel A) and aridity index (panel B)<br />

trends measured in Rome (1992-2008).<br />

Straight line indicates long term (1961-1990) average; dotted line indicates the<br />

estimated, linear trend (1992-2008); circle dots indicate, respectively, years with<br />

precipitation less than 500 mm (panel A) and years with aridity index less than 0.65<br />

(panel B).<br />

Climate and soil characteristics represent the<br />

most important factors affecting sensitivity to<br />

LD (Sharma 1998; Kosmas et al. 2000a,<br />

2000b, 2003; Brandt et al. 2003; Sivakumar<br />

2007). A multivariate analysis carried out in<br />

order to detect simple indicators quantifying<br />

sensitivity to LD in Italy at a detailed spatial<br />

scale suggests that the aridity index and the<br />

available water capacity of the soil are the<br />

crucial variables explaining spatial patterns of<br />

LD through the highest proportion of variance<br />

(see Salvati & Zitti 2005). All the other variables<br />

considered, describing both climate (e.g.<br />

rainfall rate, precipitation intensity, number of<br />

rainy days, rainfall seasonality index, soil<br />

moisture rate, drought index) and soil properties<br />

(e.g. soil depth, texture, and organic carbon)<br />

are strictly correlated to aridity index and<br />

available water capacity of the soil, respectively.<br />

Aridity index (IAR) is obtained as the<br />

ratio between annual average rainfall rate and<br />

reference evapotranspiration (Sharma 1998).<br />

As an example, long-term trends of average<br />

annual rainfall and aridity index measured in<br />

Rome (which is approximately located at the<br />

centre of the study region) were reported in<br />

Figure 2. Both the variables were below the<br />

long-term average also showing a clear<br />

decreasing trend during the last years. Since<br />

1992 till now, four years were recorded with<br />

annual precipitation below 500 mm and three<br />

years with the aridity index falling below<br />

0.65, which is considered the threshold<br />

between the sub-humid and dry climate (e.g.<br />

Rubio & Bochet 1998; Basso et al. 2000; Salvati<br />

et al. 2008b)<br />

IAR was derived from about 200 monitoring<br />

stations evenly distributed within the study<br />

area. The average annual precipitation values<br />

for the period 1951-2000 were calculated<br />

using the data of daily precipitation at 185 sta-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> area (1970-2000)<br />

tions belonging to the national meteorological<br />

networks (e.g. Italian Hydrographic and<br />

Oceaonographic Service, National Agrometeorological<br />

Service, Meteorological Air Force<br />

Service). The average annual reference evapotranspiration<br />

rate was calculated using the<br />

Penman-Montieth formula (e.g. Venezian-<br />

Scarascia et al. 2006). The meteorological<br />

dataset used in this step was composed of<br />

daily values recorded during the period 1951-<br />

2000 at about 40 gauging stations of meteorological<br />

networks (e.g. Salvati et al. 2008c).<br />

To obtain a regional distribution and spatial<br />

coverage of the two meteorological variables<br />

over the four periods chosen (1951-1970,<br />

1961-1980, 1971-1990, 1981-2000) kriging<br />

and co-kriging (with elevation, latitude and<br />

distance to the sea as ancillary variables) procedures<br />

were applied, respectively to precipitation<br />

and reference evapotranspiration. IAR<br />

mean values were obtained for each study<br />

period in the form of raster maps by GIS<br />

tools. Zonal statistic procedures were applied<br />

to obtain an estimation of IAR mean value in<br />

each municipality of Latium (e.g. Salvati &<br />

Zitti 2007a).<br />

Physical processes involved in LD are also<br />

related to soil characteristics (Kosmas et al.<br />

2000a, 2000b, 2003). In order to derive an<br />

index relating soil properties to LD, data<br />

describing soil moisture level were considered<br />

(Salvati & Zitti 2007a). Data were taken from<br />

an Italian database of soil characteristics,<br />

built-up on more than 18,000 original soil<br />

samples, as well as on soil databases such as<br />

the ecopedological and geological maps of<br />

Italy and additional sources such as Digital<br />

Elevation Models and land use maps (e.g. Salvati<br />

& Zitti 2008a, 2008b). For the mentioned<br />

reasons among the different variables available,<br />

the Available Water Capacity (AWC)<br />

was selected. The point values of AWC were<br />

interpolated to a 8 km longitude-latitude grid<br />

resulting in a raster map. A zonal statistic procedure<br />

was applied to obtain an estimation of<br />

the AWC median value in each municipality<br />

of Latium (Salvati & Zitti 2007a). Finally, the<br />

importance of soil erosion in LD over the<br />

<strong>Mediterranean</strong> area has also been widely<br />

recognised since it appears to be the end<br />

results of climatic, soil, and vegetation<br />

processes (e.g. Symeonakis et al. 2007).<br />

Therefore, erosion rate appears to be another<br />

important indicator of LD processes. In this<br />

study, the erosion rate (ERO) was estimated<br />

applying the USLE model (Salvati & Zitti<br />

2008a, 2008b), based on the Italian map of<br />

soil erosion, produced by the Joint Research<br />

Centre (JRC) on the behalf of the Italian Ministry<br />

for the Environment. A zonal statistic<br />

procedure (Salvati & Zitti 2007a) was applied<br />

to obtain an estimation of the ERO median<br />

value in each municipality of Latium.<br />

Impact of land use changes on LD (e.g.<br />

Brouwer et al. 1991; Thornes & Brandt 1996;<br />

Kosmas et al. 2000b; Brandt et al. 2003;<br />

Drake & Vafeidis 2004; Thornes 2004) was<br />

assessed as a result of practices such as crop<br />

intensification along coastal areas as well as<br />

in lowland zones, farm and grazing abandonment<br />

(inland), unsustainable management of<br />

woodlands (in mountain areas, among the<br />

others). Crop intensification (INT) was measured<br />

through a proxy indicator described in<br />

Salvati et al. (2007). Such index is the ratio<br />

between the surface of most intensified crops<br />

(i.e., perennial crops and arable land) and the<br />

total cultivated surface at the municipality<br />

level. Data were obtained each ten year from<br />

the National Census of Agriculture (i.e. 1970,<br />

1982, 1990, 2000). The abandonment of marginal<br />

agricultural lands may represent a consequence<br />

of an unbalanced human population<br />

dynamics between internal and coastal areas<br />

(Puigdefabregas & Mendizabal 1998; Tanrivermis<br />

2003). In this study the loss of agriculture<br />

land (LOS) was measured in each<br />

municipality according to the variation over<br />

ten years. It is expressed as the loss of total<br />

cultivated area and it is measured in correspondence<br />

to the last five censuses (i.e. 1961,<br />

1970, 1982, 1990, 2000). Moreover, deforestation<br />

also leads to an increased overland<br />

flow since it removes vegetation which probably<br />

affects rates of runoff more than any<br />

other single factor (Kosmas et al. 2000b). The<br />

rate of woodland cover over time (WOO) is<br />

therefore an useful indicator of LD (Mairota<br />

et al. 1998) and, in the present study, it was<br />

estimated based on data collected during the<br />

last four censuses of Agriculture at the municipality<br />

level.<br />

Impact of human pressure on LD was<br />

assessed as a result of processes such as: (i)<br />

relocation of people along the coastal areas,<br />

(ii) increasing population density around the<br />

major cities, and (iii) industrial concentration<br />

with its consequent impact on soil and water<br />

(Mairota et al. 1998; Loumou et al. 2000;<br />

Tanrivermis 2003; Salvati & Zitti 2005). Population<br />

increase has a direct impact on soil<br />

sealing due to human expansion over productive<br />

lands, which has much increased in the<br />

57


LUCA SALVATI, MARCO ZITTI, TOMASO CECCARELLI, LUIGI PERINI<br />

58<br />

recent years (Salvati & Zitti 2007b). Moreover,<br />

the tourist influx in sensitive areas has<br />

become a problem since it generates urban<br />

growth to the expense of natural landscapes<br />

and it contributes to the overexploitation of<br />

the water resources (e.g. Mazhoumi 1997).<br />

Unplanned urban expansion has resulted in<br />

the lack of even basic services such as water<br />

supply (e.g. Venezian Scarascia et al. 2006).<br />

At its simplest level, human factors can be<br />

expressed in term of population density<br />

(POP), measured at the municipality level<br />

every ten years (i.e. 1971, 1981, 1991, 2001)<br />

by the National Census of Household. Moreover,<br />

a demographic variation index (VAR)<br />

calculated for the same time horizon was<br />

defined at the same geographical scale.<br />

Finally, an index of industrial concentration<br />

(IND) was developed for each municipality<br />

(Salvati & Zitti 2007a) based on the model<br />

described by APAT (2003). Such index indirectly<br />

measures the impact of industries in<br />

term of soil/water pollution and takes into<br />

account different economic activities, placing<br />

a weight on each of them which is based on<br />

their different impact in term of organic<br />

wastes. Data were collected through the<br />

National Census of Industry and Services<br />

every ten years (i.e. 1971, 1981, 1991, 2001).<br />

Model building<br />

According to the ESA framework (Basso et<br />

al. 2000; Salvati & Zitti 2005), a quantification<br />

of the different environmental sensitivity<br />

levels at the municipality level can be carried<br />

out by evaluating the overall influence that<br />

single information layers have on the process<br />

under study (Feoli et al. 2002; Salvati & Zitti<br />

2008b). Here, a synthetic index of sensitivity<br />

to LD (ISD) was calculated based to the nine<br />

indicators previously described (e.g. Rubio &<br />

Table 2 – Average figures of the ISD by elevation and NUTS-3 province.<br />

Bochet 1998). As all the indicators were<br />

measured through a cardinal scale, we prefer<br />

to use a classical integration procedure to<br />

built-up the synthetic index by adopting a two<br />

stage approach (Salvati & Zitti 2007a). In the<br />

first step, each indicator was transformed into<br />

a scale ranging from 0 to 1 by the equations:<br />

X t,i,j = (x’ i,j – x’ min,j )/(x’ max,j – x’ min,j ) (1)<br />

X t,i,j = 1 - [(x’ i,j – x’ min,j )/(x’ max,j – x’ min,j )] (2)<br />

where x’ i,j represents the observed value for<br />

the i-th variable measured in the j-th municipality,<br />

and x’ min,j and x’ max,j respectively represent<br />

the minimum and maximum observed<br />

values for the i-th variable measured in each<br />

municipality of Latium. Equation 1 was<br />

applied to variables showing a positive relationship<br />

with LD, Equation 2 to variables<br />

which showed a negative association to LD,<br />

as reported in Table 2 (Salvati & Zitti 2005).<br />

The sign of each indicator (+/–) was attributed<br />

according to the positive or negative relationship<br />

with LD phenomena (see Rubio &<br />

Bochet 1998; Basso et al. 2000; Kosmas et al.<br />

2000a, 2000b, 2003; Brandt et al. 2003; Salvati<br />

& Zitti 2005, 2007a), as reported in<br />

Table 1. The single variables range between 0<br />

(the lowest contribution to land sensitivity)<br />

and 1 (the highest contribution to land sensitivity).<br />

In the second step, the final sensitivity of a<br />

certain municipality is evaluated through a<br />

synthetic index (ISD) composed as the arithmetic<br />

mean of the nine transformed variables:<br />

m<br />

ΣXi,norm,j i=1<br />

ISDj =<br />

m<br />

where m is the number of indicators entered<br />

in the procedure (nine in this study). ISD<br />

1970 Difference 1970-2000<br />

Province Lowlands Hilly areas Mountain Total Lowlands Hilly areas Mountain Total<br />

Viterbo 0.43 0.40 - 0.40 0.03 0.02 - 0.02<br />

Rieti - 0.35 0.29 0.31 - 0.02 – 0.01 0.00<br />

Rome 0.49 0.37 0.26 0.35 0.04 0.06 0.03 0.05<br />

Latina 0.39 0.36 0.36 0.37 0.02 0.02 0.00 0.02<br />

Frosinone - 0.35 0.30 0.33 - 0.00 0.00 0.00<br />

Latium 0.44 0.37 0.29 0.35 0.03 0.03 0.01 0.02<br />

Figures are reported as the average of transformed values (weighted by commune surface) calculated in each municipality.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> area (1970-2000)<br />

ranges between 0 (the lowest sensitivity to<br />

LD) and 1 (the highest sensitivity to LD). Following<br />

the ESA procedure, the outline structure<br />

gives equal weights to each level indicator<br />

(Basso et al. 2000). Different classes of<br />

environmental sensitivity were identified<br />

based on ISD figures (e.g. Salvati & Zitti<br />

2005; Salvati et al. 2008b). In Latium, three<br />

classes of ISD (i.e., < 0.3; 0.3-0.4; > 0.4) can<br />

be used to represent increasing levels of sensitivity<br />

to LD, passing from low to high sensitivity<br />

to LD (e.g. Salvati & Zitti 2005,<br />

2007a).<br />

Validation<br />

The performance of the proposed model to<br />

estimate the different levels of sensitivity to<br />

LD at the municipality scale can be assessed<br />

by analysing the relation that exists between<br />

the ISD and a standard ESA index (sensu<br />

Basso et al., 2000) calculated at the same<br />

period and geographical scale. Therefore, we<br />

have generated two ESAI maps of Latium<br />

referring to 1990 and 2000 period (Salvati &<br />

Zitti 2005, 2008a) which provided a detailed<br />

description of the indicators included and the<br />

original dataset in GIS format) and we derived<br />

the mean value of the ESAI for each municipality<br />

by GIS zonal statistics procedure (Salvati<br />

& Zitti 2007a, 2008b). The relationship<br />

between the ISD and ESAI was assessed in<br />

1990 and 2000 by a parametric correlation<br />

test. Significance was tested at p = 0.05.<br />

Results<br />

The ISD index<br />

The spatial and temporal distribution of the<br />

ISD at the municipality level was analysed in<br />

Latium based on average figures further<br />

aggregated by province and elevation zone<br />

(Table 2). In 1970 the highest score of ISD<br />

was found in lowlands (0.44), decreasing in<br />

hilly (0.37) and mountain zones (0.29). The<br />

highest level of sensitivity to LD was<br />

observed in Viterbo and Latina provinces,<br />

which showed dry climatic conditions and the<br />

highest level of agricultural intensification.<br />

During the period 1970-2000, ISD increased<br />

more in lowlands and hilly areas (0.03) than<br />

in mountain zones. The highest increase was<br />

observed in Rome province (0.05). The spatial<br />

distribution of the ISD is illustrated in<br />

Figure 3 which provides a map of Latium<br />

municipalities for 1970 and 2000. The ISD is<br />

mapped according to three classes representing<br />

increasing levels of sensitivity to LD. The<br />

general increase in the ISD over the last thirty<br />

years is clear: in 1970 only few municipalities,<br />

generally around Rome or along the<br />

coastal rim, belong to the highest ISD class,<br />

while in 2000 almost all lowland and hilly<br />

municipalities of Rome, Viterbo, and Latina<br />

provinces belong to this class.<br />

Changes in the ISD showed differences in<br />

both the spatial and temporal dimensions<br />

(Figure 4). In fact, the highest increase was<br />

recorded in the decade 1970-1980. This<br />

occurred especially along coastal and lowland<br />

1970<br />

2000<br />

Figure 3 – Sensitivity<br />

to LD estimated<br />

through the ISD in<br />

Latium at the<br />

municipality level in<br />

1970 and 2000.<br />

59


LUCA SALVATI, MARCO ZITTI, TOMASO CECCARELLI, LUIGI PERINI<br />

60<br />

1980 – 1970<br />

2000 – 1990<br />

Figure 4 – Changes in the ISD from 1970 to 2000 in Latium at the municipality level.<br />

ISD<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

0.36<br />

0.31<br />

1970<br />

0.42<br />

0.33<br />

Figure 5 – The ISD trend (1970-2000) in coastal<br />

and inland municipalities of Latium.<br />

0.43<br />

0.34<br />

0.45<br />

0.34<br />

1980 1990 2000<br />

Inland<br />

Coastal<br />

1990 – 1980<br />

2000 – 1970<br />

municipalities of Viterbo, Rome, and Latina<br />

provinces, where processes of agricultural<br />

intensification, industrial concentration, and<br />

population growth were more relevant. In the<br />

following decades, marked increases (> 0.05)<br />

in the ISD were observed only in few municipalities<br />

belonging to the metropolitan area of<br />

Rome. However, a weak increase (0-0.05)<br />

was observed in both 1980-1990 and 1990-<br />

2000 decades along coastal and internal lowland<br />

and hilly areas, especially in the moreintensified<br />

rural landscape of Viterbo and<br />

Rome provinces. Considering elevation, a<br />

trend in the ISD was clearly visible in both<br />

inland and coastal municipalities of Latium<br />

(Figure 5), with an average increase of 0.03<br />

in the inlands and of 0.09 in coastal areas<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> area (1970-2000)<br />

from 1970 to 2000. The dichotomy observed<br />

in the ISD between coastal and inland zones<br />

increased during the seventies and maintained<br />

high during the following decades, according<br />

to a progressive impact of human activities on<br />

lowlands (see also Salvati & Zitti 2007a).<br />

Variation in the single indicators<br />

over time<br />

According to the framework previously<br />

described, changes in the ISD over time can<br />

be explained by variation in the distribution<br />

of the nine indicators considered. As a matter<br />

of fact, transformed indicators contribute by<br />

the same weight to the ISD and their variations<br />

reflect the importance of the different<br />

temporal changes in the factors affecting LD.<br />

In Table 3 we reported the absolute variation<br />

in the nine indicators which are the inputs to<br />

the ISD procedure. The indicators were calculated<br />

over the period 1970-2000 at the<br />

municipality level and summarised as the<br />

mean values by elevation zones. At the<br />

regional level, the most important variation<br />

was observed in VAR and LOS indicators,<br />

respectively 0.18 and 0.12. It means that VAR<br />

and LOS contributed more than the other factors<br />

to the increase of sensitivity to LD over<br />

the study period. The higher contribution was<br />

observed for VAR in hilly and mountain areas<br />

and for LOS in coastal areas. Another significant<br />

contribution to ISD was due to INT and<br />

IND in lowlands (respectively 0.06 and 0.07)<br />

as well as to IAR, which shows a weak<br />

increase in all the elevation zones (0.04 in<br />

Latium). Notably, the influence of WOO to<br />

ISD level decreased especially in mountain<br />

areas, according to the general re-afforestation<br />

phenomena involving part of the Apennines<br />

in the last years (e.g. Salvati et al.<br />

2007). Taken together, such results confirm<br />

the dichotomy between coastal and internal<br />

zones based on both socio-economic and ecological<br />

factors.<br />

Validation<br />

Figure 6 shows the relationship between the<br />

ISD and ESAI at the municipality level in<br />

1990 and 2000 study periods. As expected,<br />

the relationship is linear with significant coef-<br />

Table 3 – Absolute variation in the nine transformed indicators entered in the ISD by elevation.<br />

Difference 1970-2000<br />

Indicators Lowlands Hilly areas Mountain zones Latium<br />

IAR 0.01 0.04 0.03 0.04<br />

AWC 0.00 0.00 0.00 0.00<br />

ERO 0.00 0.00 0.00 0.00<br />

INT 0.06 0.00 – 0.08 – 0.02<br />

LOS 0.16 0.12 0.12 0.12<br />

WOO – 0.02 -0.04 – 0.12 – 0.06<br />

DEN – 0.01 0.00 0.00 0.00<br />

VAR 0.02 0.19 0.17 0.18<br />

IND 0.07 0.01 0.00 0.01<br />

Each indicator was reported as the average of transformed values calculated in each municipality. AWC and ERO<br />

indicators were measured once during the study period and entered the model as constant values.<br />

ESAI<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0<br />

ISD<br />

y = 2.69x + 1.13<br />

R 2 = 0.50<br />

0.2 0.4 0.6 0.8<br />

Figure 6 – The relationship between ISD and ESAI measured in 1990 (left) and 2000<br />

at the same geographical level (i.e. NUTS-5 municipalities).<br />

ESAI<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0<br />

ISD<br />

y = 2.73x + 1.33<br />

R 2 = 0.62<br />

0.2 0.4 0.6 0.8<br />

61


LUCA SALVATI, MARCO ZITTI, TOMASO CECCARELLI, LUIGI PERINI<br />

62<br />

ficients in both the periods analysed. The<br />

results presented here are not used to define<br />

allometric relationships but only to illustrate<br />

that, in general, ISD is producing sensible<br />

measures of LD in a congruent ESA framework.<br />

Notably, it was already demonstrated<br />

(Basso et al. 2000) that the ESAI was significantly<br />

correlated to soil degradation indicators<br />

in sample plots.<br />

Discussion<br />

Several studies have pointed out that an indepth<br />

effort providing detailed indicators of<br />

land sensitivity is necessary to calibrate and<br />

improve more refined theoretical models (e.g.<br />

Ibanez et al. 2008). The establishment of a<br />

geographic information system is therefore<br />

meaningful to develop a dynamic inventory of<br />

natural resources and accurately assess the<br />

processes that lead to LD (Rubio & Bochet<br />

1998; Basso et al. 2000). The problem<br />

remains as to integrate different data sources,<br />

variables, and indicators, and to obtain a synthetic<br />

index describing a complex concept like<br />

LD (Salvati & Zitti 2008b). It should be clear<br />

that in complex <strong>Mediterranean</strong> ecosystems<br />

the study of the interaction of bio-physical<br />

patterns with population characteristics and<br />

economic matters is necessary to better delineate<br />

sensitive areas (Wilson & Juntti 2005).<br />

However, social and economic phenomena<br />

are difficult to assess at a scale which is compatible<br />

with the detail which nowadays can be<br />

obtained through the spatialisation of biophysical<br />

variables (Dumanski et al. 1998;<br />

Rubio & Bochet 1998; Basso et al. 2000).<br />

This study has looked into the possibility of<br />

combining statistical data obtained from different<br />

sources (e.g. climatic, pedological,<br />

agronomic, demographic, and economic ones)<br />

in order to estimate changes in LD over a time<br />

period. At the municipality level results<br />

assessed areas where sensitivity to LD is<br />

increasing, based on the supposedly main factors<br />

involved in this phenomenon (Salleo &<br />

Nardini 2003; Salvati et al. 2008b). The<br />

methodology appears easy to apply also in<br />

less developed countries where the availability<br />

of high-resolution statistical information is<br />

usually poor (e.g. Rubio & Bochet 1998). It<br />

can be used in the process of selecting areas<br />

needing mitigation measures aimed at reducing<br />

or even reversing their degradation trend<br />

over time (Feoli et al. 2003).<br />

In this study human pressure, which was<br />

shown to be a leading factor in environmental<br />

degradation (Fantechi et al. 1995; Mairota<br />

et al. 1998), has significantly increased during<br />

the last thirty years in Latium (Salvati &<br />

Zitti 2005, 2007a). Different spatial patterns<br />

were identified in lowlands compared to<br />

mountain zones. Among the other factors, an<br />

exponential growth in population has taken<br />

place, with different trends between coastal<br />

areas and marginal hilly/mountain zones far<br />

from the sea (e.g. Salvati & Zitti 2007b). The<br />

dichotomy between coastal and inland areas<br />

is enhanced not only due to population density<br />

possibly leading to a declining environmental<br />

quality, but also as far as services,<br />

quality of human potential, and job opportunities<br />

are concerned (e.g. Wilson & Juntti<br />

2005).<br />

Conclusion<br />

Taking into account a wide number of socioeconomic<br />

aspects in the evaluation of LD (e.g.<br />

population, industry, agriculture), as it has<br />

been done to calculate the ISD, may therefore<br />

shade new light in depicting sensitive areas at<br />

high spatial resolution (Rubio & Bochet 1998;<br />

Feoli et al. 2002; Salvati & Zitti 2005). It also<br />

shows possible directions taken by the degradation<br />

phenomena, as human pressure and<br />

socio-economic changes may act more rapidly<br />

than changes in climate regimes or variation<br />

in soil composition or vegetation cover<br />

(e.g. Loumou et al. 2000; Tanrivermis 2003;<br />

Salvati & Zitti 2007a).<br />

To establish links of causality within ecological<br />

and socio-economic processes (Rubio &<br />

Bochet 1998) is necessary to identify indicators<br />

as reliable inputs for decision making and<br />

for the implementation of strategies to combat<br />

LD (Salvati et al. 2008b). The main issues<br />

which prove to be useful in this assessment<br />

include: (i) the analysis of statistical methods<br />

to explore the causes and consequences of<br />

economic and social processes of LD; (ii) the<br />

set up of data warehouses and associated<br />

metadata information as well as collections of<br />

multivariate tools which are able to analyse<br />

complex datasets (e.g., data mining, neural<br />

networks); (iii) the definition of relevant geographical<br />

levels (e.g., NUTS-3 province,<br />

NUTS-5 municipality) to correctly derive<br />

environmental indicators; (iv) the preparation<br />

of manuals of good practices in order to dis-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> area (1970-2000)<br />

seminate original datasets, final indicators,<br />

and associated methodologies among the relevant<br />

authorities (e.g. Salvati & Zitti 2005;<br />

Salvati et al. 2008b). By using suitable indicators<br />

collected from long time series, a temporal<br />

approach may better indicate the spatial<br />

and temporal direction of LD, which is meaningful<br />

to improve strategies aimed to mitigate<br />

LD and contrast desertification at a local<br />

scale.<br />

Acknowledgements<br />

Thanks are due to F. Giordano (APAT), M.E.<br />

Venezian Scarascia (ITAL-ICID), P. Gagliardo<br />

(CNLSD-MATT, Università della Calabria),<br />

A. Ferrara (Università della Basilicata)<br />

for fruitful discussions about the procedure to<br />

assess land sensitivity.<br />

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ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Variabilité phénotypique<br />

de la phénologie végétative<br />

et de la biomasse d’une espèce d’intérêt<br />

écologique et économique au Maroc :<br />

Atriplex halimus L.<br />

Phenotypic variability of shoot phenology<br />

and biomass in a species of ecological<br />

and economic interest in Morocco : Atriplex halimus L.<br />

Résumé<br />

Dans une perspective de caractérisation des ressources<br />

naturelles d’Atriplex halimus L. au<br />

Maroc, la diversité phénotypique de neuf populations<br />

a été évaluée à l’aide de onze caractères<br />

morphométriques. Les paramètres phénologiques,<br />

l’aspect morphologique des rameaux et<br />

des feuilles et la production des matières fraîche<br />

et sèche d’A. halimus ont été étudiés, en raison<br />

de leur contribution à la valeur fourragère. Des<br />

différences significatives des paramètres phénologiques,<br />

de taille et de production des<br />

matières fraîche et sèche ont été observées<br />

entre populations. Deux groupes de populations<br />

ont été distingués par ACP. Le premier groupe<br />

est constitué des populations qui proviennent<br />

de stations littorales, caractérisées par des<br />

plantes plus vigoureuses ayant une biomasse<br />

fraîche et sèche élevée. Le second groupe est<br />

constitué de populations continentales caractérisées<br />

par des plantes moins vigoureuses ayant<br />

une biomasse fraîche et sèche faible.<br />

Mots clés : Atriplex halimus, populations<br />

sauvages, diversité phénotypique.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Abdelmajid HADDIOUI, Mohamed Mahmoud OULD MOHAMED LEMINE,<br />

Lalla Hasna ZINELABIDINE et Said BOUDA<br />

Laboratoire de gestion et valorisation des ressources naturelles,<br />

Équipe de génétique et biotechnologie végétale, Université Sultan Moulay Slimane,<br />

Faculté des sciences et techniques, BP 523, Beni Mellal, Maroc<br />

Tél. : 212 61 68 42 39 ; Fax : 212 23 48 52 01 ; Email : ahaddioui@yahoo.fr<br />

Abstract<br />

The halophyte plant, Atriplex halimus L., is of a<br />

great ecological and economical interest by its<br />

adaptation to the climatic and pedological conditions<br />

of the arid and semi-arid <strong>Mediterranean</strong><br />

regions. This species, particularly adapted to<br />

arid and salt-affected areas, is used as a food for<br />

livestock forage, a wood source and a plant barrier<br />

against desert invasion (McKell 1989). In<br />

Morocco, A. halimus is widely distributed as a<br />

wild species. The description and the conservation<br />

of A. halimus genetic resources seem particularly<br />

important for the rehabilitation and<br />

disturbed areas by salt and low rainfall. Early<br />

study analysing the isoenzyme polymorphism,<br />

showed high genetic diversity in Moroccan populations<br />

of A. halimus (Haddioui & Baaziz 2001;<br />

Abbad et al. 2004a). In this study, the plant life<br />

history traits diversity of the same populations<br />

as studied by Haddioui & Baaziz (2001) was<br />

assessed using eleven morphological and phenological<br />

parameters. The morphological traits<br />

related with the ramification, leaves and fresh<br />

and dried mass production, which contributed<br />

Keywords: Atriplex halimus, wild populations,<br />

phenotypic diversity.<br />

65


ABDELMAJID HADDIOUI, MOHAMED MAHMOUD OULD MOHAMED LEMINE, LALLA HASNA ZINELABIDINE, SAID BOUDA<br />

66<br />

mainly in the forage value of each plant were<br />

studied. The analysis of variance (ANOVA) has<br />

exhibited significant differences between populations<br />

for most of the morphological characters.<br />

Principal component analysis (PCA) highlighted<br />

two groups of population according to<br />

their geographical origin. The first group is composed<br />

by the littoral populations which are<br />

characterized by an increased vigour and high<br />

levels of forage production. All the remaining<br />

continental populations characterized by a<br />

weak vegetative development and low levels of<br />

forage production are clustered in the second<br />

group. This study showed a significant phenotypic<br />

heterogeneity between the nine studied<br />

populations. This variability is all the more significant<br />

as the populations are located in different<br />

climates.<br />

Introduction<br />

Atriplex halimus L. (Chenopodiaceae) appartient<br />

aux halophytes de grande importance<br />

écologique et économique des régions <strong>méditerranéenne</strong>s<br />

en considérant son adaptation<br />

aux conditions pédoclimatiques des zones<br />

arides et semi-arides et son rôle dans l’alimentation<br />

du bétail (McKell 1989 ; Le Houérou<br />

2000 ; Martinez et al. 2003). En effet,<br />

cette espèce est utilisée comme plante fourragère<br />

notamment durant la période de sécheresse<br />

estivale (Le Houérou 1992 ; Valderrábano<br />

et al. 1996 ; Bajji et al. 2002 ; Abbad et<br />

al. 2004a). Des analyses de valeur fourragère,<br />

d’appétence et de production de biomasse,<br />

montrent l’intérêt d’A. halimus dans les<br />

régions arides et semi-arides du type méditerranéen<br />

(Ben Ahmed et al. 1996 ; Kinet et<br />

al. 1998). Sous des précipitations annuelles<br />

de 200 à 400 mm, A. halimus peut produire<br />

2 000 à 4 000 kg de matière sèche par an et<br />

par hectare de fourrage riche en protéines (Le<br />

Houérou 1992 ; Ben Ahmed et al. 1996). Le<br />

système racinaire pivotant présente un fort<br />

développement et forme un réseau dense susceptible<br />

d’agréger le sol et de le rendre résistant<br />

à l’érosion (Chisci & Martinez 1993 ;<br />

Abbad et al. 2004b ; Ortiz-Dorda et al. 2005).<br />

De plus, A. halimus est une espèce utilisée<br />

aussi bien pour la lutte contre l’érosion et la<br />

désertification que pour la valorisation des<br />

sols marginaux et dégradés (Wills et al.<br />

1990).<br />

Au Maroc, cette espèce est représentée par<br />

plusieurs populations sauvages qui sont distribuées<br />

selon les caractéristiques du climat,<br />

du relief et de l’action anthropique. Elle est<br />

ainsi généralement rencontrée dans des environnements<br />

à caractères arides et salins. Des<br />

études phytoécologiques réalisées par Abbad<br />

(1993) ont montré les performances écologiques<br />

de cette espèce et son adaptation aux<br />

conditions de salinité des sols du Maroc occidental.<br />

Une étude pastoraliste, réalisée par<br />

Ahamdane (1994) dans une région aride au<br />

Maroc, a montré que cette espèce participe de<br />

manière importante à la valeur pastorale de la<br />

végétation. D’autres études de la diversité<br />

génétique entreprises chez plusieurs populations<br />

de cette espèce situées dans des habitats<br />

différents au Maroc, ont révélé un remarquable<br />

polymorphisme de cette espèce tant au<br />

niveau phénotypique qu’au niveau isoenzymatique<br />

(Abbad et al. 2004a ; Haddioui &<br />

Baaziz 2001). De même, une grande diversité<br />

de comportements en présence de la<br />

contrainte saline a été également obtenue chez<br />

cinq populations marocaines (Haddioui &<br />

Baaziz 2006).<br />

Le présent travail constitue un complément<br />

des diverses études menées sur cette espèce<br />

au Maroc et dont l’objectif consiste en une<br />

analyse de la variabilité phénotypique de plusieurs<br />

populations sauvages situées dans des<br />

sites qui présentent des variations importantes<br />

d’altitude (15 à 690 m) et de pluviométrie<br />

(191 à 680 mm). Le but de ce travail est de<br />

contribuer à une meilleure connaissance de<br />

cette espèce et de caractériser des variétés<br />

naturelles et localement adaptées à certains<br />

environnements du Maroc.<br />

Matériel et méthodes<br />

Notre étude a porté sur 9 populations sauvages<br />

d’A. halimus, récoltées dans différentes<br />

régions du Maroc (tableau 1 ; figure 1). Les<br />

graines de chaque population sont tirées au<br />

hasard à partir de nombreux fruits prélevés sur<br />

des individus séparément (une centaine d’individus<br />

par population). Les graines sont<br />

débarrassées manuellement de leurs valves<br />

fructifères (bractées) puis mises à germer à<br />

température ambiante et à l’obscurité dans des<br />

boîtes de Pétri sur un papier filtre imbibé<br />

d’eau. Quatre jours après l’imbibition des<br />

graines, les plantules sont repiquées dans des<br />

pots contenant un mélange composé à parts<br />

égales de sable et de sol argileux et placés<br />

sous abri (serre tunnel). L’arrosage s’effectue<br />

à l’eau courante à raison de deux fois par<br />

semaine. Les populations considérées ont été<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


traitées sous forme d’un seul bloc. Un échantillon<br />

aléatoire de 60 individus par population<br />

a servi pour la collecte des données. L’essai a<br />

été réalisé à la faculté des sciences et techniques<br />

de Beni Mellal à 580 m d’altitude.<br />

Onze caractères qui permettent d’étudier le<br />

développement et la croissance de l’appareil<br />

végétatif et de son incidence sur le rendement,<br />

ont été mesurés. Au début, les dates d’apparition<br />

des premières, deuxièmes et troisièmes<br />

feuilles (DF1, DF2 et DF3) ont été notées.<br />

Après 6 mois, les paramètres suivants ont été<br />

déterminés : la longueur du premier entrenœuds<br />

(LPEN), la longueur du pétiole de la<br />

sixième feuille (LPF6), la longueur de la<br />

sixième feuille (LF6), la longueur de l’axe<br />

orthotrope (LO), le nombre d’entre-nœuds<br />

(NEN), le nombre de rameaux plagiotropes<br />

(NRP), le poids de la matière fraîche de la<br />

plante (PF) et le poids de la matière sèche<br />

(PS) obtenu après séchage du matériel végétal<br />

pendant 48 heures à 80 o C.<br />

Les caractères phénologiques (le nombre de<br />

jours entre la germination et l’apparition des<br />

trois premières feuilles) et de croissance d’A.<br />

halimus ont été comparés entre les neuf populations<br />

étudiées à l’aide d’une analyse de<br />

variance à un facteur (ANOVA). De même une<br />

analyse en composantes principales (ACP),<br />

traitant simultanément toutes les données, a<br />

été réalisée afin de discriminer les populations<br />

étudiées. Les analyses statistiques ont été<br />

effectuées à l’aide du programme STAT-ITCF.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Variabilité phénotypique de la phénologie végétative et de la biomasse<br />

d’une espèce d’intérêt écologique et économique au Maroc : Atriplex halimus L.<br />

Tanger<br />

Espagne<br />

Tableau 1 – Caractéristiques géographiques et météorologiques des populations d’A. halimus étudiées.<br />

Table 1 – Geographic and meteorological characteristics of natural populations of A. halimus.<br />

Mer Méditerrannée<br />

0 100 200 km<br />

Figure 1 – Localisation géographique des populations<br />

d’A. halimus étudiées.<br />

Figure 1 – Map of Morocco showing locations<br />

of the A. halimus populations analysed.<br />

Population Abréviation Localité Latitude Longitude Altitude Pluviométrie moyenne<br />

la plus proche nord ouest (m) annuelle (mm)<br />

Tanger TG Nord-ouest de Tanger 35 o 47’ 5 o 51’ 75 680<br />

Rabat RA Rabat 34 o 03’ 6 o 46’ 65 540<br />

Sidi Bouzid SB 10 km nord de Safi 32 o 24’ 9 o 14’ 15 365<br />

Essouiria ES 30 km sud de Safi 32 o 03’ 9 o 19’ 15 365<br />

Chichaoua CH Plateau de Chichaoua 31 o 32’ 8 o 46’ 340 191<br />

Marrakech MA 5 km nord de Marrakech 31 o 41’ 8 o 00’ 460 225<br />

Tamelelt TA Tamelelt 31 o 50’ 7 o 31’ 690 350<br />

El Kelâa des Sraghna KL El Kelaâ des Sraghna 33 o 50’ 4 o 37’ 450 250<br />

Settat SE 20 km sud de Settat 32 o 57’ 7 o 40’ 190 260<br />

Maroc<br />

Océan Atlantique<br />

Rabat<br />

Settat<br />

Sidi Bouzid El Kelâa de Sraghna<br />

Essouiria Tamelelt<br />

Marrakech<br />

Chichaoua<br />

67


ABDELMAJID HADDIOUI, MOHAMED MAHMOUD OULD MOHAMED LEMINE, LALLA HASNA ZINELABIDINE, SAID BOUDA<br />

68<br />

Résultats<br />

Les valeurs moyennes des caractères phénologiques<br />

et morphologiques mesurés chez les<br />

différentes populations sont représentées dans<br />

le tableau 2. Pour les dates d’apparition des<br />

trois premières feuilles (DF1, DF2 et DF3),<br />

on note que ce sont les populations continentales,<br />

CH (Chichaoua), MA (Marrakech), TA<br />

(Tamelelt), KL (El Kelâa des Sraghna) et SE<br />

(Settat), qui présentent généralement les<br />

valeurs moyennes les plus élevées. Alors que<br />

les populations originaires du littoral atlantique,<br />

TG (Tanger), RA (Rabat), SB (Sidi<br />

Bouzid) et ES (Essouiria), présentent généralement<br />

les valeurs moyennes les plus faibles.<br />

Concernant les paramètres de la croissance<br />

(longueur du premier entre-nœud (LPEN),<br />

longueur du pétiole de la sixième feuille<br />

(LPF6), longueur de la sixième feuille (LF6),<br />

longueur de l’axe orthotrope (LO), nombre<br />

d’entre-nœuds (NEN) et nombre de rameaux<br />

plagiotropes (NRP), on note des valeurs<br />

moyennes relativement élevées chez les populations<br />

de la côte atlantique TG, RA, SB et<br />

ES. Ces dernières présentent également des<br />

valeurs élevées pour la production de matière<br />

fraîche et matière sèche (PF et PS). Cepen-<br />

dant, les populations continentales CH, MA,<br />

TA, KL et SE présentent des valeurs<br />

moyennes relativement faibles aussi bien pour<br />

les paramètres de la croissance que pour la<br />

production de matière fraîche et matière<br />

sèche.<br />

Les résultats de l’analyse de la variance montrent<br />

des différences hautement significatives<br />

entre les populations étudiées pour 10 caractères<br />

parmi les 11 mesurés (tableau 3).<br />

La matrice des coefficients de corrélations<br />

issue de l’analyse en composantes principales<br />

(tableau 4) montre d’importantes corrélations<br />

positives entre les dates d’apparition des trois<br />

premières feuilles (0,60 à 0,78). D’autres corrélations<br />

positives sont également enregistrées<br />

entre des paramètres de la croissance des<br />

feuilles et des tiges. La longueur de l’axe<br />

orthotrope (LO) est fortement corrélée à la<br />

longueur du premier entre-nœud (LPEN)<br />

(0,68), à la longueur du pétiole de la sixième<br />

feuille (LPF6) (0,70), au nombre de rameaux<br />

plagiotropes (NRP) (0,79) et au nombre<br />

d’entre-nœuds (NEN, 0,84). Ce dernier caractère<br />

est fortement corrélé également avec la<br />

longueur de la sixième feuille (LF6, 0,76) et<br />

le nombre de rameaux plagiotropes (NRP,<br />

0,82). De même, nous avons obtenu de fortes<br />

Tableau 2 – Valeurs moyennes (± l’écart type) des traits d’histoires de vie mesurés chez neuf populations marocaines d’A. halimus.<br />

Table 2 – Measurements (means ± standard deviation) of the life history traits estimated in nine Moroccan populations of A. halimus.<br />

Populations<br />

Variables TG RA SB ES CH MA TA KL SE<br />

DF1 (jours) 20,47 20,73 18,75 18,85 21,97 21,17 20,88 22,05 22,37<br />

± 3,25 ± 2,45 ± 3,50 ± 2,86 ± 2,89 ± 2,15 ± 3,65 ± 3,82 ± 1,05<br />

DF2 (jours) 27,92 29,45 27,62 27,27 29,50 29,32 28,28 29,27 29,15<br />

± 3,82 ± 3,82 ± 2,42 ± 3,82 ± 3,82 ± 3,82 ± 3,82 ± 3,82 ± 3,82<br />

DF3 (jours) 35,87 36,90 34,00 33,05 34,90 35,88 34,18 35,62 37,40<br />

± 1,62 ± 2,29 ± 3,12 ± 2,86 ± 3,19 ± 3,27 ± 3,24 ± 4,02 ± 2,06<br />

LPEN (mm) 17,42 16,58 16,27 17,07 16,78 14,87 15,43 14,68 16,52<br />

± 1,11 ± 1,29 ± 1,26 ± 1,12 ± 1,72 ± 0,95 ± 1,25 ± 2,22 ± 3,06<br />

LPF6 (mm) 28,12 28,28 29,02 28,15 28,02 28,02 28,08 27,47 27,47<br />

± 1,74 ± 1,12 ± 2,08 ± 3,24 ± 3,26 ± 2,21 ± 2,25 ± 2,10 ± 1,84<br />

LF6 (mm) 28,63 29,07 24,75 24,87 20,48 23,25 23,27 24,30 24,55<br />

± 1,29 ± 2,05 ± 1,45 ± 2,79 ± 3,42 ± 3,78 ± 1,16 ± 1,48 ± 1,29<br />

LO (cm) 90,88 89,88 89,37 90,18 85,30 84,43 83,85 84,85 83,93<br />

± 4,89 ± 3,65 ± 4,62 ± 5,12 ± 5,39 ± 2,78 ± 4,78 ± 4,19 ± 2,34<br />

NEN 22,23 22,95 22,57 22,55 20,95 21,08 21,41 20,73 19,37<br />

± 0,91 ± 0,76 ± 1,76 ± 1,48 ± 1,98 ± 2,36 ± 1,69 ± 1,78 ± 1,61<br />

NRP 18,60 18,67 18,40 17,48 16,52 15,20 17,37 16,68 15,43<br />

± 0,96 ± 0,96 ± 0,78 ± 1,46 ± 1,52 ± 1,69 ± 1,19 ± 0,88 ± 0,79<br />

PF (g) 4,09 4,14 4,27 4,18 3,42 3,18 3,18 3,38 3,29<br />

± 0,78 ± 1,14 ± 0,89 ± 0,92 ± 0,64 ± 1,12 ± 1,04 ± 0,16 ± 0,98<br />

PS (g) 0,83 0,86 0,89 0,88 0,69 0,62 0,66 0,66 0,63<br />

± 0,12 ± 0,08 ± 0,10 ± 0,15 ± 0,14 ± 0,16 ± 0,14 ± 0,11 ± 0,12<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Variabilité phénotypique de la phénologie végétative et de la biomasse<br />

d’une espèce d’intérêt écologique et économique au Maroc : Atriplex halimus L.<br />

Tableau 3 – Résultats de l’analyse de variance (ANOVA) des différents caractères morphologiques<br />

mesurés chez neuf populations marocaines d’A. halimus.<br />

Table 3 – Analysis of variance (ANOVA) results of morphological parameters<br />

estimated in nine Moroccan populations of A. halimus.<br />

Variables Source de variation ddl SCE CM F P<br />

DF1 (jours) Population 8 818,39 102,29 7,44 < 0,01<br />

Résiduelle 531 7 296,80 13,74<br />

Totale 539 8 115,19<br />

DF2 (jours) Population 8 455,06 56,88 4,35 < 0,01<br />

Résiduelle 531 6 941,91 13,07<br />

Totale 539 7 396,98<br />

DF3 (jours) Population 8 953,4 119,17 6,51 < 0,01<br />

Résiduelle 531 9 716,33 18,30<br />

Totale 539 10 669,73<br />

LPEN (mm) Population 8 449,12 56,14 4,20 < 0,01<br />

Résiduelle 531 7 092,45 13,35<br />

Totale 539 7 541,57<br />

LPF6 (mm) Population 8 101,76 12,72 0,44 > 0,05<br />

Résiduelle 531 15 425,82 29,05<br />

Totale 539 15 527,58<br />

LF6 (mm) Population 8 3396,32 424,54 20,42 < 0,01<br />

Résiduelle 531 11 035,26 20,78<br />

Totale 539 14 431,59<br />

LO (cm) Population 8 4352,68 544,08 3,44 < 0,01<br />

Résiduelle 531 83 963,65 158,12<br />

Totale 539 88 316,33<br />

NEN Population 8 629,33 78,67 4,01 < 0,01<br />

Résiduelle 531 10 392,85 19,57<br />

Totale 539 11 022,18<br />

NRP Population 8 802,30 100,28 9,42 < 0,01<br />

Résiduelle 531 5 653,35 10,65<br />

Totale 539 6 455,65<br />

PF (g) Population 8 97,85 12,23 14,80 < 0,01<br />

Résiduelle 531 438,54 0,83<br />

Totale 539 536,38<br />

PS (g) Population 8 6,40 0,80 51,82 < 0,01<br />

Résiduelle 531 8,20 0,015<br />

Totale 539 14,60<br />

Tableau 4 – Matrice des corrélations de l’ACP entre les caractères morphologiques<br />

mesurés chez neuf populations marocaines d’A. halimus.<br />

Table 4 – Correlation matrix of the PCA of morphological parameters<br />

estimated in nine Moroccan populations of A. halimus.<br />

Caractères<br />

DF1 DF2 DF3 LPEN LPF6 LF6 LO NEN NRP PF PS<br />

DF1 1<br />

DF2 0,78 1<br />

DF3 0,68 0,60 1<br />

LPEN – 0,35 – 0,48 – 0,06 1<br />

LPF6 – 0,30 – 0,32 – 0,35 0,37 1<br />

LF6 – 0,81 – 0,49 – 0,50 0,27 0,16 1<br />

LO – 0,73 – 0,64 – 0,23 0,68 0,70 0,57 1<br />

NEN – 0,81 – 0,52 – 0,43 0,36 0,53 0,76 0,84 1<br />

NRP – 0,38 – 0,52 – 0,22 0,46 0,65 0,64 0,79 0,82 1<br />

PF – 0,81 – 0,60 – 0,33 0,64 0,64 0,68 0,26 0,86 0,84 1<br />

PS – 0,82 – 0,64 – 0,37 0,64 0,59 0,69 0,95 0,87 0,82 0,89 1<br />

69


ABDELMAJID HADDIOUI, MOHAMED MAHMOUD OULD MOHAMED LEMINE, LALLA HASNA ZINELABIDINE, SAID BOUDA<br />

70<br />

corrélations positives entre la plupart des<br />

caractères de la croissance et le poids des<br />

matières fraîche et sèche des plantes (0,59 à<br />

0,87). Par ailleurs, des corrélations négatives<br />

ont été observées entre les dates d’apparition<br />

des trois premières feuilles et les autres caractères<br />

de la croissance et le poids des matières<br />

fraîche et sèche. La date d’apparition de la<br />

première feuille (DF1) montre une importante<br />

corrélation négative avec la longueur de la<br />

sixième feuille (LF6, – 0,81), La longueur de<br />

l’axe orthotrope (LO, – 0,73), le nombre<br />

d’entre-nœuds (NEN, – 0,81), le poids de la<br />

matière fraîche (PF, – 0,81) et le poids de la<br />

matière sèche (PS, – 0,82). De même, la date<br />

d’apparition de la deuxième feuille (DF2) présente<br />

une corrélation négative élevée avec la<br />

longueur de l’axe orthotrope (LO, – 0,64), le<br />

poids de la matière fraîche (PF, – 0,60) et le<br />

poids de la matière sèche (PS, – 0,64).<br />

Par ailleurs, les résultats de l’ACP montrent<br />

que les trois premiers axes principaux absorbent<br />

à eux seuls 89,3 % (65,3 + 16,4 + 7,6) de<br />

la variabilité totale. Cette forte représentati-<br />

vité des trois premiers axes témoigne de la<br />

présence d’une organisation des populations<br />

selon les caractères phénotypiques mesurés.<br />

L’axe 1, qui explique 65,3 % de l’inertie<br />

totale, est défini du côté négatif par des caractères<br />

de l’initiation foliaire : la date d’apparition<br />

des trois premières feuilles (DF1, DF2 et<br />

DF3) et du côté positif par des caractères de<br />

la vigueur de la plante : la longueur de l’axe<br />

orthotrope (LO), le nombre d’entre-nœuds<br />

(NEN), le nombre de rameaux plagiotropes<br />

(NRP), le poids des matières fraîche et sèche<br />

(PF, PS). En représentant 16,4 % de la variabilité<br />

totale, l’axe 2 est corrélé positivement à<br />

la longueur du premier entre-nœuds (LPEN) et<br />

à la longueur de la sixième feuille (LF6) et<br />

négativement à la longueur du pétiole de la<br />

sixième feuille (LPF6).<br />

La représentation graphique de la dispersion<br />

des populations dans le plan engendré par les<br />

deux premiers axes de l’ACP (81,7 % de la<br />

variabilité totale), montre une séparation nette<br />

des populations selon l’axe 1 en deux groupes<br />

(figure 2). Les quatre populations côtières du<br />

littoral atlantique RA (Rabat), TG (Tanger),<br />

Figure 2 – Représentation graphique de la dispersion de neuf populations<br />

marocaines d’A. halimus dans le plan 1-2 de l’ACP.<br />

Figure 2 – Plot of nine Moroccan populations of A. halimus according the two first axes of the PCA.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ES (Essouiria) et SB (Sidi Bouzid) se séparent<br />

des autres et forment un groupe. Ces<br />

populations sont caractérisées par des plantes<br />

plus vigoureuses, avec des poids de matières<br />

fraîche et sèche très élevés et une initiation<br />

foliaire précoce (tableau 2). Les cinq populations<br />

continentales SE (Settat), KL (El Kelâa<br />

des Sraghna), MA (Marrakech), CH (Chichaoua)<br />

et TA (Tamelelt) forment un deuxième<br />

groupe. Ces populations à valeurs<br />

moyennes faibles pour des caractères qui se<br />

rapportent à la croissance et à la production<br />

des plantes, sont caractérisées par des plantes<br />

peu vigoureuses et des poids de matières<br />

fraîche et sèche très faibles ainsi que par une<br />

mise à feuille tardive (tableau 2).<br />

Discussion<br />

La caractérisation de la variabilité de la phénologie<br />

végétative et de la biomasse des populations<br />

sauvages d’A. halimus a mis en évidence<br />

un polymorphisme phénotypique<br />

important. Les variations observées pour les<br />

différents paramètres témoignent d’une<br />

grande hétérogénéité phénotypique entre les<br />

populations d’A. halimus au Maroc. Ce résultat<br />

suggère la présence d’une variabilité génétique<br />

importante qui caractérise les populations<br />

étudiées. En effet, le polymorphisme<br />

phénotypique a été enregistré chez ces populations<br />

cultivées dans les mêmes conditions<br />

expérimentales en dehors de leur environnement<br />

d’origine (El Hansali et al. 2007). Toutefois,<br />

l’effet maternel n’est pas à exclure pour<br />

expliquer ce résultat. Les mesures portant sur<br />

des plantes issues de graines échantillonnées<br />

à partir des populations cultivées dans les<br />

mêmes conditions pendant deux à trois ans<br />

seraient d’une grande importance pour découpler<br />

les bases génétiques des effets environnementaux.<br />

Les regroupements des populations étudiées<br />

montrent clairement que les caractéristiques<br />

végétatives peuvent être mises en relation<br />

avec certains facteurs écologiques du milieu<br />

d’origine. Ainsi, il apparaît que les populations<br />

situées dans les régions de basse altitude<br />

en bordure de la mer sont caractérisées par un<br />

bon développement végétatif et une bonne<br />

production de matières fraîche et sèche. En<br />

revanche, les populations situées dans des<br />

régions continentales de haute altitude se<br />

caractérisent par un aspect végétatif peu développé<br />

et des poids de matières fraîche et sèche<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Variabilité phénotypique de la phénologie végétative et de la biomasse<br />

d’une espèce d’intérêt écologique et économique au Maroc : Atriplex halimus L.<br />

très faibles. La subdivision des populations se<br />

fait donc en deux groupes correspondant à des<br />

traits d’histoire de vie différents. Ce regroupement<br />

des populations en fonction de l’origine<br />

géographique de la population a été<br />

obtenu chez ces mêmes populations en utilisant<br />

des marqueurs isoenzymatiques (Haddioui<br />

& Baaziz 2001). Ces variabilités phénotypiques<br />

et génotypiques ayant déjà<br />

également été vérifiées dans des populations<br />

marocaines (Abbad et al. 2004a). Ces distinctions<br />

populationnelles ont par ailleurs été<br />

observées chez d’autres espèces végétales :<br />

Medicago spp (Cremer-Bach 1992) ; Medicago<br />

ciliaris L. et Medicago intertexta L.<br />

(Cherifi et al. 1993) ; Medicago polymorpha<br />

L. (Abdelkefi et al. 1996) ; Medicago truncatula<br />

Gaertn (El Hansali et al. 2007) ; Hedysarum<br />

spinosissimum L. (Baatout et al. 1991).<br />

Cette diversité phénotypique des populations<br />

sauvages d’A. halimus au Maroc offre des<br />

possibilités de choix pour sélectionner un<br />

matériel correctement adapté à différentes<br />

régions. Les résultats obtenus suggèrent que<br />

les populations littorales présentent un potentiel<br />

agronomique et peuvent être utilisées pour<br />

une meilleure valorisation agricole de cette<br />

espèce au Maroc. En effet, ces populations<br />

présentent beaucoup plus d’intérêt dans la<br />

mesure où elles se montrent les plus vigoureuses<br />

et produisent beaucoup plus de matière<br />

verte et de matière sèche. Des travaux d’amélioration<br />

peuvent être entrepris sur ces populations<br />

pour que leur exploitation dans différentes<br />

régions agricoles donne les meilleurs<br />

résultats.<br />

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ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Distribution and phytogeographical<br />

analysis of Quercus ithaburensis<br />

ssp. macrolepis in Greece<br />

Distribution et analyse phytogéographique<br />

de Quercus ithaburensis ssp. macrolepis en Grèce<br />

Abstract<br />

This paper presents the distribution of Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis in Greece, its basic ecological<br />

requirements such as rock and soil characteristics,<br />

topography, climatic and bioclimatic<br />

factors and chorological and life form spectra of<br />

its forests. Data were collected with questionnaires<br />

sent to all Forest Service offices around<br />

the country and were further completed with<br />

field observations. The results suggest that Q.<br />

ithaburensis ssp. macrolepis forests cover an<br />

area of 29,631.8 ha in the form of stands, thickets<br />

and groups, in lowlands and uplands of continental<br />

and insular Greece. Furthermore, isolated<br />

individuals are scattered throughout the<br />

country. The subspecies develops in a variety of<br />

rock and soil types, slope inclinations, aspects<br />

and different types of <strong>Mediterranean</strong> bioclimates.<br />

It prefers low to middle altitudes, on the<br />

sub-humid bioclimate and on shallow to moderate<br />

deep calcareous soils. All these characteristics,<br />

combined with human activities, influence<br />

vegetation types in each region. Due to climate<br />

and various human interventions, the <strong>Mediterranean</strong><br />

elements dominate and only in the<br />

forests found in the more northern regions the<br />

percentage of the submeditteranean elements<br />

increase considerably. Additionally, Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis forests are characterized<br />

by the dominance of therophytes.<br />

Keywords: Oak, soil, climate, vegetation,<br />

<strong>Mediterranean</strong> elements.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

A. PANTERA 1 , A. M. PAPADOPOULOS 1 , G. FOTIADIS 1 and V. P. PAPANASTASIS 2<br />

1. Correspondent author: T.E.I. Lamias, Forestry Department and Natural<br />

Environment Management, 36100 Karpenissi, Greece<br />

Tel.: +30 22370 25063,<br />

Fax: +30 22370 24035,<br />

Email: pantera@teilam.gr<br />

2. Laboratory of Rangeland Ecology, Aristotle University of Thessaloniki,<br />

54124 Thessaloniki, Greece<br />

Résumé<br />

Cet article présente la distribution de Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis en Grèce, ses conditions<br />

écologiques de base, telles que les caractéristiques<br />

du substrat et du sol, la topographie, les<br />

facteurs climatiques et bioclimatiques et des<br />

spectres chorologiques et des formes de vie. Les<br />

données ont été collectées à l’aide des questionnaires,<br />

envoyés à tous les services forestiers<br />

du pays et complétés par des observations et<br />

mesures sur le terrain. Les résultats montrent<br />

que Q. ithaburensis ssp. macrolepis couvrent<br />

une superficie de 29 631,8 ha, en formations<br />

forestières, dans les zones de plaines et semimontagneuses<br />

de la Grèce continentale et insulaire.<br />

Il est encore présent sous la forme d’arbres<br />

isolés dans plusieurs régions du pays. La sousespèce<br />

se développe sur divers types de substrat<br />

et de sols avec des inclinaisons et expositions<br />

diverses, et sous différents types de bioclimats<br />

méditerranéens. Elle préfère des régions à basse<br />

et moyenne altitude, en bioclimat subhumide,<br />

sur des sols calcaires peu ou moyennement profonds.<br />

Tous ces critères combinés aux activités<br />

humaines influencent les structures de végétation<br />

dans chaque région. En raison du climat et<br />

des divers types d’interventions humaines, les<br />

éléments méditerranéens dominent. C’est seulement<br />

dans les forêts du nord du pays, que le<br />

pourcentage des éléments subméditerranéens<br />

augmente considérablement. En générale les<br />

forêts de Q. ithaburensis ssp. macrolepis sont<br />

caractérisées par la dominance des thérophytes.<br />

Mots clés : chêne velani, sol, climat, végétation,<br />

éléments méditerranéens.<br />

73


A. PANTERA, A. M. PAPADOPOULOS, G. FOTIADIS, V. P. PAPANASTASIS<br />

74<br />

Introduction<br />

Quercus ithaburensis is an East-<strong>Mediterranean</strong><br />

deciduous oak easily distinguished<br />

from the other species by its semicircular<br />

crown and sized acorns. Sub-species of this<br />

oak are reported in southeast Italy (Pignatti<br />

1982), south Albania (Villaeys 1990), Greece<br />

(Economidou 1981; Athanasiadis 1986b;<br />

Christensen 1997), Turkey (Davis 1982),<br />

Syria and Lebanon (Mouterde 1966; Camus<br />

1936-1938 in Scaramuzzi 1960), Israel<br />

(Kaplan & Gutman 1999), northwestern Jordan<br />

(Zohary 1973) and west Anatolia (Akman<br />

et al. 1978; Lattif & Younis 1984). According<br />

to Christensen (1997), the sub-species Q.<br />

ithaburensis ssp. macrolepis (Kotschy) Hedge<br />

& Yalt., is present in Greece.<br />

Diapoulis (1939) and Grispos (1936, 1973),<br />

based on Theophrastus (Page et al. 1968) and<br />

other ancient writers, mention the existence<br />

of extended Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

forests in ancient Greece. Great forests with<br />

old Q. ithaburensis ssp. macrolepis trees<br />

reportedly existed during the past in the<br />

<strong>Mediterranean</strong> zone of the country, in Peloponnesus,<br />

Attica, and the Aegean islands<br />

(Grispos 1973). Up to the last century, the<br />

main uses of the species were for wood and<br />

acorn production (Giannakopoulou 2002).<br />

Furthermore, tannins extracted from Q.<br />

ithaburensis ssp. macrolepis acorn cups supported<br />

a great tannery and dye industry (Ioannidis<br />

2002).<br />

During the last decades, activities such as<br />

conversion of forests to agricultural land, illegal<br />

lumbering, overgrazing and forest fires<br />

have confined Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

to small-forested units or to isolated individuals<br />

in the interior of forested islets in lowland<br />

and semi-mountainous agricultural<br />

fields, relics from old forests (Quezel &<br />

Bonin 1980; Quezel & Barbero 1985; Tutin<br />

et al. 1993). Compared to the past, the subspecies<br />

currently has rather ecological than<br />

economic importance. Pantera (2002) mentions<br />

the numerous functions of Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis such as its contribution<br />

to the ecological balance of unfavorable to<br />

other oaks environments, the valuable acorns<br />

as fodder to wild fauna, as well as the possible<br />

future re-use of natural dyes for tannery.<br />

There has been an increasing interest from the<br />

public and private sectors during the last few<br />

years to protect and manage the remaining Q.<br />

ithaburensis ssp. macrolepis forests and to<br />

expand them by new plantations. It is of great<br />

importance the fact that it forms some of the<br />

few deciduous oak forests in the eastern<br />

<strong>Mediterranean</strong> zone (eu-meditteranean,<br />

Quercetalia ilicis zone) (Dafis 1973). Certain<br />

forests are included in the “Natura 2000” E.C.<br />

program (Dafis et al. 1997; Platis 2002).<br />

Based on the local increasing demand for<br />

organic products, certain farmers have<br />

invested on organic husbandry farms providing<br />

free-range pork meat, raised in Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis forests (Nikolopoulos<br />

2002). On the other hand, limited information<br />

exists on its distribution, the ecological<br />

requirements of the subspecies, and the phytogeography<br />

of the deciduous forests formed<br />

by the subspecies in the <strong>Mediterranean</strong> zone<br />

of Greece.<br />

The objectives of this paper were to: i. study<br />

the subspecies distribution in Greece; ii. investigate<br />

the subspecies requirements for certain<br />

ecological traits; iii. relate its distribution with<br />

bioclimatic, topography and soil factors; and<br />

iv. investigate the life forms and the phytogeographical<br />

distribution of plant species of<br />

the Q. ithaburensis ssp. macrolepis forests, as<br />

a preliminary contribution to a better understanding<br />

of its ecology and, consequently, its<br />

conservation.<br />

Materials and Methods<br />

The distribution of Q. ithaburensis ssp.<br />

macrolepis was inventoried with the use of<br />

specially prepared questionnaires that were<br />

sent to all (104) Forest Service offices around<br />

the country. These offices are in charge of the<br />

management and conservation of forests and<br />

forest lands at the various counties and are<br />

stationed at their capital towns. The questionnaire<br />

addressed each Q. ithaburensis ssp.<br />

macrolepis population separately and<br />

requested information concerning its geographical<br />

position and area covered, site characteristics<br />

such as altitude, slope inclination<br />

and aspect, rock and soil depth. Additionally,<br />

it included questions concerning various stand<br />

characteristics and previous management,<br />

associated vegetation, regeneration status and<br />

the reasons for sparse or possible lack of<br />

regeneration, and finally any comments that<br />

the inquirer had to report. The climatic and<br />

bioclimatic characteristics were analyzed<br />

based on data derived from the Hellenic<br />

National Meteorological Service (1999) of the<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


period 1955-1997, and the Greek bioclimatic<br />

maps (Mavrommatis 1980). Vegetation information<br />

reported in the questionnaires was<br />

interpreted taking into account published<br />

accounts of forest vegetation (Mavrommatis<br />

1978; Quezel & Barbero 1985) and forest<br />

associations (Dafis 1973) maps. Several in<br />

situ visits followed for further observations on<br />

the parameters of interest.<br />

The dominant species of the plant associations<br />

were identified based on previous references<br />

(Barbero & Quezel 1980; Athanasiadis<br />

& Gerasimidis 1985; Theocharopoulos et al.<br />

1998; Quezel & Médail 2003), and sampled<br />

by in situ visits in Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

forests. The samples collected were<br />

transferred and treated (dried) in the botanic<br />

laboratory of the Forestry and Natural Resources<br />

Management department of Karpenissi<br />

and subsequently identified based on Flora<br />

Europaea (Tutin et al. 1968-1980, 1993) and<br />

Flora Hellenica, vol. 1-2 (Strid & Tan 1997-<br />

2002). Floristic catalogues were produced<br />

from the recorded taxa per region (a total of<br />

512 species identified). The taxa were<br />

grouped into chorological and life form cate-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Distribution and phytogeographical analysis of Quercus ithaburensis ssp. macrolepis in Greece<br />

gories according to the systems described by<br />

Oberdorfer (1990) and Raunkiaer (1910)<br />

respectively. The chorological and life form<br />

types of the species were found based on the<br />

existing literature (Oberdorfer 1990; Pignatti<br />

1982; Tutin et al. 1968-1980, 1993; Greuter<br />

et al. 1984-1989; Strid & Tan 1997, 2002).<br />

Results<br />

Distribution and area covered<br />

by Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

Q. ithaburensis ssp. macrolepis expands in<br />

continental and insular Greece, mainly in lowlands<br />

and forested hills as well as in agricultural<br />

and urban areas (Figure 1). It covers an<br />

area of 29632 ha in the form of small (thickets)<br />

or larger stands and isolated individuals.<br />

Areas of greater distribution include western<br />

Greece (11894 ha), the islands of Crete (5500<br />

ha) and Lesvos (5000 ha), south Peloponnesus<br />

(3484 ha) and the Cyclades islands (2000 ha).<br />

Figure 1 – Distribution<br />

of Quercus ithaburensis<br />

ssp. macrolepis in Greece.<br />

75


A. PANTERA, A. M. PAPADOPOULOS, G. FOTIADIS, V. P. PAPANASTASIS<br />

76<br />

Rock, soil types<br />

and topographic factors<br />

Most of the Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

forests grow on limestone soils (76%), in various<br />

areas of continental Greece, the Ionian<br />

islands and Crete. Another 16.9% occurs on<br />

volcanic soils in Lesvos and other Aegean<br />

islands and a 7.1% on fhlysch, schist, igneous<br />

and Neogene rocks in various Greek areas.<br />

Concerning soil depth, 41.9% is present on<br />

shallow to very shallow soils (0.15-0.30 m)<br />

and 53.5% on moderately deep soils (0.30-<br />

0.60 m). Only a small part of forests (4.6%)<br />

grows on deep to very deep soils (>0.60 m)<br />

due to the extensive forest destruction and<br />

subsequent land use for agricultural purposes<br />

(Pantera & Papanastasis 2003; Pantera &<br />

Panagiotou 2003).<br />

The subspecies expands in areas from sea<br />

level (0 m) up to 1100 m a.s.l., and in various<br />

aspects and slope inclinations. A detailed<br />

analysis of aspects revealed that the major<br />

part of the Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

forests (43.1%) develops on east, south, and<br />

west facing slopes; a 17.7% prefers northeast,<br />

north, and northwest facing slopes; and a<br />

39.2% does not relate to a specific aspect. On<br />

the other hand, the subspecies prefers plain,<br />

hilly and semi-mountainous sites up to an<br />

altitude of 600-700 m. In protected areas of<br />

higher altitudes, it develops in mixture with<br />

Quercus pubescens or, sparsely, with Quercus<br />

cerris and other deciduous oaks.<br />

Climatic – bioclimatic factors<br />

The distribution of the subspecies confines to<br />

areas with mean annual precipitation ranging<br />

from 324 to 1084.6 mm. The forests receiving<br />

the highest precipitation are those found<br />

in Western Greece (Ionian Islands, Epirus and<br />

west Peloponnesus). On the contrary, the<br />

forests receiving low precipitation are located<br />

in southeastern continental Greece (Attica)<br />

and the islands of Cyclades. Concerning the<br />

mean minimum temperature of the coldest<br />

month (m), Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

occurs only in areas with m ranging from 0 to<br />

9.4 o C. The lowest values of m are recorded<br />

in Northern Greece, ranging approximately<br />

from 0 to 3 o C and the highest in the islands<br />

of south Aegean (Crete, Rhodes), of south<br />

Ionian sea and of Cyclades, ranging approximately<br />

from 8 to 9.4 o C. In respect to the<br />

mean maximum temperature of the warmest<br />

month (M), the species occurs in areas with a<br />

range of M between 26.8 and 34.5 o C. The<br />

lowest values of M are recorded in areas of<br />

insular and northwestern continental Greece,<br />

whereas the highest in the mainland. According<br />

to the bioclimatic map (Mavrommatis<br />

1980), the species grows in the following<br />

<strong>Mediterranean</strong> bioclimates:<br />

a) Semi-arid, with cool winters in Macedonia,<br />

temperate winters in Attica and warm winters<br />

in the Cyclades islands,<br />

b) Sub-humid, with cool winters in Thrace<br />

and Thessaly, temperate winters in Sterea<br />

Ellada (Central Greece), in northwestern<br />

and south Peloponnesus and the north<br />

Aegean islands and warm winters in the<br />

south Aegean and south Ionian islands, and<br />

c) Humid, with temperate winters in west<br />

Peloponnesus, Epirus and north Ionian<br />

islands.<br />

Flora – Vegetation<br />

By combining the inventory results with the<br />

forest vegetation (Mavrommatis 1978; Quezel<br />

& Barbero 1985) and forest associations maps<br />

(Dafis 1973), it appears that Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis grows in Greece mainly in the<br />

mesomediterranean layer of the Quercetalia<br />

ilicis zone. Its presence decreases in the thermomediterranean<br />

layer where it mainly grows<br />

in the lowlands of southeastern Greece. Occasionally<br />

it is present in restricted areas of the<br />

supramediterranean layer in northern and<br />

northwestern Greece, in mixture with other<br />

deciduous oaks such as Quercus frainetto,<br />

Q. cerris, Q. trojana and Q. pubescens.<br />

The understorey of many areas is mainly<br />

composed of unpalatable to grazing species<br />

such as Phlomis fruticosa, Urginea maritima,<br />

Euphorbia dendroides and other phryganic<br />

species (Table 1). Additionally, evergreen<br />

broadleaved shrubs such as Ceratonia siliqua,<br />

Acer sempervirens etc. accompany the species<br />

in several areas whereas, in some of those, it<br />

grows in mixture with conifers such as Pinus<br />

pinea in northwestern Peloponnesus and<br />

Juniperus excelsa in Thrace (Table 1).<br />

The Q. ithaburensis ssp. macrolepis forest<br />

understorey differentiates according to the<br />

vegetation zone and consists mainly of:<br />

1. Grasslands and shrubby vegetation in the<br />

supramediterranean layer (Thrace, Lesvos,<br />

south-eastern Thessaly, north-western Peloponnesus);<br />

2. Phryganic and shrubby vegetation in the<br />

mesomediterranean and thermomediter-<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Distribution and phytogeographical analysis of Quercus ithaburensis ssp. macrolepis in Greece<br />

Table 1 – Some important floristic elements of Greek Quercus ithaburensis ssp. macrolepis forests.<br />

Taxa Area found<br />

Pteridophyta<br />

Polypodiaceae Asplenium ceterach L. west Sterea Ellada, Epirus<br />

Spermatophyta<br />

Gymnospermae<br />

Cupressaceae Juniperus excelsa M. Bieb. Thrace<br />

Juniperus oxycedrut L. ssp. oxycedrus Thrace<br />

Pinaceae Pinus halepensis ssp. brutia (Ten.) Holmboe Thrace<br />

Pinus pinea L. northwest Peloponnesus<br />

Angiospermae – Dicotylidonae<br />

Acanthaceae Acanthus spinosus L. almost everywhere<br />

Aceraceae Acer campestre L. Thrace, south Peloponnesus<br />

Acer monspessulanum L. Thrace<br />

Acer sempervirens L. south Peloponnesus, Cyclades<br />

Anacardiaceae Pistacia lentiscus L. west Sterea Ellada, Epirus<br />

Pistacia terebinthus L. almost everywhere<br />

Cistaceae Cistus creticus L. almost everywhere<br />

Cistus monspeliensis L. south Peloponnesus<br />

Cistus salvifolius L. Crete<br />

Compositae Bellis perennis L. Lesvos, Crete, west Sterea Ellada, Epirus<br />

Cornaceae Cornus mas L. Epirus<br />

Cruciferae Cardamine acanthothamnos L. almost everywhere<br />

Ericaceae Erica arborea L. Crete, south Peloponnesus<br />

Erica manipuliflora Salisb. Crete, south Peloponnesus<br />

Euphorbiaceae Euphorbia acanthothamnos Boiss. south Sterea Ellada<br />

Euphorbia dendroides L. Crete, south Sterea Ellada<br />

Fagaceae Quercus coccifera L. almost everywhere<br />

Quercus frainetto Ten. Epirus, Thessaly<br />

Quercus pubescens WilId. almost everywhere<br />

Labiatae Coridothymus capitatus (L.) Reichenb. fil. south Sterea Ellada<br />

Lavandula stoechas L. Crete, south Peloponnesus, Cyclades<br />

Origanum vulgare L. almost everywhere<br />

Phlomis fruticosa L. almost everywhere<br />

Salvia officinalis L. Thrace, west Sterea Ellada, Epirus<br />

Leguminosae Calicotome villosa (Poir.) Link Crete, south Peloponnesus, west Sterea Ellada<br />

Ceratonia siliqua L. Crete<br />

Cercis siliquastrum L. northwest Peloponnesus, west Sterea Ellada<br />

Hipppocrepis emerus ssp. emeroides<br />

(Boiss. & Spruner) Lassen Crete, Thrace, west Sterea Ellada<br />

Ononis spinosa L. Lesvos, Epirus<br />

Oleaceae Fraxinus ornus L. Thrace<br />

Jasminum fruticans L. Crete, Thrace, Epirus<br />

Olea europaea L. almost everywhere<br />

Phillyrea latifolia L. almost everywhere<br />

Ranunculaceae Clematis flammula Thrace, west Sterea Ellada, Epirus<br />

Rhamnaceae Paliurus spina-christi Mill. everywhere except the islands<br />

Rosaceae Crataegus monogyna Jacq. everywhere except the islands<br />

Malus trilobata (Labill.) C.K.Schneider Thrace<br />

Prunus spinosa L. almost everywhere<br />

Pyrus amygdaliformis Vill. almost everywhere<br />

Pyrus communis L. Crete, Thessaly<br />

Pyracantha coccinea M. Roem. Crete, Thessaly<br />

Sarcopoterium spinosum (L.) Spach Crete, Lesvos, Cyclades, Epirus, south Sterea Ellada<br />

Rubiaceae Galium aparine L. almost everywhere<br />

Rubia peregrina L. Crete, northwest Peloponnesus<br />

Santalaceae Osyris alba L. Crete, west Sterea Ellada, Epirus<br />

Angiospermae – Monocotylidonae<br />

Juncaceae Carex distachya Desf. everywhere except the islands<br />

Gramineae Chrysopogon gryllus (L.) Trin. almost everywhere<br />

Dactylis glomerata L. almost everywhere<br />

Liliaceae Asparagus acutifolius L. almost everywhere<br />

Asphodelus aestivus Brot. almost everywhere<br />

Ruscus aculeatus L. almost everywhere<br />

Urginea maritima (L.) Baker almost everywhere<br />

77


A. PANTERA, A. M. PAPADOPOULOS, G. FOTIADIS, V. P. PAPANASTASIS<br />

78<br />

ranean layer (Cyclades, south Peloponnesus,<br />

Crete etc.).<br />

An 88.2% of the Q. ithaburensis ssp.<br />

macrolepis forests can be characterized as<br />

pure (seedling-derived), open to widely open<br />

canopy stands. Possibly this (open canopy<br />

stands), in combination with other factors<br />

(human influences, xerothermic climate, light<br />

demand of the dominant tree species etc.)<br />

may result to the dominance of therophyta<br />

followed by hemicryprophyta and phanerophyta<br />

(life form spectra, Table 2).<br />

As far as the phytogeographical analysis of<br />

Q. ithaburensis ssp. macrolepis forests is concerned,<br />

Table 3 shows that the <strong>Mediterranean</strong><br />

elements largely dominate over the sub-<br />

Table 2 – Life-form spectra of the flora of the Quercus ithaburensis ssp. macrolepis forests in Greece<br />

Geographical region<br />

<strong>Mediterranean</strong> and the eurasiatic ones. This<br />

supports the characterization of Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis as a typical <strong>Mediterranean</strong><br />

subspecies and, at the same time, one of the<br />

few deciduous subspecies forming forests<br />

within the Quercetalia ilicis zone. The sub-<br />

<strong>Mediterranean</strong> elements greatly approach the<br />

<strong>Mediterranean</strong> ones only in a few areas such<br />

those located close to the supramediterranean<br />

layer (Thrace, Lesvos, southeast Thessaly,<br />

north-western Peloponnesus), which are those<br />

approximately close to the limits between the<br />

Quercetalia ilicis and Quercetalia pubescentis<br />

vegetation zones. Actually, most of the<br />

<strong>Mediterranean</strong> and sub-<strong>Mediterranean</strong> species<br />

are of eastern and, only a few of them, of<br />

western origin.<br />

Thrace SE NW Sterea Cyclades Crete S. Pelo- Lesvos W Sterea NW Pelo- Epirus<br />

Life form Thessaly Ellada ponnesus Ellada ponnesus<br />

Hemicryptophytes (H) 38 27 32 40 39 30 34 59 30 76<br />

Geophytes (G) 7 11 8 18 20 16 11 22 10 19<br />

Chamaephytes (Ch) 7 2 3 2 9 3 4 8 1 14<br />

Nanophanerophytes (NP) 15 9 9 6 25 13 6 16 2 18<br />

Megaphanerophytes (MP) 12 8 6 3 4 6 6 6 3 9<br />

Therophytes (T) 50 40 54 58 48 37 74 94 37 88<br />

Hydrophyes (W) 0 0 0 0 0 0 0 6 1 0<br />

Table 3 – Chorological spectra of the flora of the Quercus ithaburensis ssp. macrolepis forests in Greece<br />

Geographical region<br />

Thrace SE NW Sterea Cyclades Crete S. Pelo- Lesvos W Sterea NW Pelo- Epirus<br />

Chorological elements Thessaly Ellada ponnesus Ellada ponnesus<br />

<strong>Mediterranean</strong> (med) 45 35 45 50 59 47 52 79 28 82<br />

Sub-mediterranean (smed) 55 37 34 40 42 35 50 66 29 71<br />

Eurasiatic (euras) 18 21 20 24 30 16 20 41 18 46<br />

North (no) 3 3 5 7 2 4 6 6 4 10<br />

Greek endemic (hell) 0 0 1 1 3 1 0 1 0 1<br />

Cosmopolitical (cosmo) 2 0 1 2 1 1 3 0 3 1<br />

Continental (kont) 2 0 1 0 1 0 2 5 1 4<br />

Balcan endemics (balkan) 2 0 3 1 1 1 0 4 0 7<br />

Alpine (alp) 1 0 1 0 1 0 0 0 0 1<br />

Sub-cosmopolitical (subcosmo) 0 0 0 1 0 0 1 1 1 0<br />

Cultivated (cult) 0 0 1 1 0 0 0 2 0 0<br />

Greek subendemic (subhell) 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0<br />

Subatlantic/west mediterranean<br />

(subatl/wmed)<br />

East <strong>Mediterranean</strong>/east<br />

sub-mediterranean<br />

2 2 6 6 7 3 3 11 4 14<br />

(omed/osmed) 22 12 15 22 21 19 20 28 14 31<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Discussion and conclusions<br />

Q. ithaburensis ssp. macrolepis was known in<br />

Greece throughout the centuries for its great<br />

ecological and economic value. The area<br />

covered by its forests, compared to the total<br />

forested area of Greece, is small and scattered<br />

in various locations. Compared to the<br />

distribution presented by Christensen (1997),<br />

it appears that certain stands as well as<br />

individual trees have been destroyed, mostly<br />

due to human activities and forest fires<br />

(Pantera & Papanastasis 2001, 2003; Pantera<br />

& Panagiotou 2003). Its wide distribution<br />

range has resulted to forests with completely<br />

diverse understorey floristic compositions,<br />

depending on the particular location where<br />

they grow.<br />

It has a wide ecological range. It seems that<br />

annual precipitation and high temperatures do<br />

not affect its distribution in Greece. Ne’eman<br />

(1993) mentions that Openheimer (1947)<br />

recorded high transpiration values of Q. ithaburensis<br />

during the summer months, indicating<br />

that its roots go deep and reach wet soil<br />

even in dry summers. On the contrary, mean<br />

minimum temperature of the coldest month m<br />

lower than 0 oC appears to be a limiting factor<br />

for its distribution. Most of the Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis forests grow in the subhumid<br />

bioclimatic layer. This layer does not<br />

greatly affect the floristic composition since<br />

it is composed either of phrygana (south Peloponnesus)<br />

or of grasses (Thrace). However,<br />

an important factor seems to be the combination<br />

of temperature with the bioclimatic layer<br />

and, subsequently, with the vegetation zone.<br />

The subspecies grows widely in areas with<br />

warm winters of the semi-arid bioclimatic<br />

layer whereas only individual trees sparsely<br />

grow in the humid bioclimatic layer on deep<br />

lowland soils, inside agricultural fields or<br />

stands of other deciduous oaks. Its absence or<br />

presence as individual trees inside agricultural<br />

fields indicate the intense pressure posed to<br />

the species by human activities one of which<br />

being the shift from forest to agricultural land<br />

use which occurred during the past years<br />

(Quezel & Médail 2003).<br />

No preferences to specific bedrocks are<br />

recorded as it grows in all rock types, even on<br />

compacted ones with intermediate crevices or<br />

soil layers. Quezel (1976) and Brickell (1989)<br />

report that Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

develops on deep, moderate deep, shallow,<br />

and very shallow limestone or silica soils,<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Distribution and phytogeographical analysis of Quercus ithaburensis ssp. macrolepis in Greece<br />

with sandy-clay to clay texture and acid to<br />

basic pH. However, most of the areas where<br />

the subspecies is present in Greece have shallow<br />

to moderate deep calcareous soils. This<br />

may be attributed to the competition posed to<br />

the subspecies by other deciduous oaks, to the<br />

destruction of its forests on deep soils by converting<br />

them to agricultural fields as well as<br />

to its adaptation to adverse soil environments.<br />

It only grows on deep soils when it is free of<br />

competition from other forest trees mainly in<br />

dry bioclimates. In areas where both Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis and Quercus pubescens<br />

are present, the former is found in the<br />

poorer and drier sites whereas the latter in the<br />

more wet and productive sites. In dry areas, it<br />

prefers bottomlands rich in clay whereas in<br />

more humid areas limestone with sufficient<br />

clay inside crevices. Radoglou (1996) reports<br />

that 30 years old Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

trees kept their stomata significantly<br />

open even at low soil water availability, low<br />

air humidity, and low water use efficiency.<br />

The same author characterized Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis as a more efficient water<br />

using subspecies compared to Q. pedunculiflora,<br />

Q. ilex, Q. trojana and Q. pubescens.<br />

Raftoyiannis et al. (2008), suggest that<br />

the subspecies sustain water stress by maintaining<br />

the stomata open and, subsequently,<br />

ensuring a continuous water flow and consumption.<br />

The same authors, however, point<br />

out the importance of a deep root system for<br />

such a function. In addition, Brickell (1989)<br />

reported that it tolerates high calcium concentrations<br />

on limestone soils.<br />

Q. ithaburensis ssp. macrolepis mainly<br />

expands from an altitude of 0 to 600-700 m,<br />

values approximately similar to those reported<br />

by Christensen (1997). Its presence is limited<br />

at 700 to 1100 m. This may be attributed to<br />

the temperature decrease as well as to the<br />

intense competition from other deciduous<br />

species prevalent in higher altitudes. A similar<br />

behavior characterizes also other species<br />

of the <strong>Mediterranean</strong> vegetation in Greece,<br />

mostly evergreen broadleaved (Dafis 1973;<br />

Athanasiadis 1986a). The results suggest that<br />

slope inclination and exposure do not restrict<br />

its distribution. However, there is a preference<br />

on the sunny exposures. Even if it is considered<br />

as a xero-thermic subspecies with a high<br />

light demand (Athanasiadis 1986b), it may<br />

partly tolerate shade for some hours of the day<br />

(Huxley 1992). Furthermore, the same author<br />

reports that the young seedlings tolerate<br />

medium levels of side shadowing.<br />

79


A. PANTERA, A. M. PAPADOPOULOS, G. FOTIADIS, V. P. PAPANASTASIS<br />

80<br />

Most of its forests develop in the mesomediterranean<br />

layer forming sub-associations.<br />

According to Barbero & Quezel (1980), vegetation<br />

sampling in the Rethimno area of<br />

Crete have shown that Q. ithaburensis ssp.<br />

macrolepis forms the Quercetosum macrolepidis<br />

sub-association, composed mostly of<br />

phrygana and evergreen broadleaved species.<br />

Another study in the Strofilia forest in northwestern<br />

Peloponnesus has resulted in vegetation<br />

units of the Quercetum macrolepidis desmazerietosum<br />

sub-association, in mixture<br />

with Pinus pinea (Athanasiadis & Gerasimidis<br />

1985). In several regions, however,<br />

Q. ithaburensis ssp. macrolepis is found in<br />

mixture with Juniperus excelsa, Acer sempervirens<br />

etc., which have a different syntaxonomy.<br />

Nevertheless, most of the Q. ithaburensis ssp.<br />

macrolepis vegetation types are quite disturbed<br />

by human activities and their in-forest<br />

identity is altered so they cannot be easily<br />

studied and included in the Braun-Branquet<br />

classification system as associations. This is<br />

further supported by the fact that therophytes<br />

outnumber hemicryptophytes and phanerophytes.<br />

Similar results are reported for Pinus<br />

halepensis forests in Greece, where the high<br />

proportion of therophyta are attributed to the<br />

sub-humid with mild winters climate of the<br />

area (Tsitsoni & Karagiannakidou 1992), a<br />

quite similar climate to that characterizing the<br />

distribution area of Q. ithaburensis ssp.<br />

macrolepis. Therophytes may also inrease due<br />

to degradation by human activities and not<br />

only due to dry climate. Additionally, in many<br />

Quercetalia ilicis vegetation types or in the<br />

drier and warmer sub zone of Quercetalia<br />

pubescentis (Carpinion orientalis), there is a<br />

relatively high proportion of therophytes i.e.<br />

Quercus coccifera shrublands (Theodoropoulos<br />

& Athanasiadis 1993), Q. trojana ssp. trojana<br />

forests (Elefteriadou et al. 1998), and<br />

Q. pubescens forests (Fotiadis & Athanasiadis<br />

2004). Light demanding species dominate in<br />

most of the above mentioned forests forming<br />

mostly open and thin-crowned forests. In<br />

forests where less light demanding species<br />

dominate (e.g. Quercus frainetto, Q. petraea<br />

ssp. medwediewii, Tilia tomentosa and Fagus<br />

sylvatica), of cooler and more humid climate<br />

than that of Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

forests, hemicryptophytes largely dominate<br />

over therophytes (Theodoropoulos & Athanasiadis<br />

1993; Fotiadis & Athanasiadis 2004).<br />

It is of great importance that the physiognomy<br />

of vegetation on the understorey of Q. ithaburensis<br />

ssp. macrolepis forests differentiates<br />

according to the vegetation zone and, subsequently,<br />

to the local climate as well as to grazing<br />

intensity. It forms various vegetation<br />

types, with either phryganic species or evergreen<br />

broadleaved species, or, finally, grasses.<br />

This differentiation is also reflected in the<br />

chorological origin of the species, since in<br />

regions where phrygana prevail there are by<br />

far more types of <strong>Mediterranean</strong> origin, while<br />

in areas where grass species are present, the<br />

sub-<strong>Mediterranean</strong> types are increased. Actually,<br />

combining the chorological spectra per<br />

region with the vegetation zones given by<br />

Dafis (1973), Horvat et al. (1974), Quezel &<br />

Barbero (1985) and Athanasiadis (1986a), it<br />

appears that regions with dominant <strong>Mediterranean</strong><br />

species are found in the Quercetalia<br />

ilicis zone. On the contrary, regions where<br />

species of <strong>Mediterranean</strong> and submediterranean<br />

origin are almost equal in number,<br />

they are found in the transient limit of the<br />

Quercetalia ilicis and to the Quercetalia<br />

pubescentis zones (i.e. Thrace, Lesvos etc).<br />

To conclude, Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

has a wide ecological range in Greece, characterized<br />

by its adaptive capacity to various<br />

climatic and soil environments of the low and<br />

middle altitude zones. Its absence or low presence<br />

in many lowland areas of Greece may be<br />

attributed to the intense human interference<br />

applied to this zone for many years since<br />

ancient times. The subspecies may be used in<br />

regeneration projects in xerothermic areas<br />

where phrygana and thermophilic conifers<br />

dominate and are presently threatened by desertification.<br />

It is suggested that appropriate<br />

measures should be taken with rural people<br />

living close to Q. ithaburensis ssp. macrolepis<br />

forests in order to enhance its proper utilization.<br />

Above all, emphasis should be given to<br />

public education and awareness to promote its<br />

many ecological and economic advantages.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


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ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Submerged macrophytes<br />

as bioindicators for pollution<br />

in Lake Mariut<br />

along the <strong>Mediterranean</strong> coast of Egypt<br />

Abstract<br />

The fact that Lake Mariut is the only coastal lake<br />

in Egypt with no natural connection with the<br />

<strong>Mediterranean</strong> Sea has further aggravated the<br />

situation through the accumulation of pollutants<br />

in the lake. The effect of different pollutants<br />

on the composition and distribution of<br />

submerged aquatic plant communities in Lake<br />

Mariut (Egypt) was studied. Effects of heavy<br />

metals, nitrates, nitrites and phosphorus in the<br />

water and sediments on the dry weight standing<br />

crop (DWSC) of submerged macrophytes<br />

and their spatial distributions were investigated.<br />

Seven stations (which include 20 sites) were<br />

selected to represent the different pollution<br />

sources. The species-environmental data were<br />

analyzed using Canonical Correspondence<br />

Analysis (CCA). Only five submerged macrophytes<br />

species were recorded in Lake Mariut.<br />

There was an obvious variation in the DWSC of<br />

the species according to the pollution source.<br />

Potamogeton pectinatus and Ceratophyllum<br />

demersum were the best growing species with<br />

maximum DWSC, while C. muricatum, Myriophyllum<br />

spicatum and Najas marina subap.<br />

armata were weakly growing in most stations<br />

particularly the heavily polluted ones. The CCA<br />

ordination showed that dissolved nitrite, iron,<br />

phosphate, salinity and sulphate as well as sediment<br />

copper and cadmium are the most effective<br />

variables on the DWSC of these macrophytes.<br />

C. demersum is more developed in<br />

agricultural polluted areas with high levels of<br />

water phosphate and sulphate and low levels of<br />

water and sediment copper, chromium and<br />

lead. On the other hand, P. pectinatus characterizes<br />

the industrial polluted areas, with high<br />

level of sediment cadmium and low levels of<br />

water copper and chromium. These results were<br />

discussed and compared with other related<br />

studies.<br />

Keywords: heavy metals, sediments, spatial<br />

distribution, pollution.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Tarek M. GALAL 1 , Emad A. M. FARAHAT 1 and Manal FAWZY 2<br />

Introduction<br />

Macrophytes are aquatic plants, growing in or<br />

near water that are emergent, submerged or<br />

floating. Macrophytes are beneficial to lake<br />

because they provide food and settler for fish<br />

and aquatic invertebrates. They are important<br />

component of the aquatic ecosystem not only<br />

as food source for aquatic invertebrates, but<br />

they also act as an efficient accumulator of<br />

heavy metals (Chung & Jeng 1974). They are<br />

unchangeable biological filters and play an<br />

important role in the maintenance of some<br />

functions (e.g. nutrient cycles) of the aquatic<br />

ecosystem.<br />

The occurrence of aquatic macrophytes is<br />

unambiguously related to water chemistry and<br />

using plant species or communities as indicators<br />

or biomonitors is an objective for surveying<br />

water quality (Robach et al. 1996).<br />

Aquatic plants are used in water quality studies<br />

to monitor heavy metals and other pollutants<br />

of water and submerged soils. Their<br />

selective absorption of certain ions combined<br />

with their sedentary nature is a reason for<br />

using hydrophytes as biological monitors<br />

(Sawidis et al. 1995). Aquatic plants could<br />

also be used as bioindicators for water pollution.<br />

For example, Potamogeton pectinatus<br />

and Myriophyllum spicatum are appropriate<br />

indicators for aquatic habitats characterized<br />

1. Botany and Microbiology Department,<br />

Faculty of Science, Helwan University, Egypt<br />

2. Department of Environmental Sciences,<br />

Faculty of Science, Alexandria University, Egypt<br />

83


TAREK M. GALAL, EMAD A. M. FARAHAT, MANAL FAWZY<br />

84<br />

by water of very low photosynthetic active<br />

radiation (linked to high turbidity), chemical<br />

oxygen demand, carbohydrate and sulphate.<br />

They also characterize environment with low<br />

dissolved oxygen concentrations, eutrophication<br />

and alkalinity (Ali et al. 1999). M. spicatum<br />

have removal capacity for some heavy<br />

metals (Wang et al. 1996) and P. pectinatus is<br />

found in abundance at highly polluted sites<br />

with high sediment organic matter content<br />

(Kantrud 1990).<br />

In the recent years, especially after the construction<br />

of the Aswan High Dam, considerable<br />

changes have been observed in the morphology,<br />

water characteristics and biotic<br />

composition of the northern lakes of Egypt<br />

(Mariut, Edku, Burullus, Manzala and Bardawil).<br />

Nowadays, these lakes are threatened<br />

by several factors such as continuous land<br />

reclamation projects, construction of roads<br />

along the north coast, touristic development,<br />

pollution and coastal erosion. All these current<br />

or planned human activities will not only<br />

cause the loss of important unique wetland<br />

habitats but also will create new artificial<br />

ecosystems.<br />

Lake Mariut was subjected to exponential<br />

anthropogenic impact in the last decades.<br />

These impacts result from agricultural, human<br />

and industrial activities which collectively<br />

pollute the water body of the lake. Heavy metals<br />

and much of the industrial wastes can not<br />

be degraded and therefore, accumulate in<br />

water, soil, bottom sediments, and living<br />

organisms. Inappropriate polices for the disposal<br />

of sewage, industrial and agricultural<br />

waste of the Alexandria and El-Beheira Governorates<br />

seem to have no regard for environmental<br />

considerations for decades, and led to<br />

severe deterioration of Lake Mariut, so it has<br />

become the most polluted wetland in Egypt<br />

(Galal 2005). The fact that Lake Mariut is the<br />

only coastal lake in Egypt with no natural<br />

connection with the <strong>Mediterranean</strong> Sea has<br />

further aggravated the situation through the<br />

accumulation of pollutants in the lake. Seawater<br />

would have continually diluted the<br />

detrimental effect of the huge influx of pollutants<br />

discharged into the lake. Moreover,<br />

along the <strong>Mediterranean</strong> west coast of<br />

Alexandria, new seaside resorts have been<br />

established. Although these are not fully occupied<br />

except during the summer months, their<br />

impact on the western arm of Lake Mariut is<br />

bound to affect the western extension of the<br />

lake (Galal 2005).<br />

Many authors (Haslam 1987; Robach et al.<br />

1996; Ali et al. 1999) reported that aquatic<br />

macrophytes varied considerably in their<br />

response to the changes that result from different<br />

human impacts. The effect of pollution<br />

upon the liminological characteristics (Halim<br />

1984; Abdel Moneim et al. 1987) and the<br />

aquatic organisms (Khalil & Awady 1990) of<br />

Lake Mariut was studied. Several ecological<br />

studies demonstrated human impacts on the<br />

aquatic habitats (Woodward 1984; Raven et<br />

al. 1995) with special reference to the distribution<br />

and growth of aquatic macrophytes<br />

(Ali & Soltan 1996; Ali et al. 1998).<br />

The main objectives of the present investigation<br />

are 1) to determine the effect of different<br />

pollutants on the composition and distribution<br />

of submerged aquatic plant communities in<br />

Lake Mariut and 2) to gather evidence on submerged<br />

plants as bioindicators for different<br />

pollutants.<br />

Study site<br />

Lake Mariut is situated along the <strong>Mediterranean</strong><br />

coast of Egypt (31o 2’-31o 12’ N; 29o 51’-29o 59’ E). It is divided by artificial<br />

embankments into four basins (Fig. 1): eastern<br />

basin or main basin with an area of about<br />

27.3 km2 , fish farm basin of about 4.2 km2 and south-western and north-western basins<br />

with a total area of 31.5 km2 . Water depth<br />

varies between 0.50 m and 1.15 m with a<br />

mean depth of 0.80 m. Omoum and Kalaa<br />

drains served previously as the main sources<br />

of water to the lake through a wide opening<br />

situated along its dyke to keep the lake water<br />

at its normal level (Samaan & Abdel-Moneim<br />

1986). Their waters are mixture of agricultural<br />

runoff and sewage effluents contaminated<br />

with industrial wastes discarded from Alexandria<br />

drainage system. The south-western basin<br />

receives discharges from oil and petrochemical<br />

factories. The north-western basin receives<br />

discharges from oil and gas as well as textile<br />

industries (Galal 2005). The bottom sediments<br />

of Mariut Lake, around its periphery,<br />

consist of sandy fill of loose to medium density,<br />

while inside the lake they consist of plastic<br />

gray clay to silt clay with a large fraction<br />

of shell fragments and small percent of<br />

organic materials such as roots and vegetation<br />

with a smell of hydrogen sulphide in these<br />

regions (El-Wakeel 1964).<br />

The climatic features prevailing in the study<br />

area (1950-1975) indicate that January is the<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Submerged macrophytes as bioindicators for pollution in Lake Mariut along the <strong>Mediterranean</strong> coast of Egypt<br />

coldest month (13.6 o C), while August is the<br />

hottest (26.4 o C) (Table 1). The mean relative<br />

humidity ranges between 62% and 71%,<br />

while the mean evaporation rate varies<br />

between 5.5 mm day -1 and 8.1 mm day -1 . On<br />

the other hand, mean monthly rainfall is<br />

15 mm month -1 .<br />

Materials and Methods<br />

Submerged aquatic plants<br />

Submerged plants, water and sediments samples<br />

were collected from Lake Mariut, during<br />

summer season, along 7 stations (which<br />

include 20 sites) representing the different<br />

sources of pollution and the distribution of<br />

aquatic macrophytes in the lake (Figure 1).<br />

These stations are: S1 heavily polluted by<br />

sewage wastes, S2 by oil and agricultural<br />

drainage wastes, S3 and S4 by many industrial<br />

effluents (e.g. textile industry wastes), S5<br />

and S6 only by agricultural drainage wastes<br />

and S7 heavily polluted by stacks emission<br />

effluents and discharges of the adjacent oil<br />

refineries and vehicles effluents in addition to<br />

agricultural drainage. In each station, 3 sampling<br />

sites (except S7 that comprises 2 sites)<br />

were selected to collect the plant samples<br />

using a grapnel haul (five grapnel hauls per<br />

sampling site). This method gives good comparative<br />

values of presence and abundance<br />

(Ali et al. 1999). Plants were transferred to<br />

the laboratory, washed and separated into different<br />

taxa and identified (Boulos 1999, 2000,<br />

2005). The dry weight standing crop (DWSC)<br />

of each species per grapnel haul was determined<br />

after oven drying at 65 ºC for 24 hours.<br />

The average DWSC was calculated for each<br />

species per sampling site (5 samples/site).<br />

Water and sediments analyses<br />

In the field, 1 liter surface water samples were<br />

collected from each station (three composite<br />

samples) for physicochemical analysis. Water<br />

temperature, pH (using pH meter Model 9107<br />

BN, ORION type), and electrical conductivity<br />

values (conductivity meter 60 Sensor<br />

Operating Instruction Corning) were measured<br />

in situ during day. In the laboratory, dissolved<br />

nutrients were measured using the<br />

standard methods (Allen et al. 1986). Nitrates<br />

were measured using chromotropic acid<br />

method, while the sulphanilamide diazotiza-<br />

Figure 1 – Location map of the selected 7 stations in lake Maruit, Egypt.<br />

Table 1 – Long term averages (1950-1975) of the metereological data<br />

of Dekheila station in the study area (Anonymous 1980).<br />

Metereological variable Range Mean<br />

Maximum air temperature (°C) 17.7-29.5 24.1<br />

Minimum air temperature (°C) 9.6-23.5 16.5<br />

Mean air temperature (°C) 13.6-26.4 20.2<br />

Relative humidity (%) 62.0-71.0 66.0<br />

Evaporation (mm day -1 ) 5.5-8.1 6.9<br />

Rainfall (mm month -1 ) - 15.0<br />

tion was used for determination of nitrites.<br />

Phosphates were determined by the direct colorimetric<br />

Molybdenum blue method, while<br />

sulphates were determined turbidimetrically<br />

as barium sulphate at 500 nm. Cadmium, copper,<br />

iron, manganese, lead and chromium<br />

were determined with Pye Unicam Sp 1900<br />

Recording Flame Atomic Absorption Spectrophotometry<br />

(Allen et al. 1986).<br />

Sediments samples were collected from each<br />

station (three composite samples) using stainless<br />

steel crab. They were dried and sieved<br />

through 2 mm sieve. Soil water extracts of 1:5<br />

were prepared for the determination cadmium,<br />

copper, iron, manganese, lead and<br />

chromium with Pye Unicam Sp 1900 Recording<br />

Flame Atomic Absorption Spectrophotometery<br />

(Allen et al. 1986).<br />

85


TAREK M. GALAL, EMAD A. M. FARAHAT, MANAL FAWZY<br />

86<br />

Data analysis<br />

DECORANA (DCA) ordination (Hill 1979)<br />

was applied to ordinate the zonal vegetation<br />

of the water bodies. The vegetation data and<br />

environmental variables were analyzed together<br />

by Canonical Correspondence Analysis<br />

(CCA) using Canoco for Windows version 4.0<br />

(Ter Braak & Smilauer 1998). After testing<br />

the data for normality, the differences in the<br />

sediment and water variables among the seven<br />

stations were tested using one-way analysis<br />

of variance (ANOVA) according to SPSS<br />

software (SPSS, 1999). A post-hoc test was<br />

applied when differences were significant.<br />

Results<br />

Submerged aquatic macrophytes<br />

Five submerged aquatic macrophytes (Ceratophyllum<br />

demersum L., Ceratophyllum muricatum<br />

Cham, Myriophyllum spicatum L.,<br />

Najas marina subap. armata (H. Lindb.) Horn<br />

and Potamogeton pectinatus L.) were record-<br />

Table 2 – Dry weight sanding crop (g sample -1 ) of the recorded species in the different polluted stations.<br />

DCA-axis2<br />

0<br />

-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2<br />

S5<br />

A<br />

C<br />

0.6<br />

S6<br />

0.4<br />

S1<br />

S2<br />

0.2<br />

-0.2<br />

-0.4<br />

-0.6<br />

-0.8<br />

-1<br />

-1.2<br />

DCA-axis1<br />

S3<br />

a b<br />

S7<br />

B<br />

D<br />

S4<br />

DCA-axis2<br />

ed along the 7 selected stations in Lake Mariut<br />

(Table 2). Station 6 (S6), representing the<br />

agricultural drainage pollution, is the most<br />

diverse with five submerged aquatic species<br />

but the dominance of C. demersum. On the<br />

other hand, S4 representing the industrial pollution,<br />

is the least diverse occupied by P. pectinatus<br />

and C. demersum. C. demersum and<br />

P. pectinatus were recorded in all the stations<br />

with variable DWSC. The highest DWSC for<br />

C. demersum was obtained in S5 and S2. On<br />

the other hand, the highest DWSC for P. pectinatus<br />

was obtained in S4 and S7 polluted with<br />

industrial wastes. The DWSC of both species<br />

was inversely proportional to each other in all<br />

stations, especially S4, S5 and S7. M. spicatum<br />

had low DWSC in stations 2 and 7<br />

(highly polluted with oil) and slightly higher<br />

in water polluted by agricultural drainage (stations<br />

5 and 6). C. muricatum was collected in<br />

S6 polluted with agricultural drainage.<br />

The DCA ordinations of the 7 polluted stations<br />

based on their floristic composition (Figure<br />

2a) as well as water and sediment chemistry<br />

(Figure 2b) indicated that, four clusters<br />

were separated: A: includes stations S1, S2<br />

Station<br />

Species S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7<br />

Ceratophyllum demersum L. 9.59 17.48 0.02 6.16 53.05 7.11 2.70<br />

Ceratophyllum muricatum Cham. 3.97<br />

Myriophyllum spicatum L. 0.06 2.32 2.38 0.04<br />

Najas marina subap. armata (H. Lindb.) Horn 1.02 0.85 0.35 0.01<br />

Potamogeton pectinatus L. 0.31 0.34 17.78 59.59 0.09 1.03 27.09<br />

15<br />

10<br />

0<br />

-15 -10 -5 0 5 10 15<br />

Figure 2 – DCA ordination of the 7 pollution stations of Lake Mariut based on their floristic composition (a)<br />

and water and sediments chemistry (b).<br />

A<br />

S1<br />

S2<br />

-5<br />

-10<br />

-15<br />

5<br />

S6<br />

B<br />

DCA-axis1<br />

S 7<br />

S3<br />

S5<br />

S4<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

C<br />

D


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Submerged macrophytes as bioindicators for pollution in Lake Mariut along the <strong>Mediterranean</strong> coast of Egypt<br />

Table 3a – Mean±standard deviation of the sediments heavy metals ( g g -1 ) along the 7 polluted stations in Lake Mariut.<br />

Maximum and minimum values are underlined.<br />

and S6 which are mixed pollution sources,<br />

B: includes S3 and S7 polluted with oil<br />

wastes, C: includes S5 polluted with agricultural<br />

wastes and D: includes S4 polluted with<br />

industrial wastes.<br />

Sediments and water chemistry<br />

Sediment chemical analyses indicated that S2<br />

was highly polluted with heavy metals<br />

(Table 3a), which had the highest values of<br />

copper, iron and manganese. On the other<br />

hand, S6 was the least polluted station with<br />

the lowest chromium, iron and manganese. S5<br />

had the highest value of cadmium, but the<br />

lowest of lead, while S7 had the highest of<br />

chromium and lead.<br />

Water chemistry indicated that S1 had the<br />

highest values of phosphate, nitrate and sulphate,<br />

but the lowest of lead. On the other<br />

hand, S2 had the highest of salinity, copper,<br />

chromium and manganese. Furthermore, the<br />

highest values of nitrite, iron and lead were<br />

recorded in S7 (Table 3b).<br />

Station<br />

Variable S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7<br />

Cd 2.1±2.1 3.1±0.5 3.7±0.3 3.9±0.3 4.0±0.4 3.6±0.3 4.0±0.3<br />

Cu 50±50.1 250±12.8 25±4.1 75±8.6 75±13.3 65±7.0 53±6.3<br />

Cr 167±167.1 113±6.6 210±21.7 170±18.6 195±6.6 150±27.2 225±9.9<br />

Fe 21625±95.3 45425±46.8 14950±156.2 17025±73.7 21925±107.6 13550±402.3 31250±372.0<br />

Mn 525±13.1 1500±18.2 850±66.6 575±31.0 1025±21.9 250±13.9 800±78.1<br />

Pb 160±7.8 145±8.2 118±16.9 100±3.9 88±4.0 158±37.7 210±29.7<br />

Table 3b – Mean±standard deviation of the water chemistry along the 7 polluted stations in Lake Mariut.<br />

Maximum and minimum values are underlined.<br />

Station<br />

Variable S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7<br />

Temp. °C 27.0±0.4 26.5±0.2 27.0±0.6 27.0±0.2 27.3±0.3 27.4±0.4 27.0±0.5<br />

Salinity% 4.6±0.3 6.6±0.3 6.0±0.3 5.9±0.1 4.0±0.3 4.5±0.1 4.2±0.3<br />

pH 8.4±0.3 8.2±0.3 8.0±0.3 8.1±0.4 7.9±0.5 7.8±0.3 7.8±0.2<br />

PO4 549±47.2 434±15.1 183±14.9 100±8.5 130.2±12.8 257.3±6.3 456±7.0<br />

NO3 161±13.2 147±6.2 138.6±8.0 156.8±6.2 150±7.9 143±4.8 141.4±7.5<br />

NO2 113.4±4.9 107.2±6.9 60.2±5.7 18.2±1.6 89.6±2.6 124.6±5.4 207.2±5.9<br />

SO4 7532±58.9 6328±125.7 3584±101.2 1148±23.6 2856±140.3 4340±273.4 4984±292.9<br />

Cd 0.9±0.2 1.2±0.3 1.2±0.1 0.9±0.1 1.1±0.2 1.1±0.1 1.0±0.1<br />

Cu 16.0±1.1 75.0±8.7 6.0±1.3 3.0±0.4 25.0±4.6 19.0±2.7 20.0±2.8<br />

Cr 10.0±1.1 16.3±2.0 8.5±1.5 9.5±1.7 15.0±2.4 10.0±1.9 11.0±2.7<br />

Fe 107.0±4.6 56.0±9.6 48.0±11.4 112.0±25.2 77.0±16.8 80.0±8.6 120.0±17.7<br />

Mn 16.0±3.1 94.0±5.2 30.0±9.5 18.0±2.2 36.0±4.4 6.0±0.8 60.0±9.7<br />

Pb 4.0±0.7 4.3±0.5 25.0±4.5 12.5±2.5 5.0±0.9 21.0±3.6 48.0±8.5<br />

gl -1<br />

Species-environment relationship<br />

(CCA ordination)<br />

The application of CCA ordination (Figure 3)<br />

indicated that inferred ranking of the species<br />

along the more influential environmental variables<br />

can be made by dropping perpendicular<br />

lines from the species co-ordinates to the<br />

environmental arrows. The length and direction<br />

of a line represents a given soil variable<br />

that provides an indication of the importance<br />

and direction of the gradient of environmental<br />

variable change. The angle between two<br />

lines reflects the correlation between the two<br />

variables represented by these lines. Some<br />

sediment variables have significant positive<br />

correlation with each other such as soil manganese<br />

with copper and iron (r = 0.74 and<br />

0.81, respectively; P = 0.05; 0.02), water copper<br />

with sediment copper, iron and manganese<br />

(r = 0.94, 0.89 and 0.77, respectively;<br />

P = 0.001, 0.007, 0.04). From the inter-set<br />

correlations, cadmium, chromium, iron and<br />

lead concentration in water and sediments<br />

were correlated with CCA-axis 1. On the<br />

87


TAREK M. GALAL, EMAD A. M. FARAHAT, MANAL FAWZY<br />

– 1.0<br />

– 0.8 1.0<br />

88<br />

W Pb<br />

W Fe<br />

W Salini<br />

S Cd<br />

Pot pec<br />

S Cr<br />

S Pb<br />

W NO 3<br />

Cer mur<br />

Myr spi<br />

W NO2 W Cd<br />

W SO4 W PO Cer dem<br />

4<br />

Naj mar<br />

W Mn<br />

Figure 3 – CCA ordination showing the correlation between the submerged<br />

aquatic macrophytes and 18 environmental factors in Lake Mariut.<br />

Cer dem = Ceratophyllum demersum, Cer mur = Ceratophyllum<br />

muricatum, Myr spi = Myriophyllum spicatum, Naj mar = Najas<br />

marina subsp. armata and Pot pec = Potamogeton pectinatus.<br />

W NO 2 = water nitrate, W NO 3 = water nitrite, W PO 4 = water<br />

phosphate, W Cu = water copper, W Cr = water chromium,<br />

W Cd = water cadmium, W Fe = water iron, W Mn = water<br />

magnesium, W Pb = water lead, W SO 4 = water sulphate,<br />

S Cu = sediment copper, S Cr = sediment chromium,<br />

S Cd = sediment cadmium, S Fe = sediment iron, S Mn = sediment<br />

manganese, S Pb = sediment lead.<br />

S Fe<br />

S Cu<br />

S Mn<br />

W Cu<br />

W Cr<br />

other hand, manganese concentrations in<br />

water were correlated with axis 2. It is clear<br />

that water chromium, copper, lead, iron and<br />

salinity as well as sediment manganese are the<br />

most effective variables.<br />

C. demersum that dominated the agricultural<br />

polluted areas occupied high levels along<br />

water phosphate and sulphate gradient and<br />

low levels along water and sediment copper,<br />

chromium and lead. On the other hand, P.<br />

pectinatus characterized the industrial polluted<br />

areas and occupied a high level along<br />

sediment cadmium, intermediate level along<br />

water iron, lead and salinity as well as sediment<br />

lead and chromium, and low levels<br />

along water copper and chromium gradients.<br />

Najas marina subsp. armata was found on a<br />

high level along sediment copper gradient and<br />

a low level along sediment cadmium and<br />

water lead gradients.<br />

Discussion<br />

Aquatic vegetation has technical advantages,<br />

the most important of which is that they can<br />

be used as indicators for heavy metal pollution.<br />

The successful living of aquatic macrophytes<br />

in polluted areas is usually due to their<br />

abilities to accumulate metal concentrations<br />

larger than in the surrounding water (Miretzky<br />

et al. 2004; Nimis et al. 2002). Five submerged<br />

aquatic macrophytes were recorded<br />

among the 7 stations in Lake Mariut. These<br />

submerged macrophytes have disappeared<br />

from the places of extreme pollution, near the<br />

mouths of drain discharges. Pollution stress<br />

(i.e. the chemical pollution discharged in the<br />

lake through the factories of sewage effluents)<br />

and disturbance (i.e. the habitat disturbance<br />

resulted by inputs of kinetic energy from high<br />

discharge rate (Ali et al. 1999) may be<br />

responsible for the disappearance of submerged<br />

vegetation from the sites that directly<br />

receive the factories effluents (Ali & Soltan<br />

1996). Five submerged macrophytes were<br />

recorded by Galal (2005), among them Potamogeton<br />

crispus, which was not recorded in<br />

the present study. On the other hand, C. muricatum<br />

was recorded in the present study but<br />

not in the northern lakes of Egypt (Galal<br />

2005). The number of submerged macrophytes<br />

represents 50% of that recorded in the<br />

northern lakes of Egypt and this may be due<br />

to the fact that Lake Mariut is the most polluted<br />

wetland in Egypt (Galal 2005).<br />

The presence of submerged plants is determined<br />

mostly by the quality of the water<br />

(Litav & Agami 1976). Agricultural and urban<br />

runoff may carry large amounts of toxic metals,<br />

pesticides and other organic chemicals,<br />

which may lead to water-quality problems<br />

and decreasing the diversity of aquatic<br />

ecosystem (Mostaghimi et al. 1997). Station<br />

6 (S6) is the most diverse, in which the five<br />

submerged aquatic species were recorded.<br />

Agami (1984) indicated that the largest number<br />

of species was observed in the clean water<br />

section of Amal River (Israel) and the number<br />

of species decreased considerably with<br />

increasing water pollution. On the other hand,<br />

S4 is the least diverse station occupied only<br />

by P. pectinatus and C. demersum. Ali and<br />

Soltan (1996) attributed the extinction of<br />

aquatic macrophytes to the toxic effects of<br />

pollutants from industrial sources.<br />

C. demersum is among the mostly recorded<br />

aquatic weeds in the northern lakes. It is<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Submerged macrophytes as bioindicators for pollution in Lake Mariut along the <strong>Mediterranean</strong> coast of Egypt<br />

widely distributed in Lake Mariut. C. demersum<br />

is a very dangerous subaquaeous weed of<br />

canals, drains and lakes (Simpson 1932). C.<br />

demersum was recorded in all the studied stations<br />

with its highest DWSC recorded in S5<br />

polluted with agricultural drainages followed<br />

by S2 and S1. These stations were associated<br />

with relatively high values of nitrites, nitrates<br />

and phosphates. This may indicate the ability<br />

of C. demersum to survive in water of high<br />

nutrients. Moreover, this plant could be<br />

regarded as nutrient tolerant hydrophyte (Ali<br />

et al. 2003). Eglin et al. (1996) described C.<br />

demersum as hyper-trophic and polluo-tolerant<br />

species. However, Ali et al. (1999) stated<br />

that C. demersum is a possible indicator for<br />

aquatic habitats characterized by water with<br />

high carbohydrates and low eutrophication<br />

and alkalinity. In their study on small Norwegian<br />

lakes, Mjelde & Faafeng (1997)<br />

observed that most macrophytes-dominated<br />

lakes with Phosphorus concentration above<br />

30 mg m-3 were dominated by C. demersum.<br />

P. pectinatus is a very phenoplastic species<br />

with wide ecological amplitude, found even<br />

in eutrophicated waters (Van Wijk 1986). It<br />

was recorded in all the studied stations with<br />

its highest DWSC recorded in S4 polluted<br />

with industrial wastes. This station was characterized<br />

by relatively high values of sediment<br />

cadmium, chromium and iron as well as water<br />

temperature, salinity and pH. In Spain, P.<br />

pectinatus forms well developed mats in<br />

channels characterized by high temperature,<br />

pH, conductivity as well as sulphates and<br />

chlorides (Aboal et al. 1996). P. pectinatus<br />

was also found in abundance at highly polluted<br />

sites with high sediment organic matter<br />

content (Kantrud 1990). P. pectinatus has<br />

been found to accumulate Cd and Zn and<br />

showed tolerance/toxic response to these phytotoxic<br />

metals (Rai et al. 2003). Moreover it<br />

was found that P. pectinatus accumulate metals<br />

in the order Fe > Mn > Cu > Zn (Singh et<br />

al. 2003). P. pectinatus that grow in surface<br />

water polluted by copper mining industry was<br />

able to survive tissue concentration (in mg/kg)<br />

of up to 920 Cu, 6240 Mn, 98 Co and 59 Ni,<br />

while M. spicatum survived tissue concentration<br />

up to 1040 Cu, 6660 Mn and 57 Cu<br />

(Samecka-Cymerman & Kempers 2004). The<br />

lowest DWSC for P. pectinatus was recorded<br />

in S5 characterized by the highest DWSC of<br />

C. demersum. This station was characterized<br />

by higher values of sediment lead and cadmium.<br />

Yaowakhan et al. (2005) observed that,<br />

at high Pb concentration, C. demersum show-<br />

ed substantial accumulation, i.e. 1,621 mg/kg<br />

at 1 mg/l Pb after 6 days and 6,982 mg/kg at<br />

10 mg/l Pb after 9 days. The relative growth<br />

of plants generally decreased with increase in<br />

Pb concentration. In addition, the variation in<br />

DWSC of both species enhanced us for more<br />

investigation for the mutual interactions and<br />

probable allelochemical effects between them<br />

in water. On the other hand, allelopathy is<br />

suggested to give increased competitive<br />

power to some species of macrophytes and<br />

charophytes even at high level of enrichment<br />

(Wium-Andreson et al. 1983). P. pectinatus<br />

reduces the biomass of C. aspera in the established<br />

phase, probably due to shading. Competition<br />

for light can explain the dominance<br />

of P. pectinatus to C. aspera (Van den Berg et<br />

al. 1998).<br />

M. spicatum had slightly higher DWSC in stations<br />

that receive agricultural pollution, while<br />

DWSC were low in those polluted with oil.<br />

M. spicatum is known to have removal capacity<br />

for some heavy metals (Wang et al. 1996).<br />

Keskinkan et al. (2007) reported that M. spicatum<br />

has a better adsorption capacity than C.<br />

demersum for all the tested metals (Zn, Cu<br />

and Pb). In Lake Nasser, Egypt, Ali & Soltan<br />

(2006) found that M. spicatum had replaced<br />

the originally dominated submerged macrophytes<br />

N. marina subsp. armata. This might<br />

be obvious in the present study, whereas N.<br />

marina was either absent or had a low DWSC<br />

in presence of M. spicatum. Shading by the<br />

taller M. spicatum may be the cause of<br />

reduced growth in N. marina subsp. armata,<br />

although several authors also suggest that M.<br />

spicatum may release allelopathic substances<br />

(Nakai et al. 2000; Gross et al., 1996). The<br />

allelopathic activity of M. spicatum against N.<br />

marina was already suggested by Agami &<br />

Wise (1985) and confirmed by Erhard (2006).<br />

It might be concluded from the present study<br />

that high DWSC values of C. demersum, C.<br />

muricatum and M. spicatum may indicate the<br />

presence of agricultural drainage sources of<br />

pollution, while high value of P. pectinatus<br />

may indicate the presence of industrial<br />

sources. These findings are in accord with Ali<br />

& Soltan (1996).<br />

89


TAREK M. GALAL, EMAD A. M. FARAHAT, MANAL FAWZY<br />

90<br />

Acknowledgements<br />

We are thankful for the Police of Environment<br />

and Water Bodies in Alexandria for their helpful<br />

guidance and facilities to access the different<br />

basins of the lake. Many thanks are also<br />

to Dr Y. Al-Sodany for reviewing the manuscript.<br />

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ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

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91


Résumés de thèses<br />

Nathalie VAN DER PUTTEN 2008<br />

Paléoécologie et paléoclimatologie<br />

des îles sub-antarctiques<br />

pour la période post-pléniglaciaire<br />

266 p.<br />

Thèse d’université soutenue le 16 juin 2008 à l’université<br />

de Gand (Belgique), Département de géographie, faculté<br />

des sciences. Thèse en cotutelle, université Paul Cézanne<br />

(Aix-Marseille III), faculté des sciences de Saint-Jérôme<br />

(UMR, IMEP, Département I – Paléoenvironnements et biogéographie<br />

évolutive, Équipe variabilité climatique et<br />

changements environnementaux, bâtiment Villemin, Europôle<br />

de l’Arbois, BP 80, 13545 Aix-en-Provence cedex 04,<br />

France).<br />

Jury – P r Philippe DE MAEYER (université de Gand, Gand, Belgique),<br />

président. P r Bas VAN GEEL (université d’Amsterdam, IBED, Pays-<br />

Bas) et P r Ryszard OCHYRA (Polish Academy of Sciences, Wladyslaw<br />

Szafer Institute of Botany, Cracovie, Pologne), rapporteurs. Philippe<br />

PONEL (C.R. CNRS – IMEP, université Paul Cézanne, Marseille),<br />

examinateur. Jacques-Louis DE BEAULIEU (D.R. émérite – IMEP, université<br />

Paul Cézanne, Marseille) et P r Morgan DE DAPPER (université<br />

de Gand, Gand, Belgique), directeurs de thèse.<br />

Mots clés : paléoécologie, paléoclimatologie, macrorestes<br />

végétaux, bryophytes, graines, fruits, sub-antarctique, Géorgie<br />

du Sud, îles Crozet, Holocène.<br />

Les îles sub-antarctiques sont situées entre c. 60o et 45o de latitude sud. Cette partie de l’hémisphère Sud est<br />

caractérisée par le Front polaire (FP), zone où deux unités<br />

océaniques (les eaux froides antarctiques et les eaux tempérées)<br />

se rencontrent, résultant d’un changement brusque<br />

de la température de l’eau.<br />

Le climat des îles sub-Antarctique se caractérise par un<br />

régime très océanique (saisonnalité réduite) et une température<br />

annuelle moyenne au-dessus de 0 o C. Les îles au sud<br />

du FP (Géorgie du Sud et île Heard) présentent une couverture<br />

de glace importante, contrairement aux îles au nord<br />

du FP. La précipitation annuelle est 800 mm au minimum<br />

mais des différences importantes existent entre les îles ou<br />

même à l’intérieur d’une île ou d’un archipel. Les îles sont<br />

caractérisées par une végétation non arborescente et un<br />

nombre réduit d’espèces de plantes vasculaires (entre 11 et<br />

41 espèces). La majeure partie des zones basses des îles est<br />

couverte par des tourbières où les mousses forment l’élément<br />

dominant.<br />

Les changements paléoclimatiques ont été enregistrés aussi<br />

bien dans les archives terrestres que dans les archives océaniques<br />

et glaciaires. La corrélation entre ces différentes<br />

sources de données est le meilleur moyen pour comprendre<br />

les mécanismes des changements globaux ; c’est par conséquent<br />

une démarche de plus en plus pratiquée. Les courbes<br />

paléoclimatiques des hautes latitudes australes sont<br />

extraites surtout des carottes de glace. La couverture des<br />

fonds océaniques et des zones terrestres est très insuffisante,<br />

et les îles sub-antarctiques en particulier sont à peine<br />

prises en compte dans la discussion sur les paléoclimats.<br />

Néanmoins, pour certains chercheurs le FP représente l’une<br />

des limites les plus importantes dans le système mondial,<br />

plus précisément celle de l’asynchronie climatique entre<br />

l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud.<br />

Le but primordial de cette étude (partie I) est l’élaboration<br />

de connaissances sur la paléoécologie et les paléoclimats<br />

en sub-Antarctique au moyen d’analyses macrorestes végétaux<br />

de séquences organiques, recueillies sur deux îles différentes,<br />

(i) la Géorgie du Sud (au sud du FP) et (ii) l’île<br />

de La Possession (îles Crozet) (au nord du FP). Étant donné<br />

que les îles sub-antarctiques sont à peine étudiées, le développement<br />

d’un indicateur paléoécologique (macrorestes<br />

végétaux) représente un défi important.<br />

Nos recherches ont pu démontrer que les macrorestes végétaux<br />

sont un excellent indicateur des paléoclimats en sub-<br />

Antarctique, en particulier les mousses qui peuvent être<br />

considérées comme les indicateurs de base de cette méthodologie.<br />

À l’île de La Possession et en Géorgie du Sud, de nombreux<br />

changements paléoécologiques très probablement<br />

associés à des changements climatiques ont été registrés.<br />

Les plus importants sont intervenus vers ca. 8 200, ca.<br />

5 300 et ca. 2 800 années calibrées BP et démontrent une<br />

signature globale. Un fait remarquable est qu’un décalage<br />

de quelques siècles a été constaté pour les événements<br />

5 300 et 2 800 années calibrées BP, entre la Géorgie du Sud<br />

(au sud du FP) et l’île de La Possession (au nord du FP).<br />

La partie II traite des problèmes méthodologiques liés à<br />

l’analyse pollinique dans le contexte des îles sub-antarctiques,<br />

caractérisées par un nombre réduit de phanérogames,<br />

une flore peu diversifiée et des conditions climatiques<br />

très spécifiques (fluctuations annuelles très réduites,<br />

présence de vents intenses et constants). Les diagrammes<br />

polliniques que nous avons obtenus pour deux séquences<br />

de Géorgie du Sud comme pour l’île de La Possession ont<br />

été comparés aux données tirées des macrorestes végétaux<br />

et ont permis de tirer des conclusions concernant la valeur<br />

du principe « upland-lowland » et concernant le caractère<br />

de la pluie pollinique. À l’île de La Possession on a pu


constater que le principe « upland-lowland » ne permet pas<br />

de déduire des changements climatiques et que la pluie pollinique<br />

est un mixte complexe d’origine régionale et locale.<br />

Des études de la pluie pollinique actuelle sont nécessaires.<br />

À la Géorgie du Sud la pluie pollinique paraît refléter plutôt<br />

la végétation locale, mais les variations des courbes polliniques<br />

sont trop peu marquées pour que des changements<br />

écologiques puissent en être déduits.<br />

Dans la partie III, l’origine de la flore sub-antarctique du<br />

point de vue paléobotanique est discutée. Les biogéographes<br />

ont toujours été intéressés par les îles sub-antarctiques.<br />

La proximité du continent antarctique, l’isolation<br />

extrême, la genèse des îles et l’évolution quaternaire du climat<br />

sont des facteurs primordiaux concernant la constitution<br />

de la faune et de la flore. Là où une rapide immigration<br />

des espèces avait été retenue initialement comme<br />

unique possibilité, on constate qu’il y a de plus en plus<br />

d’indications quant à la possibilité de survie dans des<br />

conditions extrêmes.<br />

À partir des données paléobotaniques, on peut constater<br />

que la plupart des espèces sont présentes sur les îles dès le<br />

début de la formation des sédiments organiques. Au cours<br />

de la période suivante (donc au moins pendant tout l’Holocène),<br />

la composition de la flore n’a plus changé. Il<br />

n’existe aucun signe ni d’immigration, ni d’extinction des<br />

espèces botaniques. Ce n’est qu’au moment de l’arrivée de<br />

l’homme sur les îles qu’une « vague d’immigration » a<br />

commencé, apportant surtout des espèces d’origine européenne.<br />

Ces constats nous mènent à croire qu’une survie<br />

dans des refuges pendant le maximum glaciaire est plus<br />

probable qu’une immigration post-glaciaire rapide, de plus<br />

les données glaciologiques récentes favorisent l’hypothèse<br />

d’une extension glaciaire plus limitée que celle initialement<br />

envisagée.<br />

On peut conclure de ces résultats que la recherche paléoclimatique<br />

en sub-Antarctique peut contribuer à l’étude du<br />

paléoclimat sur une échelle mondiale. Ceci est confirmé<br />

par les résultats préliminaires d’une campagne de terrain<br />

sur les îles Kerguelen.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Résumés de thèses<br />

Audrey MARCO 2008<br />

Patrons d’espèces végétales introduites<br />

et déterminisme de leur variabilité<br />

dans les territoires urbanisés :<br />

étude de la flore cultivée des jardins<br />

et échappée dans les friches<br />

post-culturales de l’arrière-pays<br />

méditerranéen français<br />

302 p.<br />

Thèse d’université soutenue le 8 décembre 2008 à l’université<br />

de Provence, Centre Saint-Charles (Laboratoire<br />

population environnement développement – LPED, UMR 151<br />

UP/IRD, 3, place Victor Hugo, 13331 Marseille cedex 03,<br />

France).<br />

Jury – P r Thierry GAUQUELIN (université de Provence, Marseille)<br />

président. P r Grégory MAHY (faculté des sciences agronomiques,<br />

Gembloux) et P r Nathalie MACHON (MNHN, Paris), rapporteurs.<br />

Nathalie BLANC (C.R. – LADYSS, Paris) et P r Thierry Gauquelin (université<br />

de Provence, Marseille), examinateurs. Valérie BERTAUDIER-<br />

MONTES (MCF, université de Provence, Marseille) et P r Thierry<br />

DUTOIT (université d’Avignon, IUT), codirecteurs de thèse.<br />

Mots clés : urbanisation, bassin méditerranéen, biodiversité<br />

domestique, espèces invasives, interdisciplinarité, pratiques de<br />

jardinage, traits biologiques et écologiques, interfaces<br />

jardin/friche, pré-adaptation, facilitation.<br />

L ’urbanisation constitue à l’heure actuelle un important<br />

changement des modes d’occupation et d’utilisation<br />

des terres au niveau planétaire, entraînant des modifications<br />

du fonctionnement des écosystèmes et de leur diversité biologique.<br />

Parallèlement à la destruction et à la fragmentation<br />

des habitats naturels, de nouveaux habitats aménagés<br />

par l’homme sont créés en milieux urbanisés, tels que les<br />

espaces verts publics et privés, participant à l’introduction<br />

d’espèces végétales. Sources potentielles d’espèces invasives,<br />

elles sont actuellement reconnues comme la<br />

deuxième cause d’érosion de la biodiversité à l’échelle<br />

mondiale. Afin de mettre en place des politiques de développement<br />

urbain durable pour préserver la biodiversité<br />

dans ces milieux, il est important d’approfondir les<br />

connaissances sur le fonctionnement et la dynamique des<br />

espèces introduites dans ces territoires.<br />

Les objectifs de cette thèse sont donc de comprendre l’organisation<br />

et le déterminisme des assemblages et des<br />

patrons d’espèces végétales introduites dans les nouveaux<br />

territoires urbanisés particulièrement dans l’arrière-pays<br />

méditerranéen français. Parallèlement à une déprise agricole,<br />

ce dernier subit depuis trente ans une urbanisation<br />

sous forme de lotissements pavillonnaires et de pavillons<br />

individuels modifiant profondément les mosaïques paysagères<br />

rurales et participant à l’essor d’une diversité floris-<br />

93


Résumés de thèses<br />

tique domestique. Ce travail, conduit sur une commune<br />

rurale (Lauris [84]) située au sein du parc naturel régional<br />

du Luberon, se situe à l’interface de plusieurs champs disciplinaires<br />

(écologie des communautés, écologie du paysage,<br />

biologie des invasions et sociologie) et met en œuvre<br />

une méthodologie faisant appel à l’approche descriptive,<br />

comparative, corrélative et interdisciplinaire.<br />

La première partie de nos recherches propose une caractérisation<br />

(composition, structure, richesse spécifique) de la<br />

flore cultivée de 120 jardins privatifs répartis le long d’un<br />

gradient d’urbanisation. L’étude de cette diversité végétale<br />

domestique montre la forte richesse et l’hétérogénéité floristiques<br />

de ces espaces. Des variations de la composition<br />

floristique ont également été observées le long du gradient<br />

d’urbanisation et s’expriment par des patrons floristiques<br />

différents selon le type d’urbanisation. Aussi, l’étude des<br />

origines géographiques des espèces et la recherche d’espèces<br />

invasives connues dans cette flore cultivée ont mis<br />

en évidence la présence d’espèces bien adaptées au climat<br />

méditerranéen et un risque potentiel de dissémination et de<br />

colonisation de ces espèces en dehors des jardins. Les<br />

variations floristiques observées ont été recherchées dans<br />

l’action plus ou moins prononcée de facteurs pouvant<br />

influencer les pratiques de plantation. Ainsi, une enquête<br />

interdisciplinaire sociologie-écologie sur la pratique de<br />

plantation a été conduite auprès de 86 jardiniers. L’analyse<br />

des raisons de plantation évoquées montrent l’influence de<br />

facteurs naturels et sociaux dans le choix des espèces cultivées.<br />

Le croisement de ces facteurs avec la fréquence des<br />

espèces précise que l’existence de la norme et de la forte<br />

hétérogénéité floristique résulte de choix de plantation<br />

conjointement influencés d’une part par les valeurs d’esthétique,<br />

de lien social et d’usage des jardiniers amateurs<br />

et d’autre part par les contraintes topo-édapho-climatiques<br />

locales. Cependant, le contexte urbain peut moduler leur<br />

expression le long du gradient d’urbanisation et conduire<br />

à des différences de compositions spécifiques entre zones<br />

de densité de bâti.<br />

La deuxième partie de cette thèse s’est donc intéressée à la<br />

flore échappée des jardins dans les friches post-culturales<br />

adjacentes et potentiellement colonisables par les espèces<br />

cultivées. D’une part sur le plan spécifique, la comparaison<br />

de 19 traits écologiques et biologiques entre espèces<br />

cultivées et espèces échappées a montré que ces dernières<br />

présentaient une plus forte adaptation aux contraintes topoédapho-climatiques<br />

locales (sol calcaire et sol sec), des<br />

capacités de multiplication végétative et une situation en<br />

zone d’interface jardin/friche plus favorable à leur dissémination<br />

en dehors de leur lieu d’introduction. D’autre<br />

part, le développement urbain sous forme de mitage et les<br />

conditions écologiques des friches ont aussi été envisagés<br />

comme facteurs explicatifs de la richesse en espèces échappées<br />

de jardins dans les friches post-culturales. Les nombreuses<br />

interfaces jardin/friche ainsi que la densité de jardins<br />

environnant les friches augmentent ainsi les risques<br />

de dispersion d’espèces cultivées dans ces milieux. Bien<br />

que moins déterminantes dans les processus de dispersion,<br />

la structure de la végétation et les conditions topo-édaphiques<br />

des friches participent à l’établissement des<br />

94<br />

espèces échappées en offrant par exemple des perchoirs<br />

pour les oiseaux, facilitant la dispersion d’espèces cultivées<br />

zoochores.<br />

En conclusion, bien que soumises à un ensemble de « barrières<br />

» de nature géographique, environnementale, reproductive<br />

et de dispersion, les espèces introduites dans de<br />

nouveaux territoires peuvent s’établir avec succès dans les<br />

friches post-culturales du fait d’un ensemble de facteurs<br />

facilitant le passage de ces barrières. Les pratiques de plantation<br />

des jardiniers amateurs augmentent en effet les<br />

risques de dispersion des espèces cultivées en introduisant<br />

des espèces déjà pré-adaptées au contexte environnemental<br />

local et en réduisant les distances de dispersion vers les<br />

milieux d’accueil. Le mitage urbain et la déprise agricole<br />

avancée dans ces territoires constituent de plus des<br />

contextes favorables à la dispersion d’espèces introduites<br />

en rapprochant les milieux d’introduction de milieux d’accueil<br />

favorables. Ces résultats montrent également qu’il est<br />

important d’étudier l’organisation et le déterminisme des<br />

patrons d’espèces végétales introduites à plusieurs niveaux<br />

et par des approches interdisciplinaires car les processus<br />

sous-jacents à leur introduction et à leur dispersion sont le<br />

résultat d’une conjonction de facteurs d’ordre anthropique,<br />

spécifique, local et paysager. La réduction des risques d’invasion<br />

d’espèces ornementales dans ces territoires est possible<br />

en modifiant certaines pratiques de vente auprès des<br />

professionnels de l’horticulture, de plantation et d’aménagement<br />

du territoire auprès des acteurs locaux. Ce travail<br />

montre donc qu’il est nécessaire d’envisager autrement la<br />

gestion de la flore domestique dans ces territoires notamment<br />

en sensibilisant les acteurs à une gestion plus<br />

écologique de cette dernière.<br />

Morteza DJAMALI 2008<br />

Changements paléoenvironnementaux<br />

en Iran au cours des deux derniers<br />

cycles climatiques<br />

(végétation-climat-anthropisation)<br />

198 p.<br />

Thèse d’université soutenue le 16 décembre 2008 à l’Europôle<br />

méditerranéen de l’Arbois (Institut méditerranéen<br />

d’écologie et de paléoécologie – IMEP, UMR CNRS 6116 – université<br />

Paul Cézanne, Europôle méditerranéen de l’Arbois,<br />

BP 80, 13545 Aix-en-Provence cedex 04, France).<br />

Jury – P r Lora STEVENS (assist., California State University, Long<br />

Beach) et P r D r Thomas LITT (Universität Bonn), rapporteurs. Valérie<br />

ANDRIEU-PONEL (MCF, université Paul Cézanne, IMEP). Philippe<br />

PONEL (C. R. IMEP, UMR CNRS 6116) et Hamid LAHIJANI (C. R. Iranian<br />

National Center for Oceanography), examinateurs. Jacques-<br />

Louis DE BEAULIEU (D. R. IMEP, UMR CNRS 6116) et P r Hossein<br />

AKHANI (Assoc., University of Tehran), codirecteurs de thèse.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008


Mots clés : deux derniers cycles climatiques, analyse pollinique,<br />

bryophytes, changement climatique, pluie pollinique actuelle,<br />

dynamique de végétation, l’impact humain, changements<br />

socio-économiques, Iran, Proche-Orient.<br />

Cette étude est une contribution aux recherches palynologiques<br />

dans l’ouest de l’Iran. L’analyse pollinique a<br />

été effectuée sur deux longues séquences lacustres du lac<br />

Urmia (nord-ouest) d’Iran et deux courtes carottes des lacs<br />

Maharlou (sud-ouest) et Almalou (nord-ouest). De plus,<br />

une étude pluie pollinique-végétation dans le nord-est<br />

d’Iran a aidé à interpréter les assemblages polliniques subfossiles.<br />

L’enregistrement pollinique du lac Urmia a permis<br />

pour la première fois de reconstruire les changements<br />

de végétation dans cette région depuis 200 kA, alors que<br />

les séquences précédemment étudiées ne remontaient pas<br />

à plus de 48 kA. Une steppe marquée par une alternance<br />

de Poacées, d’Artemisia et des peuplements xérophytes<br />

épars à Ephedra, Atraphaxis, Pteropyrum et Nitraria<br />

constituaient la végétation dominante pendant les glaciaires<br />

alors que les interglaciaires étaient marqués par une phase<br />

d’expansion des chênaies et des junipéraies. Le dernier<br />

interglaciaire (interglaciaire Sahand, MIS 5e ) a débuté avec<br />

le remplacement abrupt des steppes à Artemisia par les chênaies<br />

et des junipéraies ouvertes et des formations pré-steppiques<br />

à Pistacia et Amygdalus. Le climat paraît avoir été<br />

plus clément qu’aujourd’hui, comme le montre l’importance<br />

des peuplements de Zelkova. La dynamique de la<br />

végétation post-glaciaire diffère de celle du dernier interglaciaire<br />

car l’expansion des chênaies ne se produit qu’à<br />

partir du milieu de l’Holocène (~ 6 500 cal an av. J.-C.).<br />

Le début de l’Holocène est marqué par une période d’expansion<br />

des pelouses/steppes riches en Poacées. L’impact<br />

humain sur la végétation naturelle apparaît clairement à<br />

partir de l’âge du fer (~ 3 500 cal an av. J.-C.) dans le sud<br />

du Zagros (région du lac Maharlou) et dans le nord-ouest<br />

de l’Iran (plateau de l’Azerbaijan iranien). La phase agricole<br />

la plus importante est enregistrée pendant les périodes<br />

impériales perses (culture des céréales et d’arbres fruitiers).<br />

À partir du XVIII e siècle, les effets de l’action humaine sont<br />

les plus importants jamais notés dans l’histoire. L’étude des<br />

spores et des macrorestes fossiles du nord-ouest de l’Iran<br />

a mis en évidence la présence d’espèces relictuelles de<br />

bryophytes (Riella et Meesia) qui montre l’intérêt floristique<br />

et biogéographique de cette zone pour de futures<br />

études botaniques et la mise en place de mesures de protection<br />

de la flore.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 34 – 2008<br />

Résumés de thèses<br />

S. RICCI 2008<br />

Stratégies d’hybridation entre rosiers<br />

sauvages et cultivés : approches<br />

génétique, cytologique et moléculaire<br />

228 p.<br />

Thèse d’université soutenue le 23 octobre 2008 à l’université<br />

Paul Cézanne (Aix-Marseille III), faculté des sciences de<br />

Saint-Jérôme (UMR – 6116 IMEP, Département III – Processus<br />

fonctionnels et valorisation de la biodiversité, Équipe de<br />

génétique adaptative et écophysiologie, case 442, 13397<br />

Marseille cedex 20, France).<br />

Jury – Noëlle DORION (président du jury, PR, INH, Angers), rapporteur.<br />

Huguette SALANON (PR, UAPV, Avignon), rapporteur. Laurent<br />

CRESPEL (MCF, INH, Angers), examinateur. Serge GUDIN (directeur,<br />

PR, université Paul Cézanne, Marseille). Manuel LE BRIS<br />

(codirecteur, MCF, université Paul Cézanne, Marseille).<br />

Mots clés : Rosa, hybridations interspécifiques, niveau de<br />

ploïdie, haploïdisation, polyploïdisation, gamètes 2n, cyclines,<br />

méiose.<br />

Le transfert de caractères d’intérêt, tels que des résistances<br />

aux pathogènes, détectés chez des espèces sauvages<br />

de rosier diploïdes (2n = 2x = 14), à des cultivars<br />

tétraploïdes nécessite le contournement des différences de<br />

niveaux de ploïdie.<br />

Parmi les stratégies envisagées, l’utilisation d’un intermédiaire<br />

triploïde fertile en tant que pont génétique (stratégie<br />

du pont triploïde) semble prometteuse quand il est possible<br />

d’en obtenir. Ces individus présentent une méiose particulière<br />

(production de gamètes haploïdes et diploïdes simultanément),<br />

et le transfert de marqueurs moléculaires (donc<br />

de gènes) issus du parent sauvage via des gamètes diploïdes<br />

a été prouvé.<br />

La manipulation artificielle du niveau de ploïdie est au<br />

contraire compliquée. Le doublement chromosomique in<br />

vitro d’espèces sauvages diploïdes, ainsi que l’haploïdisation<br />

de cultivars tétraploïdes par parthénogenèse induite par<br />

du pollen irradié se sont montrés génotypes-dépendants, et<br />

les taux de réussite restent faibles. La technicité mise en<br />

œuvre est par ailleurs importante, réduisant encore leur<br />

intérêt pour des obtenteurs industriels.<br />

L’utilisation de gamètes non réduits produits par des génotypes<br />

diploïdes semble être une voie intéressante, malgré<br />

la complexité et la variabilité de ce caractère, sensible aux<br />

conditions environnementales. Des gènes de cyclines,<br />

RhCYCB1;1 et RhCYCB2;1, qui sont des protéines régulatrices<br />

d’un facteur initiateur des différentes phases de la<br />

mitose, le MPF (pour Maturation Promoting Factor), potentiellement<br />

impliqués dans la régulation de mécanismes<br />

méiotiques, ont été isolés. Ceux-ci pourraient permettre<br />

d’étudier indirectement l’effet de diverses conditions environnementales<br />

sur la microsporogénèse.<br />

95


Fabrication : Transfaire, 04250 Turriers<br />

Dépôt légal février 2009<br />

Impression sur papier recyclé


ecologia mediterranea<br />

Editeur-in-Chief : Pr. Thierry Dutoit<br />

UMR CNRS IRD IMEP<br />

Université d’Avignon, IUT<br />

Site Agroparc BP 1207<br />

84911 Avignon cedex 09<br />

France<br />

Associate editors (UMR CNRS 6116 IRD IMEP)<br />

Dr. Alex Baumel (dynamique et génétique des<br />

populations), Université Paul-Cézanne.<br />

Dr. Élise Buisson (écologie de la restauration, interactions<br />

biotiques), Université d’Avignon.<br />

Dr. Cécile Claret (écologie des invertébrés aquatiques,<br />

hydrobiologie), Université Paul-Cézanne.<br />

Pr. Thierry Dutoit (écologie des communautés végétales),<br />

Université d’Avignon.<br />

Dr. Bruno Fady (génétique des populations, écosystèmes<br />

forestiers), INRA, Avignon.<br />

Pr. Thierry Gauquelin (dendroécologie, écologie<br />

<strong>méditerranéenne</strong>), Université de Provence.<br />

Dr. Raphaël Gros (écologie et microbiologie des sols),<br />

Université Paul-Cézanne.<br />

Dr. Frédéric Guiter (palynologie), Université Paul-<br />

Cézanne.<br />

Pr. Frédéric Médail (biogéographie, biologie de la<br />

conservation), Université Paul-Cézanne.<br />

Dr. Jérôme Orgeas (écologie des invertébrés terrestres),<br />

Université Paul-Cézanne.<br />

Dr. Philippe Ponel (paléoécologie, écologie des invertébrés<br />

terrestres), CNRS, Université Paul-Cézanne.<br />

Dr. Isabelle Schwob (bio-indicateurs, écophysiologie<br />

végétale), Université de Provence.<br />

Dr. Brigitte Talon (pédo-anthracologie, écologie des<br />

écosystèmes forestiers), Université Paul-Cézanne.<br />

Dr. Éric Vidal (interactions biotiques faune-flore,<br />

ornithologie, mammalogie), Université Paul-Cézanne.<br />

Review board<br />

Dr. James Aronson, Montpellier, France<br />

Pr. Marcel Barbero, Marseille, France<br />

Dr. Margaret Brock, Armidale Australia<br />

Dr. Marc Cheylan, Montpellier, France<br />

Dr. Max Debussche, Montpellier, France<br />

Dr. Glenn A. Goodfriend, Washington, USA<br />

Dr. Patrick Grillas, Arles, France<br />

Dr. Joël Guiot, Marseille, France<br />

Dr. Richard J.Hobbs, Midland, Australia<br />

Pr. Serge Kreiter, Montpellier, France<br />

Pr. Edouard Le Floc’h, Montpellier, France<br />

Pr. N.S. Margaris, Mytilene, Greece<br />

Dr. Carlos Ovalle, Chillàn, Chile<br />

Pr. Franco Pedrotti, Camerino, Italy<br />

Dr. Juan M. Pleguezuelos, Granada, Spain<br />

Dr. Philippe Ponel, Marseille, France<br />

Dr. Roger Prodon, Banyuls, France<br />

Pr. Dave M. Richardson, Cape Town, South Africa<br />

Dr. F. Xavier Sans i Serra, Universitad de Barcelona, Spain<br />

Pr. Avi Schmida, Jerusalem, Israel<br />

Dr. Carlo Urbinati, Legnaro Italy<br />

ISSN 0153-8756<br />

Instructions to authors<br />

ecologia mediterranea publishes original research<br />

reports and syntheses in the fields of fundamental and<br />

applied ecology of <strong>Mediterranean</strong> areas, except for<br />

descriptive articles or articles about systematic. The editors<br />

of ecologia mediterranea invite original contributions<br />

in the fields of: bioclimatology, biogeography, conservation<br />

biology, restoration ecology, populations<br />

biology, genetic ecology, landscape ecology, community<br />

ecology, microbial ecology, vegetal and animal ecology,<br />

ecophysiology, palaeoecology, palaeoclimatology,<br />

except marine ecology. Symposium proceedings, review<br />

articles, methodological notes, book reviews, Ph. D. thesis<br />

abstracts and comments on recent papers in ecologia<br />

mediterranea are also published.<br />

Manuscript reviews<br />

Manuscripts are reviewed by appropriate referees, or by<br />

members of the Editorial Board, or by the Editors. The<br />

final decision to accept or reject the manuscript is made<br />

by the Editors. Please send an electronic copy of your<br />

manuscript (doc or rtf files) to our journal (thierry.dutoit<br />

@univ-avignon.fr). When the article is accepted, the<br />

authors should take reviewer’s comments into consideration.<br />

They will send back to the journal Editorial<br />

Office, within 3 months, an electronic copy of the corrected<br />

manuscript (doc or rtf). Pass this delay, the manuscrpt<br />

will be considered as a new submission. Enclose<br />

the original illustrations. Corrected proofs must be<br />

returned to the journal Editorial Office without delay.<br />

Books and monographs to be reviewed must be submitted<br />

to the Editor-in-chief.<br />

Manuscript preparation<br />

TEXT<br />

Manuscripts (typewritten with double spacing and A4<br />

size for paper) should be preferably written in French,<br />

English. If the language is not English, you should join<br />

an English short version and English titles of figures and<br />

tables. The manuscript must be complete: e.g. French<br />

and English titles, author(s) and address(es), French and<br />

English abstracts, an English short version (if English is<br />

not the language used in the article), key-words, text,<br />

references, acknowledgements, figures and tables. For<br />

research papers, the text should normally consist of 4<br />

sections: introduction, methods, results, discussion. In<br />

typing the manuscript, please clearly distinguish titles<br />

from others paragraphs. Titles and subtitles should not<br />

be numbered. Avoid letters to number subtitles. Use<br />

lower-case letter type for names. Do not underline any<br />

word. In English, there is one blank after any punctuation,<br />

never before. Copy editing of manuscripts is performed<br />

by the journal.<br />

AUTHORS<br />

The email address of the corresponding author should<br />

be mentioned on the manuscript. Each author’s address<br />

should be specified. The first time, please precise the<br />

complete address of the correspondent author to which<br />

the proofs should be sent.<br />

SUBSCRIPTION<br />

(contact: ecologia@naturalia-publications.com)<br />

1 year = 1 issue<br />

Subscription Postage Total<br />

France 20 € 3 € 23 €<br />

Europe 20 € 6 € 26 €<br />

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Immeuble Wanad<br />

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BIC: AGRIFRPP891<br />

ABSTRACTS, KEYWORDS AND SHORT VERSION<br />

Abstracts should be no longer than 300 words. The English<br />

short version should not exceed one page long<br />

(1,000 words). Do not use more than six keywords. Keywords<br />

should not be present in the title.<br />

REFERENCES<br />

All publications cited in the text should be presented in<br />

a list of references following the text of the manuscript.<br />

The list of references should be arranged alphabetically<br />

on author’s names, and chronologically for each author.<br />

You should abbreviate the titles of periodicals mentioned<br />

in the list of references (except if you are not sure of it).<br />

Check the manuscripts to make sure that all references<br />

are cited and that all citations in the text are included in<br />

the references. Use following system to write the references:<br />

Journal article<br />

Andow D.A., Karieva P., Levin S.A. & Okubo A., 1990.<br />

Spread of invading organisms. J. Ecol. 4: 177-188.<br />

Book<br />

Harper J.L., 1977. Population biology of plants. London,<br />

Academic Press. 300 p.<br />

Book chapters:<br />

May R.M., 1989. Levels of organisation in ecology. In:<br />

Cherret J.M. (ed.), Ecological concepts. Oxford, Blackwell<br />

Scientific Public: 339-363.<br />

Conference proceedings<br />

Grootaert P., 1984. Biodiversity in insects, speciation<br />

and behaviour in Diptera. In: Hoffmann M. & Van der<br />

Veken P. (eds), Proceedings of the symposium on “Biodiversity:<br />

study, exploration, conservation”. Ghent,<br />

18 November 1992: 121-141.<br />

CITATIONS IN-TEXT<br />

The words “figures” and “tables” announced in-text<br />

should be written in extenso and with lower-case letter<br />

type. In the text refer to the author’s name and year of<br />

publication (followed by pages only if it is a quotation).<br />

If a publication is written by more than two authors, the<br />

name of the first author should be used followed by “et<br />

al.” (this indication, however, should never be used in<br />

the list of references: first author and co-authors should<br />

be mentioned in it). Examples: “Since Dupont (1962)<br />

has shown that…”, or “This is in agreement with previous<br />

results (Durand et al. 1990; Dupond & Dupont<br />

1997)…”.<br />

ABBREVIATES, NOMENCLATURE<br />

AND LATIN WORDS<br />

Explanation of a technical abbreviate is required when<br />

the first use. International convention codes for nomenclature<br />

should be used. Latin words should be in italic<br />

(et al., a priori, etc.), particularly for plants or animals’denomination<br />

(the first time, please precise author’s<br />

name: for example, Olea europaea L.).<br />

FIGURES AND TABLES<br />

All illustrations should be submitted separately and they<br />

should be preceded by the figures and tables legends on<br />

a separate page. Figures and tables should be sent ready<br />

to be printed, so their size should be 16 × 22 cm or<br />

8 × 22 cm maximum. All the illustrations being in-text<br />

should be cited, increasing numbered, and should have<br />

a legend. Computerised table columns should not be represented<br />

by signs (: or |).<br />

REPRINTS<br />

Twenty-five reprints and a pdf version will be supplied<br />

free of charge. By request, additional reprints can be<br />

ordered with charge.


ecologia mediterranea<br />

Sommaire – Contents<br />

ISSN 0153-8756<br />

Vol. 34 – 2008<br />

Éditorial – Editorial<br />

ecologia mediterranea, en 2008, une revue d’écologie appliquée<br />

à la biologie de la conservation<br />

T. DUTOIT (éditeur en chef) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

Structure des infrutescences et capacité fructifère<br />

de deux cytotypes de Lygeum spartum L. de l’ouest algérien<br />

A. DJABEUR, M. KAID-HARCHE, A. M. CATESSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Étude pédoanthacologique à haute résolution spatiale de l’histoire holocène<br />

d’une forêt subalpine (Alpes du Sud, France). Données préliminaires<br />

P. TOUFLAN, B. TALON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

Local species richness distribution at “Evolution Canyon” microsite,<br />

Mt. Carmel, Israel<br />

T. PAVLÍC˘EK, E. NEVO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Relations pluie pollinique-végétation sur un transect forêt-steppe<br />

dans le Parc national du Golestan, nord-est de l’Iran<br />

M. DJAMALI, J.-L. DE BEAULIEU, P. CAMPAGNE, Y. AJANI, V. ANDRIEU-PONEL,<br />

P. PONEL, M. CHEIKH ALBASSATNEH, S. A. G. LEROY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

Sensitivity to land degradation: monitoring ecological<br />

and human factors in a <strong>Mediterranean</strong> Area (1970-2000)<br />

L. SALVATI, M. ZITTI, T. CECCARELLI, L. PERINI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

Variabilité phénotypique de la phénologie végétative et de la biomasse<br />

d’une espèce d’intérêt écologique et économique au Maroc : Atriplex halimus L.<br />

A. HADDIOUI, M. M. OULD MOHAMED LEMINE, L. H. ZINELABIDINE, S. BOUDA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

Distribution and phytogeographical analysis<br />

of Quercus ithaburensis ssp. macrolepis in Greece<br />

A. PANTERA, A. PAPADOPOULOS, G. FOTIADIS, V. P. PAPANASTASIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Submerged macrophytes as bioindicators for pollution<br />

in Lake Mariut along the <strong>Mediterranean</strong> coast of Egypt<br />

T. M. GALAL, E. A. M. FARAHAT, M. FAWZY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Résumés de thèses – Ph. D summaries<br />

Nathalie VAN DER PUTTEN, Audrey MARCO, Morteza DJAMALI, S. RICCI . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

<strong>Revue</strong> indexée dans Pascal-CNRS et Biosis

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