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L'édification des organismes animaux - Ecobio

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Laurence Poitou Isabelle Pellerin Maryvonne Charrier<br />

Bâtiment 13-porte 236/1 Campus de Villejan Bâtiment 14-porte 233<br />

Tél : 02 23 23 61 39 Tél : 02 23 23 44 63 Tél : 02 23 23 50 45<br />

1<br />

Préparation au CAPES SVTU 2004<br />

Correction de l’écrit blanc - Décembre 2003<br />

L’édification <strong>des</strong> <strong>organismes</strong> <strong>animaux</strong><br />

Montrez que les diverses modalités de développement <strong>des</strong> <strong>organismes</strong> <strong>animaux</strong> répondent à<br />

<strong>des</strong> problèmes trophiques et à <strong>des</strong> informations précoces ou tardives, d’ordre génétique et<br />

hormonale. Le sujet sera limité aux cœlomates.<br />

INTRODUCTION<br />

Définition <strong>des</strong> développements, embryonnaire et post-embryonnaire.<br />

Le développement embryonnaire se déroule en trois étapes :<br />

- la segmentation, succession de divisions cellulaires rapi<strong>des</strong> sans période de croissance<br />

interphasique qui modifient la cellule-œuf en une masse pluricellulaire de blastomères.<br />

- La gastrulation : mouvements cellulaires coordonnés qui remanient la disposition <strong>des</strong><br />

blastomères de la blastula et les répartit en deux ou trois feuillets selon le plan<br />

d’organisation de l’animal à partir <strong>des</strong>quels s’édifient les organes de l’embryon puis de<br />

l’adulte ou du juvénile.<br />

- L’organogenèse : formation <strong>des</strong> organes qui nécessite une parfaite coordination dans la<br />

différenciation et l’ordonnance <strong>des</strong> tissus participant à leur construction. Cette coordination<br />

est assurée par une série d’interactions entre <strong>des</strong> groupes cellulaires.<br />

-<br />

Le développement post-embryonnaire se déroule de la naissance à l’âge adulte. Toutefois nous<br />

considèrerons le terme édification dans un sens de création et de ce fait, la croissance <strong>des</strong><br />

structures mises en place ne sera pas abordée. Cela exclura de notre sujet la croissance du<br />

juvénile à l’adulte, puisque le juvénile n’est qu’une copie en miniature de l’adulte.<br />

Problématique :<br />

Quoi ? Nous nous limiterons à <strong>des</strong> <strong>organismes</strong> qui, lors de la gastrulation, mettent en place un<br />

feuillet intermédiaire, le mésoblaste. Ce feuillet se creuse de cavités cœlomiques, selon deux<br />

principales modalités, la schizocœlie et l’entérocœlie. Deux grands plans d’organisation sont<br />

déterminés par la segmentation et la gastrulation de l’œuf: le plan hyponeurien <strong>des</strong> spiralia et <strong>des</strong><br />

cuticulates, le plan épineurien <strong>des</strong> cordés.<br />

Où ? L’œuf formé va se développer dans le milieu environnant (oviparité) ou à l’intérieur de<br />

l’organisme (viviparité). Les œufs sont de différents types selon les quantités de réserves qu’ils<br />

contiennent et il existe une relation entre le type d’œuf et sa dépendance au milieu.


2<br />

Quand ? L’édification débute dès la fusion <strong>des</strong> gamètes et s’achève à la naissance d’un organisme<br />

adulte ou ressemblant à un adulte. Dans certains groupes <strong>animaux</strong>, nous verrons que le<br />

développement embryonnaire donne naissance à une larve (insectes, amphibiens) qui subira une<br />

métamorphose pour devenir un adulte (insecte) ou un juvénile (amphibien) ayant tous les caractères<br />

de l’adulte, mais à qui il manque la maturité sexuelle.<br />

Comment ? Au cours de leur développement, les embryons reçoivent <strong>des</strong> informations précoces ou<br />

tardives qui définissent les schémas corporels et conditionnent l’organogenèse. Celle-ci est une<br />

étape où les tissus différenciés s’agencent en organes et leur confèrent une spécificité fonctionnelle.<br />

I – DES INFORMATIONS DEFINISSENT LES SCHEMAS CORPORELS<br />

Quelques définitions :<br />

- plan d’organisation : caractéristiques de l’organisation d’un être vivant correspondant aux<br />

axes de polarité (antéro-postérieur, dorso-ventral, droite-gauche) et à la disposition <strong>des</strong><br />

principaux organes par rapport à ces axes.<br />

- plan sagittal : plan vertical correspondant au plan de symétrie<br />

- polarité : propriété d’un corps ou d’un objet qui permet d’opposer deux régions différentes<br />

par rapport à un axe imaginaire.<br />

A) Des informations qui définissent les axes de polarité de l’embryon<br />

1- Des informations précoces<br />

1-1 Les polarités et leur détermination chez les insectes<br />

a) La détermination <strong>des</strong> polarités de l’œuf d’insecte (drosophile)<br />

Document 1 : détermination de la polarité antéro-postérieure de l’embryon de drosophile<br />

(d’après Nusslein-Volhard, 1991)<br />

Il existe plusieurs types de gènes induisant la différenciation cellulaire précoce : les gènes à<br />

effet maternel et les gènes de segmentation.<br />

L’ovocyte présente une certaine polarité, définie par <strong>des</strong> gènes à effet maternel transcrits<br />

dans les cellules nourricières au cours de l’ovogenèse. Leurs ARNm et leurs protéines<br />

migrent ensuite par <strong>des</strong> ponts cytoplasmiques dans le cytoplasme ovocytaire où ils sont<br />

stockés dans les futures régions antérieure et postérieure .<br />

La polarité dorso-ventrale n’est perceptible qu’au début de la vitellogenèse, quand le noyau<br />

occupe une position excentrée au pôle antérieur de l’ovocyte.<br />

En étudiant les phénotypes de mutants dans lesquels la polarité de l’embryon est perturbée,<br />

C. Nüsslein et E. Wieschaus identifient une douzaine de gènes zygotiques contrôlant<br />

l’établissement <strong>des</strong> polarités antéro-postérieur et dorso-ventrale de l’embryon. L’activation<br />

de ces gènes est elle-même contrôlée par une trentaine de gènes maternels transcrits au cours<br />

de l’ovogenèse et dont les produits n’agissent qu’après la fécondation. Pour ces raisons ces<br />

gènes sont dits gènes à effet maternel.<br />

Les femelles homozygotes qui présentent <strong>des</strong> mutations de ces gènes pondent <strong>des</strong> œufs<br />

apparemment normaux mais dont les embryons meurent à cause d’une organisation spatiale


3<br />

perturbée : ceci se manifeste par <strong>des</strong> défauts du patron cuticulaire facilement observable au<br />

faible grossissement d’un microscope.<br />

L’ensemble <strong>des</strong> gènes maternels et zygotiques contrôlant les polarités de l’embryon et<br />

l’adulte de drosophile se répartissent en 4 systèmes indépendants : 3 contrôlant l’axe antéropostérieur<br />

et 1 l’axe dorso-ventral.<br />

Chaque système commence dans l’ovaire par la localisation spécifique d’une information de<br />

position représentée soit par un ARNm localisé à un <strong>des</strong> deux pôles de l’ovocyte, soit par<br />

une sécrétion de cellules folliculaires dans une région localisée de l’espace périvitellin<br />

entourant l’ovocyte. L’information locale entraine la distribution asymétrique d’une protéine<br />

morphogène, produit d’un gène maternel, souvent distribuée sous forme d’un gradient, qui<br />

contrôle le seuil d’expression d’un ou plusieurs gènes zygotiques cibles le long <strong>des</strong> axes<br />

antéro-postérieur et dorso-ventral. Les autres gènes n’interviennent que dans la localisation<br />

de l’information de position.<br />

A) Polatité antéro-postérieure : Figures 1 et 3<br />

Remarque : ce qui différencie l’acron et le telson, c’est bicoid :<br />

Tailess+ huckenbein+ bicoid = acron<br />

Tailess+ huckenbein=telson<br />

B) Polarité dorso-ventrale (Christiane Nüsslein – Volhard, 1996, PLS N° 228, p. 82-88):<br />

Un gradient unique s’établit même en présence de membranes cellulaires puisque <strong>des</strong> relais<br />

moléculaires assurés par plusieurs protéines transmettent l’information d’un compartiment à<br />

un autre.<br />

Protéine Dorsal (DL) = facteur de transcription (Figure 2). A trois actions :<br />

1) Concentration de DL dans le noyau supérieure à un seuil activation de 2 gènes A, B<br />

2) Concentration de DL dans le noyau inférieure à un seuil inhibition de 2 gènes C, D<br />

3) Concentration de DL dans le noyau définit un gradient chaque paire de gènes A,<br />

B et C, D s’exprime d’un côté ou de l’autre de l’embryon.<br />

Différence entre les protéines :<br />

Protéine bicoïd : c’est sa concentration qui contrôle le développement et non son gradient<br />

de répartition ( = de diffusion).<br />

Protéine dorsal : Au delà d’un seuil, sa concentration est la même dans l’ensemble de<br />

l’embryon ; c’est dons sa répartition intracellulaire (noyau ou cytoplasme) qui contrôle le<br />

développement.<br />

Résumé:<br />

Gènes maternels<br />

ovogenèse<br />

Transduction du signal<br />

dans le cytoplasme :<br />

protéines de chaînes<br />

d’activation<br />

Après fécondation,<br />

installation d’un gradient<br />

de concentration protéique<br />

dans l’espace périvitellin<br />

Noyau :activation ou<br />

répression de gènescibles<br />

Membranes cellulaires :<br />

récepteurs plus ou moins<br />

activés selon leur position<br />

et la compétence <strong>des</strong><br />

cellules


Protéine bicoïd<br />

4<br />

Mise en place <strong>des</strong> axes de polarité sur le modèle drosophile<br />

Trentaine de gènes d’origine maternelle<br />

ARNm + protéines stockées dans le cytoplasme ovocytaire<br />

ARNm<br />

hunchback<br />

OVOGENÈSE Transcription<br />

FÉCONDATION<br />

Douzaine de gènes zygotiques<br />

Activation<br />

Contrôle <strong>des</strong> polarités de l’embryon<br />

POLARITÉ-ANTÉRO-POSTÉRIEURE: 3 systèmes indépendants<br />

Système antérieur: ovocyte Système postérieur: ovocyte Système terminal: cellules<br />

folliculaires<br />

Gradient morphogène Double système négatif Activation locale récepteur<br />

ARNm bicoïd<br />

ARNm oskar<br />

+<br />

ARNm torsolike<br />

concentration<br />

Position le long de l’embryon<br />

ARNm bicoïd: pôle antérieur<br />

Protéine bicoïd = facteur de<br />

transcription qui contrôle, par<br />

sa concentration, le devlpt.<br />

La protéine bicoïd se fixe sur<br />

le promoteur du gène<br />

hunchback.<br />

Résultat: acron, tête et thorax<br />

ARNm nanos<br />

+<br />

Inhibition Protéine<br />

traduction<br />

nanos<br />

ARNm hunchback<br />

Or, la protéine hunchback<br />

inhibe l’expression du gène<br />

knirps.<br />

Résultat: le gène knirps est<br />

exprimé.<br />

Protéine nanos n’est pas un<br />

facteur de transcription, c’est<br />

l’ARNm oskar qui en est un.<br />

Gène knirps acitve ARNm<br />

knirps et ARNm giant.<br />

Résultat: Abdomen<br />

Protéine torsolike activée<br />

+<br />

Récepteur membranaire=<br />

Protéine torso<br />

Protéine torso<br />

+<br />

Gènes tailless huckebein<br />

+<br />

ARN tailless huckebein<br />

+<br />

Prot. tailless huckebein<br />

+<br />

Résultat: acron et telson<br />

Figure 1 : Schématisation <strong>des</strong> évènements génétiques lors de la mise en place de l’axe de<br />

polarité antéro-postérieur. (D’après C. Nüsslein-Volhard, 1996).


TOLL<br />

Figure 2: Voie de signalisation qui conduit au gradient de répartition nucléaire ou cytoplasmique<br />

de la protéine dorsal (DL). A: CT embryon; b: cascade d’activations intracellulaires.<br />

Figure 3: Cascade séquentielle d’évènements génétiques régulateurs responsables de la mise<br />

en place du patron de segmentation chez la drosophile.<br />

5<br />

Figure 2 : le ligand SPZ se lie au récepteur TOLL, activant une cascade de transduction du signal<br />

par le biais de 2 protéines appelées TUB et PLL, conduisant à la phosphorylation de DL et à sa<br />

libération de CACT (cactus). DL peut alors migrer dans le noyau.<br />

Figure 3 : BCD = bicoïd, NOS = nanos, HB-M = hunchback.<br />

Extrait de Griffiths et al. 2002, Introduction à l’analyse génétique, Ed. De Boeck, pp. 672-712.


6<br />

b) La détermination de la métamérisation au cours de la segmentation et de la<br />

gastrulation chez la drosophile<br />

Document 2: domaines d’expression <strong>des</strong> gènes GAP, PAIR-RULE et de polarité<br />

segmentaire (d’après Nüesslein-Volhard, 1991)<br />

La segmentation est contrôlée par <strong>des</strong> gènes zygotiques de segmentation, eux-mêmes<br />

contrôlés par <strong>des</strong> facteurs maternels responsables de la polarité antéro-postérieure de<br />

l’embryon. Des mutations dans ces gènes font perdre certains parasegments, certains<br />

segments ou certaines parties de segments. 4 générations de gènes s’expriment<br />

successivement pendant la segmentation et la gastrulation.<br />

Texte extrait de Beaumont et al. Biologie et physiologie animales (1998) :<br />

- Les gènes gap (8 connus) : ils s‘expriment au cours de la segmentation et sont régulés par<br />

<strong>des</strong> gènes à effet maternel. Ils déterminent la division de l’embryon en gran<strong>des</strong> régions<br />

réunissant plusieurs ébauches segmentaires. Leur mutation provoque la délétion de toute une<br />

région du corps. Par exemple, les 3 segments thoraciques et les 5 premiers abdominaux :<br />

A1-5, dans le cas du gène Krüppel.<br />

- Les gènes pair-rule(9 connus)<br />

Ils s’expriment au stade blastoderme syncitial pendant le 13 ème cycle de division et sont<br />

contrôlés par les gènes gap précédents. L’expression de ces gènes est périodique et régulière<br />

et subdivise les domaines plurisegmentaires <strong>des</strong> gènes gap en 14 parasegments<br />

embryonnaires. La mutation de ces gènes conduit à l’absence d’un parasegment sur deux :<br />

les parasegments pairs dans les mutants even-skipped (eve), les parasegments impairs dans<br />

les mutants fushi tarazu (ftz).<br />

- Les gènes de polarité segmentaire (8 connus)<br />

Ils s‘expriment au stade blastoderme cellulaire puis au cours de la gastrulation. Leur<br />

expression est contrôlée par les gènes pair-rule. Elle est périodique et régulière comme celle<br />

<strong>des</strong> gènes pair-rule, mais elle n’intéresse qu’une partie d’un parasegment. Les mutants<br />

possèdent le nombre normal de segments, mais une partie de chaque segment est absente et<br />

la partie restante, toujours située en arrière de la partie normale, est ‘dupliquée’ et sa polarité<br />

inversée. Par exemple, le gène goose-berry (gsb) ne s’exprime que dans la partie postérieure<br />

de chaque segment. Sa mutation entraine le remplacement de la partie postérieure nue d’un<br />

segment par la duplication de la partie antérieure du segment suivant, avec inversion de la<br />

polarité, c’est-à-dire la formation de segments constitués par la répartition de deux parties<br />

antérieures disposées en image de miroir.<br />

1-2 Induction du mésoderme et neurulation chez les amphibiens<br />

a) L’œuf d’amphibien et la polarité corporelle<br />

Document 5: gradients de protéines organisatrices qui déterminent le patron mésodermique<br />

Mise en place dès la pénétration du spermatozoïde d’un croissant gris qui marque la future<br />

région dorsale de l’embryon. Dès l’ovogenèse, <strong>des</strong> facteurs cytoplasmiques sont élaborés.<br />

Après la fécondation, ils activent ou répriment l’expression de gènes qui codent pour <strong>des</strong><br />

protéines organisatrices sécrétées selon <strong>des</strong> gradients.<br />

b) Détermination du neuroblaste pendant la gastrulation chez l’amphibien<br />

Document 9: expériences de Spemann (1919 et 1921 avec Mangold)<br />

- Notion d’induction neurale : une région embryonnaire interagit avec une autre région pour<br />

influencer sa différentiation. Induction primaire.


- Notion d’organisateur pour la lèvre dorsale du blastopore<br />

2- Des informations plus tardives<br />

Document 8: Les gènes ‘positionnels’ de la drosophile<br />

7<br />

Des gènes régulateurs du développement (gènes homéotiques) s’expriment au cours de la<br />

gastrulation et donnent <strong>des</strong> informations de position selon les axes antéro-postérieur, dorsoventral<br />

et proximo-distal.<br />

a) Chez la drosophile<br />

Les gènes HOM sont contrôlés par les gènes gap et pair-rule. Mais ils exercent aussi un<br />

contrôle mutuel. Ils déterminent la structure de chaque segment, généralement définie par la<br />

paire d’appendices qu ‘ils portent : leur mutation entraine le changement d’identité du<br />

segment qui se transforme en un autre segment porteur d’appendices différents.<br />

Ces gènes sont portés par la troisième paire de chromosome. Leur domaine d’expression<br />

s’étend généralement sur plusieurs segments avec parfois une région de plus forte<br />

expression. Leur ordre sur le chromosome 3 correspond à l’ordre de leurs limites antérieures<br />

d’expression.<br />

Le complexe antennapedia regroupe 5 gènes déterminant les segments céphaliques et les 2<br />

premiers segments thoraciques. Parmi eux le gène antennapedia (Antp) détermine l’identité<br />

du deuxième segment thoracique caractérisé par une paire de patte. Dans le mutant<br />

antennapedia dominant, le gène s’exprime dans la tête aussi bien que dans le thorax et une<br />

paire de pattes se développe à la place <strong>des</strong> antennes dans le segment antennaire. Le mutant<br />

Antennapedia récessif n’exprime pas le gène dans le 2 ème segment thoracique où une paire<br />

d’antennes apparait à la place d’une paire de pattes.<br />

Le complexe bithorax réunit 3 gènes déterminant l’identité du 3 ème segment thoracique et<br />

<strong>des</strong> 8 segments abdominaux. Parmi eux , le gène Ultrabithorax (Ubx) détermine l’identité<br />

du 3 ème segment thoracique. Quand il ne s’exprime pas, ce segment, qui porte normalement<br />

une paire d’altères à la place <strong>des</strong> ailes forme un second segment thoracique portant une paire<br />

d’ailes, d’où une mouche à deux paires d’ailes.<br />

Donc chez la drosophile, la détermination <strong>des</strong> axes et de la segmentation est le fait d’une<br />

cascade de gènes qui s ‘expriment progressivement dans le temps, interagissent entre eux et<br />

exercent par ailleurs un contrôle sur les gènes de la génération suivante.<br />

Des gènes à effet maternel déterminent les axes antéro-postérieur et dorso-ventral et<br />

contrôlent les gènes zygotiques gap.<br />

Des gènes gap interagissent entre eux pour déterminer <strong>des</strong> ensembles plurisegmentaires et<br />

contrôler l’expression <strong>des</strong> gènes pair-rule.<br />

Les gènes pair-rule interagissent entre eux pour déterminer la segmentation de ces régions<br />

plurisegmentaires et contrôler les gènes de polarité segmentaire.


8<br />

Enfin les gènes gap et pair-rule interagissent pour contrôler les gènes homéotiques qui<br />

déterminent la structure de chaque segment (Figure 3).<br />

Remarque : Des gènes homologues aux gènes du développement ont été identifiés chez les insectes<br />

autres que la drosophile, chez <strong>des</strong> crustacés et <strong>des</strong> annéli<strong>des</strong> (sangsue). Toutefois, leurs rôles<br />

semblent différents, car les modalités de mise en place de la métamérie divergent de celles<br />

observées chez la drosophile.<br />

b) Chez les oiseaux<br />

Document 3: développement du membre de tétrapode<br />

La mise en place <strong>des</strong> axes de polarité au niveau d’un membre sont aussi de mise dans<br />

l’organisation générale de l’embryon. En effet, les processus au cours <strong>des</strong>quels les trois feuillets<br />

embryonnaires (ecto-, méso-, et endoderme) sont formés répondent à un ordonnancement selon les<br />

axes dorso-ventral, antéro-postérieur, proximo-distal et l’asymétrie droite-gauche.<br />

Les voies de signalisation sont en nombre restreint et sont utilisées plusieurs fois lors <strong>des</strong> étapes<br />

successives de l’embryogenèse (ex : gènes Hox, Sonic Hedgehog).<br />

Il y a trois zones qui interviennent dans la mise en place d’un membre chiridien : la crête<br />

ectodermique apicale (AER), la zone de détermination progressive (ZPD) et la zone d’activité<br />

polarisante (ZPA). Les signaux d’interaction entre les 3 zones peuvent être résumés comme suit :<br />

L’AER émet <strong>des</strong> signaux protéiques de la famille <strong>des</strong> FGF (fibroblast growth factor) vers le<br />

mésenchyme sous-jacent afin qu’il conserve ses capacités de division : FGF-8, FGF-4 vers ZPD =<br />

zone de détermination progressive. FGF-4 synthétisée dans la région postérieure de AER induit à<br />

son tour la production de FGF-8 dans l’ensemble de la crête.<br />

Dans ZPD, les cellules acquièrent leur identité de position grâce à l’expression <strong>des</strong> gènes<br />

homéotiques, Hox-D et Hox-A notamment.<br />

Dans ZPA, la protéine Sonic Hedgehog est stimulée par FGF-4 et par rétroaction, la protéine<br />

maintient la sécrétion de FGF. Sonic Hedgehog induit aussi la production <strong>des</strong> BMP-2 et BMP-4,<br />

facteurs de croissance situés au <strong>des</strong>sus de ZPD et qui stimulent la différenciation <strong>des</strong> cellules<br />

mésodermiques en cellules cartilagineuses ou chondroblastes. L’acide rétinoïque est capable<br />

d’induire la ZPA en provoquant l’expression de Sonic Hedgehog ; de ce fait, l’acide est nécessaire à<br />

l’initiation du bourgeon, mais c’est Sonic Hedgehog qui est le chef d’orchestre du contrôle de l’axe<br />

antéro-postérieur dès que la ZPA est initiée.<br />

c) Chez les mammifères<br />

Le complexe <strong>des</strong> gènes homéotiques de la souris (Hox et non pas Hox c) et de l’homme<br />

(HOX) ont été découverts sur la base de leur homologie avec le complexe <strong>des</strong> gènes homéotiques de<br />

la drosophile (HOM-C). Mais les génomes de la souris et de l’homme contiennent 4 copies de<br />

HOM-C par génome haploide : Hox A à D chez la souris et HOX A à D chez l’homme, localisés<br />

sur 4 chromosome différents. Les 4 complexes ont été obtenus par double duplication d’un<br />

complexe ancestral. Les 4 complexes de mammifères sont donc très similaires au complexe de<br />

drosophile. Les gènes de mammifères homologues <strong>des</strong> gènes antérieurs de la drosophile<br />

s’expriment dans la région antérieure du rhombencéphale, tandis que les gènes postérieurs de la<br />

drosophile s’expriment dans la région médullaire. Ces gènes contiennent tous une homeoboîte les<br />

produits codés par ces gènes possèdent par conséquent un homeodomaine. Grâce à ces<br />

homeodomaines, ces protéines se lient à l’ADN et régulent un certain nombre de gènes cibles qui<br />

exécutent un programme morphogénétique donné.<br />

Remarque : il faut donc noter une très grande conservation de ces gènes Hom/Hox<br />

(droso/mammiferes) :<br />

- conservation de séquences (homeoboîte), de la structure protéique (homéodomaine), de<br />

l’organisation génique sur le complexe (puisque les complexes dérivent du même complexe<br />

ancestral)


9<br />

- conservation du mode d’expression (tous ces gènes s’expriment selon <strong>des</strong> territoires<br />

chevauchants, avec une frontière antérieure colinéaire à la position <strong>des</strong> gènes sur le<br />

complexe)<br />

- conservation de fonction : ils déterminent tous une identité de position aux cellules dans<br />

l’embryon.<br />

B) Des informations qui contrôlent le développement post-embryonnaire<br />

1- Les disques imaginaux <strong>des</strong> insectes<br />

Document 7<br />

Le disque imaginal est une structure ectodermique spécifique <strong>des</strong> insectes holométaboles.<br />

Ses cellules sont pré-déterminées (durant le développement embryonnaire) mais indifférenciées<br />

jusqu’à la métamorphose où elles se dévaginent pour édifier les structures de l’imago. Il en est ainsi<br />

<strong>des</strong> pattes (doc. 7), <strong>des</strong> ailes, <strong>des</strong> antennes, etc.… La spécification comme patte ou comme antenne<br />

se fait au moment où les segments formés (cf. doc. 2 et § A-1) acquièrent leur identité (cf. doc.8 et<br />

§A-2).<br />

Le disque imaginal de la patte est un cône écrasé (doc.7, fig. A et B) formé d’anneaux<br />

concentriques. A un stade précoce, le gène engrailed s’exprime dans un compartiment postérieur et<br />

active l’expression du gène hedgehog dans l’autre moitié du disque, définissant un axe antéropostérieur.<br />

La protéine Hedgehog induit un centre signalisateur à la frontière <strong>des</strong> deux<br />

compartiments. A cette frontière s’expriment alors d’autres gènes qui définissent la polarité dorsoventrale<br />

: les protéines sécrétées sont dorsalement Decapentaplegic et ventralement Wingless (Rq.<br />

Dans le disque de l’aile, seule la protéine Decapentaplegic est sécrétée de haut en bas de la frontière<br />

et les différentes nervures de l’aile apparaîtront pour différentes valeurs-seuils de concentration en<br />

protéine). Dans la patte, au point de contact entre les deux protéines Decapentaplegic et Wingless<br />

s’exprime un troisième gène, Distal-less, dont l’activation va permettre d’édifier l’axe proximodistal.<br />

On obtiendra ainsi les articles caractéristiques de la patte d’un insecte, à savoir : coxa,<br />

trochanter, fémur, tibia, et tarse à plusieurs articles.<br />

2- Le contrôle hormonal de la métamorphose chez les amphibiens<br />

Document 4: corrélation entre les niveaux <strong>des</strong> hormones thyroïdiennes endogènes (T3 et T4)<br />

et les ARNms <strong>des</strong> gènes <strong>des</strong> récepteurs TRα et TRβ (d’après Shi, 1996).<br />

II – PROBLEMES TROPHIQUES LIES A L’EDIFICATION DES ORGANISMES<br />

La segmentation de l’œuf est caractéristique de l’espèce et fonction de la richesse en vitellus.<br />

A) Les réserves de l’œuf déterminent le type de segmentation<br />

Document 6: la segmentation totale radiaire de l’œuf d’oursin<br />

Voir sur le schéma un exemple de segmentation totale et proposer <strong>des</strong> schémas de segmentations<br />

partielles. La segmentation est d’autant plus aisée que le cytoplasme est plus pauvre en réserves. La<br />

répartition <strong>des</strong> réserves va croissant depuis le pôle animal jusqu’au pôle végétatif (sauf insectes).<br />

Segmentation totale égale ou inégale, radiaire : œufs oligolécithes et hétérolécithes, mais aussi<br />

œufs alécithes de mammifères<br />

Segmentation superficielle : œufs centrolécithes et télolécithes<br />

B) Quantité de réserves et modalités de développement<br />

Le développement post-embryonnaire s’opère selon deux mo<strong>des</strong>, soit le mode direct à partir<br />

d’un juvénile, soit le mode indirect via une larve qui subit une métamorphose. Le premier mode


10<br />

existe chez les espèces dont les œufs ont <strong>des</strong> réserves abondantes ou qui se développent dans<br />

l’organisme maternel. Le deuxième mode existe chez les <strong>animaux</strong> aquatiques, aux œufs<br />

relativement pauvres en réserves (mollusques, échinodermes, urochordés, amphibiens) mais aussi<br />

chez les insectes holométaboles. La métamorphose transformera la larve en juvénile (ex.<br />

amphibien) ou en imago (ex. insecte holométabole). A partir du juvénile, l’état adulte sera atteint<br />

simplement par <strong>des</strong> processus de croissance et de maturation de structures déjà en place, mais il n’y<br />

aura plus de création, donc d’édification (Figure 4).<br />

- Œufs ayant peu de réserves et à développement indirect : œufs oligolécithes d’Echinodermes,<br />

hétérolécithes d’Amphibiens, d’Annéli<strong>des</strong> et Mollusques autres que Céphalopo<strong>des</strong>.<br />

- Œufs ayant beaucoup de réserves et à développement direct : œufs télolécithes de Sauropsi<strong>des</strong>,<br />

nombreux Poissons osseux et Sélaciens et de Mollusques Céphalopo<strong>des</strong>.<br />

- Œufs sans réserves : œufs alécithes de Mammifères qui sont <strong>des</strong> vivipares. Nidation, muqueuse<br />

utérine, placenta.<br />

croissance<br />

Figure 4 : Les différentes modalités ontogénétiques. Extrait de Franquinet et Foucrier (1998) Atlas<br />

d’embryologie <strong>des</strong>criptive. Ed. Dunod.<br />

III<br />

– ACQUISITION DES PLANS D’ORGANISATION AU COURS<br />

DU<br />

DEVELOPPEMENT<br />

La mise en place<br />

de l’organisation corporelle s’opère au cours de la gastrulation : les trois<br />

feuillets embryonnaires se mettent en place et les axes DV et AP deviennent apparents.<br />

A) La mise en place du mésoderme chez les cœlomates<br />

Le mésoderme embryonnaire se met en place au cours de la gastrulation, selon<br />

deux<br />

modalités<br />

:<br />

- La schizocœlie<br />

où la cavité cœlomique se creuse après scission d’un massif mésodermique<br />

initial,<br />

- L’entérocœlie où la cavité cœlomique se forme à partir d’un massif mésoendodermique.


11<br />

La schizocœlie caractérise les Protostomiens et l’entérocœlie s’observe chez l’ensemble <strong>des</strong><br />

Deutérostomiens.<br />

Pour illustrer la schizocœlie, nous pouvons prendre l’exemple <strong>des</strong> Annéli<strong>des</strong>. Au stade de 64<br />

cellules, un micromère (4d) migre dans le blastocœle à partir de la plaque somatique à la frontière<br />

avec les macromères. Cette cellule est l’initiale mésodermique dont la première division donne deux<br />

cellules qui se placent de part et d’autre de l’archentéron. Ces deux cellules vont se multiplier et<br />

s’étirer (selon l’axe antéro-postérieur de la larve) par bourgeonnement téloblastique postérieur (le<br />

téloblaste désigne les cellules qui se placent de chaque côté de l’archentéron) puis se scinder en<br />

massifs à l’origine <strong>des</strong> sacs cœlomiques métamériques. Chez les Mollusques, ces sacs segmentaires<br />

ne prennent pas forme car la croissance de la larve dans le sens dorso-ventral s’oppose à la<br />

métamérie. Chez les Cuticulates arthropodiens, quelques blastomères s’invaginent le long d’un<br />

sillon ventral qui se referme et dorme une ébauche aplatie de mésoderme (par délamination) sou<br />

l’ectoderme ventral. La schizocœlie de ce massif mésodermique a lieu et divise l’embryon, allongé<br />

selon l’axe antéro-postérieur, en métamères. Ces derniers se creusent de sacs cœlomiques, mais la<br />

régionalisation plus ou moins poussée en tagmes (ex. tête, thorax, abdomen) altère la métamérie<br />

embryonnaire interne.<br />

Pour illustrer l’entérocœlie, prenons l’exemple <strong>des</strong> échinodermes en se basant sur le doc. 6.<br />

Deux rangées de cellules s’invaginent dans le blastocœle: les macromères végétatifs 2 et les<br />

micromères. (Rq : Les mésomères et les macromères vég. 1 formeront l’ectoderme). Les<br />

micromères migrent dans le blastocœle pour former le mésenchyme primaire et plus exactement les<br />

spicules larvaires. Les macromères Veg. 2 forment un massif méso-endodermique. C’est<br />

l’archentéron primitif qui s’ouvre par le blastopore (= anus du futur organisme). Tandis que la larve<br />

acquiert une symétrie bilatérale, le fond de l’archentéron prolifère. Les cellules qui en résultent<br />

constituent le mésenchyme secondaire qui édifie le mésoderme cœlomique organisé chez les<br />

échinodermes en trois paires de vésicules (pro-, méso- et métacœle).<br />

Dans d’autres systèmes modèles mieux connus comme ceux <strong>des</strong> vertébrés (poisson-zèbre, xénope)<br />

un centre organisateur, le centre de Spemann (Cf. Doc. 9 et § I-A-1) situé au niveau de la lèvre<br />

blastoporale dorsale, contrôle la mise en place d’une aire mésodermique par l’endoderme. Si nous<br />

considérons d’autres Deutérostomiens tels que Sauropsi<strong>des</strong> et Mammifères, le nœud de Hensen est<br />

l’équivalent du centre de Spemann et les cellules qui passent à travers le nœud puis s’étendent sous<br />

l’épiblaste, vont donner de l’endoderme qui lui-même induira le lignage mésodermique axial et<br />

dorso-latéral.<br />

B) Deux grands plans d’organisation déterminés par la gastrulation<br />

La neurulation est le premier stade de l’organogenèse et consiste en la formation du tube<br />

neural.<br />

Chez les Protostomiens cœlomates, le futur système nerveux ventral (hyponeuriens) est<br />

spécifié dès la fin de la gastrulation à partir du feuillet neurectodermique ventral. Par le biais du<br />

processus d’inhibition latérale, seules deux cellules par métamère deviennent capables d’activer les<br />

gènes Delta et Notch qui codent pour <strong>des</strong> protéines transmembranaires. Ces cellules deviennent les<br />

précurseurs neuronaux qui inhibent les cellules latérales et se délaminent en deux ban<strong>des</strong><br />

longitudinales de cellules sous l’épiderme ventral. Ces précurseurs sont à l’origine de la chaîne<br />

nerveuse ventrale hyponeurienne. Cette chaîne segmentaire se transformera par coalescence et<br />

condensation de ses structures, pouvant aller jusqu’à l’obtention d’une masse nerveuse<br />

ganglionnaire quasi-unique (asticot de mouche, crabe).<br />

Chez les Vertébrés, le déroulement de ce processus est quasiment identique chez toutes les<br />

espèces. Le tissu embryonnaire superficiel, l’ectoderme dorsal, se différencie en plaque neurale<br />

dorsale (épineuriens) sous l’influence de molécules morphogènes sécrétées par <strong>des</strong> centres<br />

organisateurs postérieurs (centre de Spemann, nœud de Hensen). Les substances morphogènes<br />

(Noggin, Follistatin, Chordin), ont deux fonctions essentielles : a) elles informent les cellules de la<br />

position qu’elles occupent dans l’ectoderme. b) elles se lient aux protéines BMP, inhibant la<br />

différenciation de cellules épidermiques, d’où une <strong>des</strong>tinée neurale de ces cellules, <strong>des</strong>tinée qui se


12<br />

réalise par défaut. Dans un second temps, le bourrelet neural antérieur constitue une deuxième<br />

centre organisateur et donne aux cellules nerveuses <strong>des</strong> signaux différents de ceux émis par le nœud<br />

et la chorde. On obtient alors un tube neural à polarité antéro-postérieure. L’axe dorso-ventral se<br />

met en place grâce aux influences concomitantes de la chorde (Sonic Hedgehog) et de l’épiderme (<br />

facteurs WNT et BMP) qui spécifient, respectivement, la zone basale ventrale et la zone alaire<br />

dorsale.<br />

CONCLUSION<br />

Au cours de ce devoir, nous avons vu que l’édification d’un organisme est définie par le<br />

patrimoine héréditaire contenu dans le noyau, mais dépend d’évènements cellulaires et<br />

épigénétiques qui se réalisent au cours du temps. Outre la dimension temporelle, la réalisation du<br />

programme de développement se fait dans un espace à trois dimensions qui correspondent aux axes<br />

de polarité de l’embryon. Dans ce développement, <strong>des</strong> gènes architectes (ou gènes du<br />

développement) contrôlent <strong>des</strong> centres organisateurs qui sécrètent <strong>des</strong> molécules de signalisation et<br />

<strong>des</strong> morphogènes permettant aux cellules de communiquer entre elles. Le plan de l’organisation<br />

primaire de l’embryon peut alors s’établir, puis l’organogenèse modèle progressivement la forme du<br />

corps en assurant la différenciation et l’organisation <strong>des</strong> tissus et <strong>des</strong> organes. Dans ce contexte,<br />

l’organogenèse prend une signification adaptative toute particulière chez les <strong>organismes</strong> qui passent<br />

par un état larvaire. En effet, les métamorphoses (sous contrôle hormonal) permettent à <strong>des</strong> espèces<br />

de coloniser différents biotopes au cours de leur cycle de vie et d’acquérir de nouveaux<br />

comportements. Chez les vertébrés, on peut replacer l’organogenèse dans une perspective<br />

phylogénétique avec tout d’abord la mise en place d’annexes embryonnaires (amnios, allantoïde)<br />

qui assure le succès de la sortie de l’eau à partir <strong>des</strong> Sauropsi<strong>des</strong>. Dans un deuxième temps, la mise<br />

en place de relations materno-fœtales (placenta) chez les Mammifères crée <strong>des</strong> échanges<br />

physiologiques entre l’embryon (fœtus) et la mère.<br />

La compréhension <strong>des</strong> phénomènes qui régissent l’édification <strong>des</strong> <strong>organismes</strong> a une large<br />

portée médiatique car elle peut déboucher sur <strong>des</strong> applications thérapeutiques nombreuses et<br />

importantes : implantation d’œuf en cas de procréation assistée, clonage d’embryons susceptibles de<br />

servir à soigner un frère ou une sœur malade, utilisation de banques de cellules souches<br />

embryonnaires humaines.<br />

Bibliographie<br />

Beaumont A., Cassier P. et Truchot J-P. (1998) Biologie et physiologie animales. Ed. Dunod.<br />

Darribère T. (1997) Biologie du développement : le modèle amphibien. Diderot Editeur, Arts et<br />

Sciences.<br />

Darribère T. (2003) Le développement d’un mammifère : la souris. Ed. Belin Sup.<br />

Clément P. et Forissier T. (2000) L’identité biologique n’est pas uniquement génétique : un défi<br />

pour un enseignement citoyen. BIOED2000. Pour avoir cet article, consultez le site :<br />

http://www.iubs.org/ebe/papers/Clement_Forissie.htmlWHERE<br />

Griffiths A.J.F. Miller J.H., Suzuki D.T., Lewontin R.C. et Gelbart W.M. (2002) Introduction à<br />

l’analyse génétique. Ed. De Boeck Unviersité.<br />

Nüsslein-Volhard C. (1996) Le développement de l’embryon. PLS N°228, 82-88.<br />

Wolpert L. (1999) Biologie du développement: les grands principes. Ed. Dunod.

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