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Soit une p-forme α = 1<br />
p! αi1...ip θi1 ∧ ...θ ip . Son dual est la (n − p)-forme ∗ α (où ∗ dénote l’opérateur de Hodge)<br />
définie par<br />
∗ α =<br />
1<br />
(n − p)!p! ɛi1...ipip+1...in αi1...ip θ ip+1 ∧ ...θ in (18.1)<br />
où ɛi1...in est l’indice de Levi-Civita d’ordre n et où les indices ont été montés avec l’aide de la métrique, de composantes<br />
ηij ou δαβ (et où les θi ne sont pas ordonnées). Prenons pour l’exemple le cas euclidien et n = 3. Le dual de la 0-forme<br />
1 est θ1 ∧ θ2 ∧ θ3 ; le dual de la 1-forme de base θ1 est θ2 ∧ θ3 ; le dual de la 2-forme θ1 ∧ θ2 est θ3 ; enfin le dual de<br />
θ1 ∧ θ2 ∧ θ3 est 1. A 4 dimensions et pour une métrique minkowskienne :<br />
∗ (θ 0 ∧ θ 1 ) = −θ 2 ∧ θ 3<br />
∗ (θ 1 ∧ θ 2 ) = +θ 0 ∧ θ 3<br />
,<br />
,<br />
∗ (θ 0 ∧ θ 2 ) = +θ 1 ∧ θ 3<br />
∗ (θ 1 ∧ θ 3 ) = −θ 0 ∧ θ 2<br />
,<br />
,<br />
∗ (θ 0 ∧ θ 3 ) = −θ 1 ∧ θ 2<br />
∗ (θ 2 ∧ θ 3 ) = +θ 0 ∧ θ 1<br />
(18.2)<br />
On se convainc aisément que si p est le degré de la forme α, n la dimension de l’espace et sign g la signature de sa<br />
métrique (+1 pour un espace euclidien, −1 pour un espace minkowskien) alors :<br />
∗∗ α = (−1) p(n−p) (sign g) α . (18.3)<br />
L’opérateur de Hodge permet de relier produit extérieur et produit vectoriel. Rappelons en effet qu’en géométrie<br />
euclidienne à n = 3 dimensions le produit vectoriel de deux vecteurs v et w se décomposant selon v = v β hβ et<br />
w = w γ hγ sur une base hα de En est v ∧ w ≡ ɛ α βγ vβ w γ hα. En utilisant la métrique euclidienne, de composantes δ αβ ,<br />
comme ascenseur d’indice, on peut associer à ce vecteur v ∧ w la forme ɛαβγv β w γ θ α . Cette forme n’est autre que le dual<br />
du produit extérieur des formes vβ θ β et wγ θ γ associées par ascension d’indices aux vecteurs v et w.<br />
19. La dérivation extérieure<br />
La dérivation extérieure est un opérateur, noté d, agissant sur une p-forme pour donner une (p + 1)-forme et<br />
possédant les propriétés suivantes qui la définissent : si f est une 0-forme, df(t) = t f (où t est un vecteur de En), ce<br />
qui coïncide avec la définition des (1)-formes différentielles(cf e.g. livre ND-JPU) ; d(α + β) = dα + dβ, α et β étant<br />
des formes de même degré, et<br />
d(α ∧ β) = dα ∧ β + (−1) p α ∧ dβ et d 2 = 0 (19.1)<br />
p étant le degré de α.<br />
Cette définition ne requiert que l’introduction d’un espace vectoriel En (à partir duquel on construit son dual, puis<br />
ses produits tensoriels dont les formes sont des éléments). Mais si la “brique” de base est un espace (pseudo-)euclidien, on<br />
peut introduire les bases naturelles ∂<br />
∂X i et dXi associées à des coordonnées (pseudo-)cartésiennes Xi , et la la dérivation<br />
extérieure se définit alors simplement par : soit α = 1<br />
p! αi1i2...ipdXi1 ∧ ...dXip une p-forme ; sa dérivée extérieure est<br />
dα = ∂lαi1i2...ipdX l ∧ dX i1 ∧ ...dX ip (19.2)<br />
dont on vérifie qu’elle possède toutes les propriétés (19.1). La dernière, appelée lemme de Poincaré, se démontre<br />
facilement : d(dα) = ∂ 2 p l αi1i2...ip dXp ∧ dX l ∧ dX i1 ∧ ...dX ip = 0 vue la symétrie des dérivées secondes.<br />
Une forme α dont la dérivée extérieure est nulle (dα = 0) est dite fermée. Une forme α qui est la dérivée extérieure<br />
d’une forme β (α = dβ) est dite exacte. Une forme exacte est fermée ; réciproquement, si une p-forme est fermée<br />
alors elle est (localement du moins) exacte, i.e., si α est telle que dα = 0 alors il existe une (p − 1)-forme β telle que,<br />
localement, α = dβ.<br />
Lorsque l’on dispose d’une métrique on peut définir un autre opérateur de dérivation, la codifférentielle, notée δ,<br />
qui agit sur une forme α selon<br />
δα = −(sign g)(−1) n(p+1) ∗ d ∗ α (19.3)<br />
où sign g est la signature de la métrique, n la dimension de l’espace, p le degré de la forme α et ∗ l’opérateur de Hodge<br />
défini en (18.3). Comme l’opération ∗∗ est essentiellement l’identité (cf (18.3)) et vu le lemme de Poincaré (d 2 = 0) on a<br />
δ 2 = 0 . (18.4)<br />
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