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Les changements climatiques et la Suisse en 2050 - OcCC

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32 <strong>Les</strong> <strong>changem<strong>en</strong>ts</strong> <strong>climatiques</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>Suisse</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> | Ecosystèmes terrestres<br />

tion r<strong>en</strong>table du bois. Il faut s’att<strong>en</strong>dre à ce que<br />

<strong>la</strong> surface urbanisée poursuive son ext<strong>en</strong>sion <strong>et</strong> à<br />

ce que les transports continu<strong>en</strong>t de croître, ce qui<br />

ira de pair avec <strong>la</strong> disparition de surfaces proches<br />

de l’état naturel <strong>et</strong> avec <strong>la</strong> poursuite du morcellem<strong>en</strong>t<br />

du paysage. <strong>Les</strong> espaces vitaux des animaux<br />

<strong>et</strong> des p<strong>la</strong>ntes s’am<strong>en</strong>uiseront ou disparaîtront.<br />

Dans les Alpes, des espèces tributaires de <strong>la</strong><br />

fraîcheur pour survivre seront contraintes de se<br />

r<strong>et</strong>irer à plus haute altitude où, pour des raisons<br />

t<strong>en</strong>ant à <strong>la</strong> topographie, elles ne disposeront que<br />

d’une surface réduite. <strong>Les</strong> ceintures de végétation<br />

ne se dép<strong>la</strong>ceront donc pas seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> hauteur,<br />

mais seront aussi limitées <strong>en</strong> surface 2 ; à noter<br />

toutefois que <strong>la</strong> compétition <strong>en</strong>tre espèces peut<br />

modifier (ral<strong>en</strong>tir ou accélérer) c<strong>et</strong>te t<strong>en</strong>dance,<br />

avant tout pour les arbres. <strong>Les</strong> espèces végétales<br />

vivant au voisinage des cours d’eau seront les<br />

plus promptes à immigrer, ceci vers les régions<br />

les plus chaudes (cours d’eau <strong>et</strong> <strong>la</strong>cs du Tessin, le<br />

Rhin près de Bâle, le Rhône près de G<strong>en</strong>ève). La<br />

propagation des espèces à plus haute altitude sera<br />

toutefois limitée par <strong>la</strong> l<strong>en</strong>teur de leur adaptation<br />

au climat. En montagne, ce seront avant tout les<br />

espèces pionnières sur sols bruts qui suivront<br />

rapidem<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te t<strong>en</strong>dance. Des néophytes recherchant<br />

<strong>la</strong> chaleur se propageront aussi dans les<br />

forêts, ce qui perm<strong>et</strong>tra à des p<strong>la</strong>ntes de jardin<br />

<strong>en</strong> v<strong>en</strong>te dans le commerce de se diffuser dans de<br />

vastes régions du Tessin <strong>et</strong> du P<strong>la</strong>teau.<br />

Il faut s’att<strong>en</strong>dre à un recul du nombre d’espèces<br />

<strong>en</strong> particulier dans les bas-marais de<br />

<strong>Suisse</strong> – sauf <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> méridionale. Celui-ci se<br />

r<strong>en</strong>forcera <strong>en</strong>core si les précipitations baiss<strong>en</strong>t<br />

<strong>et</strong> que l’ét<strong>en</strong>due de ces biotopes diminue. <strong>Les</strong><br />

hauts-marais de <strong>Suisse</strong> ont à c<strong>et</strong> égard une situation<br />

spécifique. Des températures plus élevées<br />

<strong>et</strong> des périodes sèches plus longues m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

danger <strong>la</strong> couverture de mousse <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t<br />

à des espèces non spécifiques des hauts-marais<br />

de pénétrer dans ces biotopes. Ceci est jugé non<br />

souhaitable, car équiva<strong>la</strong>nt à une restructuration<br />

de l’écosystème <strong>et</strong> du fait qu’une caractéristique<br />

des hauts-marais est précisém<strong>en</strong>t qu’ils<br />

sont pauvres <strong>en</strong> espèces. <strong>Les</strong> espèces concurr<strong>en</strong>cées<br />

sont des spécialistes qui ne peuv<strong>en</strong>t pas<br />

coloniser d’autres biotopes.<br />

Le réchauffem<strong>en</strong>t portera atteinte avant tout aux<br />

espèces peu mobiles ou tributaires d’espèces peu<br />

mobiles comme ressource alim<strong>en</strong>taire ou comme<br />

hôtes. <strong>Les</strong> espèces mobiles peuv<strong>en</strong>t se dép<strong>la</strong>cer<br />

dans des habitats plus frais, ce qui est plus aisé <strong>en</strong><br />

montagne qu’<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ine. Néanmoins, le réchauffem<strong>en</strong>t<br />

<strong>et</strong> l’évolution de l’utilisation du sol fera<br />

disparaître de nombreuses espèces avant tout<br />

dans les Alpes <strong>et</strong> le Jura. <strong>Les</strong> espèces très isolées<br />

(<strong>en</strong>démites) <strong>et</strong> les espèces qui n’ont pas <strong>la</strong> possibilité<br />

de se dép<strong>la</strong>cer à plus haute altitude sont<br />

particulièrem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acées.<br />

<strong>Les</strong> espèces toundriques recherchant le froid<br />

(lièvre variable, <strong>la</strong>gopède) trouveront dans un<br />

premier temps davantage d’espace vital grâce à<br />

l’ext<strong>en</strong>sion de <strong>la</strong> couverture de végétation dans<br />

les montagnes ayant un vaste étage alpin <strong>et</strong><br />

Figure 5: Des espèces toundriques recherchant le froid, telle que le lièvre variable, trouveront dans un premier temps davantage<br />

d’espace vital grâce à l’ext<strong>en</strong>sion de <strong>la</strong> couverture de végétation dans les montagnes ayant un grand étage alpin <strong>et</strong> nival. Mais<br />

elles disparaîtront des crêtes de faible dim<strong>en</strong>sion situées à plus basse altitude. (Source: Martin Merker)<br />

Des espèces rupestres d’origine méridionale, telles que le bouqu<strong>et</strong>in, ét<strong>en</strong>dront leur territoire vers les hauteurs ou l’ont déjà fait,<br />

pour autant que les montagnes soi<strong>en</strong>t assez hautes. Dans le cas contraire, il est probable que les popu<strong>la</strong>tions locales disparaîtront.<br />

(Source: Thomas Jucker)

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