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KCE reports vol. 19B Urgences i
Préface
CÊest le propre dÊun service dÊétude axé sur lÊaide à la décision politique, dÊintervenir
sur les questions qui sont à la croisée de lÊorganisation des soins de santé, du
comportement des patients et de lÊéquité, un domaine encore en grande partie non
exploré en Belgique. Le thème de lÊimpact de la facturation dÊun montant forfaitaire de
12,50€ au patient en cas dÊusage inapproprié des services dÊurgences cadre parfaitement
avec le rôle du KCE.
La manière dont la question a été formulée dans le présent rapport est très spécifique.
Mais, au travers de cette recherche, la problématique complexe des déterminants de la
consommation de soins nÊa pas été évincée. En effet, un débat sur lÊutilité de percevoir
un montant forfaitaire auprès de chaque patient dans le but dÊorienter ses décisions de
consommation de soins ne peut pas se limiter à un débat sur les stimuli financiers. Ce
projet témoigne clairement du fait que la manière dont le comportement des patients
peut être influencé est une matière complexe et dans laquelle il faut tenir compte à la
fois des patients, de lÊorganisation de lÊoffre de soins et des influences des différents
protagonistes des soins de santé. CÊest que le comportement des patients nÊest pas
seulement dicté par des considérations purement rationnelles. Supposer quÊun stimulus
financier dissuasif permettra bel et bien de freiner les recours superflus des patients au
service dÊurgence est trop simple. Ce type de choix est aussi guidé par des déterminants
culturels et par lÊoffre. LÊimage des services dÊurgence véhiculée entre autres par les
programmes télévisés contribue à des attentes spécifiques de la part du public. Ces
aspects demandent plus dÊattention dans le futur.
Concilier les besoins de la société et lÊutilisation efficace des moyens de lÊassurance
maladie dans un domaine où il peut être également question de vie ou de mort nÊest pas
un défi politique simple. Le travail multidisciplinaire auquel se sont livrés les spécialistes
en sciences humaines avec les équipes de recherche sur le terrain de la première et de
la deuxième ligne a contribué à construire une approche qui a bien mis en évidence les
multiples facettes de la problématique.
Le simple fait que les chercheurs doivent à lÊheure actuelle consacrer tant dÊénergie à la
collecte de données primaires illustre aussi un autre problème. LÊenregistrement de
données qui contiendraient toutes les caractéristiques individuelles permettant de
nourrir une réflexion conceptuelle suffisante, fait défaut. La Belgique se doit de réfléchir
à la manière dont les caractéristiques sociales et personnelles des individus pourraient
être enregistrées afin de pouvoir conduire des analyses relatives à la consommation de
soins, à leur accessibilité et à leur impact sur la santé des différents groupes sociaux.
Jean-Pierre CLOSON Dirk RAMAEKERS
Directeur général adjoint Directeur général