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20 Urgences KCE reports vol. 19B
Dans la littérature, la notion dÊutilisateur fréquent est liée à la notion dÊusage
inapproprié des services dÊurgence mais met aussi en lumière certains déterminants de
lÊutilisation de ces services. Différentes caractéristiques de ces usagers fréquents ont été
identifiées.
Caractéristiques démographiques, socio-économiques et psychosociales :
Les hommes sont parfois (mais pas systématiquement) sur-représentés, les groupes les
plus défavorisés72 , 73, 74, 75 , les habitants des zones plus urbaines, les plus jeunes72 , 73 ,
76 , un âge plus élevé pour le sexe masculin74 les personnes qui bénéficient dÊune
assurance publique (dans un contexte américain) 72, 77 ou dÊaucune assurance73 et les
personnes qui payent elles-même leurs soins (self-payer) 76 , lÊappartenance à un groupe
culturel particulier78 ou les non-natifs73 .
A partir des données du National Interview Survey on Child Health de 1988 aux USA 79 ,
on a constaté que les enfants qui utilisaient les services dÊurgences comme source de
soins réguliers différenciaient en termes dÊappartenance ethnique (afro-américains), de
type de famille (monoparentale), du niveau dÊinstruction plus faible de la mère, du niveau
de pauvreté et du lieu urbain de vie.
Il sÊagit aussi de personnes chez qui on retrouve une détresse ou fragilité
psychologique57 , 75 , 80 et/ou un manque de support social73, 75
Caractéristiques ÂmédicalesÊ 81 :
Ce sont des patients atteints de maladie chronique 82, 80 , des personnes en plus
ÂmauvaiseÊ santé 77 , des alcooliques 82 , des toxicomanes et des malades psychiatriques 83
Caractéristiques comportementales :
On trouve davantage de patients qui ont périodiquement 84 ou ont souvent recours au
médecin généraliste 77 , aux services de première ligne, aux services spécialisés 75 , qui
recherchent la gratuité des soins 80 et des patients qui perçoivent leur cas comme grave
et/ou urgent 85
DÊautres études 86, 75 montraient que les personnes allant souvent aux urgences étaient
également de grands ÿ consommateurs dÊautres types de soins, tels que visites chez le
MG, centres de santé, services de désintoxication ou consultations psychiatriques.
Par ailleurs, il semblerait que la fréquence dÊutilisation des urgences par patient évolue
au cours du temps 83 . En effet, lÊétude dÊune cohorte de patients suivie pendant 4 ans
indique que seulement 7% des patients sont restés utilisateurs fréquents (au moins 10
visites par an) pendant toute la période dÊobservation.
The use of emergency services in Belgium
Francart et al. 9 ; pour la Belgique et Renier 87 en Flandres, ont réalisé une étude
comprenant une revue de la littérature et une enquête auprès des médecins. Les
résultats de la revue de la littérature, également nationale, vont dans le sens de ce qui
est rapporté au niveau international en terme de profil des patients. De plus, Renier
conclut en indiquant que lÊoffre de services dÊurgences doit correspondre aux souhaits
des patients comme des médecins.
LÊenquête de Santé par interview de 2001 8 réalisée auprès de plus de 12.111 individus a
montré que 12% de la population enquêtée avait eu recours à un service dÊurgence au
cours de lÊannée écoulée, les jeunes hommes adultes et les femmes âgées étant les plus
nombreux à se rendre dans un service dÊurgence. Aucune différence nÊétait observée
selon le niveau dÊinstruction.
Septante trois pour-cent des contacts se sont fait sans indication dÊun médecin, excepté
pour les personnes âgées pour lesquelles cÊest le plus souvent le médecin qui réfère, et
56% des recours sÊeffectuent en semaine pendant la journée, les urgences étant utilisée
comme service de première ligne pour des soins médicaux. Les raisons les plus souvent
citées pour justifier le recours aux urgences plutôt que de se rendre chez un médecin
généraliste ou un spécialiste sont lÊaccessibilité permanente du service et la présence