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situation, subjective, que l'acteur construit. Cossette (1998) rejette la première qu ' il désigne inadaptée aux études sur la réalité organisationnelle. D'ailleurs, l'approche constructiviste, telle qu' utilisée dans ce mémoire, élimine d'emblée les circonstances objectives. 1.2.2 Discours et représentation mentale Afin de saisir pleinement la notion de discours, il est nécessaire de discuter des liens entre le discours et les représentations mentales. Il a été expliqué précédemment que l'organisation, selon l'approche constructiviste, est une construction partagée. Le discours est justement l' instrument de construction et de partage de cette réalité. En fait, il émane un processus d'auto consolidation de la relation dynamique entre le discours et les représentations mentales. Ces dernières sont justement ces représentations du monde qui teintent le discours et qui sont influencées par le discours. Perceptibles à travers les mots, les schémas et les comportements, leurs manifestations sont indirectes. Le modèle d'Asplund, qui sera expliqué ultérieurement, démontre justement que le discours est le pont entre la réalité perçue, qui comprend les représentations mentales, et la réalité physique, indépendante de l'observateur. En milieu organisationnel, et dans une activité de diagnostic organisationnel, les représentations mentales partagées sont particulièrement intéressantes. Néanmoins, il est nécessaire de d' abord définir le concept de représentation mentale. Influencées par le passé et le présent d' un individu, les représentations mentales sont empreintes de ses expériences, son histoire, son environnement, sa personnalité et ses sentiments. Elles font donc appel à la mémoire et aux émotions afin de donner un sens à ce qui entoure l' individu et lui permettre d'échanger avec son environnement. (Bourion, 2008b; Kisfalvi, 2010; Meunier, 2009) Ce qu ' un individu considère comme vérité ou réalité est déterminé par ses pensées, ses croyances et ses perceptions (Grant, Keenoy et 77

Oswick, 1998b) et donc, ses représentations mentales du monde qui l'entoure (Chiapello et Fairclough, 2002). Les représentations mentales sont donc à la fois subjectives et divergentes. Les mêmes informations ou une même situation peuvent effectivement conduire deux personnes à interpréter un sens différent et ainsi à créer des représentations mentales différentes. (Bourion, 2008b) D'ailleurs, les opportunités d'affaires permettent de mieux comprendre cela. En effet, face à une même situation, un entrepreneur choisira de saisir une opportunité alors qu'une autre personne ne percevra pas le potentiel (Bourion, 2008a, 2008b; Crepi et et Mehmanpazir, 2008; Filion, 2008; Filion, 20 Il; Filion et Ananou, 2010). Les représentations mentales sont donc des « constructions circonstancielles» (Creplet et Mehmanpazir, 2008). Effectivement, il est nécessaire de tenir compte du contexte dans lequel elles émergent étant donné le nombre indéfini de représentations possibles et plausibles pour chaque situation (Allard-Poesi, 2005; Creplet et Mehmanpazir, 2008; Teulier-Bourgine, 1997). Les gens sont davantage portés à consolider et à confirmer leurs représentations mentales qu'à les confronter (Cyr, 2005). Cependant, les représentations mentales évoluent. Le discours permet justement la modification des représentations mentales puisqu'il amène les gens à percevoir les choses d' une nouvelle façon. Par exemple, à la fin d' une conversation, les interlocuteurs auront modifié, souvent inconsciemment, leur perception sur le sujet discuté. D'ailleurs, Bourion (2008b) compare d'ailleurs les représentations mentales à un « puzzle en construction» dont les pièces s' imbriquent de manière à donner un sens à l'ensemble. Certaines pièces sont placées à un endroit erratique alors que d'autres restent à l'écart et ne seront peut-être jamais mises en place. Au fil du temps et des expériences, des représentations mentales émergent, d'autres sont en formation et certaines sont en 78

situation, subjective, que l'acteur construit. Cossette (1998) rejette la première qu ' il<br />

désigne inadaptée aux études sur la réalité organisationnelle. D'ailleurs, l'approche<br />

constructiviste, telle qu' utilisée dans ce mémoire, élimine d'emblée les circonstances<br />

objectives.<br />

1.2.2 Discours et représentation mentale<br />

Afin de saisir pleinement la notion de discours, il est nécessaire de discuter des liens<br />

entre le discours et les représentations mentales. Il a été expliqué précédemment que<br />

l'organisation, selon l'approche constructiviste, est une construction partagée. Le<br />

discours est justement l' instrument de construction et de partage de cette réalité. En fait,<br />

il émane un processus d'auto consolidation de la relation dynamique entre le discours et<br />

les représentations mentales.<br />

Ces dernières sont justement ces représentations <strong>du</strong> monde qui teintent le discours et qui<br />

sont influencées par le discours. Perceptibles <strong>à</strong> travers les mots, les schémas et les<br />

comportements, leurs manifestations sont indirectes. Le modèle d'Asplund, qui sera<br />

expliqué ultérieurement, démontre justement que le discours est le pont entre la réalité<br />

perçue, qui comprend les représentations mentales, et la réalité physique, indépendante<br />

de l'observateur. En milieu organisationnel, et dans une activité de diagnostic<br />

organisationnel, les représentations mentales partagées sont particulièrement<br />

intéressantes. Néanmoins, il est nécessaire de d' abord définir le concept de<br />

représentation mentale.<br />

Influencées par le passé et le présent d' un indivi<strong>du</strong>, les représentations mentales sont<br />

empreintes de ses expériences, son histoire, son environnement, sa personnalité et ses<br />

sentiments. Elles font donc appel <strong>à</strong> la mémoire et aux émotions afin de donner un sens <strong>à</strong><br />

ce qui entoure l' indivi<strong>du</strong> et lui permettre d'échanger avec son environnement. (Bourion,<br />

2008b; Kisfalvi, 2010; Meunier, 2009) Ce qu ' un indivi<strong>du</strong> considère comme vérité ou<br />

réalité est déterminé par ses pensées, ses croyances et ses perceptions (Grant, Keenoy et<br />

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