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est attribué. Bref, en fonction de leurs particularités, les participants contrôlent plus ou moins le discours, ses conditions et ses conséquences en ayant plus ou moins accès à l'information, et ce, de façon passive ou active. En fait, plus le discours est contrôlé, plus le pouvoir du groupe est important. (van Dijk, 1993) Cependant, un groupe peut organiser l'accès au discours afin d'en augmenter ou, au contraire, diminuer l' impact. Ce contrôle du discours permet, par le fait même, de manipuler les opinions et les représentations sociales des gens. La gestion du contexte et l'utilisation de ressources institutionnelles permet d'avoir un certain pouvoir et, ainsi, de restreindre certaines actions discursives, de prohiber certains discours, d'exclure le discours de gens possédant un pouvoir limité de façon à ce qu'ils ne soient pas écoutés et d' utiliser certaines stratégies pouvant être jugées légalement et moralement inacceptables. Lorsqu' un groupe est représenté de façon négative, certains actes discriminatoires peuvent avoir lieu à leur égard. Cette représentation peut même être acquise indirectement, après avoir été généralisée et décontextualisée. Une iniquité sera alors justifiée par une représentation positive du groupe dominant et une représentation négative du groupe dominé. En fait, le discours discriminatoire est crédibilisé par la représentation mentale. (van Dijk, 1993) Bref, pour reprendre l'expression de Foucault, l' iniquité devient l'ordre naturel des choses (Foucault, 1966). Néanmoins, avant qu 'un pouvoir ne soit légitimé, il doit nécessairement répondre à certaines conditions sociales. Les représentations mentales, cognitions sociales, ont d'ailleurs une importance capitale dans le processus de naturalisation de la dominance. Effectivement, les représentations partagées définissent la compréhension et orientent les actions et les interactions. Les idéologies, reflets des valeurs, objectifs et intérêts d'un groupe, sont des représentations mentales et influencent la production et l' interprétation des discours. En fait, elles sont à la base de l'organisation de la société. Ainsi, les représentations mentales biaisent en quelque sorte le contexte en justifiant certaines actions. (van Dijk, 1993) 95

En outre, l'analyse critique du discours accorde une importance particulière aux relations entre le discours et la société ainsi qu'entre l'analyse et les pratiques analysées. Elle fait d'ailleurs ressortir la relation bilatérale entre la société et le discours: le discours est influencé par la société et le discours influence la société. Ainsi, le discours, tel que perçu par l'analyse critique du discours, est un phénomène social. (Blommaert et Bulcaen, 2000) D'ailleurs, Chiapello et Fairclough (2002) définissent l'analyse critique du discours telle une analyse des relations entre le discours et les pratiques sociales. En effet, le discours et les pratiques sociales sont liés de différentes façons. D'abord, le discours fait partie de l'activité sociale, il est une pratique, un moyen sémiotique de construire la vie sociale. Ensuite, le discours permet la « recontextualisation », soit la représentation et l'autoreprésentation des pratiques sociales. Enfin, le discours, lorsqu'il est inculqué, crée l'identité. L'analyse critique du discours accorde également une attention particulière à l'analyste, étant donné son caractère critique. L'analyse critique du discours, par sa complexité, fait appel à la multidisciplinarité. Effectivement, elle nécessite de relier des notions aussi diversifiées que texte, langage, cognitions sociales, pouvoirs, société et culture (van Dijk, 1993). l.2.6 D'autres modèles discursifs D'autres auteurs ont également proposé des modèles visant à analyser efficacement le discours. Cossette (1998) propose un modèle afin d'aider le chercheur à comprendre le langage utilisé. Pour ce faire, il se base sur la perspective interactionniste, par le courant symbolique, qu' il préfère à l' approche objectiviste et à l'approche subjectiviste. Il cible trois facteurs indirects: la langue qui déterminant, restreint, ce qu' un individu pense et dit à propos de ce qu' il dit; les schémas psycholinguistiques qui permettent à un individu d' interpréter la réalité, d' interpréter les événements et d' agir et qui influencent le langage utilisé pour penser et communiquer; et les schémas cognitifs qui sont modifiés par les expériences individuelles. De plus, certains facteurs contextuels, tels que le 96

En outre, l'analyse critique <strong>du</strong> discours accorde une importance particulière aux<br />

relations entre le discours et la société ainsi qu'entre l'analyse et les pratiques analysées.<br />

Elle fait d'ailleurs ressortir la relation bilatérale entre la société et le discours: le<br />

discours est influencé par la société et le discours influence la société. Ainsi, le discours,<br />

tel que perçu par l'analyse critique <strong>du</strong> discours, est un phénomène social. (Blommaert et<br />

Bulcaen, 2000) D'ailleurs, Chiapello et Fairclough (2002) définissent l'analyse critique<br />

<strong>du</strong> discours telle une analyse des relations entre le discours et les pratiques sociales. En<br />

effet, le discours et les pratiques sociales sont liés de différentes façons. D'abord, le<br />

discours fait partie de l'activité sociale, il est une pratique, un moyen sémiotique de<br />

construire la vie sociale. Ensuite, le discours permet la « recontextualisation », soit la<br />

représentation et l'autoreprésentation des pratiques sociales. Enfin, le discours, lorsqu'il<br />

est inculqué, crée l'identité.<br />

L'analyse critique <strong>du</strong> discours accorde également une attention particulière <strong>à</strong> l'analyste,<br />

étant donné son caractère critique. L'analyse critique <strong>du</strong> discours, par sa complexité, fait<br />

appel <strong>à</strong> la multidisciplinarité. Effectivement, elle nécessite de relier des notions aussi<br />

diversifiées que texte, langage, cognitions sociales, pouvoirs, société et culture (van<br />

Dijk, 1993).<br />

l.2.6 D'autres modèles discursifs<br />

D'autres auteurs ont également proposé des modèles visant <strong>à</strong> analyser efficacement le<br />

discours. Cossette (1998) propose un modèle afin d'aider le chercheur <strong>à</strong> comprendre le<br />

langage utilisé. Pour ce faire, il se base sur la perspective interactionniste, par le courant<br />

symbolique, qu' il préfère <strong>à</strong> l' approche objectiviste et <strong>à</strong> l'approche subjectiviste. Il cible<br />

trois facteurs indirects: la langue qui déterminant, restreint, ce qu' un indivi<strong>du</strong> pense et<br />

dit <strong>à</strong> propos de ce qu' il dit; les schémas psycholinguistiques qui permettent <strong>à</strong> un indivi<strong>du</strong><br />

d' interpréter la réalité, d' interpréter les événements et d' agir et qui influencent le<br />

langage utilisé pour penser et communiquer; et les schémas cognitifs qui sont modifiés<br />

par les expériences indivi<strong>du</strong>elles. De plus, certains facteurs contextuels, tels que le<br />

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