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Ces constats amènent Foucault (1971) à distinguer deux analyses du discours. D'abord, partant des principes de discontinuité, de spécificité et de l'extériorité, l' analyse dite généalogique se concentre sur la formation des séries de discours. Puis, partant du principe de renversement, l'analyse dite critique s' intéresse à l'exclusion, la limitation, l'appropriation, la rareté, l'enveloppement du discours. Cette dernière, aussi appelée « sociopolitical discourse analysis », est de plus en plus utilisée en sciences de la gestion depuis 1980, notamment à travers les études de Fairclough, Wodak et van Dijk (Blommaert et Bulcaen, 2000). Les recherches ont pris différentes directions, s'intéressant tant à la description des principes fondamentaux de l'analyse critique du discours (Blommaert et Bulcaen, 2000; van Dijk, 1993) ou à l'élaboration d'une méthodologie de recherche rigoureuse (Leitch et Palmer, 2010) qu'au rôle du discours dans la production de la dominance, aux stratégies discursives utilisées par l'élite afin de conserver son pouvoir (van Dijk, 1993) ou aux structures sémantiques permettant de produire et reproduire plus efficacement les idéologies (van Dijk, 1995). L'analyse critique du discours Vlse le changement par une pnse de conSClence de phénomènes sociaux. Elle s'intéresse à la production d' iniquité, au pouvoir, à la discrimination, à la dominance, au contrôle et à l'injustice, perceptible, plus ou moins facilement, à travers le langage. L'analyse critique du discours permet donc la compréhension du rôle du langage et son utilisation dans la production de dominance et d'iniquité. (Blommaert et Bulcaen, 2000; van Dijk, 1993) La dominance se réfère à l'exercice du pouvoir social par un groupe, une élite, se soldant en iniquités. Le pouvoir social se traduit par un accès privilégié à certaines ressources socialement valorisées, permettant ainsi le contrôle d'un groupe par la limitation de la liberté d'action ou par l' influence des opinions d'autres groupes. Les abus de pouvoir, intimement liés à la dominance, sont possibles grâce aux failles des lois, de la justice et de la démocratie saisies par les gens au pouvoir. (van Dijk, 1993) 93
Plusieurs stratégies existent afin d'amener les gens à modifier leur opinion, allant de la force physique à des méthodes plus subtiles, et plus fréquemment utilisées aujourd' hui, telles que la persuasion, la manipulation et la dissimulation. Le discours, d'une importance considérable, permet donc un changement d'opinion de façon subtile, persistante et naturelle, du moins en apparence (van Dijk, 1993). D'ailleurs, Reboul (1991, p. 4) définit la rhétorique comme « l'art de persuader par le discours ». Ainsi, selon cet auteur, le terme rhétorique ne s'applique qu'aux discours persuasifs. L'auteur considère également que le discours permet de proposer divers arguments qui, avec le temps et la répétition, amène un changement d'opinion. Un tel discours est plus facilement accepté et favorise la naturalisation de l'ordre social et des iniquités par l'élite. À son apogée, cette situation se traduit par l'acceptation de la dominance par le groupe dominé à un point tel qu'il agit, de plein gré, dans le meilleur intérêt de l'élite. Le terme «hégémonie» décrit ce phénomène et démontre que la dominance se produit de façon conjointe, par un consensus entre les parties par le discours, la communication et l' interaction. Ainsi, il y a deux dimensions à la reproduction discursive de la dominance, soit la production de la dominance à travers les structures discursives, et la réception de la dominance par les conséquences des structures sur les opinions des dominés. (van Dijk, 1993) Par contre, le pouvoir et la dominance sont organisés et institutionnalisés socialement, culturellement et politiquement par différents agissements. Évidemment, il y a des stratégies utilisées par les membres telles que la promotion. Cependant, il ne faut pas négliger l'impact de certains comportements adoptés par d'autres groupes tels que la tolérance ou le support, les sanctions légales et la légitimation par les autorités légales et policières, la reproduction et le soutien des idéologies dans les médias ... De plus, cette organisation implique qu' il existe une hiérarchisation du pouvoir. Ainsi, certains membres, l'élite, jouent un rôle particulier dans la promotion de leurs idéologies. Ils ont habituellement un accès privilégié au discours et usent du pouvoir symbolique qui leur 94
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Ces constats amènent Foucault (1971) <strong>à</strong> distinguer deux analyses <strong>du</strong> discours. D'abord,<br />
partant des principes de discontinuité, de spécificité et de l'extériorité, l' analyse dite<br />
généalogique se concentre sur la formation des séries de discours. Puis, partant <strong>du</strong><br />
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depuis 1980, notamment <strong>à</strong> travers les études de Fairclough, Wodak et van Dijk<br />
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s'intéressant tant <strong>à</strong> la description des principes fondamentaux de l'analyse critique <strong>du</strong><br />
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phénomènes sociaux. Elle s'intéresse <strong>à</strong> la pro<strong>du</strong>ction d' iniquité, au pouvoir, <strong>à</strong> la<br />
discrimination, <strong>à</strong> la dominance, au contrôle et <strong>à</strong> l'injustice, perceptible, plus ou moins<br />
facilement, <strong>à</strong> travers le langage. L'analyse critique <strong>du</strong> discours permet donc la<br />
compréhension <strong>du</strong> rôle <strong>du</strong> langage et son utilisation dans la pro<strong>du</strong>ction de dominance et<br />
d'iniquité. (Blommaert et Bulcaen, 2000; van Dijk, 1993) La dominance se réfère <strong>à</strong><br />
l'exercice <strong>du</strong> pouvoir social par un groupe, une élite, se soldant en iniquités. Le pouvoir<br />
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