Les chartes de la commune de Meaux, 1179-1222 - Bibliothèque ...

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ecclésiastique, il n'en est pas moins vrai cependant que le
clergé n exercé une influence involontaire sur le mouvemént
communal. En effet u lés villes épiscopales ont eu d'autant
moins de peine h s'ériger en Communes, c'est-à-dire en
républiques politiquement et judiciairement indépendantes,
qu'elles jouissaient depuis longtemps des privilèges de tous
genres accordés par l'autorité civile aux propriétés ccclii.
siastiques n (1).
Aussi le clergé accueillit-il avec consternation la révolution
communale.
u Commune nom nouveau, nom détestable! o s'écricl'ahbé
Guibert de Nagent, et tous les chroniqueurs d'Église sont de
son avis.
Ives de Chartres, un prélat éminent, va plus loin ; il démontre
aux chanoines de Beauvais en 1099 que le serment
prêté par eux aux récentes coutumes de la cité n'est pas
valable et qu'ils peuvent par conséquent le violer sans scrupule
De tels pactes n'engagent personne et sdnt nuls,
parce qu'ils sont contraires aux lois canoniques et aux décisions
des saints Pères. »
Dune façon plus familière, mais non moins énergique,
l'évêque Étienne de Tournai exprime son aversion pour les
Communes « Il y a en ce inonde quatre troupes criardes
auxquelles on n'impose pas facilement silence c'est une
Commune de manants qui veulent faire les seigneurs, un
groupe de femmes qui se disputent, un troupeau de pores
qui grognent et un chapitre de chanoines qui ne s'entendent
pas (2)
Après avoir vainement essa yé d'arrêter l'émancipation
communale, certains évêques, si l'on en croit Viollet-le-Duc,
(I) cc. Lueltaire. mn. ,nonarch. de la Franco sans les premiers Capétiens,
t. H, p. 11;3.
121 Lavisse et Rambaud. 11m. générale, t. li, p. 428, article rie
M. Gin'.